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Leur rencontre fait partie de ces événements aussi magiques qu'improbables qui subliment nos déambulations littéraires. Qu'est-ce qu'un cambrioleur de 21 ans et une jeune orpheline atteinte de surdité pourraient avoir en commun ? le sentiment d'être désespérément seuls et différents, de voir leur destin dérailler et leur échapper. Chez Victor, on est braqueur de père en fils, mais lui est irrémédiablement gentil, sensible et… honnête. Yazel, d'une lucidité et d'une détermination déconcertantes pour son âge, perçoit un décalage désespérant avec les autres collégiens et surtout avec sa tante qui s'efforce de faire d'elle une jeune fille exemplaire. Ces deux destins qui s'entrechoquent font immédiatement des étincelles (le plus effrayé des deux n'étant pas celui qu'on croit…), déclenchant une grande vadrouille à travers l'Europe, en direction de la Bulgarie et du lac Pancharevo.

Vu de l'extérieur, c'est un enlèvement aux motivations troubles. Vu de l'intérieur, ce sont deux êtres à la croisée des chemins qui se donnent réciproquement l'élan pour avoir le courage de se soustraire aux fatalités. Qui se découvrent et s'affirment à travers le regard de l'autre. Qui goûtent la liberté grisante et initiatique du voyage. Et cette relation qui se noue comme une évidence et qui finit par se passer de mots. Un peu comme dans le film Little Miss Sunshine, dans lequel les membres de l'équipée orchestrent de mieux en mieux le démarrage « poussé » de leur bus, nos deux amis prennent leurs marques et construisent une belle alchimie.

J'ai suivi ce road-trip constamment partagée entre l'envie de ralentir le rythme pour savourer la poésie de cette cavale, les dialogues ciselés (et truffés de chouettes références, de Brecht au baron perché, en passant par Arsène Lupin et Boris Vian !), et celle de tourner les pages pour connaître le fin mot de l'histoire. L'intrigue nouée autour de la course-poursuite entre nos deux protagonistes, la police et leurs familles va crescendo pour déboucher sur une sorte de vol-plané écourté par différentes réalités qui finissent par rattraper Victor et Yazel. Nous le savons bien, la vie n'est pas une escapade en suspension dans une voiture colorée portée par des ballons multicolores. Il n'en reste pas moins que ce roman invite à rêver grand, à ne pas accepter de destin tout tracé, même si cela implique de risquer un saut dans l'inconnu. On n'atterrit peut-être pas toujours là où on s'y attendait, mais comme le dit si bien le Bon Gros Géant de Roald Dahl cité en épigraphe : « C'est pour ça qu'il y a toujours deux pages blanches à la fin des atlas […], c'est pour les nouveaux pays, comme ça on peut en dessiner la carte soi-même. »
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Coline Pierré propose ici un nouveau road-movie exaltant à la « Bonnie and Clyde ». Ses héros s'appellent Victor et Yazel, Victor au destin de braqueur et Yazel, orpheline sourde adoptée par une tante richissime...c'est un plaisir de lecture de participer à la rencontre de ses deux héros improbable et à leur amitié et compréhension immédiate qui en découle. Et si la liberté de vivre, l'acceptation de soi et des autres découlait simplement de belles et uniques rencontres et de vivre des aventures ?
La citation de Roald Dahl choisie en prélude au livre est tellement pertinente pour résumer ce livre que je ne résiste pas à vous la répercuter :  « C'est pour ça qu'il y a toujours deux pages blanches à la fin des atlas (…), c'est pour les nouveaux pays, comme ça on peut en dessiner la carte soi-même. »
Roald Dahl, le Bon Gros Géant
Lien : http://www.liresousletilleul..
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J'ai reçu ce roman dans le cadre de la dernière Masse Critique de Babelio. Merci à eux et aux éditions du Rouergue pour cet envoi.

J'ai été agréablement surprise par la taille de ce roman. Je m'attendais à un roman plus court.

Je me suis très vite trouvée embarquée dans le voyage de Victor et Yazel et j'ai été touchée par leur parcours de vie. Deux êtres bien cabossés, qui se rencontrent de façon totalement surréaliste et qui vont s'entraider.

Yazel est sourde, et j'ai apprécié son personnage et la façon dont la surdité est présentée et vécue. Elle a une grande force.

Victor est touchant, élevé dans un milieu violent, il cherche à en sortir.

La tante est détestable...J'ai toujours tellement de difficulté à me dire qu'il existe vraiment des êtres aussi abjects...

C'est un roman à la fois dur et léger, on regrette de tourner la dernière page.

Bien sûr, mon esprit très terre à terre, ne peut s'empêcher de se dire que toute cette histoire ne pourrait pas exister en vrai, mais finalement, là n'est pas la question.
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Ce livre restera à tout jamais un gros coup de coeur pour moi. Je l'ai lu en très peu de temps parce que j'étais vraiment dans le livre, les personnages principaux sont attachants et j'ai passé un très bon moment à lire ce livre.
Je vous le recommande fortement !!! :)
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Gros coup de coeur pour ce roman pour ados !
Yazel est orpheline depuis que ses parents sont morts dans un accident. Recueillie - forcée de la recueillir - par sa riche tante qui ne s'intéresse pas aux enfants - d'autant plus s'ils sont handicapés ; sa nièce est sourde-muette - elle s'ennuie ferme dans sa chambre.
Victor est le plus jeune fils d'une famille de cambrioleurs mais se construit en opposition à son père qui s'acharne à vouloir en faire un vrai professionnel.
C'est lors du cambriolage du manoir de sa tante que le jeune homme fait la connaissance de Yazel qui lui demande de l'aider à fuguer pour aller répandre les cendres de ses parents sur le lieu de leur première rencontre.
J'ai adoré le binôme formé par ces deux personnes ainsi que toute la thématique liée au handicap et à la surdité, la réflexion sur la communication et le langage aussi. C'est drôle et tendre : à lire !!!
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Le hasard fait que ce roman traite aussi (entre autres) de la surdité, comme “c'est écrit sur ses lèvres” que je viens de lire.Mais là s'arrête la comparaison, ce roman est avant une belle histoire d'amitié très improbable au départ. Yazel, 12 ans, sourde, orpheline et très mature vit chez une tante très riche qui n'éprouve aucune affection pour elle et l'a recueillie à l'âge de 7 ans pour se valoriser aux yeux de son entourage.L'oncle est quasi-inexistant dans l'histoire.Victor, 21 ans vit avec son père et ses deux frères, une famille qui vit de braquages et où il faut faire ses preuves aux yeux du père pour être considéré comme un homme. Et ses preuves, Victor va les faire en cambriolant le manoir d'Odile, l'affreuse tante. C'est au cours du cambriolage qu'il va rencontrer Yazel, qui au lieu de prendre peur, va sympathiser avec lui au point de le supplier de “la sortir de là”. Aucun des 2 n'étant satisfait de sa vie, ils vont s'embarquer ensemble dans un road-trip dont le but est d'aller répandre les cendres des parents de Yazel là où ceux-ci s'étaient rencontrés, en Bulgarie. Au cours du voyage, chacun va découvrir l'autre, mais aussi soi-même (Victor va par exemple s'apercevoir qu'il est attiré par les garçons). Ils vont aussi s'efforcer de mieux comprendre leurs mondes respectifs en dépassant leurs a-priori sur la surdité ou le milieu de du banditisme.
Une belle histoire qui se lit facilement, un peu trop idéaliste (dans la vraie vie ils n'iraient sans doute pas bien loin), mais qui donne une leçon de tolérance mutuelle.C'est agréable, mais peut-être pas assez profond pour mériter plus que 3 étoiles
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Victor, 21 ans, vient d'une famille de braqueurs. Son père l'oblige, par la violence, à participer à des vols alors qu'il ne rêve que d'avoir une vie "normale". Yazel, quant à elle, a 12 ans et est orpheline : elle vit chez sa riche tante qui ne l'aime pas car elle est sourde. Mais leur rencontre improbable lors du cambriolage de Victor chez Yazel va changer leur vie : Yazel convainc Victor de l'emmener en Bulgarie où elle souhaite disperser les cendres de ses parents…
Un roman initiatique que j'ai beaucoup aimé ! L'amitié qui unit Yazel et Victor est vraiment touchante, elle leur permet de s'affranchir de la pression des adultes et de grandir, de prendre leur destin en mains et de se construire une nouvelle famille.
Yazel est sourde et c'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur ce handicap : comment perçoit-elle les sons, la LSF, la lecture labiale…
C'est vraiment bien écrit, l'histoire est prenante et le ton léger malgré le fond difficile. J'ai littéralement dévoré ce road trip de 350 pages en une journée !
Un très chouette moment de lecture !
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Jolie réflexion sur le handicap doublée d'un questionnement sur la difficulté à s'extraire de sa condition quand une figure paternelle inflexible veut imposer son point de vue, « Nos mains en l'air » joue la partition d'une bienveillance réciproque n'éludant pas les difficultés et ne tombant pas dans la facilité consistant à régler les problèmes d'un coup de baguette magique final. Coline Pierré aime les amitiés improbables, elle aime m'être en scène des duos qu'à première vue tout oppose. Après les inoubliables Flora et Max (romans à quatre mains réalisés avec Martin Page), elle récidive ici avec Victor et Yazel.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Road movie très léger pour soirée sans prise de tête.
Victor, un braqueur au grand coeur, rencontre Yazel, une petite fille de 12 ans, orpheline, qui vit chez sa marâtre de tante. Pour fuir leur vie monotone, ils fuguent ensemble. Durant leur périple qui les mènera à Venise et mêmes aux confins de l'Europe, leur amitié voire amour filial grandit et il vont devenir inséparables.
Les situations caricaturales et invraisemblables ne m'ont pas permis d'entrer réellement dans l'histoire, ni de m'attacher aux personnages.
Beaucoup de longueurs et de passages inutiles voire pédagogiques, une fin peu crédible et un peu rapide, bref, je ne suis malheureusement pas convaincue.
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Sur la couverture du livre, une voiture s'envole tirée vers le ciel par des ballons multicolores. Et c'est bien l'histoire d'une évasion surréaliste que Coline Pierré nous raconte dans son dernier livre Nos mains en l'air.

Victor, 21 ans, vit avec ses deux frères sous la coupe d'un père malfrat qui a fait de ses fils les auxiliaires dociles de ses méfaits, cambriolages et braquages en tous genres. La mère de Victor a disparu sans laisser d'adresse. Victor plutôt habile dans son « métier » - j'ai mis des guillemets - ne s'y plaît pas. Il aspire à vivre honnêtement, désir évidemment extravagant aux yeux de son père. Yazel, 12 ans, quant à elle, est complètement orpheline et a été confiée à une tante riche qui ne l'aime pas, et c'est réciproque.

Victor et Yazel n'auraient jamais dû se croiser. Coline Pierrė en a décidé autrement, heureusement pour eux et pour nous, confirmant au passage que les orphelins ont le meilleur potentiel romanesque qui soit. Chacun s'appuyant sur l'autre va trouver le courage, à l'issue d'une rencontre pour le moins rocambolesque, de s'arracher à ses chaînes familiales, courage qu'aucun n'aurait eu tout seul. S'ensuit une longue fugue aux multiples péripéties à travers la France, l'Italie, dont un long passage à Venise, puis la Slovénie, la Hongrie… Bien que tout les sépare, Karl, le père de Vic, et Odile, la tante bourgeoise et cupide de Yaz, nouent une alliance de circonstance et se lancent à la poursuite des deux fugitifs, tombés de surcroît sous le coup d'une alerte enlèvement internationale lancée par Odile.

Il n'échappera à personne que, vue de l'extérieur, la situation est plutôt scabreuse. En clair, un jeune cambrioleur s'est enfui en voiture avec une fillette à peine pubère, quoique pleine d'aplomb. Heureusement, c'est vue de l'intérieur que l'histoire nous est contée. La relation qui se noue entre Victor et Yazel pendant cette cavale échappe à tous les stéréotypes connus, mélange subtil de tendres sentiments tantôt fraternels tantôt filiaux, d'ébauches amoureuses platoniques qui conduisent les deux jeunes à découvrir ce qu'ils sont chacun sous un regard enfin empathique. Cet apprentissage mutuel est nourri par une circonstance particulière : Yazel est malentendante – « sourde » préfère-t-elle dire elle-même pour ne pas s'encombrer de précautions oratoires. À son contact, direct et parfois rugueux, Vic va cesser d'être perpétuellement « désolé » et se familiariser avec la langue des signes. Il va même faire un pas essentiel vers Yazel en faisant l'effort de l'apprendre.

Avec Nos mains en l'air, Coline Pierré a écrit un roman d'émancipation en forme d' « éloge de la fuite ». C'est sous ce titre qu'Henri Laborit avait proposé en 1976 une typologie des comportements humains devant un conflit, typologie qui avait servi de trame, vous vous en souvenez peut-être, au film d'Alain Resnais, Mon oncle d'Amérique. Laborit distinguait trois réactions de base possibles : inhibition, fuite ou lutte.

Le roman de Coline Pierré fait justement passer Victor et Yazel par ces trois phases. L'un et l'autre sont au départ bloqués dans des situations familiales sans issue. Inhibés, ils trouvent une forme de salut provisoire dans une fuite totalement improvisée à laquelle Yazel a su donner un but. La fin du roman, c'est aussi la fin de cette fuite aux airs de fugue, au cours de laquelle nos deux héros se sont trouvés et construits mutuellement, ce qui va leur permettre d'affronter ensemble et le père et la tante. de lutter et, dans cette lutte, de se reconnaître, d'être reconnus et d'entrevoir un avenir.


Je suis sorti de cette lecture délicatement désorienté et le sourire aux lèvres, comme au retour d'un voyage aussi plaisant que mouvementé dans ma jeunesse envolée.
Lien : https://littejeune.blogspot...
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