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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici une méditation un peu singulière que nous propose ici Jean-Philippe Pierron. Vous ne trouverez pas ici des exercices classiques de méditation mais vous vivrez cette lecture comme une expérience immersive et spirituelle.

En découvrant cet ouvrage, l'auteur nous propose de percevoir différemment notre environnement et notre rapport aux choses pour que le « Je » devienne finalement un « Nous » en s'ouvrant vers les autres pour créer une relation et par conséquent repenser notre rapport à la nature.

Même si la lecture de « Méditer comme une montagne » demande une très grande concentration, j'ai apprécié les exemples et les références développées par Jean-Philippe Pierron qui deviennent de véritables fils conducteurs dans cet essai.

Je tiens à remercier les Editions De l'Atelier et Babelio pour m'avoir proposé cette lecture dans le cadre d'une masse critique spéciale qui nous permet de nous interroger sur notre rapport au monde grâce au développement de concepts philosophiques et théologiques.
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Ce livre est un essai philosophique qui tente de redonner un ancrage spirituel à nos relations , attentions et égards auprès de la Terre.
Le sous titre du livre le confirme : Exercices spirituels d'attention à la terre et à ceux qui l'habitent.
Jean Philippe Pierron inclut tout cela dans un mot : l'Ecospiritualité.
C'est un essai exigeant qui traite du lien de l'homme au monde , à la nature, au différents vivants.
Cet essai est une réflexion sur l'écologie profonde.
"L'écologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives, qui nous font considérer la nature non pas comme un bien à exploiter mais comme un partenaire avec lequel se relier. En revenant à cette dimension relationnelle et en l'envisageant d'une manière spirituelle, il s'agit de travailler sur les racines de la crise écologique " P.32.
L'écologie ne doit pas être présenté en termes techniques car la solution ne sera que technique. on risque une écologie de réparation et non une écologie de fondation.
L'écologie profonde doit être une conversion. L'écologie profonde c'est le sens et la place que nous donnons à " l'être humain" sur la Terre.
C'est cette idée que va brasser l'auteur en nous parlant de prière , de méditation mais aussi en nous faisant réfléchir sur l'attention ou encore sur la différence entre individualisé et et individuant.
Une notification Facebook nous rappelant un anniversaire est individualisée mais reste une notification.
Souhaiter de soi-même un anniversaire ( même avec retard ) est une attention , un acte individuant.
Reprenant le concept développer par Baptiste Morisot dans Manières d'être vivant , Jean Philippe Pierron nous parle des égards ajustés. Un exemple parlant : Dans un village , un captage d'eau. Pour le protéger, celui ci est clôturé. L'eau appartient -elle seulement aux hommes. Pourquoi ne pas la partager avec les animaux , les végétaux ?
L'écospiritualité n'est pas chose facile et demande de changer nos logiciels.
Alors pourquoi ne pas commencer à s'imprégner du vivant autour de nous.
Des méditations de pleine conscience pour faire travailler ces cinq sens : la vue , l'odorat, le goût, le toucher, l'ouïe.
Un petit bémol suite à la lecture de cet essai.
La spiritualité sur laquelle s'appuie Jean Philippe Pierron est une spiritualité provenant de la Bible , des Ecritures de Saint François d'Assise , de Pierre Teilhard de Chardin ou encore d'encycliques papales.
Il me semble que l'écospritualité est existante aussi dans le bouddhisme, l'hindouisme, ou encore dans les tribus amérindiennes.
Reste un essai salvateur , qui doit pouvoir résonner en nous afin de donner de l'attention à la Terre et aux manières d'être vivant.
Merci à Babelio et aux Editions de l'Atelier pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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C'est ma première lecture de ce philosophe, Jean-Philippe Pierron, philosophe enseignant qui travaille aussi sur une philosophie du soin. Et c'est bien de cela dont il s'agit ici, prendre soin de la terre, du vivant, l'écospiritualité.
Comment inscrire une relation de soin et d'attention à notre terre dans la durée, alors que nous vivons dans l'immédiateté, la vitesse et la consommation à outrance ? Ce livre très bien écrit, parfois difficile, est une invitation à l'attention, être ici et maintenant, que d'autres appellent « méditation de pleine conscience ».
C'est un vrai questionnement sur notre relation au vivant, que ce soit la nature ou notre semblable. J'ai trouvé que ce livre était dans la lignée de la pensée de Bruno Latour, pas facile d'accès mais intéressant pour se recentrer sur l'essentiel. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, merci Babelio et les Éditions de l'Atelier pour ce cadeau, dans le cadre d'une opération masse critique.
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Un essai intelligent qui nous aide à renouer avec la nature pour sougner et enrichir nos vies malmenées. J.P. Pierron réussit à écouter nos inquiétudes et désespérances légitimes face aux désastres écologiques, tout en nous proposant une approche sensible et vivifiante de notre place dans la nature. Dans une langue claire et belle, il nous initie à "l'écospiritualité" et nous montre comment "méditer comme une montagne". Une lecture bienfaisante qui met en mots ce que je ressentais confusément. Merci beaucoup à @Babelio masse critique privilégiée pour cette découverte !
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L'auteur fait le constat, comme beaucoup d'entre-nous, de vivre une" expérience de désolation", désolation intérieure où le monde n'a plus ni goût ni saveur.
Le capitalisme sauvage actuel assèche et vampirise les ressources naturelles de notre planète et appauvrit les populations les plus fragiles provoquant ainsi une crise écologique et humanitaire.
J.P Pierron est sidéré par "notre impossibilité de croire ce que nous savons du désastre écologique et social ».
Il a écrit ce livre dans un esprit de" consolation, avec « une prise de conscience de l'absurdité de toutes les tâches à accomplir qui nous détournent de notre aspiration à être». Apprendre à faire la part en soi entre besoin, envie et désir, l'envie étant ce trouble qui nous pousse à avoir ce que les autres ont. Rivalité mimétique exacerbée par notre société de consommation. Il convient donc de cultiver une forme d'extériorité dans sa vie pour ne pas se laisser aliéner.
C'est pourquoi il propose une 'écologie "des milieux" qui suppose une écologie sociale qui appelle une écologie intérieur, « l'écospiritualité ».
Pour lui, l'écologie est aussi l'affaire des poètes et des spiritualités en renouvelant nos manières de vivre. En effet, l'écologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives. La nature n'est pas un bien à exploiter, mais une partenaire avec laquelle se relier. "L'enjeu n'est pas technique ou éthique, mais ontologique et spirituel».
Pierron nous invite à développer des expériences esthétiques et spirituelles sous toutes les formes possibles (méditation, contemplation, prières, yoga, marche dans la nature, cuisiner, pleine conscience d'un parfum, d'une odeur, etc.) et en particulier avec les arts qui nous rendent sensibles à nouveau et s'ouvrent sur des univers invisibles qu'ils rendent visibles". Pour retrouver et exploiter notre sensibilité, Pierron explique qu'il est nécessaire de «Lâcher-prise», pas « le lâcher-prise » de l'industrie du "bien-être" qui a pour objectif d'exercer son emprise sur la vie, mais au contraire celui qui nous permet d'être en prise avec elle et nous donne de la" disponibilité ! Disponibilité pour rechercher et découvrir sa "consistance intérieure" , transformer son rapport à soi-même, aux autres et à la nature, en cultivant un art de l'attention , afin, aussi, de pouvoir développer une posture critique à l'égard d'un nouveau type d'aliénation : les écrans, le numérique, les réseaux sociaux, etc.
L'éco spiritualité n'est pas chose facile et demande une transformation importante de nos manières d'être et nos manières de vivre afin de reprendre notre place, dans et avec la nature. Nous devons enfin croire ce que nous savons.
Si notre approche de l'écologie doit, aussi, être impérativement plus spirituelle, malheureusement, je crains que cela ne suffise pas pour lutter contre le capitalisme sauvage et son économie de profits qui nous entraînent inéluctablement vers un abîme qui pourrait-être catastrophique pour le genre humain.
Je remercie Babelio et les éditions de l'Atelier de m'avoir fait découvrir ce livre captivant et passionnant et un nouvel auteur, fin connaisseur de Bachelard et Ricoeur, qui vient de réveiller ma conscience de la nécessité d'avoir une démarche plus responsable et plus « spirituelle », même si je ne partage pas autant le côté parfois mystique de l'approche.
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Par cet essai, Jean Philippe Pierron, agrégé et docteur en philosophie, nous invite à prendre la mesure de la relation de l'humain à la Terre. La mesure de la démesure selon lui. L'enjeu écologique ne se dément plus, et l'écrivain tend, par son écriture et sa philosophie du soin, à nous rapprocher du Vivant par une gymnastique de l'âme. Contrairement à ce que l'on peut penser, il s'agira non pas de moins bien penser l'humain mais de mieux le penser, pour que chacun puisse se rendre disponible, disposer de soi avant de considérer l'écologie extérieure. de nombreux jeux de mots, des formulations probes et choisies qui nous remettent face à nos responsabilités, car il est vrai que nous pouvons être trop oublieux des différentes formes du vivant. Ce récit philosophique, travaillé et puissant, nous ouvre les portes de la consolation face à la désolation, en jouant sur la différence entre simple interaction et profonde relation.
Un livre qui fait du bien, pour mieux réagir une fois au pied du mur !




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Un essai fouillé et pointu. le philosophe Jean-Philippe Pierron nous invite à nous centrer, à revenir à notre essentiel : les êtres qui nous entourent ! Des mots touchants, mais plutôt difficiles d'accès, mêlant philosophie et sociologie.
Inspirant et exigeant.
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Ressentir dans notre individualité humaine le monde qui nous entoure serait, selon Jean-Philippe Pierron, une des clés de résilience et de réconciliation avec la nature.

"Porter attention" c'est de cela dont il s'agit.
Ce n'est pas être attentif, ce n'est pas être attentionné (même si finalement tout ça en fait un peu partie aussi), c'est agir différemment encore en ouvrant les yeux pour voir "vraiment", en se laissant porter, enraciner dans la contemplation de ce qui nous entoure.

"Ressentir" ce grand tout auquel nous appartenons tous, sortir de cet entre-soi narcissique qui ne nous rend pas service (ni hommage).
Spirituel, philosophique, écologique : cet essai de Jean-Philippe Pierron nous propose quelques exercices de mise en pratique (l'art est une forme d'attention, la prière pour les croyants, la méditation…).

Serions-nous plus juste si nous apprenions à être dans l'instant présent plutôt qu'à courir, et après quoi au juste..? Accepterions-nous aussi facilement que la nature autour de nous ne soit abîmée, décimée par les activités humaines si elle faisait partie de nous, comme une extension de notre propre corps ?

Il y a une forme de pureté originelle derrière cette attention, un peu comme le sont les peuples natifs qui vivent cette communion avec la nature chaque jour (ne pas prendre plus que je n'ai besoin, laisser la place à toutes formes de vie, être là simplement).

Porter attention c'est reconnaître l'existence de chaque chose et chacune est précieuse.

Les concepts : éco-spiritualité, écologie du soin se nourrissent d'expériences sur le terrain (les soignants portent cette forme d'écologie du soin à travers leurs actions justement qui portent de fait attention à l'autre…).
Car enfin porter attention s'incarne aussi à travers nos quotidiens (et les réseaux qui monopolisent trop futilement cette attention), nos engagements et la façon dont nous interagissons avec la planète, les humains qui l'habitent, les biotopes, la faune, la flore et le monde encore plus vaste qu'il nous paraît…
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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MERCI à Babelio et aux Editions de l'Atelier qui m'ont permis de découvrir ce livre.
Philippe Descola a initié, avec son ouvrage Par-delà nature et culture, une réflexion sur le positionnement particulier de l'homme occidental, séparé de la nature, considéré comme un espace à maîtriser et à exploiter. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui interrogent les rapports humain / non humain, et l'extractivisme qui caractérise notre mode de vie.
Face aux désastres écologiques et sociaux, au sentiment de désolation que l'on peut ressentir, Jean-Philippe Pierron invite à prendre le chemin de la consolation plutôt que de la colère et place sa réflexion sur le plan spirituel : il s'agit, profondément, de se convertir, c'est-à-dire de repenser sa relation au monde qui nous entoure, de s'y rendre disponible, d'être attentif.
Le titre donne bien l'image de ce nécessaire décentrement et, si la méditation peut aider à progresser, l'art, selon l'auteur, permet d'ouvrir des portes, "rendant visibles" des univers qui nous échappent dans la vie quotidienne.
J'ai trouvé une réelle convergence entre ce livre laïque et l'encyclique papale Laudato si. Tous deux invitent à la conversion écologique profonde, font référence à François d'Assise et célèbrent la louange et l'offrande.
L'intérêt du livre est de proposer des voies multiples pour ce changement qui concerne chacun.e de nous... et je terminerai sur une phrase de Sylvain Tesson dans le film La panthère des neiges, qui me semble faire un bel écho à ce livre :
"Se contenter du monde, lutter pour qu'il demeure."
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« Méditer comme une montagne », quel majestueux programme !

Cet essai philosophique de Jean-Philippe Pierron explore notre relation spirituelle au Vivant.
Le philosophe opte pour la voie de la consolation, nous présente ce qu'est l'écologie profonde et nous incite à exercer notre attention, en faisant appel à nos 5 sens, grâce à la méditation de pleine conscience.
De plus, il encourage la résistance spirituelle face à la marchandisation de notre temps de cerveau disponible et face à « l'économisme ambiant ».

Ralentir. Respirer profondément. Marcher. Se reconnecter à la nature. Passer du « Je » au « Nous » et faire partie intégrante du Vivant.
Ce sont des exercices (en apparence simples mais en réalité, plus complexes) visant à développer notre écospiritualité, qui est « une transformation profonde des affects et des manières d'être ».

En cette période de crise écologique et sociale où des nouvelles anxiogènes nous bombardent jour après jour, j'ai beaucoup apprécié ce pas de côté : choisir l'écologie de la consolation, prendre conscience qu'il existe une manière plus sereine de se relier au Vivant.
« Méditer comme une montagne » a été pour moi une lecture inspirante, un peu exigeante à certains moments mais, à mon avis, nécessaire.

Un grand merci à Babelio et aux Editions de l'Atelier pour l'envoi de ce livre, que j'ai eu le plaisir de découvrir dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée.
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