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Argentine, ce pays d'Amérique du Sud qui nous a engendrés tant d'excellents auteurs aux registres très divers : Eduardo Mallea(❤️) Selva Almada (❤️) , Borges, Eugenia Almedia , Adolfo Bio Casares,Lucia Puenzo,Elsa Osorio, Julio Cortazar , Cesar Aria, Ricardo Romero (❤️), Carlos Bernatek (❤️), Eduardo Fernando Varela (❤️)…….et Claudia Pinero dont je viens de lire le troisième livre. Les coeurs veulent juste dire que j'ai lu l'ensemble de leurs livres traduits et les ai adorés 😊.

Ce faux polar met en scène Elena, une femme de 63 ans souffrant de la maladie de Parkinson, qui à elle-même, est un personnage du roman que Pineiro appelle « Elle ». La connotation polar vient du cadavre de Rita la fille d'Elena retrouvée pendue au clocher de l'église par un jour de pluie. L'affaire se présente comme un suicide or Elena pour divers raison étant sûr que c'est un meurtre décide de mener sa propre enquête. Mais vu son état physique ravagé par « Elle », une tâche difficile régit par les pilules de Dopamine, carburants de son corps malade.
En faites l'intrigue policière ici chez Pineiro considérée comme la madame Hitchcock del Rio de la Plata , est un prétexte pour aborder une réflexion subtile sur l'extension de notre liberté de choisir le cours de nos existences en ignorant ou surmontant les contraintes et préjugés imposés par la société et la religion. Trois femmes, trois vies . Mère-Fille choisiront les leurs comme elles peuvent , bien que dans des directions contraires , la troisième elle , elle le subira. Et leur rencontre sera d'un malentendu abyssal.

Pineiro emploie un style indirecte qui donne un texte fluide, qui saisie les personnages dans le vif. Un récit intéressant où à nouveau, elle joue avec le temps ici régie par l'intervalle des prises de comprimés de Dopamine et questionne sur le rôle de notre propre libre arbitre et responsabilité sur nos destins. Un troisième livre tout aussi subtil et réjouissant que les deux premiers lus.




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Elena, c'est cette femme sexagénaire, qui vient de perdre Rita, sa fille, qui se serait suicidée et le roi détrôné, c'est ce cerveau qui ne parvient plus à se faire obéir par les membres - bras, jambes - et qui ne peut lutter contre Parkinson...Elena est persuadée que Rita a été assassinée, elle doit se rendre à l'autre bout de Buenos Aires pour y enquêter, interroger Isobel  une femme qu'elle et sa fille ont aidée vingt ans plus tôt, afin de faire la lumière sur cette mort - la police ayant classé l'affaire - et Elena refusant l'idée du suicide de sa fille. le chemin pour retrouver Isobel est un long chemin de croix entre rues à traverser, trottoirs à ne pas rater, marches à descendre, à remonter, métro à emprunter, place à trouver, bousculade à éviter, avec des jambes qui ne répondent que maladroitement et tête penchée car le muscle du cou ne répond plus. Et puis la rencontre avec Isobel qui lui fera affronter une autre réalité, une situation trop douloureuse pour Elena, une vérité cruelle.

Avec Elena et le roi détrôné, Claudia Pinéiro propose un roman dur, lent, un texte qui décrit dans les moindres détails les difficultés et la dégradation du corps de cette femme atteinte de Parkinson. Claudia Pineiro dissèque les moments et les efforts surhumains que déploie Elena...On sent la colère, le ressentiment, la violence et la frustration, à la fois pour ce corps qui se dégrade et qui n'obéit plus et le refus de la mort tragique de sa fille, sa conviction qu'elle a été assassinée, qu'elle n'a pas pu se suicider.
Un texte âpre, répétitif qui peut lasser mais qui, si l'on persévère, dévoile un coup de théâtre à la fois surprenant et cruel.
Encore un moment fort et réussi, proposé par Claudia Pineiro.
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Elena ne croit pas au suicide de sa fille Rita et pense que c'est un assassinat. Afin de mener son enquête, Elena doit prendre contact avec Isabelle qui lui doit un service. Pour celà, elle doit traverser toute la ville, cheminer par des rues pour se rendre à la gare, prendre un train puis un taxi, tout un périple pour elle. En effet, Elena souffre de la maladie de parkinson et pour avancer un pied puis l'autre. Les médicaments l'aide donc un cachet puis un autre.
Tout n'est pas si simple, l'auteure ne se focalise pas sur la maladie et nous plonge dans Buenos Aires avec ses coutumes et ses non-dits.
On est pris dans ce livre car l'auteure nous entraîne dans l'ambiance de Buenos Aires et nous la fait découvrir par son héroïne.
Dans ce livre est abordé également la relation mère-fille.
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Troisième roman de Claudia Pineiro que je découvre et c'est sans doute celui que j'ai le moins aimé.

On fait la connaissance d'Elena dont la fille vient de mourir. Tout semble a croire que Rita se soit suicidée mais la mère est persuadée que sa fille a été assassinée. On va donc la suivre durant 24h, qui vont la mener à Isabel.

C'est un bref roman (143 pages) pourtant j'ai trouvé certains passages très longs. Il faut dire qu'il n'y a aucune ponctuation et chaque chapitre est juste un gros bloc de texte ou les dialogues sont insérés. Ce qui ne rend pas toujours la lecture facile.

C'est un roman féministe ou trois destins de femmes sont prisonnières, non libres de leur choix, de leur corps ou juger. Les thèmes abordés sont difficiles : la vieillesse et la maladie, le suicide et le poids de la religion, l'avortement et les violences conjugales. Claudia Pineiro écrit ici une vraie critique de la société argentine, il est bon de rappeler que l'avortement n'est légal là-bas que depuis 2020…. Elle expose plusieurs points de vue, les confronte mais laisse au lecteur le choix de ses opinions.

C'est un très bon roman mais je m'attendais à quelque chose de plus léger, un roman policier avec une vraie enquête. Bref, je pense être passée à côté de cette lecture.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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En exergue:
"Maintenant, il la reconnaissait, elle qu'il avait certes aimée de son vivant mais sans jamais l'avoir reconnue. On n'était finalement uni à l'être aimé que lorsque ce dernier était mort, alors seulement on le portait en soi."
Thomas Bernhard ( Perturbation)

"Une construction en béton, ce n'est rien d'autre qu'un château de cartes. Il suffit qu'arrive le coup de vent qu'il faut."
Thomas Bernhard ( Ténèbres)

Pourquoi cette traduction du titre? Elena sait, point.
Et Elena sait tout sur sa maladie, une forme rapide de Parkinson, qui ne lui permet de continuer à "vivre" avec un cerveau qui réfléchit et le reste du corps qui ne réagit -encore pour un petit moment, combien de temps- qu'après la prise de son médicament.
Rita ,sa fille, savait aussi.
Mais Elena ne sait pas tout. Elle ne sait pas pourquoi Rita a été retrouvée pendue dans le clocher de l'église. Pourtant, Elena sait que Rita n'allait jamais à l'église quand l'orage menaçait, Rita avait peur de la foudre. Les choses qu'Elena sait sont des certitudes. Et revenir sur des certitudes, c'est très difficile.
Et Elena ne sait pas non plus qu'on ne fait pas le " bien" des autres malgré eux, ou plutôt que l'on ne prend pas certaines décisions à leur place.

Tout cela, elle va l'apprendre au cours de cette journée , en se traînant, pas après pas, pour continuer cette quête de vérité, une minute après l'autre, cette journée de lutte acharnée contre l'impuissance de son corps.

C'est un roman.. déchirant, hyperréaliste,d'une précision clinique redoutable et sans faille ,cruel, terriblement éprouvant à la lecture. Mais excellent.
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Mais Elle, cette putain de salope de maladie

Une écriture adéquate au rythme d'Elena, avant et après la prise de son second cachet, « Elena transforma ses mouvements en ébauches indignes ». Deux autres cachets durant cette journée de déplacement, de recherche et de quête. Dérisoires mais utiles cachets contre un Parkinson.

Elena n'accepte pas le suicide de sa fille Rita, n'accepte pas que cela soit un suicide, surtout par jour de pluie dans le clocher d'une église.

Incapable d'enquêter, elle ira voir Isabel. Cette Isabel qu'elle et sa fille ont sauvée, qui lui doit comme un service inversé pour cet hier d'il y a vingt ans.

Durant ce terrible voyage, au gré de la maîtrise de ses organes ou de leur non contrôle, « son temps qui n'a rien à voir avec les aiguilles », des bribes de passé, Rita, Elena, Isabel, des réflexions sur soi, sur les relations avec sa fille, sur les chats, sur cette salope de maladie…

Derrière les histoires remémorées, la relation à l'autre, aux autres.

Un autre récit, une autre mémoire. La discordance brutale des situations, la mise à nue d'une violence, celle des bons sentiments qui dépouillent autrement mais tout aussi efficacement que la maladie.

L'écriture nous plonge dans cette obstination à avancer, malgré Elle, malgré la salope. Et sous la lenteur des déplacements, de la pensée errante, une violence multiforme…

Ne pas accepter…
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Avant de commencer Elena et le roi détrôné, un conseil : inspirez et expirez fortement, il faut du souffle pour lire ce roman jusqu'au bout, avec son atmosphère raréfiée, à la fois insoutenable et impossible à lâcher, tant il s'agrippe à vous comme une vilaine teigne. Elena souffre de la maladie de Parkinson, elle ne tremble pas, mais son corps lui échappe, fait sécession, ne répond plus aux injonctions du cerveau. C'est un combat à mort entre l'esprit, toujours vif, et le corps, inerte et quasi paralysé. Elena vit au rythme de ses comprimés qui lui permettent, pour un temps précis, de se déplacer avec difficulté et de se faire obéir de ses muscles défaillants. Durant 170 pages, Claudia Pineiro raconte, sans rien cacher de cette déchéance, le combat de cette femme qui s'est donnée pour mission de prouver que sa fille n'est pas morte suicidée mais assassinée. Reviennent alors des souvenirs d'avant, de cette relation orageuse qui unissait ces deux femmes jusqu'aux temps de la maladie. Elena doit marcher, prendre un train puis un taxi, retrouver une autre personne qui, peut-être, pourra l'aider. Ce parcours dans Buenos Aires est un chemin de croix, un effort surhumain, comme un dernier défi à cette maladie, qu'Elena appelle la "Salope". Jamais, pourtant, le roman n'est pathétique, il est épique, tragique, constellé de traits d'humour incongrus et terribles et s'achève dans un duel cruel de mots entre deux êtres aux antipodes. Elena, au bout de sa souffrance, et celle qui peut, qui doit la sauver ... Entre elles, insensible au drame qui se joue, un chat qui quémande des caresses. La dernière scène du livre est à l'image du roman, tout entier, impitoyable, sépulcrale et, surtout, inoubliable.
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Le "roi détrôné", c'est cette fichue maladie de Parkinson qui rend le cerveau d'Elena autrefois souverain à présent non maître de ses gestes et de ses mouvements. A la soixantaine, Elena est condamnée à vivre au rythme de ses cachets, 3 par jour, et à attendre les effets limités de chacun. Elle ne peut plus compter sur l'aide de sa fille Rita, retrouvée morte quelques temps auparavant, pendue par une corde dans la sacristie de l'église du village, à une heure de Buenos Aires. Mais Elena refuse de croire à la thèse du suicide et veut enquêter. Son état physique lui laisse cependant peu de capacité. Ce jour-là, elle prend le train du matin en direction de Buenos Aires à la rencontre d'une personne clé, une femme qui aurait une dette envers elle...
C'est un petit livre d'aspect modeste, moins de 200 pages, une action qui se déroule sur une seule journée. Mais le parcours qu'il fait faire au lecteur est bien plus important que le trajet d'Elena sur Buenos Aires. Abordant d'emblée les difficultés liées à la maladie de Parkinson en nous faisant suivre cette Elena diminuée, marchant lentement, courbée, hantée par la crainte que ses jambes ne se soulèvent plus pour marcher ou enjamber un obstacle, suspendue à ses cachets, sans espoir de rétablissement, on vit chacun de ses mouvements et de ses déplacements dans la ville et les transports comme des exploits personnels vécus de l'intérieur.

Mais il n'y a pas que ça, loin de là. Ce n'est pas un roman sur la maladie. Avant tout, et ceci se dévoile au fil des pages et des souvenirs qu'Elena garde de ses relations avec sa défunte fille, on découvre un récit qui veut parler des relations mère-fille, de la maternité assumée, regrettée, voulue ou non voulue.
[......]

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Étrange le titre en français de ce court roman de 167 pages qui est un petit bijou. En espagnol le titre est simple et limpide:"Elena sabe" ou Elena sait. Cela explique tout le contenu du livre.

Elena est une vieille femme atteinte de maladie de Parkinson qui vit avec sa fille, une "vieille fille" qui se suicidera de façon assez originale. le suicide est à l'origine du côté "polar" de ce livre, mais qu'en fait est un bijou de psychologie et un abrégé médical pour décrire brillamment la sémiologie de cette terrible maladie dégénérative.
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Elena sait

Nous reprenons en titre de cet article le titre original du livre de Claudia Piñeiro, auteure argentine née en 1960, car il nous paraît bien dire ce qui se joue pour le personnage principal de ce récit dense. Au départ cela se présente comme une intrigue policière : Rita, la fille d'Elena, a été retrouvée pendue dans le clocher de l'église. Rapidement, la police conclut à un suicide. Mais Elena n'y croit pas. Jamais Rita n'aurait pu. D'ailleurs, le jour où elle est censée s'être suicidée, il pleuvait, et jamais Rita ne serait allée à l'église un jour de pluie. Pour la police, ce n'est que par égard pour une mère que l'on fait semblant de poursuivre une vague enquête. Sure de ce qu'elle sait, Elena va donc devoir enquêter seule. Il faut commencer par trouver de l'aide.

Le problème, c'est qu'Elena est une dame âgée. On l'appelle souvent grand-mère alors que Rita n'a jamais eu et n'aura jamais d'enfant. le problème, c'est qu'Elena ne voit le monde qu'à hauteur de poitrine et doit constamment jongler avec le temps, le temps de son médicament. Depuis quelques années, le corps d'Elena ne lui obéit plus: la maladie de Parkinson a en effet pris les commandes et a fait de son cerveau un roi sans pouvoir, nu et détrôné. Cette salope de maladie comme elle dit. Pour lutter contre cela, il n'y a que les comprimés de levodopa : 4 par jour, à des heures précises, qui redonne pendant quelques minutes un semblant de contrôle du cerveau sur le corps.

La seule personne susceptible d'aider Elena habite loin de chez elle. Même si cela est incertain, il faudra donc aller à sa rencontre, sortir de chez soi comme de soi-même pour aller la trouver. le récit s'ouvre avec la longue expédition d'Elena avec ce corps que la maladie lui vole, ce corps qui va devoir la sortir de chez elle, l'amener jusqu'à la gare, l'installer dans le train, lui permettre de prendre un taxi... vite avant que le médicament, la levodopa, cesse son effet.

La rencontre a lieu, faisant ressurgir un passé mal compris, idéalisé. Elena découvrira alors qu'il y a ce qu'on sait, ce qu'on croyait savoir, ce que l'on ne veut pas savoir.

Plus que d'une enquête policière, comme cela semblait s'annonçait, Elena sabe est le récit de plusieurs combats sans merci. Celui d'une vieille femme contre la maladie, contre les compassions hypocrites. Combats de tous aussi contre le mensonge et le conformisme, contre l'oppression morale.

S'il s'agit pour chacun des personnages d'accepter la vie comme la mort, il s'agit surtout de ne pas se soumettre. Même pliée en deux, la tête et le regard définitivement rivés au sol, Elena reste debout, femme et mère, envers en contre tout. Envers et contre tous.

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