Ce livre relate les balbutiements de ce mouvement (à l'origine contre-culturel) que l'on connait sous le nom de hip-hop. Ici sont rappelées Les pages de son histoire ignorées par les médias et qu'ils mettent évidemment peu en avant puisque, en ce qui les concerne, l'amnésie prime (une constante bien connue des médias généralistes). C'est une sous-culture possédant ses codes propres et qui a influencé jusqu'à la mode, la musique, la danse, etc...
Les parties de l'ouvrage les plus intéressantes sont, à mon goût, celle qui raconte les mésaventures d'un frenchie parti à Los Angeles ouvrir une discothèque au tout début des années 80.
Ou encore celle de l'émission de danse H.I.P-H.O.P., animée par Sydney, période où tout le monde tenta de capitaliser, d'exploiter le filon un maximum (la marque de boisson Banga ou même Smirnoff par exemple) sur ce qu'ils voyaient comme une mode éphémère sous la dénomination de « smurf », une synecdoque un peu fourre-tout pour parler aussi bien du rap que du break ou le graffiti. Une mode bonne-enfant, insouciante, à destination des enfants, loin de la réalité de ce qu'était le hip-hop pour la Zulu Nation et le reste des activistes de ce mouvement. Même
Annie Cordy publia en face B d'un 45-tours un titre appelé « Et je smurf ».
Une fois la mode passée, la perception des médias changea radicalement en celui que nous connaissons encore aujourd'hui. C'est-à-dire de voir en ce mouvement une façon de s'en sortir dans la vie ou d'amalgamer les rappeurs en assistants sociaux, de la violence, des bandes et j'en passe et des meilleurs.
Autre passage sublime, celui des graffeurs, la frange la plus radicale du hip-hop, où l'on peut se rendre compte que certains de ses acteurs n'ont jamais acheté un album de rap, préférant le hard-rock.
La dernière partie dresse un portrait de tous les rappeurs qui comptèrent dans le paysage du rap de la fin des années 80, certains sont encore actifs de nos jours même s'ils sont bien peu, dépassés qu'ils sont par des plus jeunes davantage en phase avec notre époque.
En définitive, c'est un bouquin complet, bien documenté et plaisant à lire.