Confinement
La ville
en arrêt,
comme chien de chasse
renifle la proie cachée,
tout se tait.
Attente traversée de l’humeur vagabonde
des oiseaux sémaphores
Qui relie l’homme mis à terre
au langage oublié du ciel.
Jour à jour
les mots s’exercent,
nouent les fils,
bouquets d’ondes
bienveillants
tandis que pleure
le Monde
sur l’épaule de ce mal élagueur
de nos arbres de vie.
Accoudés au gris
d’un ciel sans ailes,
mes morts, je le sens,
se penchent sur moi.
Dans l’enclos d’un silence fragile
leurs paroles immobiles
sur les marches du temps,
prennent abri et vie
dans le cloître
de mes solitudes apaisées.
Le silence te rejoint,
maître-jardinier de ton âme.
S’il racle et sarcle tes terres,
c’est pour en faire la demeure
de l’imperceptible murmure.
De ce jour tremblé
à la note du rien,
donnerai-je couleur
d’aile ou tintement
nocturne ?