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sur 309 notes
Les oiseaux chantent sur les terres alternatives

Il y a des noms comme ça, qui nous font perdre la raison. Tout comme les groupies qui sillonnent le monde à la poursuite d'un beau chanteur, il y en a d'autres comme moi, plus casaniers, qui préfèrent les héros de papier. En flânant dans les allées multicolores de mon dealer de lectures, je suis tombé dessus. La couverture ne payait pas de mines mais il y avait le nom d'un ensorceleur dessus, Terry Pratchett. Il avait écrit un livre en collaboration avec un certain Stephen Baxter : « La longue terre ». le titre ne m'aurait pas interpelé s'il n'y avait le nom du maitre du burlesque, sorti de sa caverne confortable du disque monde. Je me rappelle une autre collaboration de Sir Terry Pratchett. En compagnie de Neil Gaiman, ils avaient commis l'excellentissime « De bons présages ». Je suis d'habitude septique envers les oeuvres collaboratives. Sauf que voilà, Terry Pratchett transforme tout ce qu'il touche en bijou loufoque, subtil alliage de rêve et de poésie. Alors sans plus y réfléchir, ni même jeter un oeil à la quatrième de couverture, j'ai dégainé ma carte bleue et me voilà reparti avec de la bonne came sous le bras.
Dès la première page, j'ai senti que quelque chose clochait. Les scénettes d'introduction étaient appétissantes, pas de doute là dessus. Des gens qui se retrouvent coincés ailleurs, dans une réalité ou les hommes apparemment n'existent pas. Sauf qu'il n'y avait dans ces premiers chapitres aucune trace de l'humour caractéristique de Terry Pratchett.

On arrive rapidement au pitch de cette histoire. Notre terre n'est pas la seule réalité. Elle possède une myriade de soeurs jumelles. Un savant mystérieusement disparu a publié sur Internet les plans d'une machine pour naviguer d'une terre à l'autre. L'appareil en question, le « passeur » est très rudimentaire, ses composants principaux sont une pomme de terre et un interrupteur. A chaque fois que l'on actionne l'interrupteur, il propulse son utilisateur dans la terre immédiatement voisine. Dans un sens, à l'est, dans l'autre sens à l'ouest. Mis à part une certaine nausée le voyage est immédiat et n'entraine aucun désagrément.

Pouvoir voyager sur des terres parallèles, c'est déjà assez inhabituel, mais encore plus étrange, dans toutes ces terres l'être humain n'existe pas. Les représentants de la faune et de la flore sont parfois très différents, ayant suivi d'autres couloirs de l'évolution. Parfois les écosystèmes entiers sont chamboulés, les terres se retrouvent immergées, de nouveaux continents apparaissent. Les ères glaciaires côtoient les déserts immenses.

Qui n'a jamais regardé notre terre avec une pointe de désespoir et de honte ? A se dire que notre planète ne se porterait pas plus mal sans l'espèce de bipèdes arrogants qui s'en prétend maitre.

Voilà un sacré thème pour ouvrir un récit de science fiction. Il va falloir être à la hauteur des questions philosophiques et sociétales qui se cachent en embuscade. Et c'est là que le bât blesse, cruellement. Mêmes si des mini-histoires riches en promesses sont distillées au fil des chapitres, la trame principale repose sur un récit d'exploration. Page après page on suit la description souvent monotone des caractéristiques des terres alternatives. Quelle déception !

On devrait clouer au pilori tous ces auteurs qui ont une idée géniale mais qui ne savent pas l'exploiter.

Mais revenons à nos moutons alternatifs. le narrateur de notre histoire s'illustre très tôt, surtout lors du premier jour du passage.

Avec les plans rudimentaires trouvés sur Internet, des centaines de gamins essayent le fameux passeur. Sans forcément trop y croire, ni prendre quelques précautions. Notre narrateur est l'un de ceux-là. Il devient un héro en ramenant ses camarades de l'orphelinat sains et saufs à la maison.

Passé ce jour, le narrateur se découvre un talent de passeur né. Capable de franchir les réalités sans même l'aide de l'appareil idoine. Dès lors sa vocation sera d'explorer toujours plus loin, et surtout de se retrouver seul.

Au bout d'une trentaine de pages, je commence à m'ennuyer. Notre narrateur est contacté par un mystérieux robot, pour pousser ses explorations dans les terres les plus lointaines. « To boldly go where no man has never gone before » comme dirait le prétentieux capitaine Kirk. Bof, comme intrigue. Surtout avec ce couple formé par ce robot qui sait tout faire mais qui manque d'humanité (tient, qui a parlé de Spock ?) et cet humain trop curieux, ça sent le réchauffé.

Il y a pourtant quelques bonnes idées, dans les histoires qui gravitent autour de la trame principale. Comme la disparition de la notion de secret. Il n'est pas beaucoup de pièce fermée ou de coffre dans laquelle on ne puisse s'introduire en passant par une réalité adjacente. L'argent n'est plus un problème, car les ressources existent en quantité désormais infinies sur les autres mondes. Tout comme les problèmes de logement, il y a désormais de la place pour tous. Comment faire régner la loi lorsque les criminels peuvent si facilement s'enfuir ou commettre leurs larcins dans une infinité de mondes.
Oui le livre aborde toutes ces questions passionnantes. Mais il papillonne sans vraiment proposer quelque chose.

Autre chose qui m'a chagriné. Même si ça tient du détail, les auteurs persistent à centrer le récit sur une même unité de lieu et ses réalités alternatives. Ahh, Madison. Petite ville américaine qui n'a jamais été marquée par la célébrité. Il y a bien une route qui va jusqu'à Madison mais on n'en tire que des mauvais films. Et globalement, de notre côté de l'Atlantique, on s'en fiche un peu.

Il paraît que la Longue Terre n'était que le premier tome d'une série. J'ai été trop déçu pour vouloir embarquer pour la suite. Quel dommage pour Sir Terry Pratchett de quitter ma mémoire avec un tel brouillon. Même en le réchauffant à la bougie des souvenirs, je n'arrive pas à éprouver la moindre tendresse pour ce livre.

Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Un roman passionnant qui nous emmène dans des versions antérieures du développement de notre terre grâce à la capacité de "passer" d'un monde à l'autre que certains êtres humains possèdent. Ainsi Josué, passeur né, explore-t-il la terre il y a 10 000 ans puis 10 000 plus tôt etc ... Pratchett et Baxter s'en donnent à coeur joie pour imaginer toute sorte de faune, issue d'une évolution différente de celle que nous connaissons.
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L'idée est bonne, cela se laisse lire, mais pas d'enthousiasme délirant...
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Roman SF très stimulant. La découverte de la possibilité d'un "passage" vers des Terres parallèles est géniale, bouleversant complètement le rapport des hommes à la Terre: ressources illimitées, espace illimité, liberté absolue. A travers les personnages principaux, de multiples mystères se profilent, on nage dans l'inconnu et le champ des possibles parait alors illimité.
En résumé, j'ai été captivé puis Pouf! Fin du bouquin... J'attend la suite car je reste tout de même sur ma faim d'où les 3 étoiles.
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Et si... l'on découvrait que la Terre est multiple, et qu'il suffit d'un pas pour visiter moult mondes vierges de toute trace humaine ?
Et si... ces mondes étaient à la portée de tous, ou presque, avec un peu de bricolage, un interrupteur et des légumes frais ?
Et si... certains étaient fait pour ces voyages, ne trouvant plus le repos sur la vieille Terre, lui préférant les grands vides d'un monde parallèle ?

Suite à la découverte de la Longue Terre par un savant fou, l'émigration se développe rapidement. Au grand dam des politiques et des services de sécurité du gouvernement qui ne maîtrisent pas grand chose. Chacun cherche à s'enrichir, se changer les idées ou commencer une nouvelle vie dans un de ces mondes sauvages, quitte à laisser derrière soi ceux qui ne peuvent pas passer.
Josué à fabriqué son premier Passeur, avec grand soin, à l'âge de 13 ans. Il s'est vite rendu compte de son attirance pour les multitudes d'étendues sauvages de la Longue Terre. Qu'il était différent des autres voyageurs, spécial. Ce peut-il qu'il y en ai d'autres comme lui ? Ses capacités vont lui attirer l'intérêt d'organismes cachés ainsi que celui de Lobsang, intelligence artificielle omnisciente voulant visiter la Longue Terre...

(lecture en cours mais enthousiaste) Sur ce roman à quatre mains, redécouvrez Pratchett, voyagez, imaginez les possibles, suivez plusieurs personnages.

Update : passionnant jusqu'au, mérite qu'on prenne le temps de le lire ! Pas besoin de traverser l'l'Univers pour rencontrer des espèces bizarres...
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Prenons d'une part un célèbre auteur de fantasy absurde, Terry Pratchett par exemple, et d'autre part un auteur de science-fiction aussi brillant que pragmatique, disons Stephen Baxter. Associons-les. le résultat ? La Longue Terre, un livre au concept initial à la fois idiot et vertigineux.

Ici, on ne s'embarrasse pas de détails techniques : un beau jour, l'humanité découvre l'existence d'un tas d'univers parallèles au nôtre. Il suffit de se construire un petit engin, un « passeur », et hop, on se retrouve au même endroit sur une Terre presque identique à la nôtre, quoique dénuée de toute trace d'être humain. Encore un coup et on se retrouve sur une autre, suivie d'une autre et ainsi de suite à l'infini. L'événement fait bien sûr l'effet d'un séisme : des milliers de gens, souvent les plus défavorisés, fichent le camp à travers ces mondes parallèles, cette « Longue Terre », ébranlant d'un coup toute l'économie mondiale. Si quelques freins empêchent un exode complet et débridé, le potentiel d'une telle découverte reste absolument gigantesque.

Josué Valienté, lui, est un cas spécial : il traverse sans passeur. Célèbre, il se passerait bien de sa notoriété et préfère s'isoler dans les Terres parallèles les plus lointaines possibles, façon homme des bois. Un jour pourtant, il est contacté par une corporation dont l'ambition n'est autre que de parcourir la Longue Terre à bord d'un dirigeable conçu pour aller là où personne n'aurait été auparavant. Il serait accompagné dans cette vaste entreprise par Lobsang, une intelligence artificielle (?) omnisciente et facétieuse prétendant avoir été autrefois un mécanicien tibétain. Pendant ce temps-là, la vie continue : des colons américains émigrent à la manière de leurs ancêtres, les polices du monde tâchent de gérer ce foutoir et les responsables politiques se demandent comment garder la main. Quant aux malchanceux incapables de traverser, ils rongent leur frein sur le bas côté.

La Longue Terre est un roman étonnant. La marque des deux auteurs britanniques y est clairement présente : Terry Pratchett lui apporte une touche d'absurde des plus réjouissantes, tandis que la substance même de l'histoire semble devoir beaucoup à Stephen Baxter. Tout en suivant le destin de quelques personnages, les auteurs s'amusent en toile de fond à explorer les très nombreuses voies que notre planète aurait pu suivre durant sa longue histoire, aboutissant à une myriade de possibilités. Si certaines Terres ressemblent fort à celle que nous connaissons, d'autres connaissent une ère glacière, d'autres s'avèrent désertiques, d'autres encore sont simplement étranges… Sur le fond, ce livre peut parfois faire penser à du Robert C. Wilson (auteur de Spin, Darwinia ou encore Les Chronolithes) en plus flegmatique.

Sorti en 2012 dans sa version anglaise, La Longue Terre fourmille d'idées et l'amateur d'étrangetés s'y sentira comme un poisson dans l'eau. Il faut cependant un certain temps pour saisir où Baxter et Pratchett veulent nous emmener, et cela s'explique en partie par le fait qu'il ne s'agit que du premier tome d'une série. Doté d'un début et d'une fin, il se suffit heureusement à lui-même. Soyez toutefois prévenus : une fois la dernière page tournée, il est difficile de ne pas envisager de se procurer la suite, La Longue Guerre.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=2..
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Alors que la planète Terre, entre surpopulation et exploitation effrénée de ses ressources, est à la limite de ses capacités, un scientifique, Willis Lindsay, disparaît en laissant derrière lui le plan d'un drôle de mécanisme, constitué de quelques écrous et d'une... pomme de terre.
À ceux qui l'utilisent, le « Passeur » donne accès à des Terres différentes, fruits d'autres embranchements de l'évolution. Et bien vite, il apparaît qu'une profusion de Terres parallèles existe, entraînant le départ d'innombrables côlons, enthousiasmés par cette nouvelle conquête.
Josué Valienté fait partie de ces rares êtres humains qui peuvent traverser sans Passeur. Héros du Jour du Passage, lorsqu'il a sauvé beaucoup d'enfants qui avaient traversé par mégarde et sans préparation, il a depuis sillonné seul la Longue Terre, essayant de trouver des réponses aux questions que tout le monde se pose : combien de Terres existe-t-il ? Les passages ont-ils une fin ? Et que fuient ces groupes d'humanoïdes appelés Trolls qui semblent tous se diriger vers la Primeterre ?
Lorsque Lobsang, le premier ordinateur reconnu doué d'humanité l'invite à explorer avec lui la Longue Terre, Josué n'hésite pas une seconde et embarque avec lui à bord du Mark Twain, le premier dirigeable trans-monde.

Le grain de folie de Terry Pratchett associé à l'imagination et à la rigueur de Stephen Baxter, rien que les noms des auteurs est un prémisse au bonheur ! Et effectivement, « La Longue Terre » est un plaisir de lecture : une écriture fluide, des idées originales, un humour dévastateur... un délice !
Toujours plus loin vers l'ouest, nous explorons avec Josué et Lobsang les mondes alternatifs qui auraient pu être. Mais le roman ne se borne pas à un listing d'excentricités évolutionnaires. Il pose également quelques questions fondamentales sur la survie, l'humanité, la société, la religion, l'écologie...
Dans ce premier tome d'exposition, la scène et les acteurs sont en place et l'action peut vraiment démarrer. Vivement la lecture de la suite !
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Et si, à un pas de distance, se trouvait une autre terre, identique à ce que celle-ci aurait été avant la présence de l'homme ? Ou telle qu'elle aurait été si les dinosaures n'avaient pas disparu ? Ou si un volcan gigantesque avait explosé ? Ou si ... ou si ...

Dans ce monde, une technologie nouvelle (qui fonctionne grâce à l'électricité contenue dans une pomme de terre) permet aux gens de passer d'un monde à l'autre, d'une couche de la réalité à la suivante.

Dans ce nouvel état de la réalité, plusieurs personnages interagissent, se croisent ; tous ayant un rôle à jouer dans la découverte des nouveautés à portée de main.

Entre les passeurs-nés qui plus librement que d'autres passent d'un monde à l'autre sans limites (ou presque) et les phobiques, incapables de passer ... un conflit pourrait naître. Pour savoir qui a droit sur les terres découvertes, une guerre pourrait se déclarer... et quel est cette présence mystérieuse que certains humanoïdes perçoivent... et qu'ils fuient visiblement ?

Pratchett et Baxter profitent de cette hypothèse narrative pour réfléchir à toutes sortes d'aspects techniques liés à la découverte de terres nouvelles: qui aurait droit d'y accéder? qui les posséderait? et qu'en ferions-nous ad fine?

Un style très agréable, des personnages tantôt amusants et tantôt philosophes, une histoires pleine de possibilités ! Hâte de lire la suite, vu que suite il y aura !
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En Résumé : Au final j'ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman qui offre une histoire fluide et un minimum entrainante, mais qui n'a pas non plus complètement répondu à mes attentes. L'histoire ne manque pourtant pas d'intérêt, malgré un début qui part un peu dans tous les sens ; principalement dans la phase d'exploration des différentes terres parallèles qui offre une imagination débordante. Mais l'ensemble fait un peu trop tome d'introduction, posant simplement les bases. Ça se lit facilement, mais il faut attendre la fin, et le début des dissensions, pour vraiment, je trouve, être happé. L'univers présenté est par contre un des gros points forts du récit, donnant au lecteur l'impression d'être un explorateur et permettant aux écrivains de développer des mondes chatoyants et captivants. Les personnages ne sont pas mauvais, se révèlent cohérents et logiques, mais il manque encore un je ne sais quoi du point de vue émotionnel pour complètement les rendre attachants. Certains des personnages secondaires offrent des potentialités que j'espère voir développer par la suite. La plume se révèle fluide, entrainant et assez efficace, mais voilà autant l'aspect aventure de Stephen Baxter est présent, autant le côté humoristique de Terry Pratchett ne se retrouve pas. C'est dommage, car quand j'ai vu le nom de l'auteur je pensais rigoler, hors j'ai à peine souri deux ou trois fois. En tout cas la conclusion ouvre assez de possibilité pour me donner envie de lire la suite.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Livre certes distrayant.
L'imagination ne fait pas défau à nos deux auteurs, néanmoins, on ne retrouve pas la fantaisie et l'humour habituels de T. Pratchett
Au final, un peu décevant
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