AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 4155 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un objectif que je m'étais fixée dans ma vie de lectrice : un jour, je lirai Marcel Proust.

Il fait partie des auteurs cultes dont on parle avec admiration pour son oeuvre colossale et son style soigné ou au contraire avec un ennui total pour ses histoires de bourgeois.

du côté de chez Swann, première partie d'À la recherche du temps perdu, m'attendait depuis quelque temps dans ma PAL et je me suis dit qu'il était enfin temps pour moi de savoir si j'allais rejoindre la cohorte d'admirateurs de Proust ou de ses détracteurs.

Ce livre se divise en trois parties : Cambray, Un amour de Swann et Nom de pays : le nom.

Nous voilà partis avec le narrateur dans une exploration de la mémoire et de ses souvenirs de jeunesse, liés à la bourgeoisie du début du vingtième siècle.

Et ces trois parties ont recelé des plaisirs de lectures plutôt différents.

J'ai vu la première partie comme une sorte de montagne à gravir : de nombreuses descriptions de Combray, des terreurs qui saisissaient le narrateur quand il devait se coucher, enfant, sans un baiser de sa mère. le rythme était lent, mais la beauté de la plume incontestable. Les images, les souvenirs convoqués m' ont donné envie de continuer ma lecture.

La seconde partie est sans aucune hésitation ma préférée. Elle raconte la naissance de l'amour de Swann, un voisin du narrateur, pour une demie mondaine, une femme qu'il ne trouvait pas à son goût mais pour laquelle il va développer un fort sentiment amoureux. Les évolutions de cet état amoureux sont magnifiquement décrits.

Enfin, la troisième partie relate les
relations nouées entre la fille de Swann et notre narrateur lors de leurs jeux d'enfants. J'avoue que cette partie m'a ennuyée.

Au final, je suis contente de cette lecture, d'autant plus que de ce que j'ai pu en lire, ce livre n'est pas le préféré des lecteurs de Proust ce qui me donne à penser qu'il faut que je continue cette découverte pour vérifier si je fais bien partie de celles et ceux tombés sous le charme de Proust.
Commenter  J’apprécie          160
Le célèbre passage d'ouverture, dans lequel le narrateur décrit son expérience périodique de sortie du sommeil sans savoir clairement où il se trouve ni son âge actuel, exigeant un moment de lutte pour se situer et récupérer son identité, fait allusion au sens dans lequel ce qui suit s'intéressera à la découverte de soi, à la recherche de son identité, à l'éveil, à de nombreux niveaux différents.

Ses thèmes, tels que la nature du temps et le pouvoir de la mémoire, ont des implications à la fois fictionnelles et philosophiques et sont liés aux idées d'Henri Bergson, qui a tenté d'établir la notion de durée, ou temps vécu, par opposition à une conception spatialisée du temps, mesurée par une horloge, employée par la science. Il a ensuite analysé la conscience qu'a l'homme de son moi intérieur pour montrer que les faits psychologiques sont qualitativement différents de tout autre.

Une excellente illustration de cette conception du temps est la célèbre scène de la madeleine, dans laquelle un Marcel plus âgé est soudain ramené à Combray par le simple souvenir du goût d'un gâteau trempé dans du thé.

Dans cette première, comme dans l'oeuvre plus vaste, Proust met l'accent sur la capacité de reconstruire le passé par la mémoire, avertissant cependant que s'échapper vers le passé n'apaisera jamais complètement les souffrances du présent.

Dans cette première partie du voyage du narrateur vers l'âge adulte, le mouvement majeur est celui du cercle fermé et intime de la famille au bord d'un monde plus vaste, qui regorge d'étrangers et de nouveaux types de relations.
Commenter  J’apprécie          110
Il m'aura fallu du temps et du courage pour débuter La Recherche... ! J'ai longtemps pris peur devant ce monument de la littérature.
J'ai beaucoup apprécié ce premier tome qui explore les souvenirs du narrateur enfant, d'abord au sein de sa famille, de son rapport avec sa mère puis ses premiers émois. J'ai aussi énormément apprécié la partie centrale sur Swann : son amour pour Odette, sa jalousie, ses doutes.
Le livre explore les sentiments et les sensations humaines avec une vraie précision. Je retire un point sur la longueur de certains passages, associée à la la longueur des phrases. C'était parfois étouffant voire étourdissant.
Une belle expérience cependant !
Commenter  J’apprécie          30
Dans une vidéo youtube Guy Schoeller raconte que Gaston Gallimard lui avait appris à lire Proust de la manière suivante : « Vingt pages par jour du lundi au samedi ». Pour l'instant, ce rythme est effectivement très plaisant et permet de lire d'autres livres en parallèle. C'est devenu mon rituel du soir avant de dormir. Ce rythme permet donc de lire À la recherche du temps perdu en moins de six mois (environ).

Dans ce premier tome du côté de chez Swann le narrateur décrit à merveille les pensées d'un enfant dans les parties 1 et 3 (Combray et Noms de pays) et celles d'un adulte épris de passion dans la partie 2 (un amour de Swann). La deuxième partie m'a toutefois paru longue et répétitive, surtout avec le personnage d'Odette qui me hérissait le poil à exploiter sans vergogne les sentiments d'autrui pour se faire entretenir. Elle m'aura au moins permis d'apprendre le terme de cocotte.

Exactement comme pour Ulysse de James Joyce cette première lecture me fait l'effet d'un balisage chronologique des nombreux évènements, d'une découverte nécessaire de l'histoire et des nombreux personnages et détails avant de pouvoir vraiment pleinement profiter de ce style si agréable (cela glisse tout seul). La seconde lecture sera très certainement beaucoup plus savoureuse une fois en terrain connu.

Challenge Multi-défis 2024
Challenge Pavés 2024
Commenter  J’apprécie          163
Je n'avais jamais imaginé lire Proust un jour, encore moins entreprendre la Recherche; pas mon genre, pas féru de pavés, déjà impatient lorsque Zola s'étire dans ses descriptions, bref il y a tant de bonnes choses à lire et la vie est courte. Mais voilà que lors d'une rencontre d'un club de lecture, une fan finie de Marcel nous lit le passage des madeleines et explique son engouement pour l'oeuvre; convaincue et convaincante. Assez en tous cas pour prendre la température de l'eau, prudemment, presque à reculons, en intercalant, après une dizaine de pages, des chapitres d'un bon roman de gare, là où les choses avancent, les phrases compréhensibles et les effets de toge inexistants. Puis, peu à peu, insidieusement, j'allongeai mes incursions dans Combray, admirant ci et là une tournure de phrase, appréciant une réflexion du narrateur, cherchant à me mettre au diapason de ce rythme tellement lent. Je ne l'ai pas réalisé sur le coup, mais j'étais déjà piégé !

Cette écriture est une drogue: la jouissance qu'elle apporte parfois rend tolérable les ennuis qui l'accompagne. Car sur le fond un amour de Swann ne m'a pas enchanté, ses états d'âme en perpétuels changements, son incapacités à décoder le jeu de sa cocotte, et pire future femme, sa complaisance dans la douleur, m'ont agacé plus qu'autre chose. Par contre les réflexions existentielles du narrateur, ses propos sur l'art et la galerie de personnages qui se déploie sont déjà intrigantes et promettent de belles choses. Preuve que je suis hameçonné, ayant à peine fermé Swann, je reluque déjà les jeunes filles . . . Mais elles attendront quelques semaines, avec Proust il ne faut pas être pressé.
Commenter  J’apprécie          382
Dans ce premier tome d' “A la recherche du temps perdu”, Marcel Proust évoque, en trois parties distinctes, le souvenir d'une enfance entre Paris et Combray, lieu de vacances en famille. Rencontres, dîners, voisinage, calme, air frais, plaisir de lecture, sont tous ces moments que l'auteur se remémore avec douceur et mélancolie dans un texte riche sur le temps qui passe.

Je remercie les éditions du Livre de poche pour l'envoi de cette édition dans sa nouvelle traduction de Matthieu Vernet avec laquelle je découvre enfin l'oeuvre de Proust.

Du côté de chez Swann” est le premier des sept tomes constituant l'oeuvre principale de l'auteur écrite entre 1906 et 1922. Il est paru pour la première fois en 1913 aux éditions Grasset puis aux éditions Gallimard à partir de 1919. La préface indique que le texte de 2022 se rapproche au plus juste de l'original.

Marcel Proust retrace les souvenirs d'une jeunesse, les liens avec sa mère, sa santé fragile, les instants paisibles et simples, d'une simple lecture matinale sous un marronnier à une promenade en bord de mer, au goût du thé et à la dégustation de petites douceurs. L'auteur présente les personnages et décrit les lieux que l'on retrouvera plus tard.

Dans “Combray”, la première partie du livre, ces sont les souvenirs des vacances en Normandie chez tante Léonie. Il est fait référence à la famille et aux liens qui se créent avec un certain Charles Swann.

“Un amour de Swann”, la deuxième partie, est concentrée essentiellement sur cet homme très apprécié et bien entouré, ainsi que sur sa future femme, Odette.

Dans “Le nom”, troisième et dernière partie, l'auteur met l'accent sur le ressenti et les émotions que lui procurent certains lieux de vie et de vacances.

Le texte est très imagé. On visualise et on contemple toutes les scènes. Je n'ai pas trouvé la lecture difficile, mais elle demande du temps. Les phrases sont longues, il y a peu de ponctuations. C'est une lecture qui se savoure chaque jour.

"Du côté de chez Swann" est un roman autobiographique dans laquelle Marcel Proust aborde les thèmes de la famille, de la jeunesse, du souvenir et de l'amour. C'est aussi l'histoire d'une époque, d'une société bourgeoise du XXème siècle en France. C'est un premier tome condensé, volumineux, précis mais c'est aussi une immersion totale. Une fois que l'on entre dans la vie de ces personnages, on y reste pendant quelque temps en buvant un thé et en s'installant un petit cocon tout en détente.
Commenter  J’apprécie          230
Retour de (re)lecture sur "Du côté de chez Swann" écrit par Marcel Proust et publié en 1913. Une deuxième tentative de lecture, cette fois aboutie, après un premier abandon il y a 25 ans. Ce livre est le premier tome du roman "A la recherche du temps perdu" qui en comporte sept, mais peut se lire seul. Ce roman, qui est une introspection ultra détaillée, est une pièce majeure de la littérature française et parfois considéré comme le meilleur roman de tous les temps. Il contient l'épisode de la fameuse madeleine de Proust qui est maintenant devenue une expression courante. Ce roman est un travail littéraire impressionnant dans sa manière de décrire avec énormément de détails les sentiments, de mettre des mots sur les pensées les plus furtives, sur l'indicible. On n'est pas dans un roman classique mais plutôt dans une expérimentation littéraire, d'une complexité et d'une richesse incroyable. C'est tout le fonctionnement d'un esprit humain qui est décortiqué. Proust nous expose ainsi sa très grande sensibilité, il nous parle de ses peurs, de ses ressentiments et émerveillements, il nous partage la vie de ses personnages en nous épargnant aucun détail sur leurs sentiments, sur l'amour, la crainte, la jalousie, leurs peurs d'enfant ou d'adulte, les déceptions ou la trahison. Tout est exprimé par des mots avec énormément de grâce, de précision et de justesse, c'est là tout le talent et la spécificité de Proust. Par contre cela a un prix, et la lecture de ce livre est tout sauf facile. Il faut avoir énormément de persévérance, car le plaisir n'est pas toujours là. le vocabulaire utilisé par Proust est particulièrement riche mais la pagination est très dense, il y a peu de dialogues, les phrases sont souvent d'une longueur incroyable, il ne se passe pas grand chose, la ponctuation est très déstabilisante. Tout cela demande beaucoup de concentration et entraîne un rythme de lecture particulièrement lent. le livre est divisé en trois parties inégales. Dans la première partie "Combray" le narrateur nous raconte sur près de deux cent pages ses souvenirs d'enfant, dans la maison familiale de sa tante dans le Calvados. Cette partie est hallucinante. Proust pousse à l'extrême l'introspection, la description de ses sentiments, la lenteur des scènes et l'inaction. Il faut être particulièrement persévérant pour en venir à bout, on dirait presque qu'elle a pour unique but de faire une sélection et d'éliminer les lecteurs trop impatients pour s'adapter à cette mécanique littéraire proustienne. La deuxième partie "Un amour de Swann" est beaucoup plus facile et abordable puisqu'il y parle du sentiment amoureux et de ses différents états à travers ses personnages M.Swann et Odette de Crecy. Il y a également dans cette partie une description assez intéressante de cette classe sociale frivole des gens du monde au début du vingtième siècle, à travers leurs réunions mondaines. Une classe sociale qui semble ne jamais rien faire de constructif et évoluer dans une vacuité totale. La troisième partie "Un nom" est elle plus anecdotique étant beaucoup plus courte. Elle est néanmoins superbe, et donne du sens et de la cohérence à tout ce premier tome. Au final, c'est un livre pour lequel j'ai surtout retenu la performance littéraire, avant le plaisir qui était beaucoup trop intermittent. le plus grand plaisir étant finalement d'arriver au bout de cette lecture, qui est une épreuve, un périple littéraire, mais qui est passionnante et particulièrement intéressante, avec de très grands moments de jubilation sur certains passages. En tout cas, je signe sans hésiter pour le deuxième tome, "À l'ombre des jeunes filles".
Commenter  J’apprécie          2411
Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est non, j'essaye déjà de finir La Recherche pour commencer. Je suis content de m'y être frotté, pour autant je n'y ai pris que peu de plaisir.
Commenter  J’apprécie          00
« Quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. »

Depuis le temps que la lecture de ce monument de la littérature me trottait dans la tête et que je la repoussais à coups de « bonnes » excuses, il fallait bien que le temps me rattrape un jour. Et c'est par une LC qu'il est venu délicatement me cueillir.

J'ai beaucoup aimé la première partie, qui n'est pourtant pas la plus facile d'accès avec ses longues phrases entrecoupées de parenthèses et de tirets. Il m'a fallu un temps d'adaptation, il m'a surtout fallu prendre le temps, pour qu'elles raisonnent en moi, pour m'imprégner de leur rythme particulier et des sensations, des vibrations, des senteurs, des saveurs, de l'humour aussi.

Le narrateur nous convie dans les déambulations romanesques et sensorielles de son enfance en empruntant des chemins de traverses, un peu comme une conversation qui dériverait d'un sujet à un autre jusqu'à ce que les intervenants se regardent perplexes en se demandant comment ils en sont venus à parler de ce sujet. Nous observons son monde intérieur se modeler dans son environnement, et vice versa. Il nous rappelle que ce qu'on croit être La réalité n'est qu'une réalité fictionnelle parmi d'autres. C'est fascinant de le voir tenter de retenir le temps dans ses mains en coupole et d'essayer de comprendre comment certains souvenirs se fixent et vivent une autre réalité en parallèle.

Mais (car il y a un mais…) il y a aussi, de mon point de vue, des longueurs assommantes. A cet égard, la deuxième partie m'a paru interminable. Cette partie, consacrée à Swann, est très différente de la première, plus axée sur sa passion amoureuse et ses sauts de jalousie. L'analyse des amours de Swann y est tellement décortiquée que cela a fini par m'ennuyer souverainement. J'étais bien plus intéressée par les anecdotes et les détails de ce milieu aisé, détestable, sans l'être vraiment sous le regard du narrateur, meublant l'ennui à sa façon, pétri de convenances guindées et protocolaires. Ça sonne si juste qu'on s'y croirait.

Quant à la troisième partie, bien plus courte, à l'image d'un épilogue, elle réconcilie à sa façon les deux premières.

Un ressenti, un tantinet entre le zist et le zeste, donc. Mais je suis contente d'avoir enfin gouté à cette fameuse madeleine et même assez curieuse de découvrir le second volet. C'est un livre très riche, sensoriel, nostalgique, à l'écriture délectable. Certains passages sont magnifiques. Ma partenaire de lecture (Nadou38) et moi-même n'avons pas nécessairement été sensibles aux mêmes choses dans ce roman. Comme quoi, chacun devrait y trouver son compte finalement.
Commenter  J’apprécie          5015
Du côté de chez Swann (1913) est le premier tome d'A la recherche du temps perdu, l'oeuvre majeure de Marcel Proust. le narrateur se remémore son enfance à Combray et raconte l'amour tumultueux de Swann pour Odette de Crécy. Inutile de appesantir sur un classique, a fortiori sur un chef-d'oeuvre, mêlant, non sans une pointe d'humour, mélancolie et ironie.
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (20293) Voir plus



Quiz Voir plus

Que savez-vous de Proust ? (niveau assez difficile)

De combien de tomes est composé le roman "A la recherche du temps perdu" ?

5
6
7
8

8 questions
533 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel ProustCréer un quiz sur ce livre

{* *}