Tout d'abord, je tiens à remercie Babelio et les éditions
Pierre Téqui pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
J'avoue que cette lecture m'a laissée un peu mitigée. J'ai pris un peu de recul et je me suis laissée du temps après avoir fini le livre parce que je ne savais pas trop quoi en penser.
J'ai eu du mal à entrer dans le récit. Albane, notre héroïne, ne m'a pas paru très crédible. Elle a 15 ans et nous raconte son histoire (un récit en « je » donc) et pourtant les tournures de phrases, les réflexions, rien ne me semblait cohérent avec une jeune fille de 15 ans. Il y a une fracture entre le ton du récit, le style, le vocabulaire et le fait qu'il est sensé émaner d'une adolescente. Non pas que les ados ne sachent pas s'exprimer, loin de là même, mais pour travailler en lycée et croiser des jeunes de 15 ans toute l'année, je n'en vois pas un qui pourrait s'exprimer comme Albane ^^'. Partant de là, il était difficile de plonger totalement dans l'univers de Loréden.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est une dystopie assez classique. La fin du monde que nous connaissons, un chaos environnemental, et la nature qui reprend ses droits. L'opposition entre les deux sociétés (les nouveaux écolos d'un côté et un régime totalitaire et arbitraire de l'autre pour schématiser grossièrement) n'a rien de bien révolutionnaire. le côté manichéen est un peu sur joué, c'est vraiment blanc d'un côté, noir de l'autre. Point de gris là-dedans.
La « prophétie » n'amène ni mystère ni réponses à rien, elle « justifie » l'histoire mais n'est pas franchement aboutie. le monde de Loréden est surement intéressant, mais les péripéties d'Albane et Alpin ne nous permettent pas de nous en rendre compte. Les clans, castes de métier, la pseudo magie, tous les ingrédients sont là, comme d'habitude. Mais au final, si ce roman se lit facilement, il ne restera pas dans ma mémoire. Je n'y ai pas trouvé le petit plus qui le ferait sortir du lot, et qui me donnerait envie de le conseiller à des ados (dommage, c'est mon travail).
Dernier détail, les références qui jalonnent le livre et qui m'ont franchement désorientée : l'histoire se passe dans un futur assez lointain, et pourtant on retrouve des références au Seigneur des Anneaux ou encore à Hunger Games. Sérieusement ? Même après des siècles et une apocalypse Katniss ne tombe pas dans l'oubli ? Très peu crédible.
Enfin, pour ce qui est de l'objet, le livre est plutôt de bonne facture. Toutefois la couverture a le fâcheux défaut de s'ouvrir et de se voiler. le livre est resté posé à plat quelques jours sur ma table de nuit avant que je le commence et la couverture s'est voilée toute seule. Pas très esthétique (et dans une médiathèque ou un CDI ce n'est pas top). L'illustration de couverture est bien exécutée mais n'a, au final, qu'un rapport assez ténu avec l'histoire (la description physique d'Albane ne correspond pas, la tenue jaune futuriste non plus).
En conclusion, je dirai que c'est un roman qui aurait pu être très bien, qui avait beaucoup de bons ingrédients, mais qui n'a pas su les utiliser. Cela reste une lecture sympathique mais il risque bien de passer inaperçu dans la marée des dystopie ado et young adulte.