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sur 2594 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
(CETTE CRITIQUE CONCERNE RACINE, merci de ne pas la fusionner avec celle d'Euripide comme cela s'est déjà produit deux fois !)
Ô magie du verbe et de la belle langue,
Qu'il est bon, qu'il est suave par moments de
S'adonner à ton jus, doux comme la mangue,
Et un tel délice qu'on en redemande.
Contre les maux, il n'est point de médecine
Meilleure, et donc, merci Monsieur Racine.
L'Andromaque de Jean Racine est bien différente de celle d'Euripide. En effet, il battit une composition parfaitement symétrique : quatre personnages, quatre conseillers ; quatre hommes, quatre femmes ; deux amants refoulés, deux femmes qui brûlent d'amour.
Ah ! c'est là que la symétrie se rompt, car l'une de ces amantes, Hermione, est la légitime, elle est amoureuse de celui qui devrait être son époux et qui, sous ses yeux la place en position d'amante refoulée, elle aussi, ce qu'Andromaque n'est pas, puisque son amour à elle, a connu le trépas sous l'épée d'Achille, le père de Pyrrhus (il est aussi appelé Néoptolème, notamment chez Euripide).
Évidemment, une fois encore, c'est un peu mieux si l'on connaît au préalable un peu L'Iliade d'Homère ou du moins les principaux traits de la Guerre de Troie et de ses suites, dont Andromaque est un « butin » de vainqueur pour Pyrrhus, lui qui a mis à mort le vieux roi de Troie Priam, père d'Hector, le premier mari d'Andromaque.
L'angle d'attaque que choisit Racine, je le rappelle : Oreste aime Hermione qui ne l'aime pas, Hermione aime Pyrrhus qui ne l'aime pas et Pyrrhus aime Andromaque qui ne l'aime pas, place le couple Hermione-Pyrrhus au centre d'un balancement digne d'une grande marée d'équinoxe entre deux points qui eux ne varient guère, Oreste d'une part et Andromaque de l'autre. Ici, c'est donc l'amour et la fulgurance des sentiments qui constituent le fer de lance du drame tandis qu'Euripide mettait le doigt sur le risque de conflit entre les nations que cette histoire d'amour mésamour entraînait.
Andromaque joue un petit rôle, quantitativement, et ce n'est pas sur elle que l'objectif, que l'analyseur de sentiments est braqué.
Pourquoi la pièce s'appelle-t-elle Andromaque, alors ? Parce que c'est elle qui tient tout le jeu dans sa main. de son acceptation ou de son refus de l'amour de Pyrrhus découlera une cascade de conséquences, entraînant le mouvement de va-et-vient de Pyrrhus et d'Hermione, scellant ainsi le destin d'Oreste.
Ce faisant, l'élément de construction de la tragédie qui touche au génie est bien évidemment l'entremise du fils d'Andromaque. C'est sur ce maillon que vont s'exercer toutes les pressions. Tout d'abord c'est lui qui relie Oreste et Andromaque puisqu'au début du drame, Oreste vient réclamer, au nom des tous les Grecs, la vie du fils d'Hector, dernier rameau de la terrible Troie.
Ainsi, ce fils se transforme en moyen de pression fabuleux pour Pyrrhus dans son difficile travail de persuasion d'Andromaque. Faudra-t-il pour elle sauver son fils en aimant Pyrrhus et ainsi trahir son époux défunt Hector ou au contraire rester fidèle à ce héros, quitte à sacrifier son fils ?
Je vous avouerais que ces questions ne sont pas de celles qui me passionnent le plus. Pour moi, l'intérêt d'Andromaque ou de n'importe quelle autre pièce de Racine, l'immencissime intérêt, dis-je, c'est la langue, LA langue, le maniement du français comme on le rêve et qui sonne à merveille et qui touche à la magie. Mais, une fois encore, tout ceci n'est que mon avis, c'est à dire, pas grand-chose.
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Cette troisième pièce de Racine est le véritable point de départ de sa carrière.
Cette tragédie en vers de cinq actes crée au Théâtre de Bourgogne en 1667 introduit dans le drame une violence alors inconnue dans un Théâtre mené auparavant surtout par Corneille.
Oreste, envoyé des grecs à Buthrote, réclame à Pyrrhus, roi d' Épire, que lui soit livré Astyanax, le fils de la troyenne Andromaque.
Pyrrhus, délaissant Hermione sa fiancée, aime passionnément Andromaque.
Il impose à celle-ci le mariage comme prix de sa liberté.
Oreste déclare alors sa flamme à Hermione qui le repousse, avant de se raviser car Pyrrhus vient, une nouvelle fois, de l'humilier.
Oreste pense à enlever Hermione, avec la complicité de son ami Pylade.
Andromaque, pour sauver son fils, accepte d'épouser Pyrrhus mais se suicide après la cérémonie. Hermione demande à Oreste comme preuve de son amour qu'il tue Pyrrhus et se donne la mort.
Oreste, perdant la raison laisse la conduite du royaume à Andromaque, sa nouvelle reine.
C'est un drame violent et sombre de la passion et de la folie qui se joue sur le tombeau d'Hector. le style de Jean Racine, toujours flamboyant et élégant, fait de cette pièce un morceau classique éternel.
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Vous qui croyez que la raison l'emporte sur la passion, venez ici lire combien vous vous trompez !

Qu'est-ce qu'on est loin de Corneille, je trouve ! Chez ce dernier on voit souvent le devoir et la raison combattre à armes égales avec les passions. C'est ce déchirement entre deux forces antagonistes de même niveau qui est intéressant. Ici, le devoir n'est au mieux qu'un prétexte que les acteurs utilisent afin d'assouvir leurs passions. Il compte pour presque rien, comme une sorte d'anti-code bushido.

Oreste, fils d'Agamemnon, est envoyé par les Grecs auprès de Pyrrhus (connu ailleurs sous le nom de Néoptolème, fils d'Achille) afin de l'avertir de ne pas leur faire affront en épousant sa prisonnière, la troyenne Andromaque, veuve d'Hector. Pyrrhus doit assassiner le fils d'Andromaque afin que celui-ci ne vienne pas se venger dans l'avenir. Mais dans le fond il espère que Pyrrhus passera outre, car Pyrrhus est déjà officiellement attaché à Hermione, fille d'Hélène et Ménélas, et Oreste est frapadingue d'Hermione depuis toujours.
Hermione, elle, espère qu'Oreste réussira dans sa mission car elle est frapadingue de Pyrrhus.
Pyrrhus, lui, est foldingue d'Andromaque qui, disons-le, n'en a rien à cirer. Elle essaie seulement de le ramener à son devoir de ne pas toucher à son fils.
Bref que des passions unilatérales. Les enfants des héros de la guerre de Troie ne valent pas mieux que leurs parents.

Racine fait monter tous ces sentiments en mayonnaise. J'ai souvent eu l'impression d'avoir affaire à des ados qui se prennent ces émotions puissantes dans la face pour la première fois. Car dès que l'amoureux (Oreste, Hermione ou Pyrrhus) comprend qu'il n'a aucune chance d'être payé de retour, il change son fusil d'épaule et fait acte de cruauté afin de se faire haïr de l'être aimé. Cela vaut cent fois mieux que l'indifférence, que l'absence de sentiments à son égard. Et puis la force de leur amour les noie à nouveau et ils essaient de défaire ce que leur colère a provoqué.
A ce jeu il faut des perdants et des gagnants… ou alors carrément que des perdants, et c'est là qu'on tombe dans la tragédie. Seuls les Grecs sont satisfaits à la fin, je suppose.

Racine change un peu le mythe d'Oreste. Dans ce dernier les Érinyes – aussi appelées Furies –, ces déesses qui persécutent les parricides, commencent à poursuivre Oreste quand celui-ci tue sa mère Clytemnestre. Ici, ce ne sont que visions de folie qui lui apparaissent lorsque la plupart des acteurs ont passé l'arme à gauche. C'est à cause d'elles qu'il déclame à la fin : « Hé bien, filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? ».
De fait la dimension mythologique est complètement oubliée dans cette pièce. Les hommes n'ont pas besoin que des Dieux interviennent pour les faire agir de manière irraisonnée. Ils se suffisent bien à eux-mêmes pour cela.
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Cette tragédie est une vraie chaîne amoureuse à sens unique.

Oreste se confie à son ami Pylade qu'il est amoureux d'Hermione et qu'il souhaite la récupérer mais celle-ci aime et est promise à Pyrrhus par le roi de Sparte, Ménélas.
Pyrrhus quant à lui, déclare sa flamme à Andromaque mais celle-ci se refuse à lui car elle souhaite rester fidèle au souvenir de son mari Hector qui a été tué par Achille lors de la guerre de Troie. le fils d'Andromaque, Astyanax et retenu prisonnier et Andromaque va tout faire pour le libérer.

Jean Racine nous livre une tragédie assez incroyable où chaque personnage en aime un autre et n'est jamais aimé en retour.
Chacun d'entre eux va quand même tout faire pour arriver à ses fins.
Oreste est prêt à tout pour plaire à Hermione même en commettant l'irréparable.
Hermione n'arrive pas vraiment à savoir ce qu'elle veut réellement concernant Pyrrhus mais va quand même prendre une décision le concernant.
Pyrrhus est prêt à tout pour obtenir le coeur d'Andromaque même d'aller livrer le fils de cette dernière aux Grecs.
Andromaque est prête à tout pour sauver son fils.

Au final personne n'est vraiment heureux et une succession d'événements tragiques vont intervenir dans le dernier acte.

J'ai apprécié cette tragédie même si elle était un peu loufoque. On peut quand même souligner qu'au 17ème siècle, les auteurs ne manquaient pas d'idées.
Lien : https://fantasydaniella.word..
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Dans « Le Collectionneur de sons » du roumain Anton Holban la première nouvelle, hommage à la jeunesse et à Racine, intitulée « À l'ombre des jeunes filles en fleurs » (sic !) traite habillement d'une « Comparaison entre Andromaque et Hermione ».

Et vous, êtes-vous plutôt Andromaque ou Hermione ?

Pour répondre il faut avoir lu cette magnifique pièce de Racine, exemple classique de la fatalité de l'amour, avec le topo habituel : « Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort... » (qui est mort et donc n'aime plus personne, le top serait qu'en plus il aime Oreste…). La construction de cette tragédie est très classique : en cinq actes, trois unités, analepses dans les dialogues. Pour couronner le tout il y a la folie dans laquelle sombre Oreste à la fin de la pièce, comme un traumatisme suite au carnage… Il n'en demeure pas moins que les portraits des deux femmes sont très poignants.
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Comment arrive-t-on à un livre ? Parfois c'est un conseil, une couverture, une lubie.... Là rien à voir ! En fait j'ai commencé à lire une nouvelle dans le recueil "Le Collectionneur de sons" d'un auteur roumain. Nouvelle qui s'intitule "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". Va-t-on parler de Proust dans cette nouvelle ? Que nenni ! A peine commencée la lecture de cette nouvelle, me voici coincée : des jeunes lycéennes (roumaines) étudiant "Andromaque" de notre Racine national.... oui mais voilà moi je ne l'ai jamais lue cette pièce.... Je l'avoue, j'ai eu honte et j'ai donc arrêté ma lecture à peine commencée pour me lancer dans "Andromaque".
.
Je craignais un peu cette lecture. le théâtre c'est quand même mieux en vrai, avec scène, acteurs.... Et puis le théâtre classique inspiré de l'Antiquité.... j'étais moyennement motivée....
Quelle erreur ! Je me suis régalée !
En résumé : 4 personnages, 2 hommes, 2 femmes, avec A qui aime B qui se languit de C qui ne pense qu'à D. Et d'(Andromaque) qui ne vit que du souvenir de son Hector assassiné.
Clairement j'ai préféré les deux figures féminines aux princes masculins. Elles sont prisonnières de la situation, de leur temps, mais essayent de trouver des solutions pour pouvoir vivre ce qu'elles veulent vivre, être ce qu'elles veulent être et surtout aimer qui elles veulent aimer. Des deux, Andromaque et Hermione, j'ai une préférence pour Hermione plus humaine (même dans ses travers), moins glacée que la princesse troyenne.
.
Je peux maintenant reprendre la lecture de ma nouvelle roumaine ! Bon si par contre il faut que je lise intégralement "A la recherche du temps perdu", je suis mal.....
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Après Phèdre, je me suis attaquée à Andromaque !
Je m'épargne de raconter le noeud de l'intrigue, vous trouverez sans mal des résumés si cela vous intéresse, d'autant que j'aurais bien du mal à être concise.
Je vais donc me contenter de donner mon avis. N'y allons pas par quatre chemins : j'ai beaucoup aimé. Ai-je besoin de rappeler la perfection du vers racinien ? Les passions s'entrecroisent, sont contrariées et jamais réciproques. Les amours se lient sur fond de guerre de Troie et d'intérêts politiques. Les choix sont cornéliens : Andromaque acceptera t-elle le mariage avec Pyrrhus pour sauver son fils ?
Ce que j'apprécie particulièrement, c'est la subtilité du texte : on devine la folie, la détresse, la passion. Les personnages sont désespérés, prêts à tout par amour alors que les enjeux politiques sont énormes... J'ai adorél'intensité dramatique entre ces quatre personnages : Oreste qui aime Hermione, fiancée à Pyrrhus, Pyrrhus qui aime Andromaque... Un noeud apparemment inextricable de sentiments contrariés, de jalousie, de désespoir. Hermione est un personnage assez fascinant de folie, femme blessée qui n'hésite pas à demander à Oreste de tuer son ancien amant. Et que dire d'Andromaque, qui paraît étrangère à tout, hantée seulement par le visage de son défunt époux Hector, habitée par son amour de mère... Ce sont assurément deux grandes héroïnes, chacune à leur manière, éclipsant les deux hommes qui les entourent.

Réellement, les tragédies raciniennes sont exceptionnelles, rien que pour le sublime de la langue française. La passion et la noirceur qu'elle engendre sont une nouvelle fois portées à leur paroxysme, au coeur de la pièce, servies par un style époustouflant.

Je me répète, mais je m'ennuie vite en lisant du théâtre et Racine réussit une nouvelle fois à me captiver. C'est sans nul doute l'un des monuments du théâtre français.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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"Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort.
-Pour celui-là au moins, l'affaire est réglée."
C'est avec ces quelques mots d'une pièce de théâtre que j'ai découvert les personnages de la tragédie de Racine. le résumé est rapide, escamote les aspects politiques de leurs relations et leurs familles, mais on y retrouve le noeud, l'essentiel du problème : l'amour non réciproque qui court de l'un à l'autre.
Alors on souffre avec eux tous, on pleure au récit de la chute de Troie, on craint pour la vie d'Astyanax, et on voit les héros hésiter au bord du parjure et du régicide, puis sombrer dans la folie et la mort. le tout dans le style lumineux de Racine, léger et puissant, qui nous entraîne d'alexandrin en alexandrin vers les tréfonds de l'âme humaine.
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Une triste histoire d'amour que cette histoire... magnifiquement narré, les mots nous plonge dans cette histoire, nous font prendre la place des personnage et pleurer dans la dernière partie. Andromaque ne peut aimer Pyrrhus l'homme responsable de la mort de son mari, mais elle est obligée de l'aimer si elle veux que sont fils vive. Pendant ce temps Hermione est outrée qu'il lui préfère Andromaque elle demande donc a Oreste de le tuer. Ce qu'il fait car il est amoureux d'Hermione, cependant après que Pyrrhus soit mort Hermione se suicide car elle étais encore amoureuse de lui. Oreste est effondré car il est en partie responsable de la mort de la femme qu'il aime... comment ça c'est dur a suivre ? c'est les mythes grec !
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Critiquer cette oeuvre est une mission impossible! Cette tragédie déjà très appréciée dès sa première représentation, ayant traversé les siècles. le "classicisme" dans toute sa splendeur. Indémodable.
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