AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 89 notes
On nous parle d'un temps où certains se sont comportés comme des héros, d'autres se sont aventurés du côté obscur ... il y eu des gagnants et des perdants !
L'Europe se retrouve "à marée basse, balayée par une lame de fond qui avait tout rasé sur son passage, pulvérisant en un instant ce que l'homme avait mis des siècles à bâtir."
Le thème
Introspection dans nos pensées, ne pas juger avant de savoir, avant de comprendre ....
Introspection dans la tête d'un artiste qui vit par et pour son oeuvre ... comment continuer, comment produire quand on nous demande de respecter certaines règles, bonnes ou mauvaises, la question se pose t elle comme ça ? ... ce qui compte est de s'exprimer alors dans le sens de ses sentiments ou dans le sens du vent ?
Le style
Une présentation non pas par chapitre mais par acte ? Une coquetterie de l'auteur ?
Une narration très classique, un roman élégant qui nous conte une histoire des temps des années quarante ... brusquement un bref vaudeville s'intercale dans le fil de l'histoire, pas du tout décalé, le ton correspond à la scène décrite .. que voulez vous nous sommes en bonne compagnie !
La situation dans le temps
Nous sommes plongés dans le milieu intellectuel de ces années là .... il y a eu les courageux, les pleutres .... il y a eu les chanceux qui sont passés à travers les mailles du filet des règlements de compte et les perdants qui n'avaient pas les bons appuis, les bonnes connaissances !
Il y a celles dont on parle si peu, celles qui ont eu un jour les cheveux tondus, qui ont dû vivre avec ou plutôt sans ... apprendre à compter le temps qui passe en centimètres de cheveux ... comprendre que "l'on ne peut pas forcer les jours à défiler. On ne peut pas se forcer à oublier."
Mon simple avis
Un certain regard sur ce temps là.... des pistes pour comprendre ... des choses à faire ou à ne pas faire.
La question qui nous tient en haleine tout au long de la lecture de ces pages :
"À quoi tient la façon de se regarder dans la glace pour le restant de sa vie ? Héros ou meurtrier, justicier ou assassin ? "
Commenter  J’apprécie          40
Des romans sur la guerre, sur la Résistance, j’en ai lu. Qui se déroulent en France, en Allemagne, en Autriche, j’ai eu l’occasion. Mais une histoire qui se déroule, entre la France et le Danemark, et qui traite essentiellement de la période de l’épuration, je n’en avais jamais lu. C’est déjà un bon point.

Malgré l’histoire officielle, malgré le « roman national », il n’est pas nécessaire de consentir à un énorme effort d’imagination pour se douter que tout n’a pas été rose. Et reviennent alors quelques souvenirs d’enfance, lorsque mes grands-parents racontaient « leur » guerre, celle d’un cheminot et de sa femme, mère au foyer, et celle d’un militaire et de son épouse, secrétaire. Et me revient cette histoire, racontée par l’un d’eux, qui a vu quelqu’un vendre une bouteille d’eau pour un Napoléon. Oui, une pièce en or contre une bouteille d’eau…

Ici, les personnages sont tous en nuances de gris. Des salauds qui se sont rachetés à temps une virginité de façade ; des gentils qui, sous la pression des événements, ont franchi une fois la limite, mais le payent au prix fort ; des vrais lâches déguisés en héros de pacotille ; des hommes et des femmes qui se sont débrouillés comme ils le pouvaient. Et, tous, emportés par l’élan, qui se joignent, volontairement ou non, avec enthousiasme ou réticence, à la chasse aux collabos.

Personne ne peut savoir avec certitude s’il aurait été, s’il serait un traître, un lâche ou un héros. C’est souvent une question de circonstances, et, peut-être, de point de vue. Alexis Ragougneau nous raconte ce Paris dans lequel les loups ne sont pas toujours ceux que l’on croit avec une finesse, une élégance, une humanité que j’ai vraiment appréciées. Pas de caricature, pas de jugement tranché : seulement des hommes et des femmes, avec des faiblesses, des petitesses, mais aussi des moments de grâce.

Le seul point que j’ai trouvé un peu agaçant, c’est qu’Alexis Ragougneau mette en scène ses propres pièces de théâtre, que Jean-François est censé avoir écrites, et que Niels aurait mises en scène. Dans les articles scientifiques, on appelle cela de l’auto-citation, et c’est souvent employé par des chercheurs qui espèrent faire ainsi monter leur h-index… mais le procédé est en général considéré comme relativement inélégant. En même temps, on peut se dire que ce sont des pièces qu’Alexis Ragougneau connaît bien. Bon, j’ai décidé de lui accorder le bénéfice du doute…

En tout cas, au final, je vous recommande chaudement cette lecture. Moi, j’ai passé un très bon moment de lecture, qui fait réfléchir, et ce n’est pas à négliger !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
Danemark. le jour même où Niels apprend que la guerre vient de se terminer et que le sabotage qu'il était en train de mettre au point est annulé, il reçoit un courrier anonyme. L'un de ses amis, un écrivain avec lequel il a monté des pièces de théâtre, a été arrêté, il va être jugé et très vraisemblablement condamné. Il risque la mort.
Niels n'hésite pas. Sans prendre le temps de prévenir sa compagne enceinte, il saute dans le premier train en partance pour la France, en se joignant à des prisonniers qui rentrent chez eux.
Récits de quelques épisodes de cette guerre, des pages noires. Des sabotages. La chasse aux Juifs. le théâtre et la censure, ceux qui ne peuvent plus jouer ou produire, ceux qui doivent se cacher. Les collaborateurs parmi les gens de lettres, du spectacle. Ceux qui résistent à leur façon aux nazis, ceux qui s'en accommodaient, ceux qui retournaient leur veste. Ceux qui se sont déclarés Résistants … quand ils ne risquaient plus leur peau.
Niels est venu en France pour sauver son ami, pour témoigner. Mais l'homme qui est jugé, est-ce bien le même Jean François Cannonier qu'il connaissait ?
le procès de l'écrivain est secondaire dans le récit. le véritable sujet, c'est la guerre, le courage des uns, la lâcheté des autres, les Résistants de la première heure, les héros, et les Résistants (déclarés tels) les derniers jours qui précèdent la signature du traité de paix.
Je suis allée au bout de ces 355 pages, mais sans conviction. Je ne les relirai pas.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai été captivée par ce récit. L'impression de voir un film se dérouler devant moi puis d'être propulsée devant une scène de théâtre. Les mots sont percutants, l'histoire envoutante. Niels a choisi son camp pendant la deuxième guerre mondiale, son ami Jean-François, avec qui il a monté des pièces avant guerre, en a suivi un autre. Pour quelle raison ? Niels voudrait comprendre pourquoi son ami a s'est fourvoyé, par intérêt ? Il ne peut croire qu'il ait agi par conviction. C'est cette recherche que l'on va suivre au fil des pages, à travers les rencontres que Niels va faire. Il va essayer de combler le vide, de savoir ce qui s'est passé à Paris alors qu'il était à Copenhague. Jean-François va être jugé et risque la peine de mort, quel est son crime ?
Commenter  J’apprécie          40
Un livre qui commence comme un roman d'aventure avec ce grand gaillard de Niels qui fait tout sauter pendant la guerre. Un livre qui devient plus sombre lorsqu'il plonge dans la triste expérience de la guerre de Jean-François son ami d'avant-guerre qui n'a pas fait les mêmes choix. Un livre complexe qui tente de parler de cette période 41-44 à Paris - entre résistance et collaboration. Une période trouble, un monde en guerre, Paris occupée. Un état français ayant accepté l'occupation. Des gens qui veulent continuer à vivre mais comment ? Niels a continué a lutter, Jean François s'est concentré sur ton petit monde en acceptant les compromissions. C'est un personnage qui ne donne pas envie d'aider. Niels a ce courage. C'est en fin de compte un livre assez noir qui est éclairé par cette servante qui continu malgré tout d'éclairer la scène du théâtre.
Commenter  J’apprécie          30
En général, je ne suis pas très « bon public » au théâtre. Je m'agite sur mon siège (« sur mes fesses » comme écrit Alexis Ragougneau), je ne ris pas toujours quand il faudrait (ça c'est un talent que je n'ai pas), parfois il m'arrive de pousser un soupir d'ennui ou d'exaspération. J'avoue ! si ça peut atténuer les petites critiques que j'ai sur ce roman qui est plutôt bon et qui pourra amuser les amateurs de théâtre, en particulier les Parisiens.
Ca commence comme un roman historique sur l'après-guerre et le triste épisode de l'épuration. Un résistant danois revient en France en 1945 pour tenter de sauver un ami dont il avait mis en scène des pièces de théâtre juste avant la guerre et qui est accusé de collaboration. Niels n'arrive pas à croire que son ami, pur écrivain pas du tout préoccupé de politique, ait pu se compromettre, et il pense qu'il est victime des excès de l'épuration. Il va donc essayer de comprendre ce qu'il s'est passé.
Mais en fait, le côté historique du roman passe progressivement au second plan et le théâtre, la situation du théâtre contemporain, devient allégoriquement le vrai sujet, et je suppose aussi qu'il y a un côté autobiographique non négligeable. Alexis Ragougneau est d'abord un auteur de théâtre, il a écrit quelques pièces qui ont été mises en scène par Frédéric Ozier (c'est lui l'ami danois à qui est dédié ce roman). Les titres de quelques-unes de ses pièces sont d'ailleurs cités comme étant l'oeuvre de notre auteur accusé de collaboration.
L'originalité de ce roman c'est qu'Alexis Ragougneau a inséré quelques petites pièces de théâtre à l'intérieur. Ce ne sont pas des parenthèses, elles suivent bien l'évolution de l'intrigue, sauf qu'elles sont écrites à la manière de comédies et non plus comme un roman. Il n'y en a que deux ou trois et elles sont courtes, mais malheureusement elles m'ont semblé ratées, pas très drôles. En particulier celle qui fait intervenir Cocteau, Jouhandeau et Léautaud, je crois que si j'avais assisté à une représentation j'aurais poussé quelques soupirs en entendant ce qui est censé être des « traits d'esprits ».
Bon, pour en venir au sujet, avec des écrivains comme ceux que je viens de citer, on comprend qu'il est question de personnes qu'on ne peut décemment pas accuser de collaboration mais qui ont paru suspects à quelques « inquisiteurs » pour la simple et mauvaise raison qu'ils ont continué à vivre et à travailler sous l'Occupation sans se mouiller dans la Résistance. Par contre, on peut parler de petites compromissions, et vu les éléments autobiographiques de ce roman, j'imagine qu'Alexis Ragougneau exprime quelques remords personnels, allégoriques donc.
D'autre part, je ne suis pas trop au courant des bisbilles entre les théâtres privés et la Comédie-Française mais il en est également question, je crois.
Commenter  J’apprécie          30
Livre étrange qui débute comme un roman d'action ayant pour cadre la seconde guerre mondiale et qui petit à petit se transforme en récit psychologique.
On suit le parcours de deux hommes et surtout la manière dont ceux-ci réagissent pendant le conflit mondial entre collaboration et résistance. Tout n'est pas noir ou blanc et l'auteur met le doigt où cela fait ( encore ) mal c'est-à-dire les résistants de la dernière heure et le petit monde de la collaboration parfois bien modeste mais toujours inexcusable.
La France de l'épuration et des « héros » bien souvent auto proclamé d'après les combats est évoquée avec perfection. le procès fait aux sans grades et la solidarité des élites souvent plus impliquées dans la collaboration y est décrite également avec une justesse de ton parfaite et l'auteur ne se sent pas obligé de se poser en donneur de leçons ou de morale.
Un bon roman qui donne à réfléchir aujourd'hui encore sur ce que furent ces années de plomb et de feu et dont la lecture fait qu''à la fin du livre on se pose la bonne question : comment aurions nous réagi à l'époque ? .
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes à la fin de la guerre, à l'heure où certains retournent bien vite leur veste, où d'autres reviennent des camps, et où d'autres s'enfoncent.
Nous sommes au théâtre, ou du moins dans ce qu'il en reste.
Et puis nous revenons en arrière. Qu'ont-ils réellement fait les uns et les autres pendant ces années noires? Qui sont les vrais héros, les vrais salauds?
Il y a beaucoup plus de gris que de tout noir ou tout blanc.

On croise de vraies figures du théâtre de l'époque, Jouvet, Cocteau, Guitry... on découvre aussi les procès menés à la va vite à la fin de la guerre, et surtout que rien n'est jamais simple..
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Alexis Ragougneau (1973) est avant tout un auteur de théâtre, bien qu'il ait écrit opus 77 qui se passait dans le milieu de la musique.
Ragougneau s'y connait en théâtre. Les odeurs, les affiches, le velours rouge des fauteuils, le jardin et la cour, les coulisses et les miroirs, les acteurs et le régisseur, bref, tout ça nous procure le petit frisson d'avant spectacle.
Ceci dit, les extraits de pièces m'ont beaucoup gênée (en particulier des pièces dont les titres sont aussi ceux d'oeuvres écrites par l'auteur comme Kaiser, Krankenstein ou les îles Kerguelen) Je pense qu'il aurait fallu en sabrer un bon morceau.
La deuxième grande problématique du roman c'est la collaboration. Et là, on en prend pour notre grade, ou plutôt, pour le grade de plein de nos grands hommes : Guitry, Arletti, Montherland, Fresnais, Tino Rossi, Cocteau et même Claudel qui aurait écrit une ode au Maréchal... On savait un peu tout ça, mais là, on a vraiment l'impression que tous ces grands artistes ont trempé dans la soupe et se sont faits une virginité à peu de frais, ou plutôt aux frais de la renommée. Ça fait froid dans le coeur. Mais effectivement, qu'aurait-on fait, nous ?
La troisième problématique, c'est celle de la peine de mort. On a du mal à se rappeler la peine de mort avant son abolition, ça nous fait un drôle d'effet.
Il y a vraiment des longueurs quand Rasmussen erre dans Paris à la recherche d'indices, ses nuits de gueule de bois, seul dans le théâtre, ses rencontres (le pourri médaillé de Santimaria est quand même bien décrit, mais tout ce qui se passe à la soirée chez la richissime et salonnarde Anne-Cha est vraiment sans intérêt).
Quant à la quête insensée de l'ami pour l'ami, on n'en connaîtra la chute qu'à la toute fin du roman. Comment expliquer l'antisémitisme ?
Autant j'avais tout aimé dans opus 77, autant je suis partagée sur celui-ci. J'ai bien aimé qu'on se penche sur les turpitudes de la période, le personnage de Rasmussen qui va jusqu'au bout de l'amitié est un beau personnage, mais j'aurais préféré un récit plus court, plus dense, plus resserré. Il n'empêche que la question posée, connait-on ceux qu'on aime, est une vraie question qui peut nous tarauder.
Commenter  J’apprécie          20
Niels Rasmussen, le "grand Danois", est résistant quand il est contraint de déposer sa dynamite de sauteur de ponts pour venir en aide à un ancien ami à lui, Jean-François Cannonier, jugé pour collaboration avec l'ennemi, qu'il a connu alors qu'ils travaillaient tous deux dans le même théâtre pendant la guerre.
Cet ouvrage insolite est divisé en 5 actes, et chaque acte alterne narration romanesque et saynètes. Si le procédé est intéressant pour évoquer le parcours de deux théâtreux passionnés de Jouvet, de décors en carton-pâte et d'écriture aux frontières de la collaboration et de la Résistance, le résultat ne m'a guère convaincue : en effet, refusant la culpabilité de son ami, Niels remonte le temps et les rues de Paris en interrogeant un certain nombre de personnes pour savoir si oui ou non son ami a trahi son pays et s'il mérite d'être aidé, or les dialogues sont statiques et explicatifs, le fil narratif se déroulant avec difficulté et beaucoup de longueurs... jusqu'à une fin plutôt surprenante, heureusement. La période explorée reste intéressante bien sûr mais personnellement je n'ai ni vibré avec les personnages ni appris grand-chose sur cette période sombre de l'histoire. Une lecture en demi-teinte donc.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (198) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
842 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur ce livre

{* *}