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4,03

sur 544 notes
Je ne suis pas un fervent admirateur de Patrick Rambaud. J'avoue même que le feuilleton des "Chroniques du règne de Nicolas Ier" m'a plutôt irrité, plus sur la forme que sur le fond. Mais "La bataille" est d'une autre trempe. L'auteur nous donne un récit saisissant des réalités d'une campagne militaire et, surtout, d'un choc meurtrier entre les armées française et autrichienne en 1809. On est très loin de la légende napoléonienne, qui proclame le génie et la gloire d'un empereur à qui tout réussissait. Non seulement le lecteur constate les énormes difficultés matérielles et morales des troupes françaises, mais aussi Essling a été manifestement l'un des premiers échecs de Napoléon - même si Wagram a ensuite joué un rôle de compensation. Le lecteur assiste en direct à la préparation de la bataille et à de nombreux épisodes du combat meurtrier: c'est très réaliste, parfois dur à supporter. La mort du maréchal Lannes, après la bataillé, est abominable: il est laissé avec sa souffrance et dans la solitude à laquelle le condamne la terrible puanteur de son corps blessé.
Je ne me suis pas intéressé particulièrement à cette bataille-là et je ne considère pas tout à fait ce livre comme un roman historique. Pour moi, essentiellement, Patrick Rambaud nous ouvre les yeux sur toutes les guerres et sur toutes les batailles. En bonus, je ne suis pas mécontent de voir le personnage de Napoléon (à mon avis trop glorifié en France) malmené par notre auteur...
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La bataille c'est le sifflement des balles, le son des tambours et le vacarme des canons, trouant les rangs serrés des soldats, forcés de poursuivre leur progression, impassibles.

La bataille, c'est épuiser sa monture maculée de sueur et charger au clair, suffocant sous une armure étincelante, reflétant le lourd soleil printanier.

La bataille, c'est relever à la poudre à canon un insipide ragout d'un cheval tombé, en oubliant les horreurs passées pour affronter celles du lendemain.

La bataille, c'est reconnaître dans l'obscurité les échos de la Marseillaise, entonnée par les ennemis mêmes de ceux qui l'ont conçue, puis reniée.

La bataille, c'est la gloire se muant en chimère, l'espoir en désillusion et la loyauté en sang.

On ne lit pas la bataille, on la vit.
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La bataille de Patrick Rambaud (Grasset - 1997)
Roman historique

Récit de la bataille d'Essling, première défaite écrasante de Napoléon, premier pas vers Waterloo. Sous le fracas des sabres, le rugissement des canons, les hurlements des hussards, émerge le désespoir de la défaite. Les troupes françaises, des maréchaux au moindre soldat, sont lasses : le soldat Paradis qui s'inquiète de ne pas être rentré en France à temps pour aider son père aux moissons, le cuirassier Fayolle qui est poursuivi par le fantôme de la femme qu'il a violée, le maréchal Lannes déchiré entre son soutien indéfectible pour l'Empereur et la désillusion qui le pousse à chercher la mort au combat. Que dire du général d'Espagne, du maréchal Masséna, du colonel Lejeune ? Ils ont tous cru en la grandeur de l'Empire français et en Napoléon Bonaparte mais celui-ci n'est plus plus qu'un homme rongé par l'orgueil et la paranoïa.

Grand prix du roman de l'Académie française puis prix Goncourt en 1997.

Excellent roman historique, immersif, j'ai vibré au son des canons, respiré la fumée, été aveuglée par le brouillard et écoeurée par le bouillon de cheval...

On est loin de l'image largement véhiculée au sujet de Napoléon, on découvre un homme cynique, coléreux et paranoïaque.

Férus d'histoire ou pas, je vous le recommande vivement...

Qui va le lire ? 🤔

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes
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Autriche, 1809. Napoléon, à Vienne, s'apprête à traverser le Danube pour affronter l'armée autrichienne de l'archiduc Charles, le plus grand stratège autrichien.
Un premier pont relie Vienne à l'île de Lobau, située entre les deux rives, et un autre qui mène à l'autre rive.
Pour gêner les mouvements de l'armée française, les autrichiens chargent de pierres des barques qui poussées vers les piliers de bois, les détruisent.
Les 21 et 22 mai 1809 se déroule la bataille d'Essling. le combat est furieux. La troupe et les chefs sont fatigués, mais combattent avec acharnement.
Les maréchaux Lannes et Masséna se dépensent sans compter à la têtes de leurs divisions.
Masséna est présent partout, il va d'un point à l'autre selon l'évolution des combats...Brutal, rapace, mais un grand soldat.
On se bat le jour et la nuit. Masséna vaincra, mais au prix de lourdes pertes, sans recevoir les renforts et les munitions dont il a tant besoin...
Le maréchal Lannes a une jambe brisée par un boulet et en meurt.
Ce roman épique qui nous place au coeur des combats, de l'action est aussi rempli d'érudition et doit résulter d'un minutieux travail de documentation.
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Ce livre de Patrick Rambaud est une plongée dans la bataille d'Essling qui oppose les troupes de Napoléon Ier et ceux de l'empereur d'Autriche. On vit ainsi la dure réalité du champ de bataille au travers de plusieurs personnages au grades divers comme le colonel Lejeune, Henri Beyle (futur Stendhal), les soldats Fayolle et Paradis ou même des maréchaux comme Masséna ou Lannes. A chaque échelon de la hiérarchie, la guerre est vécue différemment. Ce livre est bien écrit, l'horreur de la guerre nous saute au visage, la psychologie des personnages est parfaitement établie et approfondie. Je recommande donc ce livre-reportage au coeur du combat et de son inhumanité.
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J'avais beaucoup aimé le récit de cette Bataille d'Essling dans le roman magnifiquement écrit par Patrick Rambaud et pour lequel il avait reçu le Prix Goncourt 1997.
Terrible bataille qui s'est révélée être une des batailles les plus meurtrières, et aussi un échec pour Napoléon, il a été vaincu pour la première fois et il y perdu un de ses meilleurs officiers, le Maréchal Lannes.
Cette bataille n'aura duré que deux jours avec pour les troupes napoléoniennes le Danube à franchir et au final elle aura été une véritable hécatombe.
J'étais curieuse de voir comment cela pouvait être adapté en Bande Dessinée par Frédéric Richaud et Yvan Gil et la réalisation est , ma foi, superbe et réussie.
J'ai apprécié le dessin très soigné de Yvan Gil , de facture classique, avec des détails saisissants, les différents personnages sont bien campés et facilement reconnaissables ce qui est , à mon avis, un exploit.
Nous suivons également quelques personnages comme Henri Beyle à Vienne , fort proche du lieu de la bataille puisque les habitants vont observer comme à un spectacle ou au cirque le déroulement de l'action .
Mon seul regret : attendre le prochain tome pour suivre les événements.
Un grand merci à Babelio et aux Editions Dupuis pour ce partenariat

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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Raconter la bataille d'Essling, petit village situé en face de Vienne, il suffit juste de traverser le Danube, là où les armées de Napoléon ont connu leur première débâcle. Cet affrontement avec les troupes de l'Archiduc Charles sonne un peu comme le prémisse des grandes hécatombes modernes, 2 jours de combats, 40 000 morts, 11 000 mutilés....Le projet initial de raconter cette sale guerre était De Balzac, il ne l'a pas mené à terme, P. Rambaud a, en toute modestie relevé ce défi littéraire. Ultra documenté sur, la composition des armées belligérantes, leurs uniformes, la vie des troupes en campagne, les stratégies mises en place par les 2 chefs de guerre, Napoléon et l'archiduc Charles, à ce titre, l'envoi d'un moulin à vent en flamme sur le pont de fortune construit par les français est un des moments les plus forts du livre, P. Rambaud rend son roman très palpitant. Si on y croise, outre les 2 chefs d'état guerroyant, Massena ou bien Stendhal, il met aussi en scène des gens du peuple, simples soldats ou officiers, dans leur héroïsme ou bien lâcheté, voire monstruosité. Cette intrusion de la petite histoire dans la grande donne beaucoup de relief à ce récit qui, ainsi, ne se contente pas d'être un simple compte rendu d'offensives et de déroutes. Des tranches d'humanité se débattent en parallèles de la grande histoire, pour survivre au son des canons et des boulets qui viennent les faucher. Un grand beau livre.
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Bon cela faisait partie des lacunes que je devais combler, m'intéresser d'un peu plus près à ce fameux NAPOLEON. Sortir des clichés et de l'image floue et certainement édulcorée que j'en avais et c'est par ce roman qu'il a fallu que je commence (peut-être pas une bonne idée finalement).
Le seul livre lu, sur le personnage est « Outre Terre » de Jean Paul Kauff Mann encore une bataille celle d'Eylau mais vue par un contemporain, une enquête journalistique en somme.
Le Roman LA BATAILLE est tellement bien fait, documenté, travail d'historien (bravo Patrick RAMBAUD) que l'on entre de plein pied dans la boucherie, on patauge dedans.
Des soldats se suicident au coeur de la bataille, la cavalerie piétine les cadavres….
Oh bien sur ce n'est pas que cela, les officiers montent au front encouragent leurs troupes au péril de leur vie avec un panache suicidaire, il y a de la tactique, de l'héroïsme…
La bataille d'ESSLING aux portes de Vienne. 20000 morts côté français à peu près autant coté autrichien, suivie de près par la bataille de Wagram encore 30000 morts de part et d'autre.
On a beau se dire, se répéter qu'il faut replacer les évènements, l'Histoire dans le contexte de l'époque, mais vu de notre position d'européen du XXI -ème siècle en haut de la pyramide de MASLOW cela demande un effort certain.
Et là on a évidemment beaucoup de mal à se dire que tous ces morts n'étaient qu'un détail, un passage obligé vers la victoire.
D'ailleurs presque un siècle plus tard on a fait beaucoup mieux avec la guerre de 14/18 avec 9 millions de morts. Les guerres napoléoniennes, elles, ont dû totaliser environ 1 million de victimes.
D'ailleurs l'empereur était aimé voire adoré par ses « grognards » encore un mystère.
Napoléon : -Je les offre aux canons et aux baïonnettes et ils m'aiment ! Parfois, je ne comprends plus.
Incriminer Napoléon serait un raccourci un peu trop facile, en clair La France devait faire face aux coalitions européennes successives, hostiles à la révolution Française.
Pour terminer, on peut se poser naïvement la question où était la diplomatie ? car cette science au service de la paix existait et depuis longtemps (voire la fameuse biographie de Louis XI 1423 /1483 de Paul MURRAY) .
Ou bien fallait-il que les égos s'expriment, inévitablement, à coup de canons et de charge de cavalerie.


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Comme Fabrice à Waterloo dans la Chartreuse, je me demande si ce que j'ai lu, est-ce une bataille ? et si oui, est-ce une victoire ou une défaite ? Comme le héros de Stendhal, cette lecture refuse l'épopée grandiose et poétique à la Victor Hugo dans "l'Expiation" des Châtiments, ou dans les Misérables.

Non, ici, on est au plus près des soldats, à la manière de l'histoire-bataille défendue par un courant historiographique. Donc rien ne manque, des bourgeois de Vienne observant le spectacle à la lorgnette au tas de jambes sciées, du verre de Chambertin de Napoléon au bouillon à la tête de cheval assaisonné de poudre des mourants. C'est donc un roman incarné, peuplé à la fois de lâches et de héros, de courtisans serviles et prêts à trahir, comme de paysans effrayés.
Tel un réalisateur de cinéma ou un joueur d'échecs surplombant son plateau, l'auteur joue habilement sur les cadrages et les échelles, pour passer du plan d'ensemble donnant une vision stratégique à l'effet de zoom où le pion / le soldat ne comprend rien des événements.
Le dernier chapitre "après l'hécatombe" est glaçant : avec l'entrée dans l'ère des guerres modernes, cette boucherie n'a servi à rien, les positions n'ont pas bougé, 40 000 morts hantent le champ de bataille qui en annonce un autre, à quelques kilomètres, dans quelques semaines.
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Je suis loin d'être une passionnée de l'épopée napoléonienne, en fait j'ai même tendance à y emmêler les batailles, mais les livres produits sur le sujet sont un inépuisable vivier. Celui-ci, deux lectrices au goût fort sûr en avaient fait deux excellentes critiques et je n'ai en effet pas du tout été déçue.
Des préparatifs aux lendemains, voici la bataille d'Essling recrée plus vraie que nature, il n'y manque pas un bouton d'uniforme ou une cartouche et le lecteur se laisse aspirer les destins des hommes pris dans son tourbillon, des maréchaux aux hommes de troupe, de Lannes qui n'en peut plus de la guerre , de Paradis qui espère rentrer pour les moissons sans trop y croire, et tous sont si humains, du soudard violent au colonel Lejeune, amoureux d'une Autrichienne...
C'est la chronique d'une fin: celle de la Grande Armée et de son mythe, car déjà le coeur manque. Les soldats sont de plus en plus jeunes, Napoléon bien mal conseillé par les flatteurs, et tout cela vous a un petit goût de guerre en trop...si tant est qu'une guerre puisse être autre chose qu'en trop, d'ailleurs.

Un excellent roman à dévorer.
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