mur sans lamentations d'où nos paroles reviennent comme étrangères à elles-mêmes néanmoins les mêmes seules
plus justes de l'insu qui les revivifie après qu'elles eurent ricoché sur la peau nue de la lumière –– de la pensée
"cogito" sans "je pense" –– pensée dessaisie par le furtif qui l'emporte, la ravit. Non pas sujet se fondant, s'évanouissant, se dissipant dans une entité plus vaste qui en serait comme le réceptacle, mais sujet contesté, dont le lieu n'est ni l'une ni l'autre rive mais le milieu du courant. Comme l'écrit : "J'interlettre". Posé sur le glissement –– matérialisme foncier où l'homme serait, comme le poème, composante rudimentaire.
poème –– partition. musique. série déterminée de mots dont les variations, les reprises tissent un linge sonore qui claque
–– où s'imprime une autre ressemblance. par le souci du rythme. par la hauteur des sons
de quelle manière le poids d'ombre, par son silence, permet à nos voix d'être frappées. de poser ensemble les mots. résonance juste. heureusement fondée sur la dissonance
"élémentaire" –– qui appartient aux 4 éléments. Le souci de ce qui dans la langue a l'opacité du réel. Comme son fondement ignoré : terre non vue, que le poète, tel le Kolomb deHölderlin, découvre, invente sans savoir (le poète, alors, serait ce "tu es un saisrien" –– en français dans la bouche de Hölderlin)
– porter la contestation à l'intérieur du langage où vérité non-vérité sont la même face recto verso du "corps impossible" des mots, du réel