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Il est des étés qui marquent plus que d'autres.

Celui de 1969 aura été un tournant dans la vie de Bill et Eugène, deux frères orphelins élevés par leur grand père, qui passent leur temps libre à paresser et pêcher des truites au bord de la Tuckaseegee River en Caroline du Nord. Car quand apparaît Ligeia, aguicheuse et sulfureuse nymphette mise au vert pour lui remettre les idées en place, l'alcool, la drogue et le sexe font brusquement irruption dans la vie des deux frangins. Pour le meilleur d'abord. Puis pour le pire, quand des années plus tard, les ossements de Ligeia sont déterrés pas loin de la rivière…

Alternant les va-et-vient entre les époques, Ron Rash – traduit par Isabelle Reinharez – nous plonge dans une intrigue un peu attendue et convenue, qui reste néanmoins efficace grâce à ce mélange d'atmosphères entre sublime environnement naturel et montée en puissance de l'inéluctable tragédie noire.

La finesse de l'écriture de Rash permet, comme toujours, une jolie peinture de ces portraits de frères, unis par une enfance malheureuse, puis éloignés par des destins très différents, mais toujours tenus par un secret caché qui leur sert de lien invisible.
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Fin des années 60, dans une petite ville des Appalaches, c'est l'été. Deux frères barbotent dans l'eau, pêchent à la truite, vivent leur vie tranquillement au bord de la rivière. Jusqu'à cette après-midi, où une fille sortie de nulle part apparaît en bikini vert. Eugene, le cadet, la compare tout de suite à une sirène.
Après avoir sympathisé, elle impose très rapidement ses désirs. Elle leur demande d'apporter de l'alcool et des médicaments pour planer qu'ils trouveront dans l'armoire à pharmacie de leur grand-père qui est médecin.
Ligeia est une adolescente rebelle qui est obligée de rester chez son oncle et sa tante car ses parents n'arrivent plus à la contrôler. Car elle a fait partie d'une communauté hippie. Drogue et sexe sont, pour elle, les seuls moyens de s'échapper de la réalité, et du fait qu'elle soit obligée de rester cloîtrer dans sa famille, alors qu'elle ne rêve que d'une chose retourner en Floride.
Elle entraîne les deux frères dans ses frasques. Seul, Bill, tente d'échapper à sa domination. Mais Ligeia inventerai n'importe quoi pour garder le contrôle sur eux.
Quarante-six ans plus tard, des ossements ayant appartenu à une jeune femme sont découverts près de la rivière. Que s'est-il réellement passé cet été là ? C'est ce qu'essaie de savoir Eugene auprès de son frère Bill.

Habilement construit, ce roman alterne entre les souvenirs du passé qui refont surface et qui ont marqués les deux jeunes garçons de l'époque, et entre les explications qu' Eugene réclame à Bill sur cette vieille histoire qui les hante tous les deux.
De ce roman se dégage une atmosphère particulière. Nous plongeons littéralement dans l'Amérique profonde où la nature tient une place importante avec l'omniprésence de la rivière. L'auteur, Ron Rash met également en lumière les travers de l'alcoolisme et la piètre volonté d'un homme pour s'en sortir.
Vient s'ajouter à cela l'oppression d'un grand-père tyrannique qui tient d'une main de fer cette famille, quitte à menacer ou à tuer pour garder intact leur réputation et sa dignité. Bill et Eugene n'ont qu'à bien se tenir. Il est possible que Ligiea leurs soit apparue comme une libératrice, un exutoire face à cette domination.
Première découverte pour cet auteur, et je suis conquise par son univers qu'il a su imposer. Son écriture nous entraîne dans un univers entre la réalité et la fiction. Les personnages sont charismatiques et imposants. La psychologie des personnages est très travaillée et le rendu en est bluffant de réalité.
Après cette lecture, je me suis demandée si l'auteur nous avez clairement dit la vérité sur toute cette histoire. Car au fur et à mesure du récit, il nous mène vers des pistes pour ensuite nous dissuader du contraire. Je me pose quand même la question pourquoi Bill fait intervenir son collègue pour faire valoir son intégrité professionnel auprès de son frère Eugene. Et si depuis le début, ce n'était pas Bill qui nous menait tous en bateau.
Pour conclure, je pense que c'est un excellent roman, très attractif. Une fois commencé, il est difficile d'arrêter sa lecture. Pour une première découverte, j'ai hâte de poursuivre mes lectures avec d'autres romans de cet auteur.
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Je comprends que certains lecteurs parmi les plus assidus de Ron Rash puissent être quelque peu déçu par ce roman...
L'écrivain, qui excelle habituellement dans la description de la nature exubérante des Appalaches, se focalise ici presqu'exclusivement sur les personnages et se contente de planter le décor de l'intrigue le long de la rivière poissonneuse Tuckaseegee dans Panther Creek.
En 1969, Bill et Eugène, alors âgés de 21 et 16 ans, s'y rendaient pour pêcher après le déjeuner dominical chez leur grand-père, médecin à Sylva.
Lors d'une de ces escapades, ils font la connaissance de Ligeia, apparue soudainement sur la berge opposée telle une sirène.
Jeune femme aux moeurs libres ayant adopté le mode de vie alors en vogue des hippies, elle fascine les deux jeunes gens qui prennent l'habitude de la fréquenter secrètement, lui procurant alcool et médicaments.
Avec un tel cocktail, les choses ne peuvent que déraper et le drame se nouer.
Lorsque, 45 ans plus tard, des ossements sont retrouvés dans la rivière, c'est l'incompréhension totale pour Eugene qui va laisser libre cours à ses souvenirs et tenter de faire parler son frère.

Personnellement, je me suis vraiment laissée happer par ce récit tellement bien narré.
L'intensité psychologique croît au fil des pages distillant doutes et indices et menant le lecteur dans une réflexion curieuse.
Aucun ennui, à aucun moment...

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J'ai pris ma première véritable cuite à dix-sept ans, lors de mon année de terminale. Avec un ami nous avions séché l'une des dernières journées de cours, été nous approvisionner en bières de luxe ( une pisse d'âne qui n'avait de luxueux que le nom mais c'est tout ce qu'on pouvait se permettre ) que nous avions bu dans un parc, à l'ombre d'un marronnier. Deux litres et demi d'alcool ingurgité et trois quart d'heure plus tard, je tenais encore debout mais ça n'allait pas durer. J'ai cependant quelques flashs encore de l'après-midi difficile qui a suivi : le crâne dans un étau, l'impossibilité d'articuler quoi que ce soit, l'étrange faculté de dormir debout, l'incapacité de garder en soi autant de breuvage ... et aussi ces gamins en sortie scolaire qui nous ont traité d'ivrognes en passant à proximité.
Malgré cette déplorable expérience, l'alcool a ensuite longtemps fait partie de ma vie, à doses pas toujours raisonnables, jusqu'en 2010 où l'envie a simplement disparu, du jour au lendemain.
 
Eugène Matney, le narrateur du roman de Ron Rash, a quant à lui bu ses premières bières à quinze ans, en 1969, au bord de la rivière Tuckaseegee en Caroline du Nord. Il allait y pêcher la truite en compagnie de son frère Bill tous les dimanches. Quarante-six ans plus tard, en 2015, il consommera quotidiennement des quantités astronomiques de whisky.
L'emprise de l'alcool sur sa vie est totale.
"On accède mieux à la véritable intimité avec l'alcool quand on est seul."
"Cette charogne ne sait rien de rien, sauf comment vider une bouteille de whiskey."
 
Son prénom, il le doit au personnage principal du roman de Thomas Wolfe "L'ange exilé" : Eugène Grant.
Le titre intrigant du roman est également du à Thomas Wolfe. L'expression "Par le vent pleuré" signifiant que même si on a été oublié de tous, il reste la complainte du vent pour se lamenter.
"Il ne reste plus de feuilles pour donner une voie au vent."
Pas de lien en revanche avec la chanson de Richard Anthony "Pleure le vent", les artistes évoqués dans le roman étant plutôt Jimmy Hendrix, The Beatles, Eric Clapton, The Doors ou encore Grateful Dead, un groupe de rock psychédélique créé en 1965.
 
Par le vent pleuré va alterner passé et présent, sans réelle structure. Certains chapitres sont consacrés à 1969, d'autres à 2015 tandis que la majorité nous fait voyager d'une époque à l'autre, mais sans jamais perdre le lecteur pour autant.
En 1969, Eugène et son grand-frère Bill vivaient avec leur mère sous le règne tyrannique de leur grand-père, qui était aussi le seul médecin de la commune de Sylva.
"C'était un homme dur et intolérant, trop pragmatique aussi, comme l'est presque toujours ce genre d'homme."
Ce patriarche de substitution va décider de tout concernant ses petits-enfants : Leurs vêtements, leurs dépenses, leur avenir professionnel ou marital. Bill devra ainsi faire des études de médecine pour devenir chirurgien. Et gare à son courroux si l'un de ses petits-fils fait un pas de travers.
Cet été-là, les risques pris par les deux frères vont pourtant s'enchaîner, comme une forme de provocation.
A l'origine, la jeune Ligeia, une naïade de dix-sept ans qui nage, parfois nue, dans le cours d'eau où les deux frères pêchent le dimanche.
Ligeia, qui doit quant à elle son prénom à une nouvelle d'Edgar Allan Poe, est une hippie sexuellement libérée, qui aime boire du vin rosé et planer avec des joints ou des médicaments. Elle va d'abord fasciner le plus grand des frères mais rapidement, ce sera le jeune Eugène qui va tomber sous le charme.
"Viens t'allonger près de ta sirène."
Eugène perdra sa virginité et sera prêt à tout pour satisfaire les moindres désirs de la créature féérique, même à voler son grand-père. Il se persuade être supérieur à son frère tant Ligeia le complimente. Il est plus résistant à l'alcool, il est plus performant lors de l'acte charnel.
"D'ailleurs on a trouvé ça extrêmement bon, elle et moi. J'ai été aussi bien que toi, peut-être même meilleur. C'est elle qui me l'a dit."
Un rapport de forces entre les frères s'instaure doucement dans l'esprit d'Eugène, qui veut à tout prix surpasser Bill, le petit génie de la famille, intelligent et sportif.
"C'était facile pour lui de se sentir au-dessus de la mêlée."
Mais la belle sylphide a-t-elle seulement des sentiments pour lui ou n'est-elle que mensonges, contrôle et manipulations ?
Les deux frères se fâcheront, Bill souhaitant que son cadet ouvre enfin les yeux alors qu'Eugène est persuadé que seule la jalousie le ronge.
"Mon frère est jaloux de moi. Mon frère a peur de moi."
Peace and love.
Mais si ce besoin de liberté, de s'affranchir des règles, ne faisait que précipiter leur chute ?
Une situation de plus en plus complexe et sournoise, dont on connaît l'inéluctabilité.
 
Quelques fragments d'os. C'est tout ce qui restera de Ligeia quarante-six ans plus tard.
Contrairement à ce qu'Eugène pensait, elle n'a donc jamais quitté Sylva à la fin de l'été.
Son frère, devenu brillant neurochirurgien et à qui tout a réussi dans la vie, lui a donc menti. Il est le dernier à l'avoir vu en vie, tandis qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle, en Floride.
Complétement brisé, Eugène lui a tout perdu. Sa femme et sa fille l'ont quitté. Il a perdu son poste d'enseignant à l'Université et sa carrière littéraire est également compromise.
"Et n'oublie pas que tu as promis de mettre ta sirène dans un livre."
Soupçonné par la police de ce crime dont il ignorait jusqu'à l'existence, il va exiger de parler à son frère Bill , le dernier à avoir vu vivante l'ensorceleuse séductrice.
"Ne me parle plus jamais d'elle. Plus jamais."
Affaire de coeur qui a mal tourné ? Réglement de compte lié aux dettes contractées par Ligeia auprès de personnes peu recommandables ?
Ou tueur en série ?
 
Ma première rencontre avec Ron Rash est assez enthousiaste. Si son nom n'avait pas figuré sur la couverture, j'aurais mis une petite pièce pour parier sur Thomas H. Cook, tant cette histoire aurait aussi pu lui ressembler.
En plus d'une écriture soignée, sensible et nuancée, on retrouve cette lenteur et cet aspect inexorable des évènements que j'aime tant. Par le vent pleuré est un court roman noir dont le passé, souvent sombre, prend une dimension encore plus dramatique quand on sait que les souvenirs que va nous relater Eugène pour rendre hommage à son premier amour vont s'achever non seulement par la mort brutale de Ligeia, mais vont également engendrer d'une façon ou d'une autre une vie entière de décadence où l'alcool notamment va contrôler et ravager sa vie entière.
Le passé comme le présent nous emmènent tous les deux vers la résolution de la tragédie, donnant un côté de plus en plus asphyxiant à la lecture au fur et à mesure qu'elle se précisera.
 
Parce que l'étendue du drame ne va pas se limiter au meurtre. L'arrivée de cette jeune hippie irresponsable dans la communauté pieuse de Sylva va être dévastatrice à bien des niveaux. Faire l'amour librement et chercher à planer par tous les moyens va engendrer incompréhension et douleur par effet boule de neige dans cette ville qui n'adhère pas à cette philosophie. La liberté ne s'impose pas au détriment d'autrui.
 
Le roman propose donc une plongée à la fin des années soixante, avec ses artistes, ses croyances, ses modes de vie et son choc des cultures.
Il racontera comment, le temps d'un été, la relation entre deux frères, unis et protecteurs, ne sera plus jamais la même. Et comment leur rencontre avec la provocante Ligeia influencera leur avenir.
Parce que des sentiments d'adolescents peuvent marquer une vie au fer rouge.

Et c'est également un roman sur la responsabilité de nos actes, la culpabilité, le besoin de rédemption, ou encore la faculté de pardonner.
Brillant, cruel, marquant et émouvant, Par le vent pleuré me donne donc très envie de découvrir davantage l'oeuvre de Ron Rash, dont les excellents échos que j'avais pu avoir ont été ici largement confirmés.

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Ron Rash est un auteur américain contemporain que j'apprécie beaucoup. J'ai lu quasiment tous ses livres parus en français avec une mention spéciale pour Serena et Un pied au paradis.
Cela faisait plusieurs années que « Par le vent pleuré » traînait dans ma PAL, mais coté lectrice super dispersé n'est pas toujours compatible avec une lecture régulière des livres de mes auteurs préférés.
Ne trouvez-vous pas que ce titre est magnifique ? Il invite à tellement de sentiments et d'émotions dont la nostalgie du passé.
Ce n'est pas Eugene qui dira le contraire. Se réfugiant dans l'alcool depuis des décennies, cet homme va se replonger dans le passé lorsqu'il apprend que des ossements datant d'une quarantaine d'années ont été retrouvés sur les rives d'une rivière où il a passé sa jeunesse…
Ses souvenirs vont le ramener en 1969, quand il était un jeune lycéen qui ne pensait qu'à pécher tranquillement en compagnie de son frère Bill. Mais les deux frères vont tomber sur une jeune sirène, j'ai nommé la jeune et délurée Ligeia…
Ron Rash a développé avec beaucoup de talent l'évolution des relations entre les trois jeunes gens et les interactions qui vont en découler….
Mais que s'est-il finalement passé là-bas à la fin des vacances, car les ossements découverts n'ont pas fini de révéler bien des informations ….
Par le vent inachevé serait finalement un titre plus adapté au vu de la fin qui m'a franchement déçue.. Cela ne m'arrive pas souvent, mais là, j'avoue que Ron Rash m'a laissée sur ma faim et j'ai terminé la lecture de ce livre avec un sentiment mitigé…dommage, le reste de l'histoire est bien à la hauteur de son talent….

Challenge ABC 2022/2023
Challenge A travers l'Histoire 2023
Challenge Mauvais Genres 2023
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Le temps d'un été, une jeune fille libre et délurée va transformer le destin de deux frères, Bill 21 ans et Eugène de cinq ans son cadet.
Les garçons soumis à l'autorité d'un grand-père intransigeant au comportement de tyran profitent de quelques heures de liberté hebdomadaire pour pêcher la truite.
Ils n'ont pas beaucoup d'occupation à Sylva, modeste localité de Caroline du Nord, loin de l'agitation des grandes agglomérations, alors, lorsque Ligeia surgit de l'eau en tenue d'Eve, c'est un monde inconnu et mystérieux qui bouleverse les jeunes gens.
Elle arrive de Floride où sa vie dissolue a incité ses parents à la confier à ses oncle et tante. Consommatrice et pourvoyeuse de drogue, amatrice de groupes musicaux d'avant-garde, sexuellement bien éveillée et très libre, elle va déniaiser sérieusement les deux garçons.
Ils vont vivre l'été de tous les plaisirs et de tous les interdits jusqu'à la brusque et mystérieuse disparition de la jeune fille.

Quarante-six ans plus tard, des ossements sont retrouvés et bien des questions se posent.

Ron Rash a l'art de dépeindre des personnages ambigus, provocants, cachant souvent de lourds secrets.
« Par le vent pleuré » est un roman qui se dévoile peu à peu, prenant son temps comme accablé par la chaleur de cet été.
L'écriture, forte et poétique, mêle adroitement les descriptions de paysages ruraux américains, les parties de pêche… et les scènes pleines de tension.

Je suis une fidèle lectrice de Ron Rash et une fois de plus je ressors totalement convaincue par cette lecture.
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Bill, Eugene Matney et leur mère vivent sous l'emprise de leur grand-père, un homme intransigeant qui ne supporte pas qu'on lui tienne tête et qui se comporte comme un tyran au sein de sa famille et dans la petite ville de Caroline du Nord où il est médecin. L'apparition dans cette bourgade rétrograde et figée dans le temps de Ligeia, une jeune fille qui tient à affirmer sa liberté, va bouleverser ce petit monde et influencer durablement la vie des deux frères.
***
Mon commentaire sera le 127e sur Babelio ! je me bornerai donc à quelques impressions personnelles… J'ai trouvé extrêmement efficace le paragraphe en italique qui, d'entrée de jeu, nous apprend qu'un crime a été commis, mais sans le dire explicitement. Très vite, les deux frères vont commencer à s'affronter, et c'est Ligeia qui sera l'élément déclencheur de leur antagonisme. Leur rivalité est pourtant plus ancienne : Bill, l'aîné, est un beau garçon travailleur, docile, appliqué, sportif : c'est celui que le grand-père préfère. Bill semble à l'opposé : il est gauche, sensible, passionné de littérature. Si on excepte la pêche à la truite, ils n'ont pas grand-chose en commun. Ils m'ont rappelé Aaron et Caleb, les deux frères du roman de Steinbeck, À l'est d'Éden. J'ai bien aimé aussi la complexification des personnages après la disparition de Ligeia. Eugene sombre dans l'alcool, mais n'avait-il pas déjà commencé à boire exagérément avant ça ? Et Bill qui demande à un collègue de venir vanter sa brillante carrière devant Eugen, que cherche-t-il ? À écraser son frère un peu plus ? une rédemption par sa vie exemplaire ? J'ai aussi apprécié le dénouement de cette histoire, même si j'avais envisagé quelque chose de semblable. Et le dernier chapitre est venu me déstabiliser ; le feu, l'eau et la sirène : un beau final qui laisse finalement au lecteur le soin de conclure lui-même…
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Eté 69, année de tous les dangers
*
Ceci est le deuxieme roman de Ron Rash que je découvre.
Autant @serena m'avait transporté littéralement dans les forêts des Appalaches au milieu de la tragédie , autant celui-ci m'a laissé de marbre.
Je ne dirais pas qu'il m'a déçu, mais il ne m'a pas convaincu par son scénario et ses personnages.
*
Ici aussi la nature est hostile, sombre et dangereuse. Cet écrin sournois permettant la création d' une atmosphère angoissante. J'attendais toutefois des actions se passant "en extérieur". Là, on se trouve dans un huis-clos très "intimiste" et introspectif.
Eugène, le narrateur déroule sa lourde culpabilité, ses déceptions, cette adolescence chaotique qui l'ont conduit à une vie d'adulte hantée par l'alcoolisme. J'ai eu du mal à m'attacher à cet "anti-héros". de même avec les personnages secondaires.
*
C'est un drame intimiste opposant deux frères qui se joue sous nos yeux, avec des allers-retours réguliers dans le temps, pour bien comprendre cette relation délétère avec le grand-père.
Une intrigue un peu convenue qui apporte des réponses et laisse d'autres questions en suspens.
Un roman noir au style poétique mais néanmoins avec une concision de mots pour appuyer les propos. J'ai bien retrouvé là "la patte" de l'auteur (lisez Serena, et vous comprendrez). Une écriture sauvage et lyrique.
Pour résumer, je vous dirais que ce n'est pas celui-ci que je vous conseillerais en premier si vous débutez dans la découverte de cet auteur formidable.
*
Lu dans le cadre de la LC de novembre au #picaboriverbookclub
et pour le challenge du #theblacknovember
*
Ma critique sur Serena : https://www.babelio.com/livres/Rash-Serena/229990/critiques/1650104


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J'ai eu la chance de découvrir en avant-première, le nouveau Ron Rash.
Par le vent pleuré est un polar noir.
Encore que, dans polar, il y a policier et dans ce roman ils ne sont pas au centre de l'histoire...
Au cours d'une partie de pêche, Eugène et son frère Bill, rencontrent Ligeia, jeune fille sans complexe. Près de 50 ans plus tard des ossements rejetés par la rivière, sont découverts,  ceux de l'adolescente portée disparue à l'époque.
Si le récit se passe dans les Appalaches, Rash s'attache, une fois n'est pas coutume,  plus à ses personnages qu'à la nature habituellement si présente dans ses romans.
Je crois bien que cette nature m'a manqué d'ailleurs. C'est le problème, quand on s'attend à retrouver la patte d'un écrivain que l'on apprécie justement pour ses habitudes d'écriture.
Ici, donc, l'homme se confronte à l'homme. Deux frères. L'un en pleine réussite, l'autre en pleine déchéance et derrière eux, plane l'ombre du grand-père, patriarche impartial.
L'auteur américain nous livre là un roman peut-être un peu plus classique qui, m'a un peu déçu.
Mais ceci n'est que mon modeste avis, bien sûr. ..

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Quel joli titre de roman !

Les arbres qui bordent la rivière agiteront leurs branches au-dessus de l'eau où Ligeia venait se baigner, à moitié nue.

Jolie nymphe, resplendissante de jeunesse et de tentation pour Bill et Eugène qu'elle va séduire le temps d'un été.

Sirène enjôleuse, avide de liberté elle va les entraîner dans un tourbillon d'ivresses en tous genres et disparaître.

Son fantôme les hantera, et tel un mythe Ligeia s'en sera allée brutalement, en laissant derrière elle un sillage magique .

Mais pour Eugène qui recherche la vérité à tout prix. Elle aura un goût bien amère.






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