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J'ai bien aimé ce roman noir à l'atmosphère pesante, pleine de non-dits, dont les protagonistes sont deux frères et une jeune fille aux moeurs légères qu'ils vont se partager le temps d'un été.
Nous sommes en 1969 et les jeunes portent tous des "love beads" ornés du sigle "peace and love" autour cou. On se défonce avec tout ce qui passe et on partage son corps avec qui veut bien fournir les substances illicites, en écoutant "This is the end" des Doors...
Nos deux ados au look de "bouseux" (autrement dit, jean coupé) vont tomber sous le charme de Ligeia, rousse incandescence qu'un oncle tente de remettre sur le bon chemin... jusqu'à ce que celle-ci disparaisse mystérieusement.
La découverte d'ossements quelques décennies plus tard vont raviver les blessures entre les deux frères, sur un fond, indicible, de suspicion et de jalousie...
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J'ai beaucoup aimé la dramaturgie cornélienne mise en scène au bord de la Tamassee par Ron Rash et j'ai eu envie de le suivre au bord d'une autre rivière au nom tout aussi exotique, la Tuckaseegee, pour une autre tragédie. Les cours d'eau des Appalaches semblent inspirer le deuil et la mort à notre auteur qui nous emmène patauger avec lui dans la moiteur d'un été.
C'est mon coup de coeur de la rentrée !
Qui donc a bien pu tuer la sulfureuse Ligeia Mosely en août 1969 ? C'était un été « peace and love » pour Eugène, le narrateur et son frère aîné Bill. Ils ont découvert, du moins le plus jeune, à la fois le sexe, la drogue et …le rock, dans un village confit de puritanisme et de conventions de toutes sortes. Enfin pas si pacifique que ça le bel été . Au loin plane la menace du tirage au sort pour le Vietnam.
Elle est dure, manipulatrice et peu sympathique, la belle aux yeux bleus qui réussit à obtenir ce qu'elle veut d'un ado qui s'ennuie, celle qui a disparu tout d'un coup sans que personne ne la cherche. Une gamine détestable certes, mais mal aimée qui tombe dans un abime de solitude et d'indifférence.
On assiste aussi à un huis clos familial élargi, pesant, dominé par la figure d'un patriarche tyrannique qui régente non seulement ses deux petits fils et sa belle fille, avec une certaine brutalité, mais également tout un village en abusant de son autorité de médecin.
C'est très bien mené, même si Eugène, le narrateur, vit un destin classique d'écrivain raté, tourmenté et alcoolique comme il y en a tant dans les romans américains, sa relation avec son frère, protecteur et chirurgien exceptionnel, est assez troublante de complicité fondée sur la tragédie passée, et sur le rapport à la vérité qui se dérobe sans cesse.
Et puis il y a cette source vive, la littérature, en particulier cet hommage à Thomas Wolfe, originaire d'Asheville, pour qu'il ne soit pas juste « par le vent pleuré », selon ses mots, comme la belle disparue du roman, mais, cité, lu et relu pour défier le temps.


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"PAR LE VENT PLEURÉ" de Ron Rash
Traduit par Isabelle Reinharez

Éditions du Seuil (GF)
Éditions Points (poche)

Deux frères, Bill et Eugene, grandissent sous la coupe de leur grand-père après le décès de leur père.

Le grand-père, médecin généraliste, est un tyran antipathique auquel personne ne peux s'opposer, ni ses patients, ni le shérif et encore moins la mère de Bill et Eugene. Sa devise est "dans la vie, on fait des choix et il faut accepter les conséquences de ces choix".

Le seul moment où les deux garçons peuvent échapper pour quelques heures à la bride du grand-père, c'est pendant leurs parties de pêche du dimanche, après la messe... Mais l'ombre du grand-père rôde toujours auprès d'eux puisqu'ils doivent lui ramener les truites qu'il adore manger.

Et c'est là que Bill et Eugene font la connaissance de Ligeia, une adolescente qui flirte avec la délinquance.

J'ai adoré "Par le vent pleuré".

A travers cette histoire, Ron Rash nous montre comment les deux frères se construiront émotionnellement. Si Bill, qui est le plus fort de caractère des deux, acceptera les conséquences de ses choix, il en sera autrement pour Eugene qui portera le poids de la culpabilité sur ses épaules...

Un livre conseillé et mis à l'honneur au mois de novembre dans le #PicaboRiverBookClub pour une lecture commune intitulée "le poche du mois"
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Été 1969. Sylva, un petite ville dans les Appalaches. Un été qui marquera les deux frères, Bill et Eugène. Et qui scellera le destin de Ligeia. Un été dont elle ne reviendra jamais. Legeia, venue de Floride, pour créer une rivalité dans le coeur des deux frères, tout en leur insufflant une envie de liberté. Et quand le corps de Legeia refait surface des années plus tard, il est temps de mettre lumière sur les évènements de cet été-là... Un bon roman d'ambiance, avec une nature omniprésente. Les premières lignes nous envoutent, et on peine à mettre le livre de côté tant il nous habite... C'est un rythme plutôt lent, et un style plutôt introspectif, mais ça fonctionne vraiment bien, rajoutant même à la lourdeur des non-dits et des secrets... Une première rencontre avec Rash, et j'espère que ce ne sera pas la dernière.
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Un roman intéressant pour les rapports fraternels, familiaux, jusque où peut on aller, mentir, couvrir sa famille, pour une carrière pour une réputation.
J'ai bien aimé le déroulement de l'histoire qui alterne passé et présent. On devine les faits du crime, sans trop vraiment les voir. Et au fil des pages tout se dissipe et devient plus clair.
C'est le titre qui m'avait attiré, puis la couverture et je suis ravie d'avoir ouvert ce livre. J'ai découvert aussi l'auteur que je n'avais jamais lu du moins pas dans mon souvenir proche.
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C'est bien la première fois qu'un de mes auteurs "chouchou" me déçoit…

Aux 3/4 du livre, j'ai commencé à m'interroger sur l'intérêt de cette histoire policière où la quête de vérité concernant une lointaine disparition de jeune fille conduit un écrivain raté et passablement alcoolisé à exhumer ses souvenirs d'adolescent des années 60, dans un bled perdu des Appalaches.

Ron Rash nous a habitués à des fictions dramatiques plus denses, plus âpres et tourmentées. Cette lecture a été un peu décevante, je dirais même un peu besogneuse, le coupable vite trouvé et les raisons vite comprises...

Si le contexte des années Peace and Love est crédible, avec la musique, la liberté sexuelle et les substances illicites, je me suis vite lassée des parties de jambes en l'air (gentillettes au demeurant) au bord de la rivière.

On peut néanmoins saluer un roman d'apprentissage qui met en lumière les différentes aspirations d'avenir chez les jeunes, le désir de s'accomplir en liberté de décisions, l'impérative nécessité de s'affranchir d'un schéma familial et des pressions des aînés.
Intéressante aussi l'idée de l'héritage de la cruauté, par l'acquis éducatif ou par l'inné. L'auteur construit quelques beaux personnages: du grand père, figure tutélaire implacable, au frère aîné à la fois soumis, rebelle mais responsable. En arrière-plan, on évoque ici une fraternité compliquée de compétitions, entre soutien et jalousie, et les ravages de l'alcoolisme.

Il n'en reste pas moins que je trouve ce petit roman bien faible en intérêt, sans souffle romanesque, en comparaison de ses précédents romans.

Rentrée Littéraire 2017
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Une ambiance mortelle règne dès le début de ce trop court roman....Et pourtant! Les deux frères qui pêchent au bord de la rivière et "jettent un oeil" sur une baigneuse à demi nue font plutôt sourire. Pas longtemps! On approchera ensuite de la drogue, de l'alcool, des interdits et de la rivalité fraternelle, entretenue par un aïeul plus que despote. J'ai trouvé cet ouvrage de Ron Rash excellent, l'histoire est servie par une écriture convaincante, les personnages placés dans une époque ( les années 60) avec beaucoup de justesse et dans un décor adapté ( une petite ville de province dans laquelle tout se sait et où les ragots vont bon train). Un cadeau!
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Deux frères élevés sous le joug d'un grand-père médecin qui règne en tyran sur une petite ville de Caroline du Nord. Deux frères aux destins différents, l'un devient un chirurgien virtuose, l'autre un écrivain raté. Des ossements humains retrouvés près de la rivière de leur enfance, un cadavre vieux de cinquante ans remet Bill et Eugene face à face.

Ils vont devoir se souvenir de cet été 69 où une belle sirène bouleversa leur vie. Bill l'ainé parfait, le fils rêvé et Eugene le poète romantique, mais est-cela est finalement si simple ?

Réécrire l'histoire pour découvrir la vérité, deux frères comme deux Amériques, à la fois si éloignées et pourtant si proches, qui vont devoir affronter un passé rouge sang.


Quelle efficacité diabolique, ce pourrait être un polar, c'est déjà un pamphlet historique, ce pourrait –être un drame psychologique et c'est un thriller. Ron Rash écrivain de l'Amérique profonde décrit un moment charnière de l'histoire de son pays. Sexe, drogue et Flower Power chez les ploucs.

À l'ombre de Steinbeck et Dostoïevski, Ron Rash observe Bill et Eugene s'affronter entre crime et châtiment à l'est d'Eden. Encore un grand roman américain.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Deuxième Ron Rash à mon actif, deuxième rivière est-américaine, deuxième histoire tragique ... et deuxième franche réussite ! Encore mieux que le chant de la Tamassee, peut-être.

Plus de suspens, plus de tension, une intrigue resserrée autour de quatre personnages aux caractères bien trempés, pas forcément sympathiques mais franchement charismatiques (dans leurs genres). Et pour couronner le tout, toujours cette écriture captivante, alternativement nerveuse et déliée, percutante et poétique, comme les flots changeants de la Tuckaseegee.
C'est là que tout commence, au bord de cette rivière à truites où Bill et Eugène mouillent leurs lignes, quand les deux frangins tombent en arrêt devant une naïade inconnue prénomée Ligeia (pour la prononciation, je vous laisse improviser !). C'est là aussi que tout s'achève, quarante ans plus tard, avec la découverte d'ossements emmaillotés dans une bâche en plastique. Entre ces deux évènements, Ron Rash déroule une histoire d'une grande intensité, revient parfois sur ses pas, s'affranchit des conventions chronologiques, tourne autour des deux frères, de leur grand-père tyranique, et bien sûr de la belle Ligeia. L'affriolante sirène arrive de Floride, avec dans ses bagages ce vent de liberté qui secoue la jeunesse américaine des années 60, et quelques pillules colorées...

Drogue, sexe, utopies et rébellions hippies, évidemment, puisque l'on nage en plein "Summer of love", sur une bande son rythmée par de chouettes références musicales (Moby Grape, le Steve Miller Band, Grateful Dead ou les Doors, pour ne citer qu'eux), lorsque Ligeia initie Eugène aux joies du rock entre autres plaisirs défendus...

Très vite un triangle amoureux, un peu toxique sur les bords, s'installe entre les trois adolescents. Tandis que le cadet verse dans tous les excès, son aîné Bill résiste mieux aux tentations et se destine à une prestigieuse carrière de chirurgien.
Les trajectoires divergent, le drame se noue et Ron Rash, à coup d'images puissantes, joue en virtuose avec les thèmes du mensonge et de la vérité, de l'innocence et la culpabilité, de l'amour rebelle et de la rivalité fraticide.

Un très bon thriller donc, reflet d'une époque insouciante, paré pour ne rien gâcher d'un titre magnifique et d'une couverture qui ne l'est pas moins : régalez-vous brave gens, et entendez le vent pleurer.
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Ron rash est un auteur qui a le don de m'emporter ailleurs, de donner de la profondeur et de la présence à la Nature, de me créer des personnages forts et même de m'émouvoir au-delà du possible avec certains de ses romans.

Le dernier paru, "Le chant de la Tamassee", m'avait moins emporté que les autres, mais c'était son premier écrit et réédité, par contre, niveau Nature, j'avais été servie.

Pour son roman de la rentrée littéraire septembre 2017, j'ai l'impression de ne pas avoir retrouvé ce que faisait la puissance de l'écriture de Ron Rash, un peu comme si en ouvrant un Stephen King, je tombais sur un récit qui ne lui ressemblait pas du tout.

Je suis pour les auteurs qui sortent de leur zone de confort, qui testent d'autres choses, d'autres histoires, mais là, j'ai vraiment l'impression que ce roman aurait pu être écrit par un autre que lui et même si nous étions dans ses Appalaches habituelles, je n'ai pas été emportée par l'histoire.

Attention, je ne dis pas ce que roman est chiant ou mal foutu, juste que je n'ai pas ressenti les émotions qui m'assaillent habituellement lorsque j'ouvre un de ses romans.

Pourtant, le début avait bien commencé, l'introduction était pour le moins originale.

L'alternance des époques variait selon les chapitres, sans que l'on perde le fil de l'histoire, passant alternativement de 1969 à notre époque, nous faisant découvrir Eugene, le narrateur, jeune homme de 16 ans et son frère Bill, 21 ans, rencontrant une jeune fille à problèmes et à la sexualité débridée.

Eugene va grandir à son contact, et pas toujours dans le bon sens puisqu'il boira comme un trou, fumera des pétards, volera des médicaments et aura un comportement d'imbécile face à cette jolie sirène qui lui fit perdre son pucelage.

Dans ce roman qui oscille entre une nouvelle fort longue et un roman court – qu'on n'oserait pas faire plus long au risque de finir par se mordre la queue – il y a peu ou pas de Nature grandiose, mais une sorte de huis clos dans cette petite ville de Sylva, tenue par une main de fer dans un gant de fer par le docteur Matney, grand-père despotique d'Eugene et Bill.

Le portrait du grand-père est superbement réalisé, tout en finesse, sans trop en dévoiler au départ, mais on sent déjà bien que ce type est un petit dictateur et que grâce à son statut de médecin de la ville, il sait bien des choses sur tout le monde, de vos hémorroïdes à votre chaude-pisse, en passant par la grossesse hors mariage de votre fille…

Pas de Nature sublimée, donc, mais une immersion dans une cellule familiale où un homme tient toute une petite ville dans sa main de fer, où un médecin a la puissance d'un parrain, faisant des autres ses pantins. Une plongée dans un huis clos oppressant de deux jeunes garçons qui aimeraient s'opposer au vieux, mais n'osent pas toujours car le prix à payer sera exorbitant.

Si le roman avait été signé Thomas H. Cook, je l'aurais compris, nous étions dans ses atmosphères bien à lui, mais de Ron Rash, j'attendais d'être emportée dans une nature sauvage, avec des personnages autres que ceux que je viens de côtoyer car Eugene, notre narrateur, m'a passablement ennuyé à certains moments, avec ses atermoiements, lui qui n'a jamais vraiment grandi, ni pris ses responsabilités, lui qui boit comme un trou alors qu'il n'avait rien à oublier.

Bref, le roman est bon, mais mes attentes étaient toutes autres.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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