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3,61

sur 285 notes
En choisissant Un silence brutal, je ne pense pas avoir fait le meilleur choix pour aller plus loin dans l'oeuvre de Ron Rash qui m'avait précédemment séduite avec l'excellent Une terre d'ombre.
L'avis des lecteurs assidus de l'auteur tend d'ailleurs à partager mon ressenti...

Comme d'habitude, il fait la part belle à la nature dont la magnificence explose en mille couleurs dans ce coin reculé des Appalaches, entre rivière et montagne.
Telle un hymne à sa beauté, la poésie de Becky, directrice de Locust Creek Park, se fait action de grâce.
Traumatisée dans l'enfance par une fusillade dans son école, longtemps mutique, elle trouve repos et résilience dans ce temple à ciel ouvert.
C'est pourtant avec acharnement qu'elle défend le vieux Gerald lorsqu'il est accusé d'avoir déversé du fuel lampant dans la rivière tuant par la même occasion les truites qui la peuplaient et provoquant la rage d'Harold Tucker, propriétaire du relais touristique de pêche.
L'enquête menée par Les, sherif régional, s'avère âpre et compliquée dans une contrée frappée par le chômage, ravagée par la consommation de méthadone et convoitée par les entrepreneurs modernes, requins impitoyables.

Un peu déçue donc par ce roman-ci dont les personnages au passé difficile m'ont semblés nébuleux, manquant de consistance...
Je dirais que même les vers de Becky planent un peu trop haut pour me toucher, je ne les ai pas tous compris (ou est-ce une faiblesse de traduction ?..).
Le contraste est très fort entre la personnalité de la jeune femme, douce et en immersion totale avec son environnement naturel et la dure réalité du terrain.
Seul le vieux Gerald, fragile du coeur, a trouvé grâce à mes yeux dans sa lutte douloureuse pour conserver sa terre et sa dignité.

J'ai également emprunté Par le vent pleuré qui semble aussi avoir déçu les admirateurs de Ron Rash...
Pas de chance, Patricia !
Pas grave, je le lirai quand même et irai ensuite vers les titres les plus appréciés.
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Mais où est passée la si belle prose de Ron Rash que j'ai tant aimée dans ses précédents romans ? Passages brusques du coq à l'âne, d'un narrateur à l'autre, mélange de présent et passé qui fait perdre le fil, beaucoup de personnages, des répétitions, des métaphores tirées par les cheveux.
Un shérif à 3 semaines de sa retraite, une écologiste poétesse qui se re réfugie dans la nature après un drame d'enfance, un vieil homme qu'on accuse d'avoir pollué la rivière pour y tuer les truites, des consommateurs de méth, un riche proprio et son employé victime d'un accident avec le shérif quand ils étaient enfants, et... et... et... Quel foutoir ! Merci dame nature de sauver un peu tout cela.
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…« La nature exaltant ce qu'il y a de meilleur en l'homme ».
Illusion ou espoir?

C'est sans doute le message positif que Ron Rash cherche à faire passer, face à une civilisation qui s'emballe ou dérape. Des images cinématographiques du film Délivrance* illustrent cette histoire sombre en lisière des grands espaces américains, entre un vieux shérif gérant le pire de l'humain et une garde forestière un peu asociale et en totale osmose avec son environnement (son vécu personnel en digression n'a pas beaucoup d'intérêt)

Comme toujours chez l'auteur, le contexte est au thriller noir, dans un comté rural reculé, avec des personnages aux galères personnelles, aux fêlures enfouies ou aux vies de losers.
A notre époque, il n'y a qu'aux États Unis qu'on peut imaginer une histoire pareille. D'autant que la prise de conscience écologique a du mal à prendre racines dans le pays-roi de la libre entreprise.
On évoque ici un terrorisme vert qui se trouve des excuses de légitimité pour contrer la dégradation de la faune et la flore, mais aussi de l'espèce humaine.

Construits avec des chapitres alternant deux approches différentes, le récit est agréable, fluide, mais un peu faible et convenu. L'auteur s'exprime surtout avec talent par des descriptions magnifiques de la nature, emplies de poésie.

Une lecture aisée mais loin du coup de coeur.

*1972 - John Boorman
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Un cadre idyllique : une nature luxuriante et une rivière où de belles truites nagent tranquillement.
Oui, mais...
Comme souvent, l'envers du décor dans un roman de Ron Rash est sombre, obscur, noir...

Gerald, un vieil homme au caractère bien trempé, est au coeur d'un conflit. Tucker, propriétaire d'un domaine où la rivière passe, lui reproche d'avoir versé du kérosène, tuant ainsi un bon nombre de truites. Celui-ci est furieux et accuse le shérif Les, ne n'avoir pas agit avant la catastrophe.

Le shérif se serait bien passé de cette histoire, surtout à quelques semaines de la retraite, d'autant qu'à cela s'ajoute une délicate affaire de meth, en cours d'instruction.

Roman choral à deux voix avec le shérif et Becky, chargée de la protection de la nature dans un parc voisin au domaine de Tucker, elle est également poète à ses heures perdues, inspirée par la nature environnante.

Au début, j'ai rencontré quelques difficultés de lecture. Je n'arrive pas vraiment à définir ce qui m'a chagrinée mais heureusement, arrivée à la moitié du livre, tout s'enchaîne et le suspens augmente.
J'ai eu à ce moment là, le plaisir de retrouver la plume de Ron Rash que j'avais découvert avec le chant de la Tamassee et Par le vent pleuré dont j'avais apprécié l'univers et l'écriture.
Bref, une légère déception, mais un plaisir de plonger dans une Amérique sombre au milieu d'une nature à couper le souffle.
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Ron Rash nous offre de nouveau des personnages forts dans la région des Appalaches tiraillée entre développement touristique et économique, et protection de la nature.
Les est shérif encore pour quelques semaines avant de partir en retraite.
Becky, dont il est proche, se montre lyrique quand elle parle de la nature qu'elle aime et protège.
Un riche propriétaire de locations pour touristes amateurs de pêche accuse un vieillard un peu rebelle d'avoir versé du kérosène dans l'eau de la rivière, empêchant ses clients de pêcher.
Le combat va être violent entre ces personnages qui sont tous attachés à leur région mais qui voient son évolution de manière radicalement différente.

Cette intrigue forte a pour cadre une nature magnifique et tous les personnages, chacun à sa manière, va l'utiliser pour défendre ses positions.
La conserver en l'état, la célébrer et la faire connaître aux enfants est le combat de sa vie pour Becky.
L'utiliser pour développer le tourisme est le but de Tucker qui se place en homme moderne tourné vers l'avenir.

J'avais lu « Un pied au paradis » de Ron Rash et j'ai retrouvé son style riche, lyrique, et ses personnages à la forte personnalité, comme moulés dans leur environnement.
Je n'ai pas eu l'énorme coup de coeur que j'avais alors eu pour son premier livre, mais j'ai lu avec jubilation les descriptions passionnées de Becky qui débutent le livre, le ponctuent, puis le terminent avec une ode à la nature.

Et, bonne nouvelle, je vais le voir à Saint-Malo à "Etonnants voyageurs" :-)

Merci à Babelio / Masse critique et à Gallimard.
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En Caroline du Nord, le monde ancien affronte le nouveau : Les, le shérif entame ses dernières semaines de travail et avant de passer la main , il poursuit sa tâche à sa façon, que ce soit pour traquer des fabricants de "Meth " , ramener une jeune femme droguée dans sa famille ou expliquer au vieux Gerald qu'il ne doit plus aller pêcher dans la réserve de Tucker .

Des méthodes "à l'ancienne" , souvent à la limite de la loi mais qui laissent une large part d'humanité chère à Ron Rash.

L'autre personnage marquant de ce roman est Becky, une quadragénaire , responsable du Creek Park, une femme qui a besoin de se fondre dans la beauté de la nature pour vivre et qui écrit de magnifiques poèmes inspirés de ses émotions .

Difficile de ne pas voir dans ces pages , une nostalgie devant la perte d'un monde plus sauvage et naturel et d'un mode de vie à l'encontre de la modernité , le thème récurrent de la rivière est bien présent avec ses truites sauvages qui survivent malgré celles d'élevage qu'on relâche régulièrement pour les citadins en quête de proies faciles .

Mais je n'ai pas ressenti le même élan d'enthousiasme et de plaisir en lisant Un silence brutal , que les sept précédents livres lus de cet écrivain ...
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Pour raconter une histoire sombre se déroulant autour d'une rivière à truites des Appalaches, Ron Rash alterne les voix de deux narrateurs : Les, le shérif proche de la retraite et Becky, guide nature et poétesse à ses heures. Tout m'a plu dans ce roman, le contexte social et géographique, les moments dramatiques même, m'ont donné envie de rester plus longtemps entre ces pages. Peut-être pas le plus marquant des textes de Ron Rash, mais tout de même, quel auteur !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Mais que m'arrive-t-il ? Une malédiction lancée sur moi par le TMC (Le Terrible Complot Mondial) ?

Nom de Zeus, comment cela se fesse-t-il que je n'arrivasse pas à entrer dans le dernier Ron Rash ? Que je m'y ennuie ? Que je n'y retrouve pas les émotions brutes et terribles de certains de ses romans ?

Un peu comme si après avoir eu des orgasmes de tous les diables avec un mec, ce dernier avait une panne sexuelle, une impuissance, bref, qu'il n'arrivait plus à me faire grimper aux rideaux.

J'avais déjà ressenti ça avec son dernier roman parus : Par le vent pleuré (que j'avais moyennement aimé), alors que j'avais eu un coup de coeur monumental pour Une terre d'ombre, comme pour le monde à l'endroit et que Serena et Un pied au paradis m'avaient enchanté.

Il avait manqué peu de chose au roman le chant de la Tamassee pour faire naître pareilles émotions, mais j'avais été enchantée de ma lecture.

Oui, Ron Rash avait l'art et la manière de faire naître des sensations magnifiques et ici, je suis restée de marbre, soupirant, même, n'emmêlant les pinceaux, ou plutôt le fils de ma ligne puisqu'il est aussi question de pêche ici.

Cette fois-ci, le quotidien d'une petite ville des Appalaches ne m'a pas emporté.

Pourtant, la plume de Ron Rash est toujours poétique, ses personnages sont toujours bien typés, bien décrits, bien campés, que son histoire est toujours aussi profonde, mais pas moyen d'y entrer, de m'attacher à ces gens, à leurs histoires.

Tous les ingrédients étaient réunis, mais il manquait la flamme pour m'allumer et me consumer toute entière.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La plume sensible et hautement poétique de Ron Rash emmène ici le lecteur en Caroline du Nord, dans une réserve naturelle bordant une rivière où nagent de nombreuses truites. Un homme en a d'ailleurs fait son commerce: les vacanciers qui y louent un bungalow pour quelques jours de vacances y viennent pour le plaisir de la pêche. Des vigiles empêchent quiconque d'y braconner.
Mais c'est sans compter le vieux Gerald, qui vit dans une ferme située dans l'enceinte de la réserve et qui compte bien continuer à vivre comme il l'a toujours fait, en profitant des plaisirs divers que lui procurent la nature, comme celle de contempler les truites arc- en- ciel dans les courbes de la rivière.
Quand du pétrole est versé dans celle-ci, Gerald est le premier accusé: qui d'autre aurait pu pénétrer dans la réserve sans être repéré?
Les, le shérif du comté, va devoir mener une enquête bien complexe, où la malhonnêteté et le goût du profit ne dorent pas le blason de l'Homme. A trois semaines de la retraite, il va avoir à tirer un bien triste constat...

Un roman à l'écriture fluide et captivante, où se frôlent la beauté de la nature et les sombres côtés de l'humanité.
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La collection La Noire de chez Gallimard qui avait disparu depuis 14 ans, refait surface avec, excusez du peu, le nouveau roman de Ron Rash ! Vous savez tout le bien que je pense de cet auteur. C'est donc avec délectation que j'ai ouvert ce livre.

Comme d'habitude, l'auteur nous entraîne dans sa région d'origine, les Appalaches, où se déroulent toutes ses histoires (après en avoir discuté avec lui lors d'un salon, ce n'est pas près de changer !). On va donc s'intéresser au destin d'habitants d'un petit village retiré. Dans cette micro société, les règles sont légèrement différentes et tout ne se passe pas comme ailleurs. Les conflits se gèrent au cas par cas et les coutumes prennent parfois le dessus sur les lois.

Les acteurs de cette aventure sont à l'image de leur environnement. Ils sont rudes, incontrôlables et directs. Cette enquête sur un fait divers va creuser le fossé entre deux générations. D'un coté, les anciens qui cherchent à régler les conflits avec diplomatie, pour le bien de la communauté et de l'autre, les nouveaux qui vont défendre leurs intérêts personnels et professionnels, sans faire de compromis.

L'auteur réussit une nouvelle fois à reproduire avec justesse l'atmosphère des lieux. On est immergé dans cette ambiance rustique où la nature est omniprésente. Celle-ci apporte sa contribution à cette histoire liée à l'écologie et l'évolution des mentalités.

La plume de Ron Rash est toujours exigeante et dégage une certaine poésie. Toujours défenseur des paysages sauvages et fin analyste de l'humanité, il nous offre un roman complexe, à la fois social et environnemental. En maître du roman noir rural, il sait parfaitement associer son amour de la nature et son analyse du genre humain. Je peux donc confirmer qu'il s'inscrit parfaitement dans la charte de cette nouvelle collection et deviendra, j'en suis sûr, un représentant incontournable à l'avenir!
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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