En choisissant
Un silence brutal, je ne pense pas avoir fait le meilleur choix pour aller plus loin dans l'oeuvre de
Ron Rash qui m'avait précédemment séduite avec l'excellent
Une terre d'ombre.
L'avis des lecteurs assidus de l'auteur tend d'ailleurs à partager mon ressenti...
Comme d'habitude, il fait la part belle à la nature dont la magnificence explose en mille couleurs dans ce coin reculé des Appalaches, entre rivière et montagne.
Telle un hymne à sa beauté, la poésie de Becky, directrice de Locust Creek Park, se fait action de grâce.
Traumatisée dans l'enfance par une fusillade dans son école, longtemps mutique, elle trouve repos et résilience dans ce temple à ciel ouvert.
C'est pourtant avec acharnement qu'elle défend le vieux Gerald lorsqu'il est accusé d'avoir déversé du fuel lampant dans la rivière tuant par la même occasion les truites qui la peuplaient et provoquant la rage d'Harold Tucker, propriétaire du relais touristique de pêche.
L'enquête menée par Les, sherif régional, s'avère âpre et compliquée dans une contrée frappée par le chômage, ravagée par la consommation de méthadone et convoitée par les entrepreneurs modernes, requins impitoyables.
Un peu déçue donc par ce roman-ci dont les personnages au passé difficile m'ont semblés nébuleux, manquant de consistance...
Je dirais que même les vers de Becky planent un peu trop haut pour me toucher, je ne les ai pas tous compris (ou est-ce une faiblesse de traduction ?..).
Le contraste est très fort entre la personnalité de la jeune femme, douce et en immersion totale avec son environnement naturel et la dure réalité du terrain.
Seul le vieux Gerald, fragile du coeur, a trouvé grâce à mes yeux dans sa lutte douloureuse pour conserver sa terre et sa dignité.
J'ai également emprunté
Par le vent pleuré qui semble aussi avoir déçu les admirateurs de
Ron Rash...
Pas de chance, Patricia !
Pas grave, je le lirai quand même et irai ensuite vers les titres les plus appréciés.