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sur 285 notes
Un shérif à trois semaines de la retraite, une garde forestière, un vieillard malade du coeur et un entrepreneur dont les poissons ont été empoisonnés, voilà les ingrédients de ce roman.
C'est un roman policier avec de la poésie et où tout n'est ni blanc ni noir. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages mais je me suis laissée emporter dans ce petit coin de nature des Appalaches. L'intrigue est assez classique mais je n'avais pas vu venir la fin.
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Ce n'est pas mon Ron Rash préféré même si toute lecture d'un de ses romans me donne toujours l'impression de rentrer à la maison.
Ses thèmes de prédilection y sont bien évidemment : la nature dans les Appalaches qu'il aime passionnément et l'écologie.
Viennent s'y rajouter une contrée ravagée par la méth, un méchant qui tue les poissons dans la rivière et un policier hanté par ses souvenirs, bientôt à la retraite qui tente de mettre un peu d'ordre dans tout cela.
Je me suis embrouillée plusieurs fois dans les histoires des nombreux personnages et je n'ai pas trop aimé les pages poétiques de Becky, la gardienne du parc malmenée par la vie. Je pense vite l'oublier.
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Ron Rash. Mon écrivain américain préféré. Un monument de la littérature, un romancier, un nouvelliste, un poète. Un immense artiste qui signe son nouveau roman dans la renaissante et légendaire collection Noire de Gallimard !

Je considère que tous les livres de Ron Rash sont fabuleux mais Un silence brutal fait indéniablement partie de ses meilleurs avec Une terre d'ombre et le monde à l'endroit. Au travers de deux styles, deux voix qui s'entremêlent, Ron Rash nous offre une histoire entre suspens et émotion, entre nature writing et policier, entre philosophie et poésie. Un chef d'oeuvre comme seul Ron Rash peut en écrire.

Je tiens d'ailleurs à remercier Isabelle Reinharez qui est une très grande traductrice et qui rend hommage avec talent à la plume sublime de cet écrivain incontournable.

Ron Rash nous fait entrer ici dans le quotidien des habitants des Appalaches, un quotidien où la survie est inéluctable, où une confrontation se met en place entre le traditionnel et la modernité, entre ceux qui veulent s'en sortir et ceux qui ont plongé dans la drogue et le désespoir. Dans ce livre le lecteur va rencontrer des êtres odieux, des êtres brisés, des êtres désabusés, des êtres honnêtes, des êtres perdus, des êtres sages, des êtres ignobles, des êtres riches et surtout des êtres terrassés par la misère.

J'ai immédiatement aimé le mélange entre deux styles d'écriture : entre le style plus direct, plus "polar" réservé au shérif Les et la plume plus poétique, plus sensible consacrée à Becky.

Ce roman est absolument sublime. Il dépeint cette Amérique rurale, cette Amérique oubliée, il met en lumière des personnages terriblement attachants avec un passé qui continue à les poursuivre, il est porté par cette voix magnifique, celle d'un écrivain à nul autre pareil.

Lisez ce roman, lisez Ron Rash. Précipitez-vous en librairie, lisez, partagez ce livre !
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Mon avis :
Ce roman de Ron Rash est dans la lignée des auteurs « naturaliste » comme William G. Tapply, dont j'avais chroniqué l'un des titres (Dérive sanglante) il y a peu. Comme les peintres du mouvement artistique du même nom, ces auteurs magnifient le lieu où se déroule l'action, et si cette dernière n'est pas oubliée, l'endroit et les gens qui y vivent sont au centre du tableau. Ron Rash y ajoute, à travers la voix de l'un de ces personnages, une touche de poésie en prose ou en vers libres.
Un silence brutal est classé parmi les romans policiers. le choix paraît logique : le personnage principal est shérif, et l'intrigue suit son enquête… Enquête qui démarre après un bon tiers du récit et reste largement au second plan derrière la peinture de la vie de cette petite communauté resserrée le long d'une rivière à truite. Ce cours d'eau et son écosystème sont en réalité l'épine dorsale de cette histoire, la ligne de partage entre le monde des anciens et celui des entrepreneurs du vingt-et-unième siècle. Plus qu'un polar, ce roman est avant tout un constat des changements qui s'opèrent et de leurs effets sur les plus âgés bien souvent dépassés par une société qu'ils ne comprennent plus.
En France, l'un des genres les plus prisés dans nos bibliothèques est le roman « régional »… Ce bouquin de Ron Rash pourrait parfaitement trouver sa place dans le même rayon, et j'engage les amateurs à se plonger dans ses pages. Ils retrouveront tout ce qui fait le suc de ce type de livre : on y parle d'une région, de sa nature et des gens qui y vivent.
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J'ai découvert Ron Rash en lisant en 2009 son premier roman, l'excellent « Un pied au paradis ». Depuis, aucun de ses écrits ne m'a échappé et aucun ne m'a autant bouleversée que ce texte fondateur. Même si j'ai aussi beaucoup apprécié « Une terre d'ombre » et « Par le vent pleuré ».
« Un silence brutal » fait partie des livres un peu en-deça. Au coeur des Appalaches, le shérif Les s'apprête à prendre sa retraite à 51 ans. L'approche de son départ ne l'empêche pas de poursuivre les dealers de meth, cette drogue aux effets ravageurs et aux conséquences désastreuses comme celle de mettre un bébé dans un micro-ondes.
De son côté, Becky, avec laquelle il entretient une amitié amoureuse, arpente les montagnes et la rivière à la découverte des plus belles espèces animales tout en se récitant des poèmes.
Tous les deux sont hantés par un passé dramatique : la dépression et le suicide de sa femme dont il se sent responsable pour le premier ; le spectacle d'une fusillade alors qu'elle était enfant, l'abandon de ses parents et un mari écoterroriste pour la seconde qui trouve dans ses chers paysages un refuge. Autre point commun entre ces deux-là : la défense de Gerald, un septuagénaire bougon, braconnier à ses heures, accusé d'avoir pollué la rivière.
Roman choral dans la lignée du Nature Writing engagé, « Un silence brutal », au-delà d'une intrigue policière qui n'est qu'un prétexte à dénoncer les méfaits de la drogue et de la pollution, est avant tout l'histoire de deux solitudes. Il manque un ressort dramatique pour dynamiser un récit qui hésite entre la contemplation et l'action.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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L'intrigue de ce nouveau roman de Ron Rash que j'attendais tant se déroule dans un petit coin des Appalaches, entre rivière et montagnes, une région chère à l'auteur, que l'on retrouve déjà dans Un pied au paradis.

Les est un shérif à trois semaines de la retraite. Adepte de méthodes peu orthodoxes pour régler certains conflits, il entretient une relation à la fois complexe et complice avec Becky, poétesse éprise de la nature et directrice du Locust Creek Park. Aux yeux des autres, elle apparaît bizarre, ne se déplaçant qu'à vélo, n'ayant ni télévision ni téléphone… Engagée dans la protection de la nature de façon quasi obsessionnelle, Becky demeure traumatisée par la fusillade qui eût lieu dans son école quand elle était enfant.

Les et Becky vont prendre tous les deux la défense d'un vieux paysan esseulé, Gerald Blackwelder, un vieil homme au palpitant fragile, profondément attaché à ses terres, accusé de braconner du poisson sur le domaine du relais de pêche Tucker.

Les deux personnages prennent la parole à tour de rôle dans ce roman aux accents de polar, sombre et poétique, qui dépeint avec sensibilité et justesse un monde ravagé par la misère et la meth, un monde déchiré entre la nature et ses impitoyables exploitants.
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J'ai lu quelque part que la directrice de collection de la Noire, Marie Caroline Aubert avait décidé de faire appel à Isabelle Reinharez pour traduire Ron Rash. La poésie des mots du romancier devait transpirer à travers la traduction. Il semble que quand Ron Rash a entendu les textes lus en français, il a reconnu ses sonorités et la musique de son texte.
On le dit pas assez, mais merci à ces traducteurs qui nous donnent à entendre la vraie musique de ces romanciers qu'on ne lit pas dans leur langue originale.
La Noire avait disparu, il y a quelques années, et c'est Ron Rash qui la réinvente avec “Un silence brutal”.
Bonne nouvelle.
Alors un genre de pitch par le pitcheur que tu connais.
Les, le shérif d'un patelin un peu paumé, part à la retraite dans trois semaines. Putain, trois semaines. Il veut juste classer les derniers dossiers qu'il lui reste et se casser à la pêche ou ailleurs.
Un ou deux derniers trucs à faire, genre s'occuper d'un labo de meth, et calmer Gérald et Tucker, qui ne se supportent pas. La chose compliquée, c'est que quelqu'un a versé du kérosène dans la rivière où les clients de Tucker viennent pêcher.
Gagner de la thune ou protéger la nature. Ron Rash avait déjà abordé la chose dans “Le chant de la Tamassee”.
De là à dire que ce genre de choses lui tient à coeur, il y a donc un pas que je franchis allègrement.
Peu nombreux sont les romanciers capables de te laisser entrevoir la poésie de la nature et quelques lignes plus tard, d'y confronter la misère et la violence sociale.
Rash fait partie de ces auteurs qui, à travers une écriture au cordeau, peut te faire chialer pour le beau que tu vas voir dans ses mots, puis chialer à nouveau pour le noir qu'il va te raconter.
La suite, sur le blog :
Lien : https://aireslibres.net
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Un duo improbable : Les, un shérif qui va prendre sa retraite et Becky, une garde du parc régional, passionnée de nature et témoin dans son enfance d'une fusillade dans son école
Une nature somptueuse, dans les Appalaches, où se côtoient citadins friqués venus pêcher dans un espace protégé, écoliers en sortie scolaire nature, un vieil homme refusant d'abandonner sa ferme... et fabricants et consommateurs de drogue
Une intrigue autour d'un empoissonnement de poissons, avec une recherche de coupable qui fait remonter d'un passé pas si lointain bien des non-dits
... Et surtout une écriture précise, tranchante même, mais aussi flamboyante et poétique. Les espèces animales et végétales sont nommées, décrites de façon si sensible qu'on peut les humer, les entendre, s'en sentir entouré.
Ron Rash sait à merveille, en quelques phrase courtes, installer une ambiance, camper un décor. Les dialogues y percutent, sans fard. La violence est omniprésente, mais l'auteur regarde tous ses personnages, quels que soient leurs défauts, avec une indulgence et une humanité non dénuées de pessimisme!

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Rappel par ce roman de la ruralité des USA. Un pays de cette taille est avant tout un ensemble de campagnes, diverses dans leur paysages comme dans leur peuplement. Nous n'avons pour la plupart d'entre nous qu'une vision urbaine extrême (violence) ou un assemblage de grands espaces panoramiques, style western. Mais le pays recèle entre ces deux stéréotypes un nombre illimité de lieux de vie, de communautés aussi variées que les origines de ses habitants. Les liens tissés sont aussi très puissants, construction d'un ciment social face aux difficultés de la colonisation, à une absence d'aides structurées, le droit suit la vie, ne la précède pas. L'histoire de ce roman est un condensé d'une organisation qui s'est construite au fur et à mesure des besoins, bonnes volontés, compétences aléatoires et dérives prévisibles. Chaque être présent ici est le fruit de ce bric à brac, intelligence ou instinct de survie, humanisme ou animalité, l'individu récolte à l'automne de sa vie les fruits de ses erreurs ou de sa clairvoyance. Elle ou il, en regard de son expérience, agira par delà les apparences, souvent trompeuses, des faits incriminés.
Un shériff en fin de carrière peut se tromper, personne ne lui en voudra, mais lui ne pourra garder ce doute, innocence ou culpabilité, sa ligne de conduite, improvisée et construite dans l'urgence lui apportera sérénité et bienveillance au "premier jour du reste de sa vie".
Dans ces coins reculées de l'Amérique profonde, des écrivains veillent à ce que la postérité ne retienne pas de ce pays si fascinant que les cartes postales et les poncifs médiatiques du soft power omnipotent, bientôt omniscient.
Merci à eux.
Lecture facile, images en construction.
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Troisième roman de Ron Rash à mon actif, et je vais continuer. Sa prose, toujours aussi bien ciselée, nous permet une fois de plus de découvrir des personnages attachants se débattant dans des situations à risques. Tout cela dans des décors parfaitement bien décrits. Pour celui-ci, il parsème l'histoire de chapitres purement poétiques dits par la voix du personnage féminin, naturaliste expérimentée et passionnée. Et comme pour les deux autres romans, « Un pied au paradis » et « Le monde à l'endroit », les carences de notre société sont mises en évidence.
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