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sur 290 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Camp des saints a été publié en 1973. Il décrit les conséquences d'une immigration aussi massive que brutale en France. Un million de miséreux indiens embarquent sur des cargos branlants et, au terme d'une expédition marine dévastatrice, parviennent sur les plages de la Côte d'Azur. Durant les 6 mois que dure la traversée, les pays occidentaux aux aguets passent de la bienveillance humaniste à la panique totale. Car ces pauvres sont plus déterminés que jamais et ne font aucun cas des discours humanitaires. Grand bien leur fasse car au moment de leur arrivée, cela fait longtemps que ces derniers sont dépassés.Toutes les tensions ressurgissent : extrême-droite, droite, gauche; riches, pauvres; ouvriers, employés; tous prennent parti. Mais tous finiront par fuir pareillement.

Ce roman a déclenché beaucoup de polémiques en France. Tout en s'accordant sur la qualité littéraire de ce long texte, de nombreux passages ont été dénoncés comme étant franchement racistes. Il est vrai que Jean Raspail utilise un langage très cru, volontairement violent et extrême. Il énonce ainsi un discours très anti-conventionnel, dénonciateur, sans concession, envers l'hypocrisie des sociétés occidentales.

Sans adhérer à la plupart de ses propos, je me dis qu'il y a une part de vérité dans ce constat d'un gouffre entre les discours et la réalité. Il est facile de déployer de grands mots et les plus belles valeurs, mais ça ne permet pas de régler les problèmes.

Dans son extrémisme, le mérite de Raspail est de nous faire réfléchir vis-à-vis de nos propres réactions, de nos propres hypocrisies et de nous remettre en question. Il ne s'agit pas de prendre ses propos à la lettre, puisqu'il s'agit bien sûr d'un texte allégorique, mais bien de prendre du recul sur des mouvements, des changements dans la société actuelle. Dans sa préface de la nouvelle édition, parue en 2011, Raspail réactualise son texte, le remettant dans le contexte de la France d'aujourd'hui, les tensions liées à la montée de l'islam et les problèmes d'immigration.

Cependant, la qualité littéraire et la démarche de réflexion impliquée dans ce texte n'excusent pas certaines accusations, certains raisonnement typiquement d'extrême droite qui jouent sur nos peurs les plus profondes, sans finesse. D'ailleurs, Raspail a lui-même compté 87 passages qui pourraient être l'occasion de poursuites pour incitation à la haine raciale.

A prendre avec précaution : un roman à ne pas mettre entre toutes les mains.
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Pour faire court : ce livre traite du thème de l'immigration et de l'intégration des immigrants pauvres dans les sociétés des pays riches et plus particulièrement la France.

On ne peu pas dire que ce livre soit dans le politiquement correct!
Je n'ai pas vraiment aimé le style ni la façon de traiter le sujet, mais ce livre a le mérite de nous faire réfléchir sur notre avenir à moins que ce soit sur notre présent.

Mon sentiment est assez mitigé après cette lecture.
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Le camp des saints
précédé de Big Other
Jean Raspail
roman
Robert Laffont, 1973, 389p



C'est un livre qui met mal à l'aise. C'est une parabole, autrement dit un récit allégorique, qui utilise les événements quotidiens pour dispenser un enseignement. Les faits ici sont l'envahissement de la France, paradis d'opulence, par des colonnes, aussi nombreuses que grains de sable, de migrants, d'Indiens à peau sombre. Et les colonnes arrivent les unes à la suite des autres. Comment accueillir tous les migrants ? Ce n'est plus la France qui est envahie, c'est la planète tout entière.
Ces migrants partent de Calcutta en bateau sous la conduite d'un enfant-monstre incapable de se mouvoir et de parler, accroché au cou de son père coprophage. Un seul homme s'oppose à leur départ, le consul De Belgique, il est tué. Ils mettront deux mois pour arriver en France.
C'est un livre aussi, comme un grand cri de colère poussé par le narrateur. L'auteur dénonce l'hypocrisie des gens de gauche qui mettent en avant la solidarité, la charité, l'accueil, des « fleuves de mots » qui seront contredits par les actions. Il dénonce aussi la manipulation de leurs lecteurs par des journalistes carriéristes usant de faux bons sentiments, « la Bête », et travaillant la bonne conscience, qui empêchent les gens, en proie au doute, de penser lucidement et à long terme. Parmi eux, un certain Ben Souad, dit Clément Dio, voit le changement de société avec un plaisir de revanchard, et lance, avec un petit air supérieur: « Ah, le con » en entendant ceux qui parlent sans avoir pensé à ce qu'ils disent. L'auteur dénonce les enseignants qui formatent leurs élèves pour qu'ils aident, devenus adultes, ceux qui sont dans la misère, et n'hésitent pas à leur faire écrire des lettres de dénonciation de leurs parents. Il y a les autres qui ont peur de penser à contre-courant et n'osent exprimer leur inquiétude devant ce qui les attend. Il y a aussi les naïfs et les bouffons. Des gens néanmoins, un journaliste satirique, un Indien de Pondichéry se trouvant très bien en France, et disant qu'être Blanc, c'est un état d'esprit, voient clair, disent ce qui se passera, on ne veut pas les écouter. Cette dénonciation est par trop caricaturale.
Deux mois, c'est pas mal de temps pour voir venir. On espère des tempêtes, or la mer est incroyablement calme, jour après jour. On souhaite que d'autres pays interviennent, fassent la salle besogne. L'Egypte, puis l'Afrique du Sud, sans se soucier de ce que pense d'elles le reste du monde, détourne pour l'une les navires, menace de tuer les migrants pour l'autre. En France, les valeurs d'hospitalité dominent. le Président de la République atermoie, demandant aux Indiens d'attendre et leur donnant nourriture, matériel, et médicaments que ces derniers refusent, car ce qui les anime, c'est la haine portée à ceux qui veulent les savoir au loin. Quand il est déjà trop tard, il utilise les grands moyens, mais l'armée, engluée dans les bons sentiments, ne veut pas tirer. Un duc, qui a vu le comportement radical et venimeux des miséreux de près, tente de témoigner. En vain.
Les migrants, tout puants, arrivent le dimanche de Pâques, jour de résurrection du Christ et jour dans le roman d'un monde nouveau -qui commence délibérément avec le meurtre par les Indiens des Blancs qui les avaient aidés- sur les plages de la côte d'Azur. Monde qui commence pour ceux qui n'ont rien à perdre par des moments de bon temps, comme toute révolution, pillages, soûleries, viols, meurtres. Ceux qui ont un bien prennent la fuite. Les autres se résignent à se serrer pour faire de la place aux envahisseurs. Les religieux ou pensent que Dieu fera fuir les migrants ou s'occupent de leur accueil. Les Noirs des petits boulots se vengent du mépris qu'on leur a témoigné en tuant leur contremaître comme un porc qui finit en pâté dans une boîte de conserve. L'outrance et le cynisme de certaines scènes heurtent.
L'avancée des migrants donne lieu à une anti-épopée, une anti-odyssée, ce sont des gens affamés, entassés, qui passent leur temps sur le bateau à somnoler et à copuler. Les Français qui filent vers le Sud dans un débordement d'enthousiasme, se conduisent comme des bêtes, seuls gardent une autorité qui ne s'embarrasse pas d'humanité des gens d'armes, et un vieux professseur, avec des idées de droite, et de catholiques intégristes. Comme des Gaulois irréductibles et virils, ils livrent un baroud d'honneur contre les migrants et ceux qui sont de leur bord, en attendant la mort et ils entendent s'amuser, mourir sans se prendre au sérieux, en formant une parodie de gouvernement sans aucun.élément féminin. le lecteur a parfois l'impression d'assister à un film burlesque, ou à des saturnales d'une autre époque. Les personnages tuent, et l'on dirait qu'ils sont à une partie de tir contre des pigeons d'argile.
La Suisse pour un temps seulement est à l'abri de la migration.
Ce livre est difficile à lire, parce qu'il oppose une masse de migrants sans réelle humanité, et que jamais on n'entend, à un bon nombre de gens qui sont dominés par un « délire humanitaire » dixit Raspail. Il est assez manichéen présentant sans nuances deux partis qui pourtant doivent former le nouveau monde, dénigré avant que d'être né par l'auteur. Les scènes de vengeance racontées avec une certaine complaisance sont nauséeuses. Et la bande des irréductibles qui restent sur leurs positions comme s'ils détenaient la Vérité et de détachent de « l'humaine pourriture » est franchement antipathique. le leit-motiv ; peut-être est-ce une explication » agace. La première invasion est déjà lointaine, et elle figure dans tous les livres d'histoire. Un vieil homme (le professeur solitaire dans sa villa avec vue sur mer?) la raconte comme il la sait, en voulant coller au plus près aux véritables intentions.
le roman a été écrit en 73, alors que le phénomène des migrants n'occupait pas le devant des informations. Aujourd'hui le livre serait passible de très nombreuses accusations. Est-ce que censurer un livre est une bonne chose ? Ne faut-il pas au contraire que l'auteur pousse son cri et qu'une fois calmé, il écoute les paroles sincères, impartiales, et réfléchies des autres, et que le public les écoute aussi ?
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