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3,82

sur 291 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre intelligent et prémonitoire. Les hommes du Gange ont décidé de se lancer à l'assaut de l'Europe, et plus particulièrement de la France, au sein d'une armada de bateaux. Ils sont des millions à fuir la misère à bord de centaines de navires et font cap vers un monde opulent. Ils sont prêts à tout pour parvenir à leur fin. En France, les politiques ne savent comment réagir tandis que les médias et les intellectuels mettent tout en oeuvre pour faire pencher le débat vers l'accueil des migrants.

Jean Raspail a publié ce livre en 1973. Il décrit fort bien, avec anticipation, la société française actuelle (et plus largement la société occidentale) :
- Les politiques, qui n'agissent que par intérêt carriériste et qui ont un double langage, optant pour celui qui les arrange au moment opportun.
- L'Eglise, qui par charité chrétienne est prête à accueillir tous les malheureux du tiers monde au détriment des populations autochtones, au nom de la fin de la misère humaine et du Christ.
- Les associations humanitaires qui sont prêtes à vendre et à voir disparaitre une civilisation, leur propre civilisation, pour favoriser celle des autres.
- Les médias qui sont largement des éléments de diffusion de la propagande bien-pensante et qui oeuvrent au délitement des consciences des peuples européens.
- L'éducation nationale, qui poursuit le même but que les médias, mais cette fois d'une façon plus vicieuse encore : en s'acharnant directement à inculquer aux enfants (en misant sur l'avenir donc) les fondements nécessaires au délitement d'une identité millénaire.
- Les intellectuels, convaincus ou non, faisant leur business au nom de l'humanisme et de l'universalité de l'Homme, prônant un « Homme nouveau » dont l'immigrant sera l'avant-garde.
- le couple français prolétaire typique, représenté par Marcel et Josiane qui, une fois le boulot terminé, se prélasse toute la soirée devant la télévision, absorbant tous les messages diffusés nécessaires à leur abrutissement et au cautionnement des idées dominantes.
- le militant d'extrême gauche, pour qui seul le métissage à l'échelle mondiale permettra de mettre tout le monde à égalité.
- Enfin, la censure des opinions dissidentes, c'est-à-dire celles qui ont le souci de la préservation d'un peuple.

Tout y est. Nous y sommes.

Dès le début du roman, nous savons que l'invasion de ces hommes sur le continent est inéluctable. La faiblesse des dirigeants et leur idéologie mortifère les empêcheront d'agir. Confrontés au problème, les bien-pensants vont vite se rendre compte de leur erreur et de leur incompatibilité avec l'étranger. Certains mourront, des femmes seront violées, les plus aisés partiront vers la Suisse… Finalement, les autochtones deviendront l'étranger, ils deviendront l'Autre.

Le livre est souvent organisé dans une sorte d'arguments / contre-arguments. On lit ainsi le discours bien connu de la pensée de masse via certains personnages, message distillé par ce que Raspail appelle « la Bête ». Mais l'on retrouve toujours des hommes qui ont gardé une partie de leur conscience identitaire pour leur répondre.

C'est un livre pessimiste et prémonitoire. C'est aussi un livre terrible, parce que la situation actuelle est encore pire. Jean Raspail n'avait pas vu venir l'Union Européenne, la fin de la souveraineté et le président de la République de son roman est aussi bien différent…

Concernant l'écriture, c'est du Jean Raspail, c'est-à-dire excellent. L'édition comporte quelques coquilles mais rien de dramatique. La préface « Big Other » est magistrale. Un livre à lire absolument.
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Un livre extraordinaire et terrifiant. Raspail a vraiment fait oeuvre de visionnaire. Il faut absolument lire ce livre que je classe au même niveau que "1984" d'Orwell ou "Le meilleur des mondes" d'Huxley. L'ennui, c'est qu'englués comme nous sommes dans le politiquement correct, nous avons des yeux et ne voyons pas, nous avons des oreilles et n'entendons pas et nous avons des voix et nous ne pouvons pas parler.
Lisez ce livre prémonitoire. Refermez-le ensuite, prenez un moment pour réfléchir et si vous n'avez pas froid dans le dos, c'est qu'il faut vous greffer un cerveau entre les deux oreilles. Réveille-toi, white man, la fin de ton monde est proche !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Pour le thème, lisez les autres commentaires.
Roman très politiquement incorrect.
Ce n'est toutefois qu'un roman et l'auteur choisit un déroulement implacable et effrayant.
Mais il soulève un questionnement par rapport à un réalité mondiale.
A d'autres auteurs de trouver d'autres perspectives, plus gaies.
Je l'ai trouvé très bien écrit.
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En général, quand tu commences à apprendre la guitare, c'est pour un objectif bien précis.

- Tu veux emballer les jolies damoiselles en reprenant Francis Cabrel (« Waah, tu joues trop bien... »)
- Tu veux avoir un minimum d'attention à l'occasion des réunions au coin du feu, pour reprendre Oasis au milieu des cadavres de Kronembourg, t'inquiète je connais, j'ai fait des cousinades sur la plage.
- Ou tu veux trouver une occupation quelconque, et pourquoi pas la guitare, Bonne-Maman m'a bien dit que j'ai une âme d'artiste.

Donc, me voici, guitare entre les mains (Bernadette, de son petit nom), et mon papa, élevé par des soixante-huitards communistes pour finir électeur FN, me fait ses suggestions :
- Il faut que tu reprennes Jeux Interdits !
- Hors de question, papa.
- Alors, Dalida ?
- N'y pense pas.
- Göttingen ?
- Quel conformisme. Pourquoi pas Les gens qui doutent ?
- Oh oui, quelle bonne idée !
- Oui, non.
- Euh... Dire Straits ?
- Non, papa.
- Mötorhead !
- A la guitare sèche ?
- Bon, t'as gagné, t'as qu'à chanter Brassens...

Mais mon grand-père, être exceptionnel que je n'ai pas eu encore l'occasion de mentionner au cours de mes billets, mon grand-père, dis-je, m'a proposée des chansons à reprendre pour changer de registre tout en faisant plaisir à Papa.
- Ma galette, chante-lui donc l'Internationale... !

Jamais un homme eut meilleure idée.

Et donc, la semaine suivante, je me suis empressée d'entonner fièrement ce chant qui faisait frétiller les moustaches de Monsieur Chabance, prof de lettres brassensophile communiste de son état, à mon cher petit père.

La réaction, tu la devines. Mon chien Philippe a aimé. Ma belle-mère a tapé dans les mains sans vraisemblablement comprendre les paroles. Quant à papa, il m'a simplement dit :
- Tu as la voix trop douce pour un chant aussi violent. Reste aux chansons mignonnes d'Anne Sylvestre et de Brassens.

Le lendemain, alors que je lisais un article très intéressant sur la pédagogie et le réchauffement climatique selon Yann Arthus-Bertrand, aka le mec qui fait sponsoriser ses films par Total mais je dis ça je dis rien, Papa, parti acheter ses clopes, revient avec un paquet.
- Tiens, ouvre, c'est pour toi.
- C'est sympa, mais mon anniversaire, c'était en mars.
- C'est par rapport à ce que tu as chanté hier soir.
- Si la solution pour que tu m'offres un truc, c'est de reprendre des chants communistes et pacifistes, demain je te joues la Chanson de Craonne ; y'a une anthologie de Popeck qui me fait de l'oeil.
- Allez, arrête de dire des conneries, ouvre.

Je m'exécute. C'est le Camp des Saints, de Raspail.

- Ah, bah, merci. Quitte à parler moustaches, j'aurais préféré Popeck.
- Il est temps que tu comprennes que le gauchisme n'a pas sa place dans ce monde de putes.
- Je vois.
- Après je te ferai lire Soral.
- Oui, mais non.
- J'ai les mémoires de le Pen à te faire découvrir, aussi. le Tribun du Peuple. C'est bien mieux que ces torchons de Charlie des années 90 que tu lis chez ta grand'mère.
- Alors, puisque tu en parles...
- Et il faut que je te fasse voir Hold-Up. Tu t'es faite vacciner, je crois, hein ?
- Euh, ouais, mais...
- Tss, tu n'écoutes pas ce que dit Pascal Praud ?
- Ouais, mais j'suis vulnérab...
- A ton âge, on n'est pas vulnérable, on ne meurt pas du Covid. C'est Pascal qui le dit.
- Bon, allez, lâche-moi...
- Et ce soir, on sortira Philippe ensemble. Il est temps qu'on ait une discussion, tous les deux. Tu grandis. Je ne veux pas que tu deviennes gauchiste.
- Mais, papa...
- Déjà que tu apprécies José Bové...
- C'était pour ses moustaches que j'ai dit ça. Mais c'est vrai que ses idées méritent réflexion...
- Tu chantes Brassens sous prétexte que c'est poétique, mais en vrai, ce sont ses idées qui te séduisent.
- Evidemment !
- Je n'aime pas non plus que tu lises Cavanna. Il te pervertit.
- Ouais, mais...
- Lis Raspail, c'est mieux. Il te fera entrer dans le « droit » chemin.
- ...
- Tu as compris, le « droit » chemin ? La droite, tout ça. C'est de l'humour.
- ...
- Je t'aime ma chérie.

Et puis il est reparti à ses mémoires de breton-qui-dessert-la-Bretagne-comme-Hitler-dessert-les-Allemands.

Quant à moi, une fois achevée la lecture de l'article sur l'autre écologiste de mes deux, je me suis attelée au bouquin de l'ami Jean. Bonne fifille. Je sais.

Pour ma part, il s'agit d'une réédition, avec une préface rédigée par Jean himself, où il explique pourquoi son livre est trop bien et prophétique, eh t'as vu comme je suis trop fort, je vous l'avais bien dit. Et à la fin, dans l'annexe, les passages du livre qui, aujourd'hui, devraient être supprimés parce que susceptibles d'encourir des poursuites judiciaires.

(Là, je voulais mettre un exemple, mais vu qu'il faudrait que je fasse une mise en contexte et que j'ai la flemme, je vais m'abstenir.)

Et puis, entre la préface et l'annexe, bien sûr, il y a le roman.

- Alors, qu'est-ce donc que l'histoire de ce roman ? me demandes-tu, car tu n'as jamais lu ce chef-d'oeuvre.

C'est un convoi de quatre-vingt-dix-neuf navires – enfin, cent, mais y en a un qui coule en route –, mené par un Indien vaguement scatophile (on l'appelle le « coprophage », alors, hein) qui part du Gange pour arriver sur les côtes méditerranéennes.

- C'est tout ?

En théorie, oui. Mais tu te doutes que, plus qu'une critique de la politique d'immigration, il s'agit surtout d'une fresque détaillant les comportements de chaque Occidental pétri de sentiments plus ou moins humanistes.

Les politiques font de la récupération même si derrière ils n'en pensent pas moins, comme de juste, les artistes plaignent les malheureux et font appel à la solidarité... Et certains tentent de tirer la sonnette d'alarme. A l'instar d'un journaliste, Mâchefer, mon préféré mais c'est parce qu'il a une « moustache blanche à la gauloise. »

Admire mon implication, je cite le texte. J'ai cherché dix minutes ce putain de passage.

Mâchefer, c'est le journaliste que personne n'écoute et qui pourtant dit tout haut ce que les autres pensent tout bas. Un journaliste « ni à gauche, ni à droite, pas même au centre mou ». En bref, un journaliste que j'aime.

(Retiens cette dernière phrase, je ne l'écris pas souvent.)

- Et pourquoi c'est si bien, alors que Raspail, clérical comme il était, est à l'opposé de tes opinions, hein, tu peux me l'dire ?

Ce que je cherche, chez un auteur, un politique, un zig quelconque, c'est qu'il ait ses idées, et qu'il me les serve avec des arguments construits, pas comme cette critique que tu es en train de lire.

J'écoute les idées nauséabondes de Soral chez Egalité et Réconciliation – pas de mon plein gré, seulement quand j'accompagne Papa dans la voiture –, comme j'écoute celles de Cavanna, et j'y prends ce qu'il me plaît.

Exemple : Chez ER, j'ai bien aimé l'émission donnée l'année dernière sur Brassens.

Ici, Raspail a ses idées qui ne sont pas les miennes, mais il les sert correctement. Son style est agréable à lire, et déjà à dix ans j'y avais rencontré un conteur remarquable dans Sire. Les années ont passé, j'ai rencontré d'autres courants de pensées diamétralement opposés, et pourtant j'ai lu et aimé le Camp des Saints, à un point tel que j'ai été très enthousiaste quand Papa a récidivé et m'a offert plusieurs mois plus tard La Miséricorde, tout aussi excellent et traitant d'un sujet complètement différent. Tellement excellent qu'il y a quelques mois je lui consacrai un peu de mon temps et de ma plume.

Quelques jours plus tard, lorsque j'eus terminé le Camp des Saints, j'appelai mon père.
- Tu l'as déjà fini ?
- Ouais, ça y est.
- Alors ? Qu'en as-tu pensé ?
- Tu te moquais de Monsieur Gunes en disant qu'il était le premier Kurde raciste et pourtant communiste que tu rencontrais ?
- Ah oui ! Quel personnage, celui-là !
- Eh bien, je ne suis peut-être ni Kurde, ni raciste et encore moins communiste, mais au niveau des opinions divergentes, dis-toi qu'on peut lire Raspail et chanter Brassens sans renier ses idées.
- Donc tu es toujours comme avant, tu as toujours la même pensée.
- Oui. Anarchiste du week-end, et vieille réac' le reste de la semaine. Mais comme je fais la semaine anglaise...
- A gauche de la droite et à droite de la gauche, comme disait ton grand-père ?
- Si tu le dis.

Petit silence de cinq secondes.
- Bon, je te ferai voir Hold-Up, quand même.
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On a déjà souligné le caractère prophétique de ce livre, qui est indéniable depuis la crise migratoire en Méditerranée, provoquée par le renversement de Khadafi suite à une absurde intervention française, d'autant plus idiote que Khadafi rappelé aux Occidentaux qu'il protégeait leur frontière sud.
Certains en contestent le caractère prémonitoire en raison de l'origine différente des migrants. C'est un peu léger.
Je reconnais que pour le moment le désastre ne s'est pas produit malgré les évènements de la Gare de Cologne, systématiquement occultés ou minimisés. A croire que la gravité d'un crime dépend de la personnalité de son auteur.
Comme le disait Andrew Mellon, un bienfait ne reste pas longtemps impuni ( Cf le million de réfugiés de la bonne Angela)
Je précise quand-même que pour moi la race n'a rien à y voir. C'est une question de culture. D'ailleurs les détracteurs de l'auteur n'ont peut-etre pas lu le livre à fond. Sinon ils auraient peut-être remarqué la présence parmi le dernier carré de résistants d'un Indien de Pondichéry. Au temps pour le racismey.
J'ai parlé de la gare de Cologne.
On peut aussi penser au Liban qui accueillit les Palestiniens après septembre noir, le paya cher et n'a pas fini de le payer.
Et aussi à une petite anecdote bien intéressante, et qui mériterait d'être plus connue : en 395 les Goths, pressés par les Huns, demandèrent à l'Empereur Romain d'Orient l'asile (tiens, tiens) dans les frontières de l'Empire. On ne leur accorda et l'Empire fournit les bateaux (tiens !) pour franchir le Danube. Quelques années plus tard, les Goths se révoltèrent et vainquirent l'armée romaine à Andrinople. L'empereur réussit à les convaincre de passer dans l'Empire romain d'Occident. Et ce fut le début de la fin.
Au début du cinquième siècle, l'historien romain Ammien Marcellin écrivit que l'on avait fait en sorte qu'aucun des futurs destructeurs de l'Empire ne restât sur l'autre rive. Il eut le mauvais goût de s'en indigner. Cet homme ne comprenait rien à " l'état de droit". Il est vrai qu'il n'avait pas encore été inventé. Et le wokisme non plus.
Certes je pourrais me dire comme dit-on Louis XV que tout cela durera bien autant que moi. Certes. Mais j'ai des petits enfants et j'ai la faiblesse de les faire passer avant les enfants des autres.
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Le camp des saints décrit le débarquement sur les côtes françaises d'un million de migrants venus d'Inde, ainsi que les réactions des pays occidentaux face à cet évènement, les différents discours de protagonistes issus de couches sociales diverses, les manifestations...
Absolument cultissime, cet ouvrage semble annoncer la France de 2023 avec une précision glaçante, décrivant des comportements extrêmement proches de la réalité, quand ils ne la dépassent pas (Ici, le pape, d'origine brésilienne, se nomme Benoît XVI...).
Bien qu'ayant écrit de nombreux récits de voyage (dont "Moi, Antoine Tounens, roi de Patagonie", Grand prix du roman de l'Académie française), c'est là le plus célèbre roman de Jean Raspail, et surtout le plus prophétique...
Un incontournable, à lire et à relire !
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Je m'attendais à une histoire ennuyeuse en me lançant dans la lecture du roman " le Camp des Saints " de Jean Raspail. Bien au contraire, j'ai trouvé ce récit captivant d'un bout à l'autre. Il s'agit d'une fiction faut-il le rappeler, dont le thème repose sur une immigration massive qui s'en vient de l'Inde et de ses conséquences. Que l'auteur ait écrit une histoire pareille en 1973, et pourquoi pas.
Comment va donc réagir la société française à l'annonce de ce million de pauvres débarquant par bateaux en Europe? C'est ce que va décrire l'auteur dans le roman.
Les politiques d'abord, contraints de bien réfléchir à leur position devant le phénomène : accueil bienveillant ou rejet? La presse influencée et censurée s'en mêle. L'auteur décrit les réactions des religieux, des intellectuels, de l'armée aux ordres, des associations humanitaires, des nationalistes et même
du couple d'ouvriers Marcel et Josiane. Certains rêvent d'un monde nouveau,
d'autres tiennent à conserver leur monde tel qu'il est. L'histoire c'est cela : cette société divisée en deux camps, celui du bien ou celui du mal, et puis, il y a les autres, ceux qui vont débarquer. Un tel dilemme pousse à la réflexion.
Le roman m'a beaucoup plu par son énergie : cru, brutal et parfois cocasse. M. Raspail nomme les faits sans fioriture. Des personnages pittoresques, hors du temps, entre peur, courage ou couardise composent cette histoire qui a déjà 51 ans, l'époque du transistor radio.
Quant au final...
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Raspail jean //Le camp des Saints
L'actualité dictant, je me suis dit qu'une tierce lecture de ce roman de Jean Raspail m'induirait à comprendre la situation et aussi à supputer les événements à venir. J'avais découvert cet ouvrage en 1990 environ, puis l'avais relu en 2000 avec un intérêt décuplé, ce qui semblait alors de la fiction devenant peu à peu la réalité. Quant à aujourd'hui' ! Chacun se fera son idée. Il est significatif que Jean Raspail a visé juste si l'on considère que sur 88 commentaires sur Amazon, 73 ont 5 étoiles. Et certains commentaires sont un véritable régal. Celui bref qui conseille, dès 2006, de cacher ce livre sous les lattes du parquet' m'a beaucoup plu.
Publié en 1973 en qualité de fiction, ce livre de J.Raspail est hélas devenu d'actualité. La lucidité de l'auteur fut alors dénigrée et aujourd'hui le roman pourrait bien être mis à l'index avant de finir sur le bûcher de la « bien-pensante société ».
En bref, le thème est celui d'une arrivée massive d'immigrants (un million environ) sur les côtes varoises après un périple sur une centaine de vieux rafiots. L'incurie des dirigeants qui s'en tiennent à une ligne de conduite humanitaire décalée bien connue aboutit à la catastrophe qui nous guette. L'accueil de ce livre en son temps fut très froid et une conspiration du silence l'entoura qui aboutit à un faible tirage. Aujourd'hui, après plusieurs rééditions et traductions, cet ouvrage est en passe de devenir une meilleure vente'
Raspail décrit un climat d'exacerbation émotive de l'intellocratie parisienne qui va aboutir à l'apocalypse. Que ce soit les hommes politiques, les journalistes, les associations caritatives et l'armée, tous passent à la trappe. Toutes les « belles âmes » en prennent pour leur grade. Et le vieux Calguès, professeur de lettres en retraite, de noter que « devant l'avant-garde d'un antimonde qui se résout enfin à venir frapper en personne aux portes de l'abondance », personne ne réagit avec clairvoyance.
Sur la forme, je dirai que nous avons affaire à un grand écrivain à l'humour caustique et la plume acerbe. Pas de langue de bois chez Raspail. Un style polémique à tout vent jusqu'au fou rire. Et la caricature est une arme redoutable lorsqu'elle est maniée avec autant de dextérité.
Quelques extraits de la préface de l'édition de 1985 écrite par l'auteur :
« Une forte avant-garde (d'exogènes ! ) se trouve déjà chez nous, qui manifeste hautement l'intention d'y rester tout en refusant l'assimilation et comptera d'ici vingt ans au sein du peuple anciennement français plus de trente pour cent d'allogènes fortement « motivés ». »
Tout le chapitre III est morceau d'anthologie : le repas épicurien de M. Calguès : en le lisant, ne pas en laisser échapper une miette.
Le chapitre XIV également qui disserte sur les attitudes étranges des Occidentaux part d'une excellente analyse.
Et la suite : « Nous vivions avec le tiers-monde, persuadés que cette coexistence sans osmose, ségrégation à l'échelle mondiale, durerait éternellement. Funeste illusion ! Car le tiers-monde est une multitude incontrôlable qui n'obéit qu'à des impulsions, lesquelles se forment quand se conjuguent sous le poids de la misère des millions de volontés désespérées. »
« À force de vouloir tout admettre, nous avons pris le risque insensé de devoir tout affronter en même temps et seuls. »
«' Et comme nous aurons ouvert notre porte et démontré notre faiblesse, d'autres viendront, puis d'autres encore' le processus est déjà commencé '. »
Et Raspail par la voix du Président de questionner : « Est-ce que les droits de l'homme auxquels nous tenons tant peuvent être préservés au détriment des droits d'autres hommes ? »
« '.La grande migration déroulait son tapis. Et si l'on veut bien se pencher sur le passé des hommes, ce n'était certes pas la première. D'autres civilisations, sagement étiquetées dans la vitrine de nos musées, avaient déjà subi le même sort. Mais l'homme écoute rarement les leçons du passé' »
Et pour finir : cette remarque de Hamadura, français de Pondichéry : « Etre blanc ce n'est pas une couleur de peau, mais un état d'esprit. »
« 'Et l'inévitable cardinal archevêque de Paris, touchant de bonne volonté. Embrassant publiquement le mufti toujours impénétrable dans son grand burnous blanc, il lui fit don de trente églises à transformer en mosquées ' »
« ' Cinq milliards d'êtres humains debout sur toute la terre et qui grondent ! Et sept cents millions de Blancs ferment les yeux et se bouchent les oreilles' »
Jean Raspail ne voulait pas jouer les Cassandre ni les sibylles de mauvais aloi, mais force est de reconnaître que son inspiration qui pouvait alors (1973) passer pour de la fiction s'avère 38 ans plus tard commencer à être traduite dans les faits.
Votre commentaire appelle deux remarques :
La première plutôt négative puisque vous qualifiez de bavardage ce qui somme toute n'est que le reflet de ce que pense les lecteurs, qui d'ailleurs dans l'ensemble réagissent sainement. le roman de Jean Raspail n'a aucune prétention historique ; disons qu'il est une oeuvre de fiction, une sorte de fable qui en 1973 lors de sa publication avait laissé relativement indifférente la gent lectrice. S'il a fait oeuvre d'historien, Raspail l'a fait de façon anticipative. La façon de barguigner face aux événements de ceux que vous qualifiez de « politiquement corrects » (ce qui pour moi est un bel oxymore !!) a considérablement inspiré la verve de Jean Raspail.
La seconde remarque est plutôt positive puisque vous reconnaissez le talent de visionnaire de Raspail. Et j'ai bien apprécié votre humour lorsque vous estimez que chaque famille devrait prochainement avoir un exemplaire du « Camp des Saints » à son chevet ; cela m'a fait penser aux anglo-saxons chrétiens qui ont souvent une Bible sur leur table de nuit. Quoi qu'il en soit, ce livre qui échappe encore à la censure (pour combien de temps ??) commence sérieusement à titiller les esprits au vu de ce qui se passe de nos jours et attise les commentaires qui fleurissent sur le Net. Je pense que Jean Raspail a voulu nous montrer comment une civilisation pouvait être mise en danger de mort.
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D'Inde part une armada d'un million de pauvres hères, personne ne sait où ils vont mais tout le monde a peur ; peu à peu une sorte de mouvement de solidarité se fait jour, au fur et à mesure que l'armada approche des côtes occidentales. Elle vient finalement s'échouer sur les rives méditerranéennes de France. le pays est envahi avec la complicité des plus haineux, l'occident disparaît, de nouvelles armadas font route vers d'autres pays occidentaux. Un roman qui raconte quelques semaines d'une invasion qui est aujourd'hui bien réelle mais plus diffuse car étalée sur quelques décennies mais le résultat terrible est le même : l'Occident est en train de disparaître avec la complicité bornée et haineuse de tout un petit peuple de gauche qui n'a toujours rien compris : une fois l'invasion terminée, ça n'est pas eux qui profiteront de la révolution, il deviendront les esclaves de nouveaux maîtres qui cette fois ne s'encombreront pas de droit de l'homme et autres sottises ! Une horreur et en même temps la preuve que la dénonciation ne marche pas : le livre a été écrit en 1978 et n'a rien modifié, n'est même pas utilisé comme symbole ou drapeau. le politiquement correct a définitivement gagné ?
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Un livre prophétique vis à vis de la bien pensance généralisée qui empêche désormais toute action violente.
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