22- Exception malheureuse à cette tactique : Le cas d'Avaricum
A l'unanimité, cet avis est approuvé. En un seul jour, plus de vingt villes des Bituriges sont incendiées. On fait de même dans les états voisins : de toutes parts on ne voit qu'incendies.
(...)
On délibère dans l'assemblée commune sur le cas d'Avaricum (2) : convenait-il de la brûler ou de la défendre ? Les Bituriges se jettent aux pieds des autres Gaulois ; ils demandent qu'on ne les force pas à mettre le feu de leurs propres mains à une ville qui est la plus belle peut-être de toute la Gaule, et l'ornement et la force de leur Etat ; ils disent qu'ils la défendront facilement, par sa position même, une place entourée presque de tous côtés par une rivière(3) et un marais, et qui n'a qu'un accès unique et fort étroit.
On se rend à leurs instances, Vercingétorix, qui les avait combattues d'abord, cédant enfin à leurs prières et à un sentiment de miséricorde pour le peuple. Les défenseurs qu'il lui faut sont choisis pour la place.
1. Vercingétorix n'a-t-il pas eu tort de céder ici à des prières et à un sentiment de pitié ? - 2. Pourquoi n'eût-il pas dû revenir sur sa décision première ? - 3. Quels traits ce chapitre ajoute-t-il à ce que nous savons : a) du caractère de l'homme ; b) de l'action du chef ?
(2) Bourges
(3) L'Yèvre autrefois Avara, d'où la ville d'Avaricum tirait son nom.