Un bon roman de la collection Angoisse, qui donne envie de lire les 6 autres de cet écrivain dans cette collection :
Le Sang et la Chair, le numéro 178 paru en 1970.
La Bête du néant, le 184 également paru en 1970.
Dans les griffes du diable, le numéro 202, parution en 1971.
La Malédiction des vautours, le numéro 222 paru en 1972.
La Dent du loup, le 229 paru en 1973.
Le Squelette de volupté le numéro 261 parution en 1974.
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Le gendarme pense à un détail important :
- Vous n'avez jamais relevé des traces sur la neige, Joanni ?
- Des traces ? sursaute le vieux. Quelles traces ?
- Je n'en sais rien. Des empreintes suspectes, bizarres, comme on n'en relève pas d'habitude.
- Des traces de bête sauvage, hein ?
- Si vous voulez.
- Non. Mais s'il s'agit d'une bête phénomènale, comme le soutenait Pacaud, elle ne se conduit probablement pas comme un animal ordinaire. Peut-être qu'en marchant elle ne laisse pas de traces. Peut-être qu'elle est invisible. Ou peut-être qu'il s'agit d'une bête de l'Esprit.
- Vous y croyez, Joanni, à l'existence de la Bête ? lance Boyer.
Le vieux hésite. Un long frémissement agite son corps drapé dans les guenilles. Comme si la peur, la hantise, le paralysaient. Enfin il retrouve une certaine souplesse dans ses membres.
-Tant qu'elle ne se dresse pas devant soi, on n''y croit pas. En tout cas, mes pauvres, j'ai bien ri en vous voyant entrer dans la mine avec des fusils. Si la Bête existe, ça m'étonnerait que vos armes soient efficaces.
- Qu'en savez-vous ? siffle le brigadier.
- Oh ! une hypothèse. Une simple hypothèse. Moi, je ne veux pas vous contrarier.
- Pour nous, résume Guibert, c'est clair. Nous ne croyons pas aux créatures surnaturelles. Une balle reste une balle. Quand elle frappe un organisme, elle occasionne une blessure. S'il y a un chien sauvage dans le coin, nous l'abattrons un jour ou l'autre.
Page 46
Elle ne comprend pas, la vieille. Elle gémit. Elle se tord les mains de douleur. Elle reconnaît à peine son fils dans ce tas de chair en putréfaction. Et Noirot hurle à la mort, lugubrement, son museau levé vers le ciel bleu. Il apprend à toute la montagne que son maître n'est plus.
Au loin, d'autres chiens lui répondent, partagent sa peine. Un genre de solidarité les unit. La mort d'un humain, trouble toujours leur comportement. Car l'homme, c'est le compagnon de leur vie.
Page 120
- C'est une bête phénoménale, note Gil, avalant sa salive.
- Oui, explique le vieux. Phénomènale, à plus d'un titre. Vous voyez, monsieur Gil, je me mets en quatre pour vous faire plaisir et, si vous voulez admirer Rhâzine, je vous mène tout de suite jusqu'à elle.
- Tout de suite ?
- Oui, Vous avez peur ?
Le journaliste se raidit. Il avance encore d'un pas. Ses traits se figent comme ceux d'une statue.
-Peur ? Non. J'ai l'habitude de démêler ce genre d'histoire. Il n'y a pas si longtemps, dans la Haute-Ardèche, je me suis trouvé aux prises avec des gens bien plus inquiétants que vous Joanni (1).
(1) Voir : Le sang et la Chair, même auteur, même collection.
Page 135 et 136 .