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3,19

sur 121 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le narrateur a fait ses études au Collège royal, dans la même classe que le futur Hassan II.
On sait peu de choses sur Aberrahmane avant qu'il n'entre dans l'établissement, simplement qu'il est d'origine modeste. J'ai regretté qu'il n'évoque pas davantage son enfance ou ses parents.
Entrer au Collège royal, c'est avoir un avenir tout tracé ; du moins, c'est ce que pense Abderrahmane. Encore faut-il avoir de bonnes relations avec son souverain. Mais qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Être loyal suffit-il ? Il semble que non, Abderrahmane a été d'une fidélité sans faille ; le roi l'a pourtant exilé.
Une fable sur ce que signifie loyauté dans un contexte de pouvoir absolu.
Ce livre est tellement convaincant qu'on se demande qui l'a écrit, un proche du roi Hassan II ? Il n'en est rien. Un premier roman très réussi de Maël Renouard.



Lien : https://dequoilire.com/lhist..
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Non ce n'est pas la première fiction de Maël Renouard, il chemine gentiment, en dehors du star-système, mais sûrement, et le jour où il éclatera de son talent aux yeux de l'opinion, eh bien celle-ci aura indubitablement un temps de retard.
Et avec ce Historiographe du royaume, il en prend résolument le chemin. C'est un littéraire philosophant et on se régale à le lire, toujours sur un sujet inattendu, un sujet balisé par des empreintes qui ne lui sont pas inconnues qui relèvent à la fois de son expérience personnelle et de sa culture
Personnellement, j'aime !..Il a tout d'un grand, et je doute qu'il reste au niveau du Tambour


Celle dont je ne me souviens jamais de son nom qui est écrivain et critique littéraire sur France 2, je vais toujours chercher vers Canterbury, Barbery, je ne suis pas alzheimer, il s'agit de Olivia de Lamberterie, qu'elle me pardonne, me laisse deux choses qui sont distinctes dans ma mémoire : la perte touchante de son frère qu'elle a si bien racontée et son idée de page 69 ou de cet ordre là, peu importe. La perte de son frère me touche non pas directement parce que je n'ai pas de frère, mais parce que comme elle j'ai perdu l'être cher et je sais ce que cela veut dire ; elle a attendu trois pour publier, c'est le délai minimal qu'il faut dans ce cas pour éviter de trop céder à l'émotion et au pathos, même si la prise de notes est nécessaire car sinon c'est un autre ennemi qui prend la place, l'oubli (au niveau du détail narratif, bien sûr). Un jour un quidam avait reproché publiquement à Angot d'avoir écrit son Inceste 10 ans après la chose, je l'invite à comprendre tout simplement ! Et j'en arrive à cette page 69 pour Olivia de Lamberterie, c'est le nombre qui lui faut pour décider si elle décide de poursuivre la lecture d'un livre ou pas. Bon, il est possible que dans sa formulation ce soit un temps professionnel qu'elle observe pour ne pas s'attirer de critiques éventuelles à son tour, mais quand même ! Moi au bout de 2 ou 3 pages, quand un livre me tombe des mains, même si je m'efforce d'éviter cela, c'est rédhibitoire. Ici en refeuilletant L'Historiographe du royaume, je tombe par hasard à la page 69 et je lis ceci :

" Dans ma chambre, je pris une feuille de papier, un crayon, et je m'installai à l'étroite table de bois, aux jointures élargies par la sécheresse. Un cendrier était posé dessus, un cendrier Martini en forme de triangle, dont la présence ici me fit sourire, et me transporta un instant dans le souvenir de mes années à Paris, au Quartier latin. Toi aussi, tu es en exil, lui dis-je en pensée ; et je notai cette esquisse de poème :
Ô figurine !
Aie pitié du géant qui te tient entre ses doigts, et te mène où il veut.
Car entre les doigts du calife, il n'est qu'une humble pièce de bois sculpté, semblable à toi.
Ô joueur !
Aie pitié du calife qui te plie à son vouloir,
Car entre les doigts du puissant maître des mondes,
Il est docile et vulnérable comme la plus faible des pièces, celle que les sages ont appelé "roi"

Je n'en fus pas satisfait ; mais une seconde inspiration me fit, presque aussitôt, écrire de nouveaux versets :

Le joueur prend le pion entre ses doigts et le pousse, dans la case blanche et la case noire ;
(Page 70) le calife prend le joueur entre ses doigts et le pousse, dans la grâce et la disgrâce ;
Le maître des mondes prend le calife entre ses doigts et le pousse, dans le jour et dans la nuit ;

Je m'arrêtai un instant ; je songeai au dernier verset ; j'hésitai, puis j'écrivis ces mots :
Mais nul ne prend le maître des mondes entre ses doigts et ne le pousse, dans l'être et le non-être !

Je pliai le papier, et le rangeai au fond de mon parte-feuille."

Bon on a bien compris que je n'ai pas attendu la page 69 avec Maël Renouard. ici c'est comme lorsque je vais en Bretagne, je suis déjà à Alençon et qu'est-ce qui pourrait me raviser, en tout cas pas le manque de résolution, dans la langue de maître Renouard, ça s'appelle le talent.


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Années 50. Abderrahmane Eljarib est né la même année que le futur monarque Hassan II et, à l'âge de 15 ans, bien que d'extraction humble par rapport à l'ensemble des élèves, il est placé au Collège royal dans la même classe que l'aîné des princes.

Quelques années plus tard, il se retrouve au service du nouveau roi et oscillera durant toute sa carrière entre grâce et disgrâce. Au moment où il espère une consécration il est envoyé à Tarfaya – là où Saint-Exupéry fut nommé chef d'aérodrome – comme « gouverneur académique », titre pompeux pour une fonction qui ne sera que virtuelle, le territoire n'ayant pratiquement aucune école sur son sol.

En septembre 68 le destin de notre narrateur énigmatique emprunte une nouvelle direction. Alors qu'il s'attend à ce que le souverain lui jette l'opprobre, il est nommé officiellement « historiographe du royaume ».

C'est là que lecteur plonge dans un tourbillon éblouissant, tel un nouveau conte des Mille et Une Nuits avec des personnages mis en miroir, principalement Hassan II, Moulay Ismaïl, Mohammad Reza Pahlavi et Louis XIV. Nombreuses sont les tournures empruntées au conte par cet Aladin des temps modernes à la plume merveilleuse qui se fond dans un personnage qui semble avoir réellement existé.

Une plume merveilleuse mais qui a la faculté de se transformer en pointe de fer dans une encre de velours. Sous des apparences fortes élégantes et respectueuses, se glissent des remarques et épigrammes délicieusement révélateurs de la nature ambiguë d'Hassan II, ce monarque qui, par exemple, rejetait les courtisans mais ne tolérait pas que quelqu'un lui tînt tête.

Mais le plus judicieux est de mettre en parallèle, par le biais de célébrations chimériques, Hassan II et l'un des fondateurs du Maroc moderne : Moulay Ismaïl, aussi bâtisseur que sanguinaire dont le mythe et le parcours ne sont pas sans rappeler Louis XIV. de Meknès à Versailles, il manquait un autre lieu mythologique, celui de Persépolis où se déroulèrent en 1971 des cérémonies somptueuses pour commémorer les 2500 ans de la monarchie perse. Faste et mégalomanie.

Mais au fait, qu'est-ce qu'un historiographe ? le protagoniste répond largement à la question lors d'un échange jubilatoire avec un Delhaye, professeur d'histoire et camarade de la même promotion que Georges Pompidou à l'Ecole normale supérieure. le terme apparait en français vers la moitié du XVI° par le controversé Antoine Furetière mais son usage remonte plus d'un siècle auparavant. Une sorte d'histoire dans l'histoire que d'être officiellement le biographe d'un souverain. Racine, Voltaire, Boileau sont les plus connus, sans oublier un autre académicien qui fit date dans l'histoire de l'institution, Pellisson, et dont le parallèle que fait l'auteur avec son héros est troublant. Grâce et disgrâce, et inversement…Si la tradition s'est pratiquement éteinte après la Révolution française, il s'en est fallu de peu pour que Chateaubriand le devînt sous la Restauration. A la place, point de tentation de Venise mais l'appel de Rome pour devenir Ambassadeur de France près le Saint-Siège.

Ce premier roman de Maël Renouard est absolument splendide tant par sa forme, qui rappelle les Mémoires du Comte de Saint-Simon, que pour sa richesse historique naviguant sur les ailes des belles lettres et de toutes les subtilités qui font honneur à la langue française dans cette recherche du temps perdu au royaume chérifien. Des élégies livresques sur le théâtre du monde.
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Maël Renouard nous emporte au Maroc dans l'antre du collège royal où le narrateur est fils d'instituteur destiné à poursuivre ses études dans la classe où étudie le futur roi Hassan II. le sultan, son père, pérennise cette tradition de permettre à d'autres enfants doués et de milieux modestes, d'accompagner la scolarité des futurs rois. Abderrahmane Eljarib apprend dès l'adolescence à l'équinoxe du futur souverain et des courtisans, la clairvoyance, les ruses qu'exigent leur fréquentation, comme une consigne à suivre dans son comportement futur. Dès l'ascension du roi au trône, le narrateur loin d'être privilégié, subit un exil aride au bout du Maroc aux portes du Sahara dans une fonction chimérique. Il ignore les circonstances qui l'ont acculées à cette avanie, et se questionne sur les desseins sibyllins et insondables du souverain.
Sept ans de disette plus tard, il est nommé historiographe du royaume, titre que le jeune souverain vient de créer, comme pour Racine sous le règne de Louis XIV et Voltaire sous Louis XV. Chargé de rédiger les discours et livres du souverain, il rencontre Morgiane, troublante et dissidente, qui lui confie des secrets clandestins.
A travers l'histoire romancée de ses années au service du monarque marocain, s'esquisse en filigrane un aphorisme, une réflexion sur les vicissitudes du pouvoir absolu. Très vite, les pages tournées dévoilent un conte moderne épique et philosophique. La réalité hagiographique se tresse à la fiction dans une mise en abîme des Mille et une nuits. Saint-Simon prônait la véracité des faits dans ses mémoires, alors que Eljarib poète lucide qui rêve d'être écrivain, métamorphose la réalité.
Il essaime la gémellité entre les personnages comme des vies parallèles dans le sillage de Plutarque. Ainsi de nébuleux épisodes sous le règne du roi Hassan II, de Moulay Ismaël et et de Louis XIV -son contemporain et équivalent- trouvent un écho dans une autre époque, un autre pays. Un psyché qui se reflète entre les clin d'oeil littéraires subtils égrainées par l'auteur entre les 330 pages éblouissantes écrites avec cette ambition du dix huitième siècle à la lueur d'un encrier précieux ivre de litotes, de cultiver et non de copier l'influence des maîtres, et des auteurs de prédilection. « On ne peut refaire ce qu'on aime qu'en le renonçant. Proust » Comment s'affranchir tout en restant fidèle et loyal à un auteur?
On devine le prodigieux travail de documentation et de recherche pour illustrer certains épisodes de l'histoire du Maroc où réside le détail. Maël Renouard ne manque pas d'humour avec certaines mises en scène, et ses mises en abymes abyssales, et signe un bijou d'écriture fascinant et surprenant jusqu'à l'épilogue inouï, qui se scelle à Paris en 1999. Grandiose!!
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Bon jeudi ! Restons dans la rentrée littéraire avec un livre qui sort mercredi prochain aux @editions grasset . L'historiographe du royaume de Maël Renouard.
Nous voyageons avec ce livre dans le temps et dans l'espace puisque l'histoire se déroule sur une trentaine d'années au Maroc où nous suivons les aventures d'Abderrahmane Eljarib à partir des années 50. Il est "camarade" de classe du futur roi du Maroc et grâce à lui nous nous plongeons dans la difficulté d'être proche du roi, de s'interroger sur ce qui pourrait lui plaire ou lui déplaire. Notre héros va tour à tour subir les deux. Ce roman nous plonge dans l'histoire, dans les rapports humains de pouvoir. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au départ puis une fois lancée je l'ai lu comme un conte des mille et une nuits, en me laissant porter par une douce musique et des parfums d'orient. Nous vibrons avec notre héros lors des entrevues avec le roi, lors des coups d'État. Bref un beau voyage où j'ai appris des tas de choses.
Quatrième de couv :« Je fus en grâce autant qu'en disgrâce. de l'un ou l'autre état les causes me furent souvent inconnues. À l'âge de quinze ans j'avais été placé au Collège royal, dans la classe de l'aîné des princes… »
Celui que le destin projette ainsi dans l'entourage du futur roi du Maroc, Hassan II, aurait tort de trop croire en son étoile et de ne mettre aucune borne à ses ambitions. Il n'est pas sans risque d'avoir systématiquement devancé un prince au tableau d'honneur.
Attend-il d'être appelé au gouvernement ? On l'envoie en exil. Se croit-il perdu à jamais ? On le nomme historiographe du royaume, comme Racine sous Louis XIV, comme Voltaire sous Louis XV. Ce n'est pas pour déplaire à ce conseiller lettré, qui cultive une écriture d'un classicisme achevé.
Mais il a appris à redouter dans toute faveur apparente un jeu dont il serait obscurément la proie. Et qu'adviendra-t-il de sa loyauté à toute épreuve, lorsqu'une insaisissable jeune femme viendra lui murmurer les secrets des rébellions qui s'organisent clandestinement dans le royaume ?
Une transposition virtuose des Mille et Une Nuits et des Mémoires de Saint-Simon au xxe siècle, qui nous fait revivre trente ans d'histoire du Maroc, entre le crépuscule du « protectorat » et le début des « années de plomb ».
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Brillantissime, ce roman écrit dans un style classique précis et précieux, dans lequel l'auteur imagine les heurs et malheurs d'un jeune homme sans fortune, choisi pour appartenir à l'élite des proches du jeune roi Hassan II. Comme il est d'usage, le jeune futur roi doit accomplir ses dernières années études entouré, non seulement de membres de la noblesse, de fils de riches bourgeois ou de hauts dignitaires, mais aussi, de quelques jeunes gens issus « du peuple », forme édulcorée de mixité sociale.
Dès lors, après avoir été condisciple du futur Hassan II dès l'âge de 15 ans, notre narrateur, Abderrahmane Eljarib, subira et ne conduira jamais son existence, en étant le jouet des décisions aussi imprévisibles qu'arbitraires du Prince. le récit de ses espoirs et désillusions souvent assez cocasses est fait à la manière des contes des mille et une nuits. Sa proximité involontaire résultant de sa scolarité partagée avec le futur souverain aurait pu lui laisser espérer des responsabilités élevées, voire des postes de conseiller ou ministre. Làs, les décisions du Monarque ne seront que sources de surprises et, tour à tour de déceptions. La première, sera un exil solitaire à Tarfaya dans les fonctions de « gouverneur académique de Tarfaya et des territoires légitimes », autrement dit, de territoires même pas assujettis à la couronne du Maroc, fonction sans consistance, créée à son intention aux confins les plus désolés du royaume. Les raisons de cet exil ? Nul ne les connaît, sinon le roi et ses plus fielleux courtisans. Est-ce à cause de parties d'échec que le jeune Abderrahmane a subtilement laissé gagner au futur roi, mais dont il a eu le malheur de confier ce subterfuge à un traitre condisciple ? Nul ne le saura jamais.
Sorti de cet exil, au bout de cinq lugubres années, voilà qu'Abderrahmane est nommé aux fonctions plus conformes à ses talents littéraires, historiographe du Royaume. Même si notre héros est fictif, cette fonction existe réellement au sein du royaume du Maroc. L'auteur s'est très habilement emparé de cette réalité contemporaine tout en s'inspirant des mémoires de Saint Simon, mâtiné des contes des Mille et une nuits. L'auteur est conforté dans cette entreprise par la réelle admiration que vouait Proust à ces deux styles littéraires.
Ainsi va notre antihéros, à la merci de la perversité mi jalouse mi admirative du monarque, et des influences des courtisans gravitant autour de celui qui sait fermer les yeux sur d'éventuelles petites combines pour éliminer les disgraciés d'autant plus facilement le moment venu.
Le récit fataliste, toujours élégant et plein d'humour peut devenir hilarant, ainsi lorsque le monarque félicite Abderrrahmane pour son recueil de poèmes « Elégies barbaresques » en se trompant sur le titre, devenant « Elégies mauresques » Bien sûr, il n'est pas question de rectifier l'erreur auprès du roi mais le malheureux a le malheur de s'en ouvrir après coup auprès de ses conseillers, lesquels lui enjoignent immédiatement de faire rectifier le titre conformément à l'erreur royale, de sommer les éditeurs de détruire tous les autres exemplaires , de rappeler tous les exemplaires vendus, etc.
Ce roman est d'une grande finesse, plein d'humour mélancolique et écrit dans une superbe langue. C'est un vrai délice. Il mérite(rait ?) largement le prix Goncourt.
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Maël Renouard convie le lecteur à suivre Abderrahmane Eljarib des années 50 jusqu'à nos jours. Abderrahmane est le narrateur dans ce récit à la première personne. D'origine modeste, il est choisi dans sa jeunesse pour intégrer le Collège royal et suivre ses études dans la classe du futur roi du Maroc Hassan II. En général, cet honneur permet par la suite une carrière prestigieuse dans les sphères du pouvoir. Toute la vie du narrateur va donc dans la suite du récit être exposée au lecteur avec plusieurs séquences qui s'enchaînent. le narrateur va toujours avoir pour objectif de plaire au souverain avec plus ou moins de réussite ce qui va entraîner une succession de phases de "grâce et de disgrâce".  

Une chose est certaine, ce roman ne laissera pas indifférent. Une première raison, l'écriture de Maël Renouard. Waouh, quel talent de conteur. La qualité littéraire de ce roman est indéniable et j'ai pris un vrai plaisir à parcourir ces lignes.

Au-delà de la grande qualité de la plume de l'auteur, le fond du récit est également très intéressant. C'est tout d'abord un voyage dans l'histoire du Maroc, on part du protectorat et puis on va traverser toute la phase d'instabilité des années de plomb avec notamment la tentative de coup d'état militaire en 1971. C'est très instructif même si l'on peut un peu s'y perdre lorsque l'on ne connaît pas l'histoire du Maroc. C'était mon cas, la lecture m'a donc appris pas mal de choses et m'a poussé à aller jeter un oeil sur quelques sources pour avoir un peu plus de détails sur l'histoire de ce pays. 

Par ailleurs, ce roman se veut aussi une réflexion intéressante sur l'exercice du pouvoir dans ce pays et son évolution à travers le temps. L'exercice du pouvoir mais pas seulement, l'auteur explore aussi les relations des tiers avec le roi. le désir de plaire constamment, les jeux de pouvoirs et les rivalités pour se faire une meilleure place aux côtés du souverain, la peur de côtoyer les mauvaises personnes aux yeux du souverain, de placer une parole malheureuse, l'adaptation à des tâches que le narrateur se voit confier pour des raisons parfois absurdes. le roman va assez loin sur l'étude de ces relations particulières. 

Le narrateur est bien développé, ses réflexions très intéressantes et sa vie dans ce contexte historique est vraiment passionnante à suivre. Je n'ai par contre pas vraiment réussi à me plonger dans la peau du personnage, à ressentir ses émotions, le style bien que de grande qualité peut rester un peu froid, distant et il n'est donc pas forcément aisé de s'immerger vraiment aux côtés de ce personnage.

Pour autant, c'est un roman de très grande qualité, très instructif. J'ai vraiment découvert une grande plume et je recommande fortement cette lecture. Bravo et merci à l'auteur pour ce moment de lecture de grande qualité !   
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Mon coup de coeur pour l'année 2020!

Abderrahmane fait partie des camarades de classe du futur roi du Maroc Hassan II. Des élèves son en effet sélectionnés dans tout le pays pour constituer la classe des enfants du roi. le principal protagoniste explique la difficulté que cela représente d'être dans l'entourage du roi car chaque action doit être réfléchie pour ne pas tomber en disgrâce et risquer d'être puni, exilé ou humilié.

L'écriture est superbe, tout comme le sujet. L'histoire est fictive mais le fond est réel et c'est vraiment passionnant.
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Ce livre n'est jamais - ou très peu - cité dans cette rentrée littéraire. On le regrette. Très classique : trop classique ? Érudit : trop érudit ? Construit : trop construit ? Disons les choses : nous lisons aussi pour relire, des phrases, des paragraphes, des pages entières quand le style en est aussi limpide, le rythme aussi admirable, le propos aussi dense et passionnant. Magnifique.
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