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sur 121 notes
Quand on a été choisi comme condisciple du prince héritier au collège royal, on pense occuper plus tard de grandes fonctions, comme un ministère... C'est ce que croit Abderrahmane Eljarib.
Hélas, quand le prince devient le roi Hassan II, le jeune homme est exilé sur la frontière sud qui sépare le royaume d'une région encore occupée par l'Espagne. Peut-être parce qu'au collège il avait laissé gagner le futur roi aux échecs et s'en était vanté auprès d'autres camarades ?
Après de longues années, alors qu'Abderrahmane pense qu'il finira sa carrière sur la frontière, il est rappelé au palais royal pour être nommé historiographe du royaume, une fonction que Racine occupa auprès de Louis XIV et Voltaire auprès de Louis XV. C'est dire...

S'inspirant des Mille et Une Nuits et des Mémoires de Saint-Simon, Maël Renouard nous fait vivre trente ans d'histoire du Maroc, des prémices de la décolonisation jusqu'à la mort du roi Hassan II. Il n'occulte pas la dureté du régime, ni ne cache les tentatives de renversement qu'il subit, mais sans se prononcer sur où étaient la poule et l'oeuf... N'allez pas y chercher des coupables ; on n'est ni dans l'histoire, ni devant la justice. Ce n'est qu'une narration, qui se veut très factuelle.
L'écriture de l'auteur, que je ne connaissait pas, est riche, et nécessite donc un minimum de concentration pour être appréciée.
En synthèse, un livre très bien écrit, qui éclaire d'un certain jour trente années d'histoire du Maroc, mais qui fait peut-être preuve d'un peu trop de pudeur sur le manque d'humanité du régime...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Le narrateur a fait ses études au Collège royal, dans la même classe que le futur Hassan II.
On sait peu de choses sur Aberrahmane avant qu'il n'entre dans l'établissement, simplement qu'il est d'origine modeste. J'ai regretté qu'il n'évoque pas davantage son enfance ou ses parents.
Entrer au Collège royal, c'est avoir un avenir tout tracé ; du moins, c'est ce que pense Abderrahmane. Encore faut-il avoir de bonnes relations avec son souverain. Mais qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Être loyal suffit-il ? Il semble que non, Abderrahmane a été d'une fidélité sans faille ; le roi l'a pourtant exilé.
Une fable sur ce que signifie loyauté dans un contexte de pouvoir absolu.
Ce livre est tellement convaincant qu'on se demande qui l'a écrit, un proche du roi Hassan II ? Il n'en est rien. Un premier roman très réussi de Maël Renouard.



Lien : https://dequoilire.com/lhist..
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L'historiographe du royaume était finaliste du Goncourt 2020.

Maël Renouard par le truchement original et singulier d'un historiographe, personnage de fiction, Abderrahmane Eljarib, également narrateur, né la même année que le prince Hassan et ses nombreuses péripéties, retrace la destinée du prince Mulay Hassan puis du roi Hassan II ainsi que l'histoire politique et culturelle du Maroc des années 40 aux années 70.

Malgré ses origines modestes mais méritant, Abderrahmane est sélectionné et intègre à quinze ans le Collège Royal à Rabat, établissement destiné à l'enseignement des enfants de la famille du roi. Quand le prince devient roi, et alors qu'il aspirait à de hautes fonctions, Abderrahmane est envoyé sept ans en exil à Tarfaya - là où était aussi en poste Saint-Exupéry - on ne sait pas très bien pourquoi, le narrateur non plus - les caprices d'un roi vraisemblablement « Je fus en grâce autant qu'en disgrâce. de l'un ou l'autre état les causes me furent souvent inconnues » -, puis il est enfin nommé historiographe du roi.
« Tarfaya ! Il est peu de lieux sur la terre qui soient mieux faits pour accueillir un homme en exil, et lui faire expier son orgueil en desséchant ses dernières ambitions, que cette petite ville en lisière du désert et de l'océan, où les vents ne s'arrêtent jamais de souffler et courbent servilement les quelques arbustes épars qui parviennent à se hisser sur un sol aride - les alizés, vents de nord-ouest humides et frais, alternant au fil des saisons avec le chergui, vent de sud-est sec et chaud, gorgé de fins grains de sable qui font piquer les yeux et la gorge. »
En tant qu' historiographe du royaume, il rédige entre autres le bilan politique du roi et le récit des événements, est la plume du roi et est chargé également d'organiser les commémorations.
« Je savais depuis longtemps qu'il n'entrait pas dans les prérogatives de ma charge d'historiographe d'être informé du présent. Les événements n'étaient pas mon affaire ; et si j'avais voulu m'en mêler davantage, on aurait veillé à ce qu'il n'en fût rien. Je n'apprenais une chose qu'à partir de l'instant où l'on pouvait en disposer à son gré, dans une narration convenable. »
Maël Renouard nous raconte l'histoire du règne d'Hassan II de manière très factuelle. Il ne laisse que transparaître la dureté du régime. Mais nous donne un vrai aperçu de ce que peut être la fidélité, la loyauté face à un roi au pouvoir sans limite.
Il faut être concentré pour s'imprégner de ces pages ; j'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire. Des digressions, intéressantes au demeurant (les fêtes versaillaises et celle du shah d'Iran à Persépolis, le règne du sultan Mulay Ismaël, nombreuses références littéraires, les rêves du narrateur...) m'ont fait perdre à plusieurs reprises la trame du récit.

En quelques mots : une écriture ampoulée, un livre très documenté et d'érudition.
Un petit bémol pour moi : j'ai trouvé le style austère, ce qui n'a pas rendu ma lecture facile. Je n'ai jamais été réellement aux côtés d'Abderrahmane Eljarib, et ça me contrarie ;-)
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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un roman un peu onirique et ensoleillé, autour d'un membre de la cour d'Hassan II, qui évoque le pouvoir et son exercice périlleux avec l'évocation de deux tentatives bien réelles de coups d'état qui ont failli coûté la vie au roi du Maroc, notamment lorsque des avions chasseurs ont pris pour cible l'avion puis le convoi royaux en 1972.
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Un singulier roman/récit, dans les aventures d'un homme éduqué dès l'enfance auprès de la famille régnante marocaine, et dont la vie personnelle dépend ensuite du bon vouloir d'un monarque. Une vie imaginaire de courtisan, faite de respect de l'institution, de loyauté, de désir de plaire, de crainte de déplaire. Un personnage insolite, à la fois ambitieux et sans grand charisme qui tente de paraître ou à défaut d'exister.

Son parcours offre une vision du Maroc depuis le protectorat français jusqu'à l'indépendance souveraine.. Une immersion intéressante et parfois étonnante dans les codes de la monarchie façon Hassan II, roi à la fois moderne et archaïque.

C'est sans conteste le meilleur du livre, que j'ai trouvé par ailleurs fort pesant, truffé de rêves et contes, de références littéraires ou historiques, brisant souvent l'élan narratif. Il apparaît que la richesse intellectuelle et culturelle de cette région du Maghreb était à reconnaître mais je n'ai aucune appétence pour les contes et légendes orientales.

On appréciera ou pas une écriture très classique, manifestement orientée pour coller au sujet, mais qui participe à cette impression de lourdeur.

Décidément, je n'ai pas accroché.
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Maroc, deuxième partie du XXe siècle. Nous sommes à la veille de l'indépendance. le narrateur, issu de « petite extraction », se voit accorder la chance de pouvoir entrer pour étudier au Collège royal, dont l'élève le plus en vue est le fils du sultan régnant qui sera appelé à régner sous le nom d'Hassan II. Il entre dans ses bonnes grâces, ce qui lui permettra plus tard d'accéder aux cercles les plus proches du pouvoir. Pour une raison inconnue, suivra la disgrâce et l'exil aux confins du royaume avant qu'il ne soit de nouveau appelé, par la fantaisie du souverain, à remplir une nouvelle tâche : être « l'historiographe » du royaume. Il rencontrera la belle Morgiane et vivra de près les événements tragiques du pays, dont les tentatives d'assassinat contre le roi et la trahison des proches de celui-ci.
C'est une réflexion sur le pouvoir, et en particulier le pouvoir absolu, c'est un regard sur l'histoire du Maroc depuis l'avènement de la dynastie alaouite, le tout dans une langue d'un grand classicisme, d'un style forgé avec force imparfaits du subjonctifs (cela fait plaisir, il se meurt!), qui laisse parfois penser à Saint-Simon, la méchanceté en moins.
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Non ce n'est pas la première fiction de Maël Renouard, il chemine gentiment, en dehors du star-système, mais sûrement, et le jour où il éclatera de son talent aux yeux de l'opinion, eh bien celle-ci aura indubitablement un temps de retard.
Et avec ce Historiographe du royaume, il en prend résolument le chemin. C'est un littéraire philosophant et on se régale à le lire, toujours sur un sujet inattendu, un sujet balisé par des empreintes qui ne lui sont pas inconnues qui relèvent à la fois de son expérience personnelle et de sa culture
Personnellement, j'aime !..Il a tout d'un grand, et je doute qu'il reste au niveau du Tambour


Celle dont je ne me souviens jamais de son nom qui est écrivain et critique littéraire sur France 2, je vais toujours chercher vers Canterbury, Barbery, je ne suis pas alzheimer, il s'agit de Olivia de Lamberterie, qu'elle me pardonne, me laisse deux choses qui sont distinctes dans ma mémoire : la perte touchante de son frère qu'elle a si bien racontée et son idée de page 69 ou de cet ordre là, peu importe. La perte de son frère me touche non pas directement parce que je n'ai pas de frère, mais parce que comme elle j'ai perdu l'être cher et je sais ce que cela veut dire ; elle a attendu trois pour publier, c'est le délai minimal qu'il faut dans ce cas pour éviter de trop céder à l'émotion et au pathos, même si la prise de notes est nécessaire car sinon c'est un autre ennemi qui prend la place, l'oubli (au niveau du détail narratif, bien sûr). Un jour un quidam avait reproché publiquement à Angot d'avoir écrit son Inceste 10 ans après la chose, je l'invite à comprendre tout simplement ! Et j'en arrive à cette page 69 pour Olivia de Lamberterie, c'est le nombre qui lui faut pour décider si elle décide de poursuivre la lecture d'un livre ou pas. Bon, il est possible que dans sa formulation ce soit un temps professionnel qu'elle observe pour ne pas s'attirer de critiques éventuelles à son tour, mais quand même ! Moi au bout de 2 ou 3 pages, quand un livre me tombe des mains, même si je m'efforce d'éviter cela, c'est rédhibitoire. Ici en refeuilletant L'Historiographe du royaume, je tombe par hasard à la page 69 et je lis ceci :

" Dans ma chambre, je pris une feuille de papier, un crayon, et je m'installai à l'étroite table de bois, aux jointures élargies par la sécheresse. Un cendrier était posé dessus, un cendrier Martini en forme de triangle, dont la présence ici me fit sourire, et me transporta un instant dans le souvenir de mes années à Paris, au Quartier latin. Toi aussi, tu es en exil, lui dis-je en pensée ; et je notai cette esquisse de poème :
Ô figurine !
Aie pitié du géant qui te tient entre ses doigts, et te mène où il veut.
Car entre les doigts du calife, il n'est qu'une humble pièce de bois sculpté, semblable à toi.
Ô joueur !
Aie pitié du calife qui te plie à son vouloir,
Car entre les doigts du puissant maître des mondes,
Il est docile et vulnérable comme la plus faible des pièces, celle que les sages ont appelé "roi"

Je n'en fus pas satisfait ; mais une seconde inspiration me fit, presque aussitôt, écrire de nouveaux versets :

Le joueur prend le pion entre ses doigts et le pousse, dans la case blanche et la case noire ;
(Page 70) le calife prend le joueur entre ses doigts et le pousse, dans la grâce et la disgrâce ;
Le maître des mondes prend le calife entre ses doigts et le pousse, dans le jour et dans la nuit ;

Je m'arrêtai un instant ; je songeai au dernier verset ; j'hésitai, puis j'écrivis ces mots :
Mais nul ne prend le maître des mondes entre ses doigts et ne le pousse, dans l'être et le non-être !

Je pliai le papier, et le rangeai au fond de mon parte-feuille."

Bon on a bien compris que je n'ai pas attendu la page 69 avec Maël Renouard. ici c'est comme lorsque je vais en Bretagne, je suis déjà à Alençon et qu'est-ce qui pourrait me raviser, en tout cas pas le manque de résolution, dans la langue de maître Renouard, ça s'appelle le talent.


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Années 50. Abderrahmane Eljarib est né la même année que le futur monarque Hassan II et, à l'âge de 15 ans, bien que d'extraction humble par rapport à l'ensemble des élèves, il est placé au Collège royal dans la même classe que l'aîné des princes.

Quelques années plus tard, il se retrouve au service du nouveau roi et oscillera durant toute sa carrière entre grâce et disgrâce. Au moment où il espère une consécration il est envoyé à Tarfaya – là où Saint-Exupéry fut nommé chef d'aérodrome – comme « gouverneur académique », titre pompeux pour une fonction qui ne sera que virtuelle, le territoire n'ayant pratiquement aucune école sur son sol.

En septembre 68 le destin de notre narrateur énigmatique emprunte une nouvelle direction. Alors qu'il s'attend à ce que le souverain lui jette l'opprobre, il est nommé officiellement « historiographe du royaume ».

C'est là que lecteur plonge dans un tourbillon éblouissant, tel un nouveau conte des Mille et Une Nuits avec des personnages mis en miroir, principalement Hassan II, Moulay Ismaïl, Mohammad Reza Pahlavi et Louis XIV. Nombreuses sont les tournures empruntées au conte par cet Aladin des temps modernes à la plume merveilleuse qui se fond dans un personnage qui semble avoir réellement existé.

Une plume merveilleuse mais qui a la faculté de se transformer en pointe de fer dans une encre de velours. Sous des apparences fortes élégantes et respectueuses, se glissent des remarques et épigrammes délicieusement révélateurs de la nature ambiguë d'Hassan II, ce monarque qui, par exemple, rejetait les courtisans mais ne tolérait pas que quelqu'un lui tînt tête.

Mais le plus judicieux est de mettre en parallèle, par le biais de célébrations chimériques, Hassan II et l'un des fondateurs du Maroc moderne : Moulay Ismaïl, aussi bâtisseur que sanguinaire dont le mythe et le parcours ne sont pas sans rappeler Louis XIV. de Meknès à Versailles, il manquait un autre lieu mythologique, celui de Persépolis où se déroulèrent en 1971 des cérémonies somptueuses pour commémorer les 2500 ans de la monarchie perse. Faste et mégalomanie.

Mais au fait, qu'est-ce qu'un historiographe ? le protagoniste répond largement à la question lors d'un échange jubilatoire avec un Delhaye, professeur d'histoire et camarade de la même promotion que Georges Pompidou à l'Ecole normale supérieure. le terme apparait en français vers la moitié du XVI° par le controversé Antoine Furetière mais son usage remonte plus d'un siècle auparavant. Une sorte d'histoire dans l'histoire que d'être officiellement le biographe d'un souverain. Racine, Voltaire, Boileau sont les plus connus, sans oublier un autre académicien qui fit date dans l'histoire de l'institution, Pellisson, et dont le parallèle que fait l'auteur avec son héros est troublant. Grâce et disgrâce, et inversement…Si la tradition s'est pratiquement éteinte après la Révolution française, il s'en est fallu de peu pour que Chateaubriand le devînt sous la Restauration. A la place, point de tentation de Venise mais l'appel de Rome pour devenir Ambassadeur de France près le Saint-Siège.

Ce premier roman de Maël Renouard est absolument splendide tant par sa forme, qui rappelle les Mémoires du Comte de Saint-Simon, que pour sa richesse historique naviguant sur les ailes des belles lettres et de toutes les subtilités qui font honneur à la langue française dans cette recherche du temps perdu au royaume chérifien. Des élégies livresques sur le théâtre du monde.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Le dernier roman de la deuxième sélection du prix Goncourt 2020 que je lis et j'avoue que j'ai bien aimé mais sans plus. Il est vrai que nous sommes plongés au coeur du royaume chérifien du Maroc à travers la vie du conseiller du roi marocain pour mettre en scène les différentes interrogations sur les grâces et les disgrâces que procure le pouvoir.
Une belle écriture avec une histoire intéressante même si j'ai trouvé que ça manquait un peu de fluidité et le rythme était lent mais je pense que c'est normal pour un livre qui nous livre une réflexion profonde sur les logiques du pouvoir.
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Maël Renouard nous emporte au Maroc dans l'antre du collège royal où le narrateur est fils d'instituteur destiné à poursuivre ses études dans la classe où étudie le futur roi Hassan II. le sultan, son père, pérennise cette tradition de permettre à d'autres enfants doués et de milieux modestes, d'accompagner la scolarité des futurs rois. Abderrahmane Eljarib apprend dès l'adolescence à l'équinoxe du futur souverain et des courtisans, la clairvoyance, les ruses qu'exigent leur fréquentation, comme une consigne à suivre dans son comportement futur. Dès l'ascension du roi au trône, le narrateur loin d'être privilégié, subit un exil aride au bout du Maroc aux portes du Sahara dans une fonction chimérique. Il ignore les circonstances qui l'ont acculées à cette avanie, et se questionne sur les desseins sibyllins et insondables du souverain.
Sept ans de disette plus tard, il est nommé historiographe du royaume, titre que le jeune souverain vient de créer, comme pour Racine sous le règne de Louis XIV et Voltaire sous Louis XV. Chargé de rédiger les discours et livres du souverain, il rencontre Morgiane, troublante et dissidente, qui lui confie des secrets clandestins.
A travers l'histoire romancée de ses années au service du monarque marocain, s'esquisse en filigrane un aphorisme, une réflexion sur les vicissitudes du pouvoir absolu. Très vite, les pages tournées dévoilent un conte moderne épique et philosophique. La réalité hagiographique se tresse à la fiction dans une mise en abîme des Mille et une nuits. Saint-Simon prônait la véracité des faits dans ses mémoires, alors que Eljarib poète lucide qui rêve d'être écrivain, métamorphose la réalité.
Il essaime la gémellité entre les personnages comme des vies parallèles dans le sillage de Plutarque. Ainsi de nébuleux épisodes sous le règne du roi Hassan II, de Moulay Ismaël et et de Louis XIV -son contemporain et équivalent- trouvent un écho dans une autre époque, un autre pays. Un psyché qui se reflète entre les clin d'oeil littéraires subtils égrainées par l'auteur entre les 330 pages éblouissantes écrites avec cette ambition du dix huitième siècle à la lueur d'un encrier précieux ivre de litotes, de cultiver et non de copier l'influence des maîtres, et des auteurs de prédilection. « On ne peut refaire ce qu'on aime qu'en le renonçant. Proust » Comment s'affranchir tout en restant fidèle et loyal à un auteur?
On devine le prodigieux travail de documentation et de recherche pour illustrer certains épisodes de l'histoire du Maroc où réside le détail. Maël Renouard ne manque pas d'humour avec certaines mises en scène, et ses mises en abymes abyssales, et signe un bijou d'écriture fascinant et surprenant jusqu'à l'épilogue inouï, qui se scelle à Paris en 1999. Grandiose!!
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