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3,61

sur 179 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'adore l'atmosphère poisseuse des thrillers domestiques oppressants en huis-clos, qui alourdissent la lecture, en infectant mentalement le lecteur. Sombrer avec l'héroïne, qui plus lorsqu'elle est attachante par sa force, son amour inconditionnel et son abnégation, fut une expérience douloureuse, mais terriblement addictive. À tel point que je n'ai pu lâcher ce roman avant la fin. J'ai pu la voir se prendre de plein fouet la violence d'une société impitoyable, se débattre, et sentir cette chape de plomb l'enserrer comme un étau. Et, grâce au talent d'une plume singulière et diaboliquement efficace, je me suis retrouvée bousculée moi aussi, chamboulée par ce page-turner révoltant, au message terriblement féministe. C'est tout ce que je recherche dans la lecture : se prendre une grande claque qui m'abasourdit mais dont je me souviendrai très longtemps !
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A mon tour de prendre la plume pour vous parler de ce roman qui ne pourra vous laisser de marbre tant il fait écho à des situations de tous les jours. Paternoster ouvre le bal du nouveau label des éditions HSN ir_réel et c'est une franche réussite. Difficile de mettre des adjectifs et de qualifier cette lecture. Laissez vous simplement embarquer, vous faire retourner le cerveau pour pointer du doigt toutes ces petites choses qui altèrent votre être malgré vous.

On commence donc par le plus important pour moi: les messages véhiculés dans ce roman. Il est impossible de rester insensible à cela car forcément tôt ou tard vous tomberez sur une partie du récit qui vous rappellera à votre vécu ou à celui de quelqu'un de votre entourage. La force de ce texte réside dans cette mise en avant de situations plus ou moins anodines, qui vous mettront mal à l'aise et qui misent bout à bout je l'espère vous feront réfléchir. Prendre du recul sur toutes ces remarques, ces réflexions quotidiennes qui tendent à nous modeler à un idéal imaginé et souhaité par la société actuelle. Car c'est de cela dont il est question, renier ses origines qu'elles soient sociales ou ethniques, se renier soi même encore et toujours pour plaire au plus grand nombre. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'on a tous une part de Dana en nous.

Parlons-en de Dana, cette jeune femme d'origine kabyle et venant d'un milieu modeste. Elle n'a qu'un seul défaut, celui de vouloir penser par elle-même et d'être heureuse. Sa rencontre avec Basil ne semble pourtant présager aucune ombre au tableau bien au contraire. Jusqu'au beau jour où elle devra rencontrer ses beaux-parents et passer ses vacances avec eux dans leur maison de campagne. Ici rien d'anormal me direz-vous mais c'est un crève-coeur de voir l'évolution du personnage tout au long de cette lecture. La première personne du singulier y fait pour beaucoup bien sûr et chaque ressenti de Dana sera gravé au fer rouge en vous. L'autrice n'a de cesse de jouer avec nous et de faire l'ascenseur émotionnel, soyez bien accrochés. Les autres protagonistes ne sont pas en reste. Il subsiste en permanence une part de flou chez eux, vous ne pourrez jamais entièrement leur faire confiance. Cela accentue ce sentiment d'isolement et d'angoisse lors de votre lecture…

La plume de l'autrice est la pierre d'angle de ce climat très dérangeant. Ce qui m'a marqué, c'est sa manière parfaitement équilibrée de décrire son univers à la fois dans les temps lents et lorsque tout s'accélère. Ce sont toutes ces petites phrases entre guillemets nous plongeant dans l'intimité des pensées de Dana. C'est l'utilisation d'un vocabulaire auquel tout le monde pourrait s'identifier (comme si l'on rédigeait son propre journal intime). Je vous invite aussi à analyser la description que Dana fera d'elle-même tout au long du récit… C'est aussi une structure de roman bien pensée vous permettant de vous y retrouver en ayant des références chronologiques. Elle vous réservera cependant son lot de surprises…

Un grand merci à toute l'équipe de nous faire découvrir cette petite pépite. Et surtout un grand merci à Julia (pour la dédicace d'abord) d'avoir réussi à mettre des mots justes sur cette pression quotidienne, insidieuse de la société, de notre entourage, qu'il ne faut pas accepter sous peine de voir annihiler qui nous sommes vraiment.
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Ce roman est hors normes, des personnages atypiques, une histoire qui va être difficile à chroniquer sans spoiler. un livre intense en émotions , une psychologie démesurée ,une noirceur extrême, un environnement oppressant , suffocant. L'auteure nous enferme dans un huit où règne une aura malsaine., un sentiment de mal aise qui nous poursuit tout le long de la lecture.
A travers son roman , l'auteure aborde plusieurs sujets, la différence des milieux sociaux, le rôle jouer de la femme dans le quotidien, des situations qui sont néfastes, avoir la force de les surmonter, et réveiller la force qui est en nous. Un roman où les relations des personnage est toxique, tant au sain du couple que du milieu familial. Ce livre est une fiction, mais il est dépeint avec une telle réalité, qui nous met dans le questionnement. En lisant ce roman , j'ai eu le sentiment de regarder un film, un documentaire, une totale maitrise de la thématique.
Dana, jeune femme, dans un milieu modeste, de souche magrébine, élevée par sa mère. Sa rencontre avec Basil, un amour naissant, va changer le cour de sa vie .Ce dernier lui propose de passer 15 jours de vacances , loin de Paris, dans sa famille, Dana pourra ainsi faire leur connaissance. Arrivera t'elle à trouver sa place? Changer les codes de "la normalité? Beaucoup de questions s'implantent, dans ce passage de sa vie.
Une famille mystérieuse, des non dits ,des secrets enfouis, une famille détestable, que nous avons envie de fuir, ce sentiment étrange qui plane au dessus de ce récit.
Une lecture poignante, terrifiante, addictive. La plume est fluide, sensible, subtile un brin philosophique, poétique. Un roman qui m'a scotchée, envoutée ,hypnotisée qui m'a laissé bouche bée. L'auteure tient en haleine ses lecteurs des le début jusqu'au twist final, qui est digne de roman.
Une histoire qui m'a donnée la chair de poule, des frissons, impossible de sortir indemne d'une telle lecture.
Un roman psychologique , noir, tel que je l'es aime. Un roman à lire absolument. Un roman magistrale.
Une auteure que je découvre, un potentiel énorme , une future reine des romans noirs.
( La couverture est juste magnifique).
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Avec Carne, j'avais énormément entendu parlé de Julia Robert dans la presse littéraire. C'est d'ailleurs celui que je voulais me procurer lors du festival Ouest Hurlant où elle était invitée. Mais Paternoster, avec un titre pareil et une couverture pareille… je ne pouvais pas passer à côté.

Paternoster est un roman qui parle d'emprise, l'emprise à laquelle on peut succomber sans même s'en rendre compte, l'emprise qui est plus forte lorsqu'il s'agit des hommes d'en haut sur les femmes d'en bas. C'est ce que Dana raconte, c'est son histoire et celles d'autres femmes qui n'ont plus de noms.
La plume de Julia Robert est tout bonnement glaçante. Elle est glaçante de réalisme : cette famille toute blanche, toute riche, la vie de Dana et sa mère, cette dernière immigrée du Moyen-Orient… Les déboires d'une femme qui cherche à construire une famille. Pas de bol, elle est tombée sur les Paternoster. Basil Paternoster, premier né de cette famille bourgeoise. Il aurait du être dentiste, comme son père, mais préfère être avocat.
Première rencontre avec la famille dans un coin paumé de la France, dans une maison magnifique où les traces des Paternoster s'accumulent au fil des générations. Mais les Paternoster sont des requins, bafouant toutes les barrières que veut mettre Dana entre elle et eux.

Paternoster est un roman qui se lit bien. C'est d'ailleurs son défaut : il se lit bien. Un défaut parce que, comme je l'ai évoqué plus haut, il est tout bonnement glaçant. Les mécanismes d'emprises sur Dana se font aux fils des mots si bien que l'on ne s'en rend pas immédiatement compte. le lecteur devient Dana, tombant des nues face à ce qu'elle vit dans cette maison de campagne.
Surtout que Paternoster n'est pas vraiment de la littérature contemporaine. Même si le roman répond très bien à l'actualité, il se teint d'un fantastique qui rend la famille éponyme encore plus terrifiante. Je ne vais pas pas pouvoir en dire plus car cette part de fantastique rend l'oeuvre encore plus épatent.

Paternoster est un livre à lire. Il est à lire car il relate la vie et l'emprise que des femmes subissent aujourd'hui.
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Paternoster de Julia Richard est un roman particulier. Original, captivant, incisif déroutant et moderne. Coup de coeur !

Dana est une jeune femme fragilisée suite à une rupture amoureuse. Elle se rapproche de Basil, un homme attentionné, qui a tout pour lui plaire. Et lorsqu'il lui propose de rencontrer ses parents, elle souhaite faire la meilleure impression qui soit pour être acceptée dans cette famille aisée loin de ses référentiels.

Pour celles et ceux qui ont vu le film « Get out », vous y reconnaîtrez une source d'inspiration. D'ailleurs, Julia Richard y fait référence dans le roman. Il y a la même ambiance malaisante.
De nombreux thèmes sont abordés comme la dépendance affective, le racisme, les différences sociales…plusieurs pistes qui se croisent, se mêlent et s'emmêlent.
Impossible de ne pas s'identifier à Dana et de se demander comment on aurait réagi aux frasques familiales…
Un suspense haletant qui rend difficile de lâcher le livre. Une allégorie féministe qui prête à réagir tellement c'est percutant. A lire absolument, femmes et hommes !
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Pater-noster : nom commun invariable. (latin pater noster, notre père)

Paternoster, une tradition inaltérable auquel personne ne peut s'opposer, ni vous, ni moi, surtout pas elle.

Bienvenue au fin fond de la Dombes où personne ne vous entendra crier, bienvenue dans cette nuit qui grignote l'égo et le respect de soi-même, bienvenue dans ce récit hypnotique, oesophage obscur prêt à nous engloutir, où le malaise grandit et chaque page nous dérange.

Le roman suit le parcours de Dana, une jeune femme d'origine kabyle, qui tombe amoureuse du charismatique avocat, Basil Paternoster. Mais ce qui commence comme une romance apparemment parfaite se dénoue bientôt en une histoire sombre.

Je déteste leurs sourires, leurs froideurs insultantes, leurs espiègleries mesquines et leurs prétentions alcoolisés. J'étouffe dans cette boue gluante et déplaisante qui colle à la peau et m'asphyxie lentement. Je hurle à en dissiper la nuit, à en réveiller le monde, à en dissoudre le brouillard et l'obscurité.

L'air vibre autour des mots posés par Julia Richard qui explore avec habileté les thèmes de la condition féminine, de la toxicité dans les relations, de la soumission et des normes sociales. Nous faisant vivre la fin d'une époque et le début d'autre chose, brouillant les frontières entre la réalité et le surnaturel, cette famille, cette maison et ces secrets créent une tension inébranlable, abusive et envahissante qui nous font, nous lectrices et lecteurs, nous sentir vulnérables, tel une proie piégée par un chasseur, piétinée par des malédictions courant à plein galop.

Une comédie grotesque, une berceuse mensongère, un roman profond et ensorcelant qui explore les complexités des relations et l'impact des normes sociales, « Paternoster » est tout ceci à la fois. La prose de l'autrice tantôt envoûtante, incisive et essorée tantôt inconfortable, inquiétante et délayée à travers les âges nous livre ici un récit complexe et addictif qui nous donne l'impression de perdre l'équilibre et de tomber au sol, KO, à chaque page tournée.

Cela fait froid dans le dos.
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Percutant, angoissant et très psychologique, "Pater noster" m'a fait m'interroger sur beaucoup de choses et notamment sur ma propre vie et mes choix.
"Pater Noster" est un roman captivant qui raconte l'histoire de Dana, une jeune femme d'origine kabyle appartenant à la classe moyenne. Sa vie bascule lorsque qu'elle rencontre un homme issu de la bourgeoisie, dont elle tombe amoureuse. Intriguée par cet univers qui lui est étranger, elle décide d'accepter de rencontrer les parents de son compagnon. Cependant, les événements ne se déroulent pas comme prévu.
Le récit explore des thèmes profonds tels que le féminisme, l'identité et les différences sociales. Dana, forte et déterminée, incarne la voix de la femme moderne confrontée à une société patriarcale et aux pressions des normes sociales. Tout au long du roman, elle remet en question les conventions et les attentes qui pèsent sur elle en tant que femme.
Parallèlement à cette dimension réaliste, "Pater Noster" introduit également une touche de fantastique. Les frontières entre le monde réel et l'imaginaire se brouillent, permettant à l'autrice de mettre en scène des situations qui reflètent les luttes internes de Dana. Ces éléments fantastiques servent ainsi à renforcer le message de l'auteure.
Alors que Dana n'a plus de recul sur ce qu'elle vit, plus d'une fois j'ai eu envie de la prévenir car l'auteure nous permet, à nous lecteurs, de voir la situation de haut et ce qui est en train de se passer, ce qui crée des sensations d'angoisse et de malaise. de plus, un twist vers la fin, que je n'avais absolument pas vu venir, m'a bouleversée et donne une autre dimension encore au roman.
Au fur et à mesure que l'histoire progresse, le lecteur est tiraillé entre l'espoir que Dana puisse s'épanouir dans cette nouvelle famille et sa crainte qu'elle ne doive renoncer à sa liberté et à son identité pour s'intégrer. le roman explore ainsi les dilemmes auxquels sont confrontées les femmes dans des relations interculturelles et met en lumière les enjeux de pouvoir et de classe qui les accompagnent.
"Pater Noster" est un récit puissant qui offre une perspective féministe sur les choix difficiles auxquels les femmes sont confrontées lorsqu'elles cherchent à naviguer entre leurs propres aspirations et les attentes de la société. Julia Richard captive les lecteurs avec une plume habile et un récit qui mélange habilement réalité et fantastique, offrant ainsi une réflexion profonde sur la condition féminine et les dynamiques sociales contemporaines.
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Comme de nombreux passionnés de lecture, j'ai lu “PATERNOSTER” en me demandant quel était véritablement le sujet du récit. La couverture de François-Xavier Pavion est troublante. En ouvrant le nouveau roman de Julia Richard, je ne savais pas à quoi m'attendre. Je n'étais pas préparée pour cette lecture choc.

J'ai eu des frissons du début à la fin du livre ! La plume de l'auteure ne ressemble à aucune autre ! L'ambiance est oppressante. La quantité d'alcool exceptionnellement consommée par Dana l'empêche de penser aussi clairement que d'habitude. Ses pensées prennent la couleur de l'encre, celles du lecteur s'affolent. Sous prétexte que Dana vient d'un milieu modeste, on s'accorde le droit de la manipuler. Impossible de rester passive devant l'hypocrisie de la société mondaine.

On brûle de savoir ce qui va arriver à Dana. A des moments, on a envie de la serrer fort contre notre poitrine pour la rassurer, à d'autres moments on veut lui faire entendre raison. La relation qu'elle entretient avec Basil Paternoster est toxique. Rien de bon ne peut advenir d'un séjour prolongé dans la famille de son conjoint. Elle doit suivre son instinct et fuir le plus vite et le plus loin possible de cette cage dorée. Tout ça est d'autant plus révoltant qu'à mesure que sa fragilité s'écrit noir sur blanc, nous voyons la femme lumineuse qu'elle pourrait devenir.

Les éditions de l'Homme Sans Nom ( HSN ), ont eu raison d'éditer ce texte qui m'a donné le sentiment d'avoir le sang qui bout. Julia Richard joue avec les nerfs de son lectorat. Pour moi, elle ne s'attarde pas inutilement ni sans raison précise, sur la fin de l'oeuvre. Elle nous offre une fin inattendue qui nous amène à voir cette histoire sous un angle différent. Elle donne un nouveau sens à ce que signifie “se conformer à la norme”.
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Un ovni incroyable qui surprend du début à la fin, et glace le sang, pour une lecture pleine de rebondissements.

Dana enchaîne les déceptions amoureuses et fait la connaissance de Basile, qui sort d'une relation de longue durée. Malgré un début assez rapide, Dana craque pour le lien qui se crée entre eux. Entre passé et présent, nous allons découvrir leur histoire d'amour alors qu'au présent, Dana s'apprête à rencontrer sa famille.

Malgré de grosses différences entre elle et lui, et sa famille, cela reste une rencontre banale non ? Que peut-il bien se passer pendant ces 2 semaines ?

Dana est touchante, malgré quelques soucis et comportements désagréables, elle n'arrive pas vraiment à hausser la voix et ne veut pas "embêter" et se laisse donc faire, autant par Basile que ces beaux-parents. Pour autant, cela peut changer...

Bref, ce roman n'a pas vraiment de genre, mais l'ambiance est très tendue et extrêmement bien maintenue. J'ai adoré, mon coeur battait plus vite à chaque page, et je l'ai presque lu d'une seule traite. le traitement de la femme dans le cadre familial ici est clairement ahurissant (mais dénoncé par le roman du coup) et je vous laisse vous revolter en le lisant vous même!

J'avoue que je ne savais pas où l'autrice allait nous mener, et j'ai vraiment aimé cela. le chemin qu'a pris le roman m'a surpris et choqué : j'aimerais le relire pour la première fois.
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Paternoster ou la chronique d'une lente agonie amoureuse...
On se dit toujours que l'amour est beau, que l'amour est vrai, qu'il est toujours pur et innocent. Mais s'imagine t'on un instant qu'il puisse en être autrement ?
Que l'amour, cette beauté incandescente, peut finalement s'avérer, plus toxique et plus vil que le plus mortel des poisons.
L'amour peut etre manipulateur, pervers, et sournois, tel un serpent qui se mouvoie dans les hautes herbes.
Dans ce roman à l'esthétique magnifique, puisque les tranches des pages sont sublimées d'un magnifique violet, on fait la connaissance de Dana une jeune femme aux origines arabes qui va rencontrer par le plus pur des hasards Basil, un jeune homme aux origines bien ancrées dans la France profonde.
Nos deux protagonistes vont se tourner autour et immanquablement faire corps l'un avec l'autre, dans une traversée de l'amour passionnelle.
Vient le moment pour Dana, de rencontrer la belle-famille, étape incontournable de tout nouveau couple qui se respecte. Basil décide donc d'emmener sa bien-aimée au coeur de la Dombes, la terre de ces ancêtres, où réside ses parents ainsi que son frere.
Seulement voilà, rencontrer la belle-famille n'est pas toujours une partie de plaisir, et la fracture culturelle qui sépare les deux ethnies pourrait s'avérer plus lourde à porter que Dana ne le pensait, et elle va devoir se confronter à des choix de vie et de raison. Faut il rester soi-même, ou faut-il s'adapter et transformer son moi profond pour être LA femme que ces parents désirent pour leur fils ?
Tout au long du récit, on assiste à des scènes parfois ubuesques, et totalement déconnectées de la réalité pour un oeil extérieur, mais pas pour celui de Dana. Et c'est là que toute la manipulation prend son sens, puisqu'on assiste en fait à la douce et sournoire manipulation psychologique d'un homme et d'une belle-famille qui souhaite modeler la demoiselle à leur image.
L'amour est parfois toxique, mais comment est il possible d'en prendre conscience lorsqu'il s'agit d'une violence psychologique et non physique qui ne laisse aucune trace apparente ?!
Comment peut-on réellement voir les signes d'une condescendance, d'une emprise, d'un avilissement sous couvert de gentillesses, de "bienveillance" et autres bienséances ?
Dana ne voit rien, et se raisonne en se disant que "bon finalement ce sont des gens gentils.." que "finalement ce n'est pas si grave..." et regarde son homme l'affaiblir, lui broyer l'âme de son poing, avec les yeux de l'amour. Voila la douce définition d'un amour manipulateur et toxique. Lorsque l'être aimé ne voit rien, aime sans concession et sans malveillance, avec toute la pureté du coeur et des sentiments, mais que l'autre en face, cet homme... aime d'une manière différente, avec des intentions et des buts différents, avec une bienveillance qui n'en est pas, et une sournoise façon de souffler le chaud et le froid sur le coeur de sa "douce", ou devrais plutot dire de sa proie.. parce que oui, ces hommes ne choisissent pas leur "élues" au hasard, ils savent, ils sentent, tels des chasseurs, repérer celle qui saura répondre à leurs envies et qui saura les aimer assez aveuglément pour ne pas voir...
Dans ce livre il n'est pour moi pas question de féminisme dans la trame principale, mais plutôt d'un amour pervers et manipulateur déguisé en amour sincère et pur. S'oublier au profit de l'être aimé, se donner sans concessions, et se perdre, perdre son âme, sa force, sa confiance en soi, lentement mais sûrement, juste pour l'amour d'un homme qui nous tue à petit feu.
Il faut arriver à le voir, et je pense qu'il faut l'avoir un peu vécu pour comprendre le message de l'auteur dans le texte. Cette lecture aura en tout cas fait résonner beaucoup de choses en moi.
C'est un très bon roman à mettre en les mains d'une personne que vous pensez sous emprise amoureuse.
J'ai adoré cette lecture par sa force d'écriture, et le talent de l'auteur pour distiller le poison insidieusement, de telle manière, qu'il faut parfois relire plusieurs fois certains passages pour enfin voir...
J'ai un peu moins aimé la touche fantastique de fin, qui pour moi, n'apporte pas grand chose à l'histoire.
Ma note : 9/10
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