"Le jazz, c'est comme la vie - c'est bien mieux quand vous improvisez", a dit George Gershwin.
A mon tour, donc, d'improviser sur ce court texte autobiographique d'
Isabelle Rieser, après les deux beaux billets déjà publiés... je deviens, en quelque sorte, le troisième instrument qui entre sur scène pour étoffer la mélodie et y rajouter quelques notes personnelles...
Un texte court, certes, mais riche en images, accordées à la musique au gré des rencontres de l'auteure.
Isabelle Rieser est, elle aussi, une grande improvisatrice. Contrairement à la fiction, le biographe n'a à sa disposition que de la matière brute, et il faut la respecter, sous peine de créer des fausses notes.
Mais ça sonne juste - on découvre simplement une femme-globetrotter, ouverte au monde, qui sait prendre ce que la vie peut offrir ici où là, et se réjouir des rencontres fortuites.
Elle nous parle des endroits (finalement, peu importe lesquels) et de cette musique universelle qui se trouve partout et qui crée des souvenirs et lie des amitiés.
Tant qu'on sait profiter de l'endroit où l'on se trouve, cet endroit nous appartient - c'est ce que doivent ressentir tous ceux qu'on appelle "les citoyens du monde".
Chaque ancienne expérience est là, pour soutenir une nouvelle - exactement comme dans ces thèmes "jazzy", qui peuvent se dérouler à l'infini - mais on y retrouve invariablement ce "déjà-vu" à peine changé; ou même les bribes des mélodies bien connues, que les jazzmen aiment ajouter à leurs refrains.
Elle nous rappelle un peu ces musiciens, qui, comme le bluesman
Robert Johnson, n'hésitent pas à vendre leur âme au diable, afin de "jouer comme personne". On les reconnaît facilement - c'est quand la scène disparaît et on ne fait plus qu'un avec la musique, qui devient alors un langage universel.
Quelques images de la marée qui accompagnent le texte épousent bien cette même philosophie - le rythme, les éternels allers et retours; toujours pareils... jamais pareils !
Belle expérience...