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EAN : 9782246483618
296 pages
Grasset (13/10/1993)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Douze ans en 1944, trente-six ans en mai 1968 : que reste-t-il quand on est né trop tôt (ou trop tard) pour faire l'Histoire ou être emporté par elle ? Il reste...› Lire la suite à vivre, en cultivant quelques vertus éternellement humaines : l'amour, la curiosité intellectuelle, le goût de servir son pays... C'est de tout cela que nous entretient ici Jacques Rigaud, mêlant à chaque page les souvenirs et les méditations. Enfant des années trente, passé par Sciences ... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne manquais pas d'oeil, ni de sensibilité mais mon ignorance était totale et mon éveil fut tardif. Allant pour la première fois en Italie à dix-huit ans, en 1950, à l'occasion de l'Année sainte, je fus impressionné par l'architecture, qui, grâce peut-être à l'hérédité d'une famille paternelle de maçons, m'a intéressé dès l'enfance; en revanche, je dois confesser que la peinture me laissa assez indifférent, qu'il s'agisse des fresques de Giotto à Assise où commença notre voyage, des musées du Vatican que nous parcourûmes au pas de charge, ou des Offices où je fus plus impressionné par les vues qu'offre la galerie du musée sur le Palazzo Vecchio et sur l'Arno que par les cimaises. Non seulement les noms de Ghirlandajo et de Botticelli même ne me disaient pas grand-chose, mais, tout simplement, je ne savais pas regarder et je n'avais personne près de moi, maître, parent ou ami, pour me donner d'utiles leçons. J'en recevrai plus tard de gens de métier qui, beaucoup plus que les livres, m'aideront à lire un tableau, y compris des astuces comme celle que m'a apprise un jour Jean Lescure à l'Académie, à Venise, et qui consiste à utiliser des jumelles de théâtre pour isoler et goûter un détail.

Chapitre IV, La fréquentation des oeuvres, p183-184.
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La troisième période décisive de ma vie de lecteur s'est ouverte avec mon mariage. J'aurais été incapable d'imaginer une union qui n'eût pas été construite, entre autres accords fondamentaux, sur un même amour des livres et de la lecture; et depuis plus de trente ans maintenant, j'ai pu vérifier que, dans les hauts et les bas de la vie d'un couple, ces goûts partagés ont joué le rôle d'un ciment. Le silence de deux personnes qui lisent côte à côte n'est un vide; les livres que l'on échange et que parfois l'on se dispute, les impressions confrontées, les passages mutuellement signalés, les références littéraires qui viennent simultanément à l'esprit au sujet d'une scène, d'un lieu ou d'une personne de la vie réelle, tout conduit à doter le couple d'une mémoire commune.
Il faut dire que, sur ce chapitre, D. était la partenaire idéale, non parce qu'elle était issue d'une famille d'écrivains - c'est souvent là que prospèrent , par réaction, les allergies à la lecture -, mais tout bonnement parce que, dès son plus jeune âge, sa nature rêveuse, sensible et retenue avait trouvé dans les livres la double chance d'un refuge et d'une évasion. "Elle lit !" disaient ses soeurs et ses cousins sur un ton mêlé de réprobation et de résignation, comme s'il s'agissait d'un vice certes anodin mais incurable.

Chapitre IV, La fréquentation des oeuvres, p154.
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Dans ce dialogue intime, si immatériel et indicible que soit le travail que les oeuvres opèrent sur notre conscience, tout part de la matérialité de la peinture. Ce sentiment d'une fenêtre qui s'ouvre sur autre chose, on ne peut l'éprouver que devant une oeuvre authentique. Une reproduction, si fidèle soit-elle, une copie même peuvent évoquer cette évasion, en rappeler le souvenir, non le provoquer réellement. La musique est, à cet égard, plus accessible car moins dépendante de la matière, surtout à notre époque où les modes de reproduction et de diffusion des oeuvres atteugnent la perfection. La peinture - comme la sculpture - ne transige pas. Il faut qu'elle soit vue dans sa réalité unique, là où elle est.

Chapitre IV, La fréquentation des oeuvres, p185-186.
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