Sous les buissons partout empoussiérés
c'est un passage d'eaux vivantes
radieuses de répéter
que ce qui passe chante.
-
ce qui nous abrite à la fin,
c'est l'insécurité de notre être ; et de l'avoir
retournée en Ouvert, quand nous l'avons vue menacer,
pour, dans le cercle le plus vaste, quelque part
où la loi nous atteint, lui dire oui.
Muzot, 16 & 4 juin 1924
(extraits, pp. 81-82)
C’est au bord de la route ensoleillée
dans le tronc d’arbre creux depuis longtemps changé
en auge, et qui renouvelle sans bruit
son eau intérieure, que j’abreuve
ma soif : en absorbant par les poignets
la venue, la gaieté de l’eau.
Boire me serait trop déjà, et trop distinct ;
mais ce geste d’attente fait monter
à ma conscience l’eau claire.
…
Muzot, début juin 1924.
(poème choisi et traduit par Philippe Jaccottet, p. 80)
"L"heure grave"
Poème de Rainer Maria Rilke, chanté par Colette Magny