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J'aurais voulu me laisser choir dans Une saison en enfer, mais est-il possible de trouver la tranquillité dans ce texte qui bouillonne comme un fleuve ? Il est le seul recueil de poésie d'Arthur Rimbaud publié de son vivant. C'est une poésie en prose. Ce n'est pas une raison pour torturer le lecteur que je suis, en mal d'émotions...
J'ai mis un temps fou à entrer dans ce texte, je ne dirai pas à chercher à le comprendre, ce serait faire offense à son auteur, j'y ai renoncé. Je me souviens d'une chambre d'hôtel en mai 2018, j'étais à Prague, j'avais emporté dans ce voyage ce recueil que j'avais lu dans l'avion. J'ai commencé à écrire une chronique, un billet d'humeur, je tournais en rond autour de ce texte, impossible de le cerner, les mots étaient comme un essaim d'abeilles. J'écrivais des mots épars sur une feuille de papier. J'avais la tête ailleurs... Ma mère, très malade, mourut deux jours plus tard, pendant notre séjour. Nous rentrâmes mon épouse et moi précipitamment en Bretagne et ce texte fut oublié... le recueil Une saison en enfer et les bribes de mots griffonnés sur un papier, tout cela fut oublié dans un coin, peut-être que les pages de cet ouvrage garderaient encore ce douloureux souvenir...
Ce texte resurgit dans ma mémoire à l'occasion de plusieurs événements. Tout d'abord, une chronique estivale quotidienne de trois minutes sur France Inter où Sylvain Tesson nous parle tous les matins d'Arthur Rimbaud à la manière d'un explorateur... Ensuite, une tentative échouée de revenir plus paisiblement à Prague au mois d'avril dernier, annulée et pour cause, vous devenez pourquoi... Enfin, le temps d'aujourd'hui dont on dit parfois naïvement et peut-être stupidement qu'il sépare le temps d'avant et le temps d'après, comment marquer cette coupure définitive sinon par l'art qui fut oublié dans les règles sanitaires. Rimbaud lui n'eut aucun état d'âme, à l'âge de dix-sept-ans, il trancha dans le vif de l'art, séparant cruellement le temps ineffable de la poésie, il y eut définitivement le temps d'avant lui, classique, rejetant dans la poussière et la craie les poètes du XIXème siècle qu'il côtoyait dans un Paris parnassien conquis, séduit à son insolence et celui qu'il ouvrait à grandes brèches vers un monde encore inconnu dans lequel il n'eut d'ailleurs pas le temps ni peut-être la volonté de marquer ses pas de manière durable. D'autres plus tard s'y engouffrèrent, les surréalistes, mais pas seulement, toute la poésie qui nous est contemporaine aujourd'hui vient de cette brèche ouverte par Rimbaud.
J'ai relu à cette occasion Une saison en enfer. Que ce texte est furieusement beau et difficile à la fois ! Il me résiste encore, je me dis que c'est bon signe, j'y reviens et j'y comprends presque autre chose à chaque fois que je le relie, lorsque que je cherche à l'interpréter. Par contre, il entre en moi chaque fois que je me lâche, que je me laisser aller, que je n'attends plus rien de ce texte, aucun message, aucune délivrance, aucune interprétation, seulement le texte tel qu'il est, de manière brute, brutale, « brut de décoffrage » comme disait mon père, ouvrier du bâtiment. Je crois que l'expression subsiste encore... le lire à haute voix est encore mieux, j'ai fait l'expérience cet après-midi dans mon jardin, juste une page pour voir... Comme le texte paraît brusquement différent lorsqu'on a la chance de pouvoir le dire à haute voix. La poésie de Rimbaud doit être criée, du moins celle d'Une saison en enfer...
Si l'enfance est une saison, l'enfance précoce peut être un enfer pour celui qui la vit. Être un génie à quinze ans ou dix-sept ans, ce n'est pas descendre un fleuve impassible. Que faire de ce soleil qui dévore Rimbaud ? Quel était son regard lorsqu'il contemplait ce gouffre béant en lui-même d'où surgissaient, tels de la lave d'un volcan en éruption, ces pulsions de verbes et de couleurs ? Que faire de cette force, de cette révolte, de cette douleur hallucinée ? Que faire de cette lucidité sur le monde ?
On envie parfois les enfants surdoués. C'est une erreur car c'est un inconfort total pour eux et pour les parents. Rimbaud était un enfant très doué à l'école. Il raflait tous les prix dès l'âge de onze ans. Mais parce qu'il travaillait assidument dans des disciplines structurées, telles que le grec et le latin, cela l'a aidé à sauter sur l'autre versant, y porter son génie, jeter sur des pages ce qui brûlait en lui...
Écoutez tout de même ce premier vers d'Une saison en enfer écrit par un adolescent de dix-sept ans peut-être, censé à son âge entrer dans l'existence : « Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient. »
Dans ce vers, je trouve que l'enfant précoce devient presque un homme mûr voire âgé qui se penche sur son passé, non pas usé certes, un homme sage, presque philosophe, capable de faire à la fois un pas de côté tout en ne reniant pas les feux follets qui lui dévorent l'âme. Beau et triste à la fois ! Quel gâchis pour cette enfance avortée ! Mais quel bonheur pour nos coeurs ! Et tout le texte est ainsi, comme s'il dépliait mille vies de lui auparavant, d'une violence infinie, magnifique, magistrale... Narcissique certes, mais peut-on ou doit-on lui reprocher cela ?
À la lecture de ce texte, je me suis posé des tas de questions. Y avait-il une lumière intérieure, une source divine dans les entrailles de Rimbaud ? Était-il possédé par une force qui lui était étrangère ? Est-ce que des substances licites ou illicites l'ont aidé à s'enflammer un peu plus vite dans les vers qu'il écrivait ? Possédé certainement, par quelque chose de violent je le pense aussi, mais pas étranger à lui, je le pense intimement, tout simplement il ne savait sans doute pas dompter cette fulgurance d'étoiles filantes, ce geyser, ce séisme qui ouvrait des brèches et faisait s'écrouler les monuments des poètes avant lui et jaillir d'autres édifices insensés.
Je pense que la poésie de Rimbaud ne délivre aucun message, il en va de même d'Une saison en enfer, simplement elle délivre une lumière fulgurante venue des silences et des vertiges intérieurs qu'a ressenti le poète.
Ici, c'est une peinture, le poète qu'est Rimbaud est un peintre. Sa palette est faite de mots et de lumières. Peut-être ne faut-il y voir ou entrevoir que cela ? Une saison en enfer est une formidable peinture.
D'où vient cette voix alors, cette colère ?
Dans Une saison en enfer, mais pas seulement dans ce recueil, Rimbaud éclaire ce qu'il touche. Ici la boue n'est jamais loin du soleil. L'inverse aussi. J'aime quand la boue n'est jamais loin du soleil, quand celui-ci s'y reflète dans une flaque. Belle alchimie !
« Dans les villes la boue m'apparaissait soudainement rouge et noire, comme une glace quand la glace circule dans la chambre voisine, comme un trésor dans la forêt ! Bonne chance, criais-je, et je voyais une mer de flammes et de fumée au ciel ; et, à gauche , à droite, toutes les richesses flambant comme un milliard de tonnerres. »
Une saison en enfer est une sorte de journal intime qui revisite la vie antérieure d'un adolescent de dix-neuf ans qui aurait eu plusieurs existences avant lui. On pourrait en rire. Mais Rimbaud nous impose le respect. Nous l'admirons parce que nous aurions peut-être tous voulu disposer de toutes ces vies avant nous, et lui, d'un coup d'écriture, d'un briquet qu'il allume juste au bord de son coeur, il nous offre des déferlements de vies antérieures qui n'en finissent plus.
L'enfer n'est que la vie sur terre, voici le drame de l'existence. Comment vivre en enfer alors, sinon grâce à la poésie ?
Vivre en enfer, le temps d'une saison... Quel risque après tout ? Comment faire venir la beauté sur ses genoux ? Comment s'enfuir, se révolter contre Dieu, le ciel, ce qu'il est et ce qu'il n'est pas ?
Et si tout ce texte fou n'était qu'un rêve ? Je le relie encore un peu, je le parcours sans cesse pour regarder si j'existe encore, si ce texte existe encore, si je ne l'ai pas imaginé, dire, oui ce texte est bien réel, il est sous mes yeux, sous mes doigts, sous mes battements d'ailes.
Rimbaud nous dit peut-être aussi que venir au monde, c'est connaître d'emblée l'enfer. Cruelle destinée ! Naître, puis se relever, marcher vers la lumière.
Ce texte est un éveil au corps et au ciel. Est-ce comme si les deux étaient totalement liés ? Oui, je pense que les deux sont totalement liés.
Extirper le corps du sol d'ici-bas, pour le tirer au plus haut, voilà le geste peut-être inconscient de Rimbaud, un adolescent insoumis, simplement voyant, qui casse enfin les codes, comme il cassait la vaisselle de Madame Verlaine.
Comment déplier alors ce texte à l'infini ?
Partir, mais peut-on partir ? Peut-on réellement partir ? Nos ailes sont brûlées. Nos semelles sont souvent de plomb.
S'évader, mais par quelle porte, quelle fenêtre, quel chemin ?
Arthur Rimbaud est pressé. Il a rendez-vous avec la solitude. Moi, j'ai rendez-vous avec Rimbaud chaque fois que je descends vers ces vers. Vers ces vers...
Une saison en enfer semble me dire : Ne jamais s'arrêter en chemin. Ne pas perdre son temps. Ne pas se laisser distraire. Aller jusqu'au bout du chemin. Apprendre à vivre sa vie et non tenter de la sauver.
Plus tard, c'est-à-dire ce soir, je vous lis ces vers : « Quand irons-nous, par-delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer – les premiers ! – Noël sur la terre ! »
Rimbaud tâtonne, sans doute nous aussi. La vie est tellement immense.
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La vertu de ce genre d'oeuvre est de faire lâcher prise. Comment s'accrocher au texte pour tenter d'en comprendre le sens ? C'est un maelström, une tempête qui fait feu de tout, mélange, emporte. Il y a de la synesthésie, des associations de sens et d'idées inédites qui mettent l'esprit sens dessus dessous. La sensation est rafraîchissante. Ça ameublit le cerveau comme on bêche pour ameublir la terre. C'est nouveau, c'est baroque, c'est fulgurant.

Et probablement que l'on passe à côté de cette oeuvre si l'on essaie d'y comprendre quelque chose. Il me semble que c'est surtout pour son effet de sidération qu'elle charme. M'envoûte-t-elle ? Non. Mais elle produit assurément un effet de relâchement très puissant. Les figures, les images glissent de manière tantôt suave et tantôt piquante sur ce toboggan de mots.

J'entre dans un palais aux miroirs, prodigieux labyrinthe où la fantaisie apparaît plus utile que la raison. le texte semble me dire : « Laisse-toi emporter dans le vertige. » Était-ce un voyant ? Il garde encore aujourd'hui le bénéfice du doute. Il faut rappeler que cette rédaction suit un traumatisme (deux coups de revolver dans le bras). Qui sait dans quel état pareille épreuve pourrait jeter le plus cartésien des hommes, quelles affres il endurerait ? Faut-il être hypersensible pour percevoir et ressentir dans sa totalité l'émotion qui engendra ce texte ? Je l'ignore. Mais je crois que la distorsion extrême de cette oeuvre embrouille trop le canevas pour que je puisse y broder des motifs bien définis et y trouver ma propre résonance.

Ici se déverse le langage sibyllin d'un être dont la sensibilité est excitée à l'extrême : les mots sont à fleur de peau : il les goûte, il les respire, il les étreint. Seule une expérience extrême permet un tel vertige. Et le récit d'une expérience transcendante ne pouvait être qu'énigmatique, et probablement pas entièrement intelligible pour son auteur même. Car c'est son subconscient qui parle et la langue qu'il emploie peine à porter un tel message. C'est comme un rêve, un délire : incongru, bizarre, abscons et dérangeant car fortement condensé. Dans une expérience traumatique, pendant un dixième de seconde élastique on voit défiler un tas d'images, ce qu'on résume par l'expression « voir sa vie défiler ».

L'aspect décousu donne une liberté immense à l'interprétation. Un mot peut chatoyer ou piquer, apaiser ou exciter. On peut même se détacher des images pour sentir uniquement la musique des mots et le souffle qui les embrase. Dans ce tourbillon, ce flux de pensée frénétique, Rimbaud semble mêler sous la dictée d'une voix intérieure d'oracle des symboles (ou des morceaux de symboles) très personnels et en assembler une fresque composite, un patchwork qui serait une mosaïque dynamique et qui ne se laisserait pas fixer par une interprétation définitive.

C'est néanmoins un lâcher-prise qui fait du bien, une sorte de fonte et de refondation de la notion de sérieux, un grand remue-ménage. La grande contribution de Rimbaud, c'est peut-être cette part d'insouciance retrouvée. Cette lecture m'a fait perdre la notion du temps et l'espace lui-même a pris une autre dimension. C'est le puissant effet hypnotique dû aux ellipses. Tous les repèrent fondent, s'évanouissent puis à la fin se refaçonnent. C'est un drôle de voyage.
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"Une saison en enfer" est un long poème aux accents d'oraison funèbre, au mysticisme halluciné et aux saveurs soufrées. Rimbaud, le "poète maudit" de la Bohème, exprime ici une profonde désespérance en la société tout en renouvelant sa foi en la nature.

Si je reconnais la beauté de la langue et le souffle de l'inspiration qui ont fait naître dans mon esprit de terribles scènes de damnation, j'avoue plus de goût pour une poésie moins lugubre. Aussi n'ai-je pas complètement pénétré les délires opiacés du poète, sans doute parce que mon amour pour la vie m'empêche de pleinement me projeter dans les limbes de l'Enfer !

Je ne commenterai pas davantage ni ne développerai plus avant mon ressenti ; la poésie - même si elle est universelle comme c'est le cas ici - appelle une approche individuelle qui éveillera ou non de vibrants échos dans le coeur et l'âme de chaque lecteur.


Challenge 19ème siècle 2015
Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Une saison en enfer pour le poète des poètes, une heure en lévitation extra-sensorielle pour la lectrice néophyte que je suis.
Je n'ai rigoureusement rien compris mais ça n'a aucune importance, l'expérience n'était pas là : lu "les yeux fermés" pour mettre en sommeil ma boîte à raisonner, en essayant de maintenir ouverts quelques chakras afin de tenter la connexion aux capteurs à travers lesquels le poète perçoit le monde. Par instants, au détour d'un mot tordu, cela a fonctionné, et la décharge est fulgurante, d'une violence inouïe. On n'approche pas sans dommages des forces primales de l'univers, et c'est ahurissant de penser que ce tout jeune homme surdoué, sur-dimensionné pour la vie des hommes, dont dans ces lignes on entend le coeur battre à défaut de le comprendre, ait eu de ces forces une perception si puissante. Cela doit être quelque chose de sublime et de terriblement douloureux qu'être Rimbaud.
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Rimbaud raconte Arthur et Paul. Arthur revit la folle équipée de Rimbaud et Verlaine, de l'époux infernal et de la vierge folle.

Sauf que ce long poème en prose,qu'on pourrait voir comme un récit coupé en chapitres ou comme les scènes successives d'un drame, n'a rien d'une autobiographie, et tout d'une expérience , d'une quête menée farouchement jusqu'à son terme, sans concession, sans répit, sans apitoiement, sans fausse pudeur.

Et dans cette Saison en Enfer -qu'on a longtemps crue le "testament poétique" de Rimbaud, avant de comprendre que certaines des Illuminations avaient été écrites après cet adieu présumé à la poésie- le poète -voleur- de -feu cueille quelques étincelles magiques: la couleur des voyelles, le dévouement intégral du poète à son but, quoi qu'il puisse lui en coûter, en somme il trace la route non vers l'enfer mais vers des voies nouvelles que va, derrière ce jeune fou libertaire, emprunter toute la poésie moderne.

Fausse autobiographie poétique, donc, et vraie avancée dans la jungle des mots et des images.

L'époux infernal nous ouvre les "portes de corne et d'ivoire" que voulait déjà ouvrir Nerval, rejoint et dépasse Baudelaire "au fond de l'Inconnu pour trouver du Nouveau" et file loin devant...épuisant" tous les vertiges" , cultivant toutes les folies ....avant de partir en Abyssinie faire du trafic d'armes...Autre aventure.
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"Une saison en enfer" m'a beaucoup déçu !... Et dire que j'étais persuadé que j'allais beaucoup aimé lire, adoré lire même, cette oeuvre de Rimbaud !... Et quelle surprise, quelle mauvaise surprise en l'occurrence que cette déception !...
Pourtant, j'aime bien Rimbaud, je n'ai rien contre la poésie en prose, de façon générale, du moins ; n'ai-je pas beaucoup aimé lire des recueils de poèmes en prose de Baudelaire ou de Saint-John Perse ?... Non !... Ici, cela concerne spécialement la poésie en prose de Rimbaud, ou du moins ce texte de Rimbaud, appartenant au genre de la poésie en prose. Je n'ai pas perçue, il faut bien l'admettre la moindre portée poétique à ce texte, ou plutôt, si, j'ai perçu une portée poétique, mais dans la thématique !... Dans la thématique, dans le sujet, dans le thème, oui, il y a de la poésie !... Oui, c'est poétique, ces thématiques !... Mais toutefois, cela ne suffit pas ; une thématique en elle-même n'est rien, rien si elle n'est pas heureusement développée. Et, hélas… le développement n'y est pas vraiment. le développement, c'est la manière de tourner l'idée, la manière de la compléter, bref… La manière de la développer, de faire de l'idée brute quelque chose de valable !...
Mais il y a pis encore : la langue, le style de Rimbaud, auquel je n'ai vraiment, vraiment pas accroché. Mais qu'est-ce que ce style, bon sang ?!… Que ce style banal, que ce tissu de phrases que rien, du point de vue du style littéraire, du moins, ne caractérise particulièrement ?... C'est d'une platitude, pire en matière de phrasé banal que Flaubert lorsqu'il écrit "Madame Bovary" ( et c'est beaucoup dire !... ) !... Comment appeler ce ramassis de phrases sans rythme, sans vocabulaire particulièrement truculent ou soutenu, sans verve, sans lyrisme, bref : sans rien !...
Bref, je ne m'attarde pas plus dessus, c'est là un bien mauvais texte à mes yeux, en tout cas.
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Beaucoup ne seront probablement pas d'accord avec moi, néanmoins cette Saison en Enfer m'a énormément déçu.
Que ces textes m'ont semblé vides et artificiels!
Plutôt que d'écrire sa souffrance avec son coeur, Rimbaud a écrit avec sa tête, un texte soigneusement anticipé, préparé, divisé, et classé.
Sa prose est celle d'une jeune homme, dont on devine le potentiel et la richesse, mais sans cette saveur si particulière aux jeunes auteurs qui deviendront de grands écrivains.
Finalement, Rimbaud n'a-t-il pas eu surtout la chance de fréquenter les bonnes personnes dans le bon café littéraire? Aurait-il été aussi célèbre s'il en avait été autrement?
Je ne le pense sincèrement pas, après la lecture de ces quelques pages et de certains de ses poèmes...
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Si le terme de poète évoque une façon d'appréhender le monde marquée par une certaine distance avec le commun des mortels, Arthur Rimbaud correspond bien à cette définition. Avec « Une saison en enfer » qui date de 1873, il fait un récit poétique et énigmatique de sa liaison avec Verlaine.
Même s'il commence par s'adresser au diable c'est un texte aux multiples facettes qui raconte la déchéance du poète, révolté et enragé, qui est à la limite de la folie et a frôlé la mort.
C'est la parole d'un damné qui ressemble à une autobiographie psychologique. Il faut le suivre mais c'est assez fort et ça ne laisse pas indifférent.


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"Je suis caché et je ne le suis pas"
Ce vers d'Arthur Rimbaud (poète surdoué du XIX° siècle) montre à lui seul son ambivalence entre chute dans le désespoir, remise en cause de la foi et élans,désirs de vérité,de liberté; alors qu'il s'extrait avec peine (et s'embourbe tour à tour dans..) de sa douloureuse (et dangereuse puisqu'il est blessé d'un coup de révolver) liaison avec Verlaine.
C'est dans ce contexte de violence, qui le brûle, enflamme ses vers et endiable son rythme, qu'il écrit Une saison en enfer : autographes, poèmes modernes (Vers nouveaux: une expérience d'écriture. ex: "Oisive jeunesse/ A tout asservie/Par délicatesse/ J'ai perdu ma vie") aux alexandrins "démembrés" parfois non rimés où la révolte émerge de l'inconscient, le regret sourd; prose poétique des Déserts de l'amour au monde hallucinatoire triste et d' Une saison en enfer (délire, combat spirituel, autodérision) et Correspondance (autographes).
Cette tentative de reconstruction du "moi" brisé, cette inspiration destructrice (d'un damné)menée de main de maître a engendré une écriture étincelante!
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Pourquoi la fascination Rimbaud? Avouons un étonnement. Qu'ai-je lu? le parcours mystérieux d'un esprit qui s'égare. Mon esprit ne s'y retrouve pas. C'est comme si je ne l'avais pas lu (l'avais-je déjà lu auparavant? je n'en sais rien). Les mots apparaissent, puis ils s'effacent. La poésie de Rimbaud est illumination, mais l'aveuglement noircit le génie. Je n'y ai rien compris.
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