[...] s'ils avaient une réputation de 'grands parleurs', les Gaulois n'écrivaient pas beaucoup ; c'est la raison essentielle de la perte de leur langue. Des mots survécurent, certes, souvent proches des réalités concrètes : on peut citer, avec quelques réserves, alouette, combe, chêne, bouleau, bruyère, lande, boue, glaise, caillou, gaillard, truand, charrue, jante, benne... C'est bien peu par rapport au flot submergeant des mots latins. Précisons toutefois que la langue gauloise avait auparavant nourri en sens inverse le lexique latin populaire, notamment dans le nord de la péninsule italienne.
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Une commune de Loire-Atlantique s'appelle Saint-Michel-Chef-Chef. Ce double 'chef' fait parfois sourire ceux qui n'en connaissent pas l'origine. 'Chef-Chef', c'est l'abréviation de 'chefcier-chef' (ou 'chevecier-chef') : dans une communauté religieuse ou médiévale, un moine avait pour fonction de 'chevir', de s'occuper de la 'chevance'. Autrement dit de veiller au 'capital' qui provenait de chaque 'chef' de famille.
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