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3,66

sur 195 notes
On ne présente plus Kim Stanley Robinson, l'un des plus grands auteurs de Science-Fiction de ces quarante dernières années. Ses écrits s'orientent selon deux grands axes : tout d'abord l'exploration spatiale avec la mondialement connue et multi-récompensée Trilogie Martienne, l'excellent Aurora ou le plus dispensable Lune Rouge. Son autre leitmotiv est le changement climatique qu'il évoque à de nombreuses reprises dans ses ouvrages comme dans la série Capital Code, New-York 2140 et son dernier roman en date le Ministère du Futur.

On ne lit pas KSR pour sa prose romanesque mais pour sa vision ambitieuse, pour sa rigueur scientifique, pour son souci du réalisme, pour ses implications scientifiques et sociales approfondies présents dans ses récits plus ou moins futuristes, et aussi pour sa puissance d'émerveillement et pour les interrogations qu'il fait naitre au coeur de chacun.

Le Ministère du Futur est le nom populaire d'une nouvelle institution mondiale créée selon l'Accord de Paris sur le climat, basée à Zurich et dirigée par Mary Murphy. Sa mission, défendre les générations futures, la faune et la flore en menant des projets ambitieux pour mettre fin à la spirale infernale du dérèglement climatique. Des actions scientifiques, techniques mais aussi politiques et économiques sur les court, moyen et long termes vont être mises en place.

Le roman s'ouvre avec un premier chapitre qui nous plonge directement dans une étouffante et mortelle vague de chaleur en Inde causant des centaines de milliers de morts. Glaçant de réalisme, ces premières lignes donnent le ton, secouent les esprits et assomment le lectorat. S'ensuit une centaine de chapitres, et autant de témoignages, qui nous narre la façon dont le changement climatique nous affectera tous dans les décennies à venir. Kim Stanley Robinson à travers son Ministère du Futur propose des solutions radicales, extrêmes, illégales pour certaines, dans le but de changer les mentalités, de modifier notre façon de consommer et tout simplement de vivre. Pour cela il explore des solutions scientifiques et techniques pointues, précises, et revoit tout le modèle économique créant une cryptomonnaie dont la valeur est fonction du carbone que l'on séquestrera ou extrapole sur des changements politiques chez de grandes puissances économiques comme l'Inde ou la Chine...

Kim Stanley Robinson avec le Ministère du Futur crée un système global où tout s'imbrique parfaitement au niveau mondial, une utopie qui ne va pas sans heurts mais qui laisse un infime espoir. le seul bémol, le seul reproche que l'on pourrait lui faire est qu'il ne s'intéresse pas assez au citoyen lambda, à ces derniers maillons de la chaine sans qui rien ne pourrait se faire, à ces réfractaires au changement et au système qui sont à la fois le premier moteur et le premier frein (et probablement ceux qui feront échouer tout plan de ce style).

Le Ministère du Futur c'est cent-six chapitres pour changer le destin de la planète, cent-six moments de vie pour un infime et ultime espoir, cent-six récits à faire lire au plus grand nombre, cent-six propos politiques, économiques et/ou scientifiques à faire découvrir à ceux et celles qui nous dirigent et qui ont le destin des générations futures entre leurs mains.

Le Ministère du Futur est bien plus qu'un roman c'est un cri d'alarme et d'espoir, un livre militant et politique mais un livre indispensable si l'on veut que les choses changent. Cela pourrait être la première pierre d'une longue et lente révolution...

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Je sais qu'il y a quelques défauts dans ce livre (voir ci-dessous) mais je peux déjà dire que je l'ai trouvé assez impressionnant. Je ne connaissais pas Kim Robinson : apparemment il est connu comme un honorable auteur de science-fiction, mais il semble qu'il soit à l'aise dans bien d'autres domaines, comme il le prouve ici. le changement climatique est au coeur de ce livre et la grande réussite de Robinson, à mon avis, est de donner une idée de l'ampleur du défi qu'il pose à nous et à notre planète.
Cela commence de façon dramatique, avec l'évocation d'une canicule extrême en 2025 (donc encore de la science-fiction) dans l'État indien de l'Uttar Pradesh qui aurait tué des millions de personnes. Cela déclenche une série de mesures radicales et la création d'un Ministère de l'Avenir qui fera pression sur les États-nations et le système international au nom des générations futures. Robinson suit principalement la direction de cet institut basé à Zurich, et nous offre ainsi un tableau des problèmes très divers auxquels le monde est confronté : non seulement le problème technologique de la réduction du niveau de CO2 dans l'atmosphère et de la prévention de la fonte ultérieure des glaciers et Glace arctique, mais aussi des mesures fiscales et monétaires pour encourager des comportements plus respectueux de l'environnement, des stratégies visant à promouvoir des approches écologiques à petite échelle, etc. le nombre d'angles proposés par Robinson est vraiment impressionnant. Et il souligne en particulier l'influence pernicieuse des idéologies et des religions existantes, l'opposition des États-nations et des intérêts particuliers, ainsi que l'héritage du capitalisme et du postcolonialisme. Une approche véritablement kaléidoscopique.

Formellement, Robinson a réparti cela dans plus de 100 chapitres relativement courts, suivant parfois certains personnages, d'autres fois présentant des brochures passionnées, et même des rapports de conférence ou des expositions didactiques très sec. Cela exige quelque chose de la part du lecteur, d'autant plus que Robinson n'est clairement pas un véritable écrivain littéraire. Mais il offre beaucoup de variété, et entremêle aussi suffisamment d'éléments de fiction pour que le tout soit tout à fait digestable, notamment à travers l'histoire de l'Irlandaise Mary, la présidente du Ministère de l'Avenir, et de Frank, un Américain traumatisé par la canicule en Inde et devenuéco-terroriste ; l'amitié entre les deux est l'un des aspects les plus agréables de ce roman. L'évolution dans le temps, d'environ 2025 à environ 2050, soutient également l'élément narratif.

Le principal problème est que ce roman exige une certaine suspension de l'incrédulité. J'ai particulièrement eu du mal à comprendre que le ministère de l'Avenir disposait d'un service secret qui utilisait des écoterroristes pour tuer des centaines de grands banquiers, de magnats des compagnies pétrolières et des compagnies aéronautiques. Et le plus gros problème est que dans ce roman une baisse significative de la teneur en CO2 dans l'atmosphère a été constatée après déjà un peu plus de 20 ans, suite aux nombreuses mesures. Scientifiquement, c'est absurde (et ce livre contient d'autres erreurs factuelles et scientifiques). Cela nous amène immédiatement à la question la plus cruciale du débat sur la lutte contre le réchauffement climatique : peut-on le combattre par la technologie et des interventions techniques ? Ce livre contient un essai qui pose la question « la technologie est-elle le moteur de l'histoire du monde ? », et Robinson semble à première vue soutenir cette affirmation. Mais c'est précisément grâce à son approche très kaléidoscopique de la question climatique qu'il prouve clairement que seul un très large mélange de mesures et d'approches dans des domaines très différents peut apporter un soulagement. Si ce roman apporte quelque chose à ce débat extrêmement important, c'est bien ce message très précieux.
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Point de critique en bonne et due forme de ce livre à l'heure actuelle. Après une quinzaine de jours en compagnie de "Le ministère du futur", je n'en suis qu'à la page 329...
Le fond me plaît beaucoup.
La forme, beaucoup moins.
Les sujets abordés sont fortement intéressants, par contre, l'écriture bien trop froide, clinique et essentiellement démonstrative, à mon goût, ne me convainc guère.
Néanmoins, de par l'urgence et l'actualité de son propos, et qu'importe les partis pris de son auteur ou la qualité de sa plume, c'est un livre qui mérite le détour.
À ce propos, chers lecteurs et chères lectrices, avez-vous pris connaissance de l'actualité des derniers jours concernant l'Inde ?
Si ce n'est point le cas, je vous laisse ici deux liens pertinents :
https://reporterre.net/Presque-50-oC-a-New-Delhi-l-Inde-etouffe
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/05/31/canicule-en-inde-appel-a-decreter-l-urgence-nationale-14-morts-en-une-journee-dans-le-seul-etat-du-bihar_6236600_3244.html
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J'ai commencé ce livre très excitée par le sujet : comment sauver l'habitabilité de la Terre, comment donc sauver l'humanité ! Les cinquante premières pages, je prenais des notes et aurais voulu partager ce livre au monde entier , et puis... Et puis passé l'exposition de l'ampleur du travail à effectuer, est venu le temps des propositions, des solutions, et là j'ai décroché.
C'est un livre étrangement construit, qui alterne des chapitres fictionnels et d'autres presque documentaires. Chez moi, cela n'a pas fonctionné, j'aurai préféré que l'auteur choisisse une forme et exprime ses idées via ce biais. Ensuite les idées elle-même m'ont titillée, dérangée, interpellée. On est dans l'apologie de la géo-ingénierie, de la finance verte... J'avoue avoir du mal à y croire. Mais peut-être est-ce moi qui suis trop idéaliste. Cependant si c'est le seul avenir que nous avons, autant dire qu'il n'y a pas d'avenir pour l'espèce humaine. Malgré tout, cela reste un livre que je recommande fortement, car si la forme n'est pas parfaite, ni les idées les miennes, le thème est extrêmement documenté et ouvre à une réflexion nécessaire et urgente.
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Quelle déception!Jespérais lire La fiction qui nous ferait réfléchir sur le déréglement climatique et qui nous donnerait une conscience commune.Au lieu de cela je découvre un récit inégal, porteur de quelques idées excitantes et prometteuses au milieu de récits annexe ou de considérations pseudo scientifiques.
Je n'avais jamais lu de K. J Robinson et sil l'on sent une puissance littéraire indéniable , elle ne s'exprime pas au mieux dans ce roman.
La scène d'introduction est ce qui a de plus puissant et évocateur. Elle m'est depuis sa lecture souvent revenue à l'esprit et au coeur tant elle est violente de réalisme et touchante.
Le personnage impliqué deviendra le fil rouge de ce livre épais et sa rencontre avec l'héroïne est interessante et soulève la question que tous nous pouvons nous poser : en faisons nous assez par des voies démocratiques pour sauver notre monde? D'autres voies semblent possibles , mais plus violentes sont-elles nécessaires et surtout souhaitables.
Finalement un récit prometteur rendu maladroit et bavard par sa longueur et la volonté de l'auteur de mélanger fiction - quasi dystopique - et pédagogie ou prises de positions.
Mais qui reste quand même à ma connaissance un des seuls exercice du genre sur l'avenir climatique de notre planète et notre implication en tant qu'individu ou sociétés organisées; donc utile finalement, je vais remonter ma note et attends vos propres avis .
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Une fois n'est pas coutume : lecture abandonnée un peu après la moitié.
Le livre a d'indéniables qualités, et assurément, il saura facilement trouver son public.

En vrac, tout ce qui m'a déplu :
Sur la forme d'abord. Pas vraiment un essai, pas vraiment un roman et pas vraiment un guide touristique de Zurich (oui oui) et pourtant le Ministère du Futur est un peu des trois. Malheureusement, il ne tape jamais juste. J'aurais préféré que l'auteur choisisse car cela rend la lecture laborieuse, en plus de me donner l'impression qu'il me prend pour un idiot incapable de comprendre un sous-texte, au point qu'il soit nécessaire de tout me contextualiser.

Sur le fond.
- pour la partie "essai" : on est plutôt devant de l'info dumping à ce stade mais le principal problème est que, si vous êtes déjà un minimum critique sur le capitalisme et que vous êtes un peu informé sur les problématiques climatiques, vous aurez alors l'impression que l'auteur enfonce des portes ouvertes. Quand ça représente environ un chapitre sur deux sur presque 600 pages, ça commence à devenir chiant hein.
- pour la partie "roman" : personnages assez lisses qui donnent la fâcheuse impression, lorsqu'ils dialoguent, d'être de mauvais comédiens qui se donnent la réplique en s'adressant davantage au spectateur/lecteur que l'un l'autre.
- pour la partie "guide touristique de Zurich" : je plaisante bien sûr ? Pas tant que ça. L'auteur digresse trop à mon goût sur les descriptions de la ville, de ses lieux, de ses habitants, de la culture Suisse etc. Je ne comprends sincèrement pas ce que ça vient foutre là.

Mais finalement le plus gros écueil est que, globalement, toute la partie "solutions" est peu crédible ce qui m'a complètement empêché de me plonger durablement dans le livre et de "croire" à la proposition d'anticipation de l'auteur.

(A noter, ce livre m'a été offert par un proche. Je ne pense pas que je me serais dirigé vers celui-ci de moi-même.)
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Avec « Le Ministère du Futur », je m'attendais à un livre comparable à « Green Earth », mais au final la comparaison n'a pas lieu d'être, car même si les thèmes sont les mêmes, la forme et l'angle d'attaque diffèrent totalement. Kim Stanley Robinson fait preuve d'une incroyable érudition et nous propose une histoire globalement passionnante en brassant, via de nombreux points de vue, les nombreux thèmes en lien avec le changement climatique ou ses conséquences. Si le livre souffre de quelques imperfections, l'auteur signe à nouveau un très grand livre de « climate fiction » qui ravira toutes les personnes intéressées par le changement climatique, la (géo) politique et la géo-ingénierie. Rien que le chapitre d'ouverture justifie sa lecture pour tous les amateurs du genre.
Lien : https://blogconstellations.h..
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�ndon 🙅

Abandonner la lecture d'un livre n'est jamais une satisfaction pour moi - sauf cas exceptionnels.

J'attendais ou plutôt j'espérais beaucoup de celui-ci étant très sensible au sort de la planète qui nous héberge.

Seulement voilà : des chapitres plus ou moins longs - des histoires différentes à chaque chapitres - du vocabulaire souvent pointu touchant aux sphères de la finance, de la politique, de l'économie ... tout ceci rend la lecture laborieuse.

Je m'attendais à quelque chose de romancé de manière fluide, accessible, palpitant, me donnant l'envie d'y croire encore. Au lieu de cela, je me vois poussée à refermer ce livre à la jolie couverture et pour lequel je ne me suis pas sentie à la hauteur.
Parce que voilà, nous y sommes (voir mon post "Bouquins Vis mes Lectures"), c'est le choix de l'auteur d'avoir voulu construire son roman de cette manière, pas le mien 😊 et malgré tout le potentiel qu'il renferme, peut-être que cette lecture n'était pas faite pour moi. Parce que de très bonnes idées sont suggérées au fil des pages pour soigner la planète et cesser de la meurtrir !... tant pis 😏
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On pourrait croire à un roman de science-fiction, mais non. On pourrait croire à un roman d'anticipation, alors que pas tout à fait. Certes, les événements de l'intrigue se déroulent majoritairement dans un futur proche, mais, en tout cas pour le début, c'est exactement ce vers quoi on fonce : changements climatiques provoquant des catastrophes dites naturelles (des catastrophes dues à l'anthropocène) et qui mène le monde à sa perte. C'est une dystopie qui nous montre le monde dans lequel nous vivrons d'ici quelques années seulement. Mais ce n'est pas que ça, c'est aussi une exposition des solutions possibles pour que la terre redevienne vivable pour toutes et tous (humains, animaux, végétaux,...) et ce, grâce au Ministère du Futur : un organisme chargé de travailler sur l'évolution du climat pour plaider la cause des générations futures des citoyens du monde et de défendre toutes les créatures vivantes présentes et à venir étant dans l'incapacité de s'exprimer par elles-mêmes.
Ainsi, certains longs chapitres nous exposent ces recherches, la mise en place de projets et les réflexions pour sauver le monde et nous suivons plus particulièrement Mary, la Ministre ; d'autres chapitres sont comme des témoignages de personnes un peu partout sur Terre : migrant·es, victimes de catastrophes, scientifiques, réfugié·es, etc.
Nous suivons aussi Franck, un rescapé de la Grande Canicule en Inde en 2025, en stress post-traumatique et qui cherche à faire payer quelqu'un. Il y a aussi des chapitres très courts, comme des devinettes, sur des entités actrices des changements. Et puis il y a ces chapitres, comme dans un livre d'Histoire ou d'économie , qui nous relate les faits passés et futurs
Les plus grosses barrières à l'amélioration sont les biais cognitifs humains et le capitalisme et ce n'est pas si facile de faire changer les mentalités. Il existe des méthodes, que je vous laisse découvrir en lisant cet ouvrage fondamental et qui fait réfléchir : et si, à notre échelle, on pouvait aussi faire quelque chose ? Car ce qu'on en retient c'est que ce qui nous sauvera (peut-être) c'est une multitude d'actions conjointes, et pas seulement une seule solution miracle !
L'écriture est fluide et sans fioritures, parfois type compte-rendu, ce qui donne un aspect encore plus tangible à cette anticipation ultra-réaliste.
À lire absolument pour s'instruire prospectivement !
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Les hasards du timing font que j'étais environ à la moitié du livre quand les annonces du Grand Prix de l'Imaginaire 2024 sont tombées, nommant ce livre comme meilleur roman étranger. Mais à ce moment-là, je savais déjà à peu près ce que je pensais de la lecture, malgré les nombreux avis élogieux…

En un mot, cette lecture s'est malheureusement révélée plus laborieuse qu'autre chose, même si je suis allée jusqu'au bout. J'ai l'impression de faire partie des rares n'ayant pas accroché.

Mais pourquoi donc ? me demanderez-vous peut-être.

Ce livre est plus un docufiction qu'un véritable roman, ou plutôt, il alterne plusieurs types de chapitres : les chapitres « fil-rouge » soit du point de vue de Frank, soit de Mary, les chapitres « docufiction » qui mêlent véritables notions aux solutions proposées par le roman, chapitres « tranches de vie » de personnages non nommés, et les chapitres « concepts » qui personnifient des astres, ce genre de choses.

Bon, ça peut être déjà difficile de s'y retrouver, mais ce n'est pas le problème que j'ai rencontré.

Concernant les chapitres « fil-rouge ». On suit donc deux personnages, dont les arcs vont finir par se croiser : Mary, qui dirige le Ministère du futur, une institution chargée de mettre en place des solutions contre le changement climatique, et Frank, témoin d'une terrible canicule ayant tué des millions de personnes en Inde, souffrant donc de stress post traumatique. Mary essaie de proposer des solutions conformes à la loi, mais plus lentes, tandis que Frank voudrait des solutions plus… directes. le fait d'avoir ces deux personnages apporte un côté humain à l'ensemble, mais comme ils servent avant tout le propos, les interactions entre les personnages semblent parfois artificielles, toujours dirigées par la thématique centrale, mais on perd en même temps le côté… humain, paradoxalement. J'ai trouvé que l'ensemble faisait assez froid, dégageant peu d'émotions malgré un passage un peu tire-larmes qui ne m'a pas émue une seconde.

Concernant les chapitres « tranches de vie ». Sur le principe, je trouve ça intéressant de donner la parole à des anonymes, des gens de tous horizons, et de montrer certaines de leurs problématiques. Dans les faits, comme pour les chapitres précédents, je n'ai pas réussi à m'y raccrocher suffisamment.

Concernant les chapitres « docufiction/essai ». En gros, au début de l'histoire, une canicule sans précédent produit une sorte d'électrochoc dans le monde entier, qui se décide enfin à réagir au changement climatique, et en conséquence au capitalisme. Sauf que j'ai trouvé ça très bourratif. Il y a beaucoup d'infodump sur des notions économiques et autre, si bien que j'ai eu du mal à les intégrer (il y a même tout un chapitre qui se « contente » de lister tout un tas d'associations. J'ai juste passé le chapitre. En annexes, je dis pas, ç'aurait été intéressant, mais là, aucun intérêt de juste lire 3 pages de noms en français et anglais.).

Le livre propose pas mal de sujets, mais en même temps, il survole beaucoup de choses : on abordera à peine les questions de la surpopulation, de la surconsommation ou les problématiques liées à la pauvreté, aux inégalités ou aux handicaps/maladies. Juste… ça semble se régler comme ça. Voire, on n'en parle pas. Certains changements s'opèrent aussi curieusement vite et visiblement sans problème. Et ce qui ne se règle pas facilement, quelques attentats tuant des milliers de personnes pour remettre tout le monde dans le droit chemin, et c'est parti, ça n'a pas l'air de poser grand problème, tant pis pour les victimes collatérales ! (D'ailleurs, ils ont dû gagner au loto, les éco-terroristes, ils ont des sacrés moyens !). Je trouve aussi un peu triste que ce soit ces actions là qui sont montrées comme les plus efficaces à la longue.

Le point intéressant, cependant, c'est que ça donne une ambiance plutôt optimiste à l'ensemble (malgré les morts, donc), puisque le livre nous montre qu'on peut encore réagir, qu'on peut encore améliorer la situation. Mais l'électrochoc de départ et la facilité de changement me semblent assez peu réalistes, malheureusement (mais c'est peut-être moi qui suis trop pessimiste, sans ironie).

En bref, je n'ai pas réussi à suspendre mon incrédulité sur cette partie.

Concernant les chapitres « concepts ». Rien de particulier à dire. Comme ils sont assez courts, je trouve qu'ils apportent une respiration bienvenue.

Bilan
Bref, vous l'avez compris, je n'ai personnellement pas accroché. Dans la partie roman, j'ai manqué d'émotions et d'intérêt pour les personnages ; dans la partie docufiction, j'étais trop gênée par l'infodump constant et certaines problématiques sociales mises en retrait par rapport à la dimension économique. Ce n'est certes pas un véritable essai, on est bien dans la fiction, mais la façon dont c'est présenté fait que j'en attendais quelque chose de plus réaliste sur certains points. Maintenant, je reconnais que c'est un ouvrage clairement ambitieux, et je salue son atmosphère optimiste, il aurait été facile d'aller dans le catastrophisme complet.

Alors vu le sujet d'importance, et les nombreux avis positifs, n'hésitez pas à vous faire votre propre avis 🙂
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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