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3,69

sur 127 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un magnifique petit roman qui nous entraîne dans le monde magique de Peter Pan, remodelé afin qu'il s'accorde au nôtre, à celui de notre monde intérieur.
Et dans ce monde on y rencontre nos rêves mêlés de peurs, qui nous empêchent d'avancer, de se voir tel qu'on est, et non pas dans le regard des autres, de reconnaître que notre plus grande force est d'être soi, avec les briques qui nous construisent .

« Personne n'est toi et c'est là ton plus grand pouvoir. »

Je remercie la Masse critique de Babelio ainsi que les Éditions le Peuple de Mü pour l'envoi ce livre. Une très belle surprise, des mots qui résonnent en nous, qui nous font répéter les phrases dans la tête. C'est beau et c'est fort. Poésie, tendresse, émotion, se mêlent pour aller à la rencontre du Moi, Peter Pan. le Moi de chaque personne, si difficile à accepter parfois, à mettre en valeur, à aimer.

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Étant une grande fan des contes et de leurs sombres adaptations, voici un livre qui me faisait très envie depuis longtemps ! J'ai profité de la présence de l'auteur aux Imaginales cette année pour me procurer l'ouvrage (avec pour la dédicace, une question existentielle : quel est le singulier de « poux »? :p) Ce roman très court a été un coup de coeur autant au niveau de la plume de l'auteur que de la réinterprétation de la célèbre histoire de Monsieur Barry. Et bonne nouvelle, ce livre va ressortir en mars, format poche, chez Folio ! Et j'ai vu que le Peuple de Mü allait sortir en mars le nouveau roman de l'auteur, « le livre jaune« . 🙂

On découvre Peter qui aide un enfant perdu à se trouver. On apprend par la même occasion qu'on ne rencontre pas LE Peter Pan que tout le monde connait, mais un Peter parmi d'autres qui ont vécu avant lui. Un enfant qui ne veut pas grandir, mais qu'on sent devenir adulte malgré lui. En réalisant qu'il y a eu plusieurs Peter, la fatalité qu'il sera un jour remplacer pèse sur ses épaules un peu plus chaque instant.

On retrouve les personnages de l'histoire originelle, mais différents. J'ai aimé découvrir leurs versions toujours enfantines, mais plus sombres : capitaine Crochet, Lili la tigresse, la fée Clochette… On ne sait jamais vraiment où ils se trouvent, l'île mystérieuse évolue et vit au rythme de son Peter. Qu'adviendra-t-il s'il disparaissait ?

Les insectes, maladie de l'âme, cafards intempestifs : ces poux qui démangent la tignasse et l'estomac rongent les habitants de l'île et sont difficiles à calmer. Ils grouillent partout, envahissent la tête. Une vision plutôt glauque, et un peu répugnante il faut le dire, des soucis et pensées qui nous dévorent l'esprit et nous noue le ventre. Chacun essaie d'aider son prochain à s'en débarrasser, mais ils finissent toujours par revenir la nuit, lorsque la lumière est éteinte.

Si la réinterprétation du récit de Peter Pan m'a séduite, j'ai eu un énorme coup de coeur également pour la plume de l'auteur ! Sombre poésie qui prend aux tripes, philosophies rêveuses polluées par l'âge adulte et ses responsabilités, maturité naïve, amours espiègles mais vrais. Des sentiments en abondance, de belles réflexions, des craintes aussi, des paroles parfois dures, mais toujours hurlantes de sincérité.

Un livre court, mais intense, d'une grande poésie. le petit garçon qui ne voulait pas devenir un adulte nous montre un nouveau visage. Une adaptation qui reprend les différents aspects du conte, version plus sombre et mature. Un coup de coeur pour le récit et la plume !
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Après le départ de Wendy, Peter Pan cherche des réponses sur la vie, le bonheur et la tristesse, ces petites bêtes qui nous dévorent de l'intérieur.

Habitant toujours au pays Imaginaire et avec les enfants perdus, c'est un autre Peter Pan que nous découvrons à travers ce roman : un Peter Pan poète qui raisonne les autres mais qui a perdu la flamme en lui.

En réalité, le célèbre Peter Pan à l'âme d'enfant aurait-il peur de grandir ?

Un petit roman que j'ai dévoré en moins d'une journée. Il est peut-être court, mais je l'ai trouvé super ! Il est poétique et on découvre un nouvel univers de Peter Pan.
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Certains livres sont des fulgurances qui traversent la vie et nous avec, et, indépendamment de leurs qualités intrinsèques, ils constituent autant de chambres de résonance pour nos sentiments du moment.

[...] Moi, Peter Pan fait partie d'une catégorie différente : la catégorie des romans qui n'ont pas besoin de résonner puisqu'ils sont purement et simplement nous. Oui, amis lecteurs, ce livre est à lire, aussi sûrement que le soleil se lèvera demain. Et je vais avoir bien du mal à vous expliquer pourquoi.

Et vous savez quoi ? Pour une fois, je ne vais presque rien résumer. D'abord, parce que tout doit se découvrir, mais également parce que, indépendamment de cet argument bien pratique, cette revisite ne dénature pas le personnage de Peter Pan créé par Barrie et dont Disney nous a livré une version relativement fidèle qui suffira à votre information.

Le principal changement, point de rupture suggéré de ce roman, est le départ de Wendy. Tout le reste est comme dans vos souvenirs. Et si vous n'avez pas de souvenirs, Michael Roch se charge de les créer pour vous dans ce qui constitue la première qualité majeure du titre : une sensorialité de la plume présente à tous les niveaux.

Dans un style tantôt littéraire tantôt gouailleur, Peter ou Pan ou… (ouais OK, j'arrête) nous guide avec sa principale arme : ses mots. Il n'est pas anodin que les rares fois où le personnage échappe à la mort, il le doive d'abord à sa verve plutôt qu'à son épée, comme un reflet de l'auteur affrontant ses propres démons.

Le style est comme son personnage : vivant, agréable, rebondissant. Il touche juste et, phénomène rare, s'entend autant qu'il se lit.

[...] le développement du roman par métaphores et allégories successives est à la fois un ressort scénaristique, sorte de deus ex machina opportune, et un exercice réussi de poésie. Il occupe, selon moi, une troisième fonction, celle d'abriter l'auteur, mais j'y reviendrai.

Au final, si je suis si dithyrambique sur l'écriture de Michael Roch, c'est qu'il le mérite. le texte est parfaitement ciselé et chaque saillie verbale de Peter Pan est une image jetée à la face du lecteur, parfois sans pincettes.

[...] Moi, Peter Pan est un récit anti-initiatique, un anti-Petit Prince, une brique jetée sur le premier naïf qui osera demander à ce qu'on lui dessine un mouton. Loin d'être une critique, c'est à mon sens la seconde qualité essentielle de ce roman : porter le lecteur à douter.

Parce que oui, lecteur, je vais maintenant sortir un peu des sentiers battus pour orienter ma chronique dans les noirs recoins de la conjoncture et de l'hypothèse. A mon sens (et, j'insiste, exclusivement à celui-ci), Moi, Peter Pan essaie certes de nous faire porter un regard neuf sur le monde, mais ce n'est pas celui que l'on croie.

Si le personnage de Peter est prompt à dispenser des conseils, que le lecteur pourrait être tenté de prendre comme des leçons de vie, il doute. Il doute, et le lecteur le sait puisqu'il est plongé dans les méandres de son esprit tortueux d'adulte qui refuse de se l'avouer. Quel sens donner alors à des conseils si peu suivis par leur prescripteur ? C'est l'une des questions fondamentales que nous sommes amenés à nous poser à la lecture de cette fresque.

Ma réponse : aucun. Peter Pan ne nous amène pas à retrouver notre regard d'enfant, il nous invite juste à perdre celui de l'adulte. Un personnage incarne à la perfection cet égarement dans la désillusion : Wendy. Sans rentrer dans le détail, ce personnage porte, pour moi, l'une des deux clés de lecture du roman. La seconde clé se révèle, elle, lors du dernier chapitre, porteur d'un sens plus nuancé que l'on pourrait penser.

Le personnage de Pan connaît une révolution au sens strict, et cela m'amène à conclure que ce récit anti-initiatique a été voulu ainsi, offrant deux degrés de lecture à celui qui désire s'attarder plus avant sur les méandres des mots et sur le poids qui pèse sur chacun d'eux.

[...] L'identité, le langage, l'amour et la mort se côtoient dans une construction subtile en miroirs et échos successifs. Il est impossible de considérer le roman comme autre chose… qu'un roman justement.

[...] Chaque chapitre poursuit la question sous-jacente du précédent, et quels que soient les thèmes abordés, Michael Roch fait preuve d'une grande délicatesse. Il choque sans heurter et parvient à hisser son personnage au panthéon des héros trop vrais pour être honnêtes.

Que dire, à part que c'est merveilleusement fait ?

Moi, Peter Pan touche à l'universel et, par ricochet, à tout ce qui se trouve au milieu. Nous y compris. Je sais que tout cela paraît lyrique, et imprécis au possible, mais je crois qu'il faut accepter, parfois, que tout ne se contrôle pas, nos réactions pas plus que nos peurs.

Honnêtement, à ce stade, ais-je encore besoin de développer ? [...]

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Au Pays Imaginaire, les gamins aux têtes pleines de poux et aux ventres gargouillant de bestioles qui grattouillent, vivent sous la houlette de Peter ou Pan, ancien Peter Pan, personnage ayant profondément changé depuis l'ouvrage original de James M. BARRY. le temps a filé, Wendy aussi, et des traces indélébiles ont profondément marqués Cocabanes et le clan des gamins pouilleux, orphelins, démunis aux réflexions qui agitent les neurones et surexcitent leur poux ou aux angoisses qui vrillent l'estomac et réveillent les petits morsures irritantes et démangeantes de petites bêtes vicieuses. le décor est posé.

« le tiraillement est fulgurant. Je revis tous mes jeux, mes courses, mes peurs, mes ennuis, mes tracas, mes erreurs, mes amoures, mes pertes, mes victoires, mes orgueils, mes attentes, mes désespoirs, mes échecs. Je suis en apnée, étouffé par toutes ces dents qui me percent la bedaine. » p.82

A l'appui d'expressions familières sortant de la bouche des enfants morveux, des descriptions crues et très imagées qui viennent très vite vous attraper pour ne plus vous lâcher, le tout magnifié par une écriture sublime, intelligente et poétique, riche et subjuguante, une composition littéraire digne d'un virtuose des mots, l'auteur aborde des thèmes qui parleront à tous et surtout, parle de nos peurs profondes : l'abandon, la solitude, la peur de la vie, la peur de ce qu'elle nous réserve, nous a pris, nous prendra.

« La nuit, il y a des ombres pleines de ténèbres qui apparaissent, se déplacent, s'étendent,et recouvrent tout comme une grande gueule, gourmande et lente. Les oiseaux sauvages cessent de battre leurs ailes, les grenouilles nocturnes se taisent parfois avec effroi, même les bêtes féroces grognent différemment. « On ne se sent plus du tout invincible », disait toujours Wendy. » p.43

Avec des mots d'enfants pour évoquer des thèmes complexes ou difficiles, et a contrario une richesse de vocabulaire incroyable pour parler simplement de certaines autres choses, l'auteur arrive, par exemple, à vous parler d'âme soeur lors d'une discussion entre Peter Pan et un crabe évoquant le cas d'un bâton. Un exemple parmi tant d'autre où l'auteur parle à l'enfant qui est en nous. La qualité d'écriture et le style surtout est superbe, le contraste entre le langage familier des personnages et l'écriture très belle, très riche et poétique de la narration est saisissant et bien dosé.

« Il couine et chiale en même temps, mugissant qu'il regrette, qu'il regrette tellement, qu'il ne voulait pas, qu'il fera tout autrement la prochaine fois, mais qu'il est déjà trop tard, qu'il devrait l'insulter, moi et ma gouaille, moi et mon sabre, moi et ma tignasse crade de poux et mon nez plein de morve. » p.96

Michaël Roch est un écrivain talentueux, joueur de mots, riche d'un nuancier de vocabulaire fou, poète moderne aux métaphores fines, ça scintille, ça brille, comme la poudre magique de la fée clochette, elle nous permet de voler vers des réflexions et un pays imaginaire où les mots ricochent, foisonnent, balancent, et viennent s'harmoniser dans une composition poétique. Tout est que l'auteur use avec beaucoup de grâce et de subtilités de l'univers de James M. Barry qu'il a vieilli, rendu plus mâture aussi, plus abîmé, plus conscient de certains aléas de la vie, offrant une évolution d'un personnage tout en nuance et valeurs humaines.

Le roman se compose de plusieurs chapitres, qui ne sont pas forcément en lien étroit les uns avec les autres, il ne faut pas y chercher une intrigue, plutôt une quête de soi par étapes à travers le personnage de Peter Pan qui évolue au gré de ces expériences, de ses multiples rencontres aux Pays Imaginaires entre ses bonheurs, l'amour de Lili par exemple, ses blessures, le départ de Wendy entre autre qui a entraîné une chute non négligeable du personnage et ses nombreuses interrogations, un « roman contemplatif » dit on dans la quatrième, un roman qui vient par petite touche vous faire réfléchir, limite philosophique, c'est aussi très intemporel, le temps s'arrête et le lecteur plane dans ce merveilleux univers onirique. le seul défaut ? Mais pourquoi c'est aussi court !

Quand a l'objet, l'éditeur a fait un très bon choix en faisant de nouveau appel au talent de Naïky (Fanny Liaboeuf) qui signe une illustration très sombre avec un Peter en surbrillance sur fond mat et surtout un regard inquisiteur et introspectif, simple et efficace pour parfaitement refléter le contenu.

Pour la route et avant de clore cet avis qui s'enraille un peu trop dans les paillettes d'une certaine fée (à se demander si elle ne traîne pas au dessus de mon épaule…), une dernière citation issue du roman qui montre l'amour de l'auteur pour les livres.

« Ce sont les livres, je pense, qui se marquent le plus facilement – l'empreinte du temps, l'empreinte des autres, l'empreinte de soi-même. Elle est là, l'essence même de l'âme d'un objet. » p.60

En bref, il ne vous reste plus qu'à suivre le bon chemin, « vers la deuxième étoile à droite avant de filer tout droit jusqu'au matin » pour rejoindre Peter et les siens, et certainement plus encore l'enfant qui sommeille encore en vous.

Je remercie encore Davy et sa superbe maison d'éditions pour son très beau cadeau.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Extrait de ma chronique :

"C'est là l'originalité du texte de Michael Roch : plutôt que d'être une préquelle (ce qui était peu ou prou le cas de la bande dessinée de Régis Loisel) ou une séquelle de l'oeuvre de Barrie, il en est une version alternative, dans laquelle Wendy a quitté le Pays Imaginaire par lassitude, sans ses frères (voir page 115) ; de même, le fameux duel final avec Crochet n'a pas eu lieu (pas encore ?), et le crocodile n'a donc pas cessé de tic-taquer (voir page 88).


L'autre originalité du texte de Michael Roch (également remarquée par Nicolas Winter et Yossarian, mais aussi par Blog-o-Livre, Psylook ou Walkyrie), c'est que, plutôt que de constituer une histoire suivie avec un début et une fin, "une énième aventure de Peter Pan" quoi (dixit Michael Roch lui-même dans un entretien accordé à Nicolas Winter), il prend la forme d'une série de rencontres, au cours desquelles Peter Pan tour à tour console ou est consolé, suivant un mécanisme qui évoque moins les dialogues socratiques (on y pense parfois en raison de leur côté maïeutique) que les entretiens des philosophes chinois.


Comparées aux interactions décevantes que l'Alice de Lewis Carroll a dans le Wonderland (elle ne fait que se heurter à des adultes vivant suivant des règles absurdes), celles que le Peter Pan de Michael Roch noue dans le Pays Imaginaire sont bien plus fructueuses (comme il le dit lui-même page 126, "chaque relation est unique"), même s'il est aussi confronté à "ces déjà-morts ambulants, ces pirates ventripotents, ces mange-feux-de-joie, ces croque-fureurs-de-vivre" (105) que sont les adultes."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Moi, Peter Pan ! Où la poésie se colore de nostalgie

Une couverture presque monochrome induirait un monde monochrome ? Que nenni !
Moi, Peter Pan est un mélange des douces couleurs de la nostalgie, des couleurs folles de l'espoir et du futur, de celles en demi-teintes des questions et des regrets... Bref, Moi, Peter Pan est un véritable tableau aux mille et une nuances de la vie.

Michael Roch utilise les mots tel un peintre ses couleurs, ajoutant une touche de jaune par là, tandis qu'un bleu outremer s'entremêle à un vert profond. C'est ainsi que je ressens Moi, Peter Pan, un roman onirique tissé de poésie. Un roman qui, lorsqu'on le referme, nous oblige à fermer les yeux, à rêver et... A nous souvenir. Pas de quelque chose en particulier ! Non. Mais de sentiments, de sensations. Souvent des moments heureux, mais qu'on le regarde maintenant avec tendresse et une pointe de tristesse.

On est bien loin du Peter Pan de James Matthew Barrie ou de la version de Disney. Ici, tout est plus nuancé. Au Pays Imaginaire, les gamins aux têtes pleines de poux et aux ventres gargouillant de bestioles qui grattouillent, vivent sous la houlette de Peter Pan, qui lui même a bien changé depuis le départ de Wendy. le temps est passé, inéxorable.
L'auteur aborde des thèmes qui touche tout un chacun, évoquant nos peurs profondes : l'abandon, la solitude, l'oubli, la peur de la vie, la peur de ce qu'elle nous réserve et bien sûr, celle de mourrir. Michael Roch a rendu Peter Pan plus mâture, plus abîmé, mais aussi plus conscient du monde et du temps, le rendant ainsi beaucoup plus proche des "dangers" contre lesquels il a toujours lutté.
On se retrouve à avoir envie de le protéger, de lui dire que tout va bien et surtout de le serrer fort contre soi pour le rassurer. La cocabane n'étant qu'un rempart bien mince pour s'abriter. Pourtant, il y a toujours de la magie au Pays Imaginaire !

"A peine tirés de leur sommeil, les garnements de misère me présentent leurs coiffes, papillons éphémères qui ne dureront pas plus d'une journée. Je contrôle la présence de poux, j'étudie la forme de leurs rêves, je tâte la texture de leurs souhaits. Je demande poliment d'abord, puis je rajuste la barbe à papa qui leur sert de cheveux en détachant avec délicatesse le surplus filandreux qui leur servira de petit déjeuner.
Une fois coiffés et repus par leurs propres idées, je les envoie inventer leurs jeux ailleurs, partout et tout autour, car, au Pays Imaginaire, on a toujours le temps de créer quelque chose de neuf, ou de beau, et de croire en la magie des commencements. Surtout le matin." Moi, Peter Pan

Une magie intrinsèque, une magie qui fait rêver et qui construit des lendemain teintés de joie, d'espoir et d'idées folles !

Vous l'aurez compris, Moi, Peter Pan est un roman plein de rêves et de poésie. (Où un rêve plein de roman ?)
C'est beau et poignant. Ça scintille comme le soleil jouant à travers des gouttes d'eau, un sentiment triste et heureux à la fois. Moi, Peter Pan, c'est tout ça !

Ce superbe récit est proposé dans le très joli écrin de son illustration par Fanny Liabeuf. Noir et lègèrement brillant tel un galet que les vagues de la Baie des Sirènes se feraient un plaisir de lécher de leurs remous.
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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Un magnifique récit revisité de Peter pan, et du symdrome de Peter pan !
Poésie, philosophie, imaginaire, tristesse... Il n'est pas si simple d'être un garçon qui ne veut pas grandir. L'écriture est très belle.
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Ou la psychanalyse des contes de fées
Peter Pan… Faut-il encore présenter ce personnage si emblématique qui jalonne notre enfance ? Un petit garçon qui ne voulait pas grandir, qui affronte l'infâme capitaine Crochet, entourés de ses enfants perdus, abandonnés par la vie. Une histoire qui nous est à tous si proche et qui fut pourtant si difficile à son auteur, James Matthew Barrie, de la faire accepter à son époque d'écriture. D'abord raconté aux fils de sa grande amie, il l'a ensuite adapté en pièce de théâtre au début du XIXe siècle. Pour autant, Peter Pan est bourré de thèmes sous-jacent très forts : la thanatophobie et le refus de toute forme d'autorité, qui a par ailleurs donné son nom au syndrome éponyme.

Michael Roch, connu pour sa chaîne Youtube d'analyse de littérature de l'imaginaire, La Brigade du Livre, approfondit ces thèmes à travers sa novella Moi, Peter Pan. Dans cette réinterprétation du mythe, Peter Pan est un personnage résolument torturé par ses poux, qui le travaillent, ses petites bêbêtes qui s'immiscent dans l'esprit, le torturent, le titillent et l'empêchent d'être heureux. Ces petits riens qui irritent ou ces souvenirs qui remontent à la surface pour blesser davantage encore. En filigrane, c'est finalement la désillusion et la dépression qu'abordent l'auteur à travers les questionnements et l'imaginaire d'un personnage enfantin que tous connaît, qui peut toucher tout à chacun d'une façon ou d'une autre ; car au final, tout le monde passe à un jour le cap de l'âge adulte et contemple avec mélancolie les vestiges d'un monde passé, celui de l'insouciance, une époque où les coeurs n'étaient pas encore meurtris par les épreuves de la vie. Mais c'est aussi un livre qui brûle d'espoir grâce au pouvoir du langage.

De sa plume si délicate, magique et mélancolique, Michael Roch dessine un monde de mots tout en subtilité, tendresse et finesse où les métaphores oniriques plongent le lecteur dans un récit envoutant et féérique. Quand la magie de la poésie rencontre les questionnements de l'esprit… Absolument merveilleux !
Lien : https://lullyfabule.wordpres..
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Ces derniers temps, je suis retombée dans ma phase Peter Pan et j'enchaîne les lectures sur ce personnage fascinant. Voilà comment je suis tombée sur « Moi, Peter Pan » de Michael Roch.

En trois mots : coup de coeur !

On y suit un Peter qui se pose plein de questions -qu'il soit seul ou face aux personnages emblématiques du Pays Imaginaire- qui est empreint d'une certaine sagesse et qui se montre même mélancolique.

L'enfant qui ne voulait pas grandir a quand même mûri, marqué par le départ de Wendy. La plume de l'auteur m'a subjuguée : elle est sublime, poétique, onirique, ce lyrisme se marie parfaitement à la magie du Pays Imaginaire. C'était incroyable de le parcourir, guidée par Michael Roch qui a vraiment maîtrisé cet univers symbolique. Ce n'est pas le thème le plus facile à traiter, mais l'auteur a réussi haut la main !

Cette histoire fait vraiment une bonne suite aux livres de James Matthew Barrie, tout comme mes deux dernières lectures sur le sujet faisaient de bons prequels. Je n'ai pas ressenti de cassure avec l'univers original et, point appréciable mais totalement subjectif vu les critiques lues sur le sujet, j'y ai même senti le souffle du film Hook qui a bercé mon enfance et qui fait partie de mes préférés (Robin Williams 💙).

Un livre merveilleux, une belle couverture monochrome qui attire l'oeil et une kyrielle de couleurs dans le récit ! Merci à Michael Roch pour m'avoir permis de rêver et de rejoindre le Pays Imaginaire une nouvelle fois ! 😄
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