Dans ce second tome consacré aux français et l'ancien régime, Daniel Roche, professeur d'université à Paris I s'attache à analyser la cultute et la société de cette époque. L'ouvrage, richement illustré fait une bonne part à la feligion qui imprègne la mentalité de l'ancien régime. L'auteur s'attache aux usages de naître, vivre et mourir qui définissent la civilisation traditionnelle, mais également à la culture : celle des lettrés comme celle des analphabètes. Dans sa première partie sur le bon Dieu et le diable, il fait le point sur la cléricalisation de l'Eglise, avant de se tourner vers la religion ordinaire au travers de la vie christianisée, du rpole des missions ou encore en étudiant les solidarités dans cet univers chrétien. Il n'occulte pas les conflits et les déviances et notamment les pratiques de sorcellerie. ou encore l'image du pauvre et des marginaux.
La seconde partie est consacrée aux différentes étapes de la vie et permet de jeter un oeil sur l'accouchement, l'amour parental ou encore la fécondité avant d'examiner les relations entre mari et femme, les notions de travail et de loisir ou encore les notions de famille et de pouvoir et celles des libetés et vertus. Enfin la dernière étape : la mort fait le lien entre le monde des vivants et celui des défunts, les chemins du ciel ou encore les maladies et les voies de la guérison.
La troisième partie, consacrée à la culture permet d'entrer dans le domaine d el'acole et des privilèges liés à l'instruction, mais également les frontières culturelles. Ce chapitre aborde la notion de l'écrit au travers du média du livre, des mondes deslecteurs et des non lecteurs, mais aussi des sociabilités liées à la lecture.. Pour les non lecteurs, l'ouvrage détaille aussi la culture propagée par l'image, le spectacle ou encore le monde du son (chanson, cantique, opéras...)
Enfin la dernière partie fait place au devéloppement sur la crise qui ouvrira sur la Révolution en interrogeant la crise économique ou encore la notion de société en pleine mutation.
Un court chapitre sert de ocnclusion en dressant un portrait des survivcances de l'ancien régime.
Ce beau livre s'adresse tant à l'étudiant qu'au pasionné d'histoire et permet de développer et analyse de cette époque détachée du simple récit chronologique.
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Ce second volume des Français et l'Ancien Régime s'attache au difficile exercice de définir la culture d'une société a fortiori celle de l'Ancien Régime. Daniel Roche réussit pourtant ici à nous faire découvrir les croyances et mentalités ainsi que les pratiques de nos ancêtres dans le rapport à la religion, à la mort, à la maladie mais aussi à la musique ou la lecture. L'ouvrage se conclut sur une « Survie de l'Ancien Régime » qui fait parfois écho à notre propre culture.
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Le clocher du village est pour tout paysan un symbole de solidarité, c'est l'expansion de la communauté forgée par les malheurs; les guetteurs montés dans les clochers tentaient de prévenir. Quant aux démonstrations de joie, les cloches sonnantes et carillonnantes les exprimaient encore il y a peu de temps.
Les pratiques épurées récupèrent les traditions érotiques ancestrales et tentent de les spiritualiser : la bénédiction du lit nuptial, vieux rite de fécondité propice à la gauloiserie, devient cérémonie célébratoire de la pureté conjugale, l'enlèvement de la mariée, promenée de part et d'autre du terroir par la jeunesse excitée, afin de lui conférer l'adhésion de tous et la possession de l'espace commun, devient acte furtif, les prières et les exorcismes pour protéger des sorts sont surveillés par les officiaux diocésains.
La distinction s'impose entre livres contrefaits et livres interdits, même si la saisie policière est leur lot commun. La contrefaçon est une défense économique contre le monopole parisien, elle ne fait que reprendre les succès autorisés, à l'usage des provinciaux et des étrangers: c'est une manière de défendre le libéralisme. Le livre prohibé, lui, met en cause la sûreté de la société, il en enfreint les tabous et il en conteste les visions. Depuis les origines, c'est un instrument de combat.
La lutte contre les déficiences disciplinaires et éthiques s'attaque à l'ivrognerie et à la grossièreté, condamne l'incorrection vestimentaire, impose la soutane [...], limite le port de la perruque; elle condamne sans toujours y réussir nombre d'activités trop profanes auxquelles s'adonnent par plaisir ou par nécessité les ecclésiastiques indisciplinés, la chasse, le braconnage, le jeu, le commerce.
Les parents craignent en effet, puisqu'on ne peut baptiser un corps mort, que cet être innocent ne soit pas sauvé, qu'il ne soit pas enterré en terre chrétienne, qu'il ne vienne tourmenter les vivants, errant sans fin entre terres et limbes. L'enfant mort matérialise aux yeux de tous une faute, il attire les calamités les plus diverses sur le bétail, les récoltes, la famille.