J'ai découvert
Rodolphe le Dorner, par l'intermédiaire de ses participations aux Editions Kelach (Demain : nos libertés et contes nippons). Mais avant même d'écrire des nouvelles, il avait commencé l'écriture d'un diptyque nommé
Virt(u)els dont le premier tome a vu le jour il y a quelques semaines aux Editions Bleu Héron.
Tout comme le roman précédent H+ Transmutation, les mondes
virtuels n'étaient pas forcément un genre qui m'attirait spécialement. Comme quoi, les a priori sont idiots, car La naissance de l'homo-avatar m'a conquis.
Je connaissais déjà la qualité d'écriture et de travail de Rodolphe et j'ai retrouvé celle-ci dans son premier tome : précision, fluidité et clarté. Une lecture qui allie l'agréable et la facilité (pas besoin de se prendre la tête pour comprendre l'histoire).
L'histoire justement nous plonge dans un futur proche qui semble frappé de nombreux soucis, dont la pénurie, de source énergétique fossile qui entraîne des rivalités nationalistes. Mais le monde continue à vivre et à se divertir malgré diverses menaces terroristes. Un nouvel appareillage a été mis en place capable de projeter un avatar reproduisant le physique et l'esprit dans un monde
virtuel superposé au réel. Grande première avec les jeux olympiques qui se déroulent en France (2076)… Mais le système bug et enferme plus d'un milliard d'individus dans cette réalité. Impossible de revenir pour les Virtels dans leur corps et ils n'ont là-bas que la reproduction d'un stade et aucune interaction possible avec qui que ce soit, ils ne peuvent même pas voir les autres Virtels. de quoi devenir fou jusqu'au jour ou des « médiums » du monde réel enfermés eux aussi lors de l'accident trouvent une solution.
Dix ans plus tard, si la situation a pris un tour étonnant dans la réalité virtuelle toujours coupée du monde, elle a aussi évolué dans la réalité ; 1 milliard de personnes disparues ont forcément des conséquences…
Nous suivons donc deux univers.
Celui des Virtels qui ont reconstruit une société double sous l'égide de deux « dirigeants » opposés, l'une – Béatrice - voulant trouver un moyen de revenir, l'autre -Elias - et les siens voulant demeurer dans ce monde immortel. Elias a un plan qui fait sans doute peser une épée de Damoclès telle l'horloge des Watchmen sur l'ensemble des Virtels. Quentin, Rachel et Karl sont missionnés pour découvrir ce plan, une quête qui n'est pas sans risque.
Dans le monde réel, la quête pour pouvoir faire revenir les esprits dans des corps maintenus en vie se poursuit. le but : retrouver le créateur de de cette technologie afin de la comprendre, mais celui-ci a disparu depuis l'événement. Une quête dans laquelle Léonie, l'agente de sécurité, petite amie de Quentin, va se lancer à corps perdu.
Rodolphe nous régale avec son monde virtuel que l'on découvre peu à peu. La pression monte dans les deux mondes avec un double final sous pression. L'alternance d'un monde à l'autre avec quelques flash-backs lui permet d'apporter les infos à un rythme idéal et de nous tenir en haleine.
Du très bon,
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