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Dénoncer, témoigner, sous forme de conte des violences sexuelles commises sur les enfants, tel est le défi de cette BD. Ainsi, le lecteur est protégé. Il peut regarder en face cette triste et violente réalité. La douceur du trait graphique et des couleurs, les métaphores, la subtilité des bulles blanches, proposent de voir l'horreur des ces crimes et leurs conséquences à hauteur d'enfants, presque même de l'intérieur, mais en protégeant le lecteur de l'insoutenable .En parallèle, la postface donne un état des lieux chiffré dont la puissance numérique fait froid dans le dos . La solution pour mettre fin à ces crimes: briser la loi du silence qui exclut les enfants de toute possibilité de protection mais protège ce fléau. Cette BD est un outil de lutte puissant, porteur d'espoir. *-*
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Le dessin délicat de Sandrine Revel, la tendresse de ses couleurs et formes, renforcent par opposition le mal du thème difficilement supportable des violences sexuelles et surtout incestueuses commises sur les enfants, que Théa Rojzman a choisi d'aborder sous forme de conte. Les métaphores utilisées pour exprimer la souffrance qui hante les victimes, comme les épines dévoreuses, la tête séparée du corps, sont d'une grande justesse. Il en est de même pour exprimer le silence qui tait l'inceste, la volonté de ne pas entendre et l'incompréhension des appels à l'aide, en utilisant des bulles vides de mots, ou au contraire remplis de caractères gras et barrés, que personne dans ce Grand Silence ne saisit.
Des enfances et de la confiance détruites, des corps qui s'atrophient ou diminuent suite aux violences subies, tout cela les autrices l'incluent dans leur narratif. L'usage des couleurs, bleu, rouge, violet, pour montrer l'ampleur des crimes, une fois que l'on veut bien commencer à entendre. Et comme il s'agit d'un conte, l'élément de résolution, la parole qui se libère, qui est prise en compte et permet d'agir, peut mener à une situation finale plus heureuse.

La 4e de couverture indique "conte pour adultes", mais il me semble que ce très bel ouvrage peut être lu dès la préadolescence, en proposant un échange autour de la lecture.
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Une bande dessinée qui dénonce un grand silence, celui qui entoure et camoufle les violences sexuelles infligées à des enfants sous la forme d'un conte fantastique et allégorique. le travail graphique est épatant et parvient à évoquer avec des couleurs chaudes, des traits plutôt doux et une grande créativité narrative une violence insoutenable.
Une lecture dont on ne sort pas indemne, que je trouve à la fois superbe et d'une importance capitale mais qui est si dure à appréhender que je ne saurais à partir de quel âge la recommander...
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Une bande-dessinée qui aborde un sujet pour le moins délicat, aussi triste qu'atroce, aussi révoltant que réel : celui des violences sexuelles commises sur les enfants. En adoptant judicieusement la forme d'un conte (pour adultes), les autrices ont trouvé la distance et le ton adéquats pour en parler. le résultat, quelque peu onirique, n'est pas voyeuriste, mais n'atténue pas non plus la violence des faits et des conséquences. La pudeur du récit rend le tout extrêmement poignant tandis que, au vu de la brièveté de la BD, scénariste et dessinatrice parviennent à apporter au récit des nuances, ainsi qu'une palette de réactions et d'émotions.
J'ai apprécié les métaphores qui touchent autant qu'elles indignent : Onte et Aine devenus monstres sous le lit des enfants, ces bulles blanches dénonçant le mutisme, le traumatisme, le refus d'entendre…

Les choix de narration et de dessin judicieux donnent naissance à une BD qui aborde avec justesse un sujet des plus tabous. Une lecture mémorable, marquée par ce paradoxe d'un ouvrage doux et beau pour un sujet horrible.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Peu de dialogues mais des illustrations qui font pleurer. L'utilisation des couleurs et la modification physique des personnages pour représenter les corps cassés sont très fortes en symboles. La post face est vraiment très intéressante et le livre très bien pensé. Un conte bouleversant mais plein d'espoir.
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"Détruisons le système Grand Silence. Il ne sera pas confortable de regarder ce qu'il cache, ce qu'il protège, mais c'est une première étape nécessaire. Ensuite, il faudra réellement, et en masse, informer, former, créer, aider, sanctionner, protéger, prévenir, soigner… Sans oeillères, sans bouchons d'oreilles, sans muselière, sans excuses, sans complaisance, sans peur, sans découragement… le chantier est énorme. Mais minuscule si on devait le comparer à la montagne de nos bénéfices futurs. Comme dit Maria, comme disent les enfants : « ÇA SUFFIT MAINTENANT »."

Voici un extrait de la postface de Grand silence, roman graphique signé Théa Rojzman et Sandrine Revel. L'autrice explique qu'elle a cherché, non pas à raconter une histoire parmi d'autres, qui aurait eu pour effet de bouleverser et d'indigner le lecteur, mais qui aurait rapidement été éloignée par lui. Il s'agissait donc pour elle de rendre audible ce qui ne l'est souvent pas. J'ai trouvé que la forme du conte et le déplacement de l'intrigue dans un environnement imaginé fonctionnaient très bien en ce sens.

Grand silence s'ouvre sur une fête de mariage durant lequel un garçon, Freddy est sexuellement agressé par Octave, un député. Six ans plus tard, le couple qui s'était uni divorce et leurs enfants, Arthur et Ophélie, des jumeaux, sont séparés, l'un vivant chez le père, l'autre chez la mère. Tous deux seront victimes d'inceste.

Le roman graphique est extrêmement bien fait. Sandrine Revel utilise le format pour créer des symboliques marquantes, à l'image de l'illustration de couverture ou des bulles vides des victimes. le travail sur la couleur est assez déstabilisant car très doux, mais il s'inscrit dans la forme du récit que Théa Rojzman a choisi. L'autrice met en avant le traumatisme des personnes victimes et les différentes expressions qu'il peut revêtir, la manipulation utilisée par les agresseurs mais aussi le fait qu'une victime peut être amenée à passer à l'acte. On voit également bien la façon dont l'inceste et la pédocriminalité s'inscrit dans un système et comment des personnes qui pourraient changer les choses à grande échelle ne le font pas car elles sont elles-mêmes coupables.

Voici donc un ouvrage à lire et à faire lire.

Grand silence a remporté le Prix des lycéens 2022 au festival d'Angoulême.
Lien : https://monrockingchair.word..
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Quelle claque.

Quand la forme sert parfaitement le fond ! Passé l'appréhension du thème, on s'interroge sur la forme, les bulles laissées vides... les couleurs, les dessins. On a envie d'aller plus loin, à la fois poussé par la curiosité des derniers points mais aussi et surtout par le silence pesant qui s'instaure au fil des pages et qu'on a envie de voir crever.

Cette BD est servie sans manichéisme, c'est à la fois beau et effrayant, une oeuvre d'utilité publique à mettre absolument entre toutes les mains.
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J'ai eu un véritable coup de coeur pour cette bande dessinée qui traite du grave sujet de la maltraitance et des violences sexuelles commises sur les enfants. Il était une fois un pays où régnait le silence sur les violences sexuelles, on n'entendait pas les cris des enfants à qui l'adulte a fait subir des atrocités. Jusqu'à ce qu'une prof décide d'agir ...
L'histoire est servie par des dessins absolument magnifiques ; un enfant dont la tête aux traits tristement endormis est détachée du corps évoque sans parole les traumatismes subis.
Lisez, prêtez cette bande dessinée pour que la parole circule !
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Une BD que j'ai lue sans savoir de quoi ça allait parler et que j'ai failli abandonner. Les graphismes ne m'ont pas plu et le sujet m'a très vite mise mal à l'aise. Pourtant, un je ne sais quoi a fait que je me suis accrochée et je ne regrette pas. le sujet (assez difficile) est traité avec intelligence et pudeur et pourtant sans tabou. J'ai apprécié l'idée des couleurs ainsi que la tournure des choses. Un sujet nécessaire et une post-face très intéressante !
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Cette bande dessinée, présentée comme un conte, explore avec émotion les violences sexuelles subies par les enfants.

Théa Rojzman et Sandrine Revel nous livrent un récit destiné aux adultes qui aborde une thématique extrêmement délicate mais cruciale, illustré de manière à la fois subtile et frappante. Les nuances de couleurs jouent un rôle essentiel.

Cette histoire met en lumière les diverses formes de violence et les silences qui accompagnent souvent la souffrance invisible des enfants.

Les illustrations et le texte adoptent une approche fantastique et futuriste, offrant une vision où la libération de la parole et la fin de ces abus.

Cet ouvrage, bien que difficile à lire, est un véritable uppercut qui devrait être accessible à tous, avec un accompagnement adapté pour les jeunes lecteurs.
Lien : https://www.instagram.com/cl..
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