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3,26

sur 78 notes
Jean Rolin a plein de cordes à son arc, et aujourd'hui il sort celle de l'ornithologue, qui pourrait fort bien lui valoir une invitation personnelle à dîner un mercredi chez Brochant .
Le traquet kurde est l'occasion pour lui cette fois de ces déambulations littéraires et voyageuses qu'il affectionne.

Il nous emmène d'abord à l'île d'Ouessant, rendez-vous des ornithologues professionnels et amateurs, dont il trace un portrait à la tendre ironie (chacun cochant scrupuleusement sur son relevé les espèces à mesure qu'observées, comme nous-même cochons les livres lus sur notre LAL). On le retrouve en Angleterre dans un portrait hallucinant des collections ornithologiques du Bristish Museum (oiseaux naturalisés, oeufs et poux d'oiseaux) et d'où il évoque certains ornithologues britanniques "célèbres" du XIXèle siècle, le peu sympathique Meinertzhagen , tout à la fois voleur et mythomane, et d'autres encore plus obscure et moins "séduisants". Puis le voila parti en Irak et Turquie, à quelques kilomètres des combats de Mossoul, où il est assez curieux de le voir, avec son humour feutré habituel, traquer le traquet, mais aussi le bruant mélanocéphale, l'iranie à gorge blanche ou la sitelle de Neumayer, toutes appellations aussi poétiques que scientifiques dont il se délecte manifestement.

C'est assez fouillis, plutôt superficiel , les habituelles digressions tournent plutôt à la dispersion et je n'aurais sans doute guère goûté l'exercice si je n'avais pas eu un faible personnel pour l'auteur.
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Un récit burlesque et méditatif qui nous entraîne d'Auvergne jusqu'au Kurdistan.
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C'est au Moyen-Orient que Jean Rolin nous transporte cette fois-ci, sur les traces du traquet kurde : un oiseau qui, comme le suggère son nom, ne se rencontre que dans les régions kurdes, et plus particulièrement en Irak et en Turquie.

C'est l'anecdote d'un ornithologue amateur qui croise un traquet kurde en France qui semble donner prétexte à ce voyage à travers l'espace et le temps, à la suite des ornithologues les plus célèbres qui parcoururent le Moyen-Orient pour observer les oiseaux qui les peuplent.

Quand les oiseaux font l'histoire
Amateurs de descriptions et de nature, ce livre est fait pour vous ! le lecteur suit tout un narrateur qui utilise la première personne du singulier et dont on ne connaîtra jamais le nom. Il nous conte les aventures des plus grands ornithologues de l'histoire, leurs découvertes, mais aussi leurs tricheries. Et c'est à Richard Meinertzhagen que s'intéresse le plus le narrateur : ce colonel britannique, reconnu dans le monde de l'ornithologie et ayant fait don de toute sa collection d'oiseaux au Museum d'histoire naturelle britannique, est accusé d'avoir volé des oiseaux et d'avoir falsifié les dates et lieux de leur découverte pour se les attribuer.

Le narrateur se sert de nombreux ouvrages rédigés dans les dernières décennies pour étayer son propos, et offre au lecteur une multitude d'anecdotes croustillantes sur la vie de cet homme : ses exploits militaires qui semblent largement exagérés, ses amitiés avec des personnages célèbres en grande partie inventées, ou encore ses prouesses ornithologiques. Et chacune des ces anecdotes est l'occasion pour le narrateur de décrire amplement les décors des voyages de Meinertzhagen, ainsi que les oiseaux qu'il observe. On sent même poindre une forme de fascination pour ce personnage qui semble avoir construit toute sa vie et sa réputation sur des mensonges.
Lien : http://untitledmag.fr/traque..
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Jean Rolin est un auteur selon mon coeur, mais en parler s'avère compliqué. J'ai lu Les événements et La ligne de front, et aussi La traversée de Bondoufle et le pont de Bezons (curieusement je ne le trouve pas sur Goodreads, pourtant je m'en souviens...); Ces deux derniers narrent les pérégrinations de l'auteur en région parisienne, dans des coins que je ne visualise pas du tout du tout, mais Myriam, qui semble être la régionale de l'étape, en parle ici et là. D'ailleurs je sens la fan de Jean Rolin, puisqu'elle a parlé de ce Traquet kurde ici.

La bestiole, d'abord. Pas très gros, et dans les 15 cm. (En fouinant sur internet pour dégoter des photos libres de droits, j'ai découvert tout un monde de fanas d'oiseaux, qui les traquent partout et notent tout, lieu précis, etc.)

"Perché sur la crête d'un long affleurement rocheux, un oiseau qu'à ses joues noires, son dos bige, son sourcil blanc et son ventre également blanc, mais distinctement teinté de roux à la base de la queue, celle-ci noire et blanche une fois déployée, nous avons reconnu sans risque d'erreur comme un spécimen de traquet kurde, le premier qu'il m'ait été donné de voir dans la nature."

Jean Rolin est un ornithologue averti, bien équipé pour les observer et les photographier, ce qui pourrait donner lieu à des incompréhensions.

Oui, car dans Traquet kurde, il y a kurde, et notre auteur muni de jumelles a traîné ses chaussures et son matériel dans des zones pas tellement tourist-friendly. Gare aux mines le long du chemin, gare aux militaires sourcilleux. Mieux vaut posséder un guide ornithologique pour les amadouer.

A part l'équipée chez les kurdes, l'auteur nous dit tout sur ce Traquet, découvert par deux ornithologues, Hemprich et Ehrenberg, au cours du 19ème siècle. Mais dans ce livre on croise du beau monde, Lawrence d'Arabie, Philby le père de l'espion, Thesiger et un certain Richard Meinertzhagen. Soldat britannique, officier des renseignements et ornithologue (oui il semble que ces caractéristiques vont bien ensemble), et soupçonné de vol et de fraude. Sur les oiseaux! On parle d'une époque où s'intéresser aux oiseaux de près impliquait de leur tirer dessus et de les ramener dans un musée.

Bien évidemment pas besoin de s'intéresser à fond à l'ornithologie pour apprécier ce livre, heureusement, grâce surtout à l'humour très second degré et aux remarques de Jean Rolin.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Si vous aimez les récits structurés, ordonnés, passez votre chemin !
Tout le charme et le plaisir de la lecture de ce petit livre se trouve justement dans la digression, les chemins détournés. Chaque chapitre est une nouvelle surprise avec comme fil rouge ce petit passereau, le traquet kurde dont l'observation incongrue au sommet du Puy de Dôme permet à Jean Rolin une chronique journalistique (un récit de voyages, je ne sais comment le qualifier...) surprenante, érudite, sur un ton pince-sans-rire alternant parfois avec des instants de poésie pure.
Vous irez du muséum ornithologique de Tring en Angleterre, en passant par l'île d'Ouessant, du Rub-al-Khali dans la Péninsule arabique à Villedieu-les- Poêles chez un pépiniériste d'origine Kurde ; vous voyagerez à travers le temps dans l'empire colonial britannique en compagnie de militaires férus d'ornithologie et d'espionnage puis vous rendrez, sur les traces de l'auteur dans le Kurdistan sous la menace de l'Etat islamique et de la répression perpétuelle de la Turquie pour finir sur la côte Mauritanienne, au banc d'Arguin en écoutant le chant étrange du sirli du désert.
Vous croiserez un célèbre ornithologue britannique mythomane, falsificateur, voleur et probablement meurtrier, ainsi que l'auteur des Sept Piliers de la Sagesse., son compatriote et adversaire St. John Philby, espion et père d'espion, arabophile et explorateur mais aussi un évêque de l'Eglise syrienne-orthodoxe dans une forteresse-monastère proche de Mossoul, et enfin un prêtre français, grand résistant ayant débarqué en Normandie avec le commando Kieffer et devenu lui aussi un grand ornithologue sur le tard.
Un vrai coup de coeur à lire et à relire en compagnie du chant des oiseaux...
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Certains grands pontes de l'ornithologie britannique se servent de leur passion pour couvrir leurs activités d'espionnage. Jean Rolin se sert de cette même passion enfantine pour assouvir une obsession de l'obsession, en témoigne cet extrait – lorsque l'auteur a 12 ans : « Je tenais alors un agenda de très petit format, à couverture rouge, dans lequel je consignais jour après jour les faits qui me paraissaient importants. Ainsi, dans les premiers mois de l'année 1961, ai-je noté à la date du vendredi 27 janvier : «M. et Mme Ponchardier et M. de Fornel se sont écrasés en avion », à celle du lendemain : « Olivier (mon frère) à pêché deux poissons-trompettes » (avec entre parenthèses les mensurations de ces derniers, 90 cm et 1,10m), à la date du 3 avril : « les fêtes de l'Indépendance ont commencé (...), 4 jours plus tard : « j'ai approché un singe à 7 mètres » (quels que soit les instruments dont je disposais pour mesurer avec une telle précision la distance me séparant du singe). »
Une passion de l'observation ici comblée avec la myriade de trouvailles qui accompagnent la traque du passereau, de tout ce que 25 grammes de traquet peuvent générer d'intrigues, de ruses, d'associations d'idées et de faits, de sorte que voir l'oiseau c'est aussi scruter autant que décrire son invraisemblance depuis le sommet du puy de Dôme jusqu'au tréfonds des tiroirs du British Museum, où ce que l'on observe n'est pas rigoureusement ce qui est conservé. En ce sens, Jean Rolin révolutionne la fiche d'observation scientifique. le tout avec un humour racé - qui est encore un camouflage, avec des plumes ?
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Voilà un livre particulier. On ne sait sur quelle étagère le classer. On ne sait s'il s'agit d'un roman, d'une autofiction, d'un essai ornithologique ou historique, d'un conte qui jongle avec la réalité, d'une histoire qui se faufile dans la géographie, d'un récit journalistique, d'une narration d'un féru d'observation d'oiseaux ou d'un peu de tout cela.

Un spécimen du traquet kurde, un oiseau établi normalement sur les hauteurs du Kurdistan, est aperçu en 2015 dans le Massif central. Jean Rolin le suivra dans le temps et l'espace et on se déplacera avec lui de l'Auvergne au Moyen-Orient, du XIXe au XXIe siècle, des balbutiements de l'identification des oiseaux à la science ornithologique d'aujourd'hui, du traquet kurde à la mésange bleue, de l'aventure de quelques collectionneurs excentriques aux élucubrations de certains espions britanniques, de Birds of Arabia de Meinertzhagen à The Fall of a Sparrow de Ali, des comportements des ornithologues modernes aux attitudes discutables des pionniers de l'identification et de la taxonomie aviaire.

Jean Rolin connait bien le monde ornithologique et il s'insinue par ce récit dans des dédales qui ne sont pas banals et qui parfois frôlent le burlesque. Surprenant texte qui s'étale sur un peu moins de 200 pages et dont on sort tout de même un peu étourdi avec une multitude de questions et le désir insatiable de croiser un jour Oenanthe xanthoprymna.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Ce livre m'a paru illisible, car non ornithologue, abstiens toi ! Ces catalogues d'ornithologie, ces personnages ornithologues sont beaucoup trop nombreux, et je cherche encore une trame romanesque inexistante.
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Si les oiseaux pouvaient parler, sans doute discuteraient-ils de politique internationale… C'est en tout cas ce qu'on imagine en lisant le Traquet kurde, dernier roman de Jean Rolin qui, à partir de l'observation incongrue au sommet du Puy de Dôme de ce petit passereau d'Asie Mineure, déroule un siècle et demi de relations entre Orient et Occident. Car cet oiseau, aussi insignifiant qu'il soit en apparence, croise aussi bien la route de Lawrence d'Arabie que de l'officier Richard Meinertzhagen ou de l'espion St. John Philby. Tous l'ont observé ou capturé, et tous ont contribué à dessiner les contours du Moyen-Orient d'aujourd'hui.

Avec son érudition et sa bougeotte habituelles, Jean Rolin nous embarque jusqu'au Kurdistan, ouvrant au passage des dizaines de pistes que l'on pourra explorer en solitaire. C'est ce qui rend le Traquet kurde si séduisant : confiant en l'intelligence de son lecteur, Rolin préfère éveiller sa curiosité plutôt que de lui asséner en une seule fois toutes ses connaissances. En résulte un petit récit malicieux et gourmand, vers lequel on reviendra volontiers.
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Beau texte, belle écriture, même si on ne sait pas trop, au fond, où cela nous mène...
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