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C'est un roman de l'attente. le narrateur raconte les préparatifs et les repérages d'une tentative insensée, ubuesque, celle de la traversée du détroit d'Ormuz à la nage par un personnage mystérieux jusqu'au bout. Nagera-t-il, nagera-t-il pas, parviendra-t-il, sombrera-t-il ? En filigrane, il y a la guerre, partout, dans ce qui est la poudrière maritime de la planète, ce détroit contrôlé par l'Iran qui permet au pétrole de s'évacuer à coup de tankers géants vers le monde. Traverser cela à la nage, affronter les courants, les patrouilleurs, les destroyers, les Pasdaran, les ayatollahs, tout ça à la nage ? Insensé. Alors, le narrateur joue au narrateur: il est là pour planter le décor, pour faire vivre l'attente du dénouement. Par une écriture pointilleuse et méticuleuse, Jean Rolin narre l'impossible, l'irréel en le plantant dans le cadre de cette actualité poignante, celle du Golfe Persique. Il y a quelque chose du Rivage des Syrtes de Julien Gracq (peut-être le meilleur roman du XXème siècle, soit dit en passant) dans cette description lancinante et dans l'exaltation decette sensation d'attente. A lire pour qui aime la littérature. A déconseiller pour ceux qui aiment les histoires.
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Jean Rolin est écrivain de marine. J'ai sélectionné son roman dans le magazine de la Marine nationale, Cols bleus. Nul n'est mieux servi par ceux qui nous supportent. Cela sent ressent, car ce livre est loin de m'avoir enjoué.

Ormuz est le détroit qui sépare le golfe arabo-persique de l'océan Indien. C'est donc un verrou sur la route maritime du pétrole entre producteurs et utilisateurs. La zone est stratégique pour les Américains, Chinois et autres Japonais, alors qu'elle se situe au centre d'une région à très forte tension, proche d'Israël, opposition chiites et sunnites, pro et anti-occidentaux. C'est le passage d'une artère essentielle de l'économie mondiale.

Jean Rolin emploie deux personnages dans son roman. L'un est insignifiant, Wax, qui se pique de vouloir traverser ce détroit à la nage. L'autre, sans nom, semble être l'auteur lui-même. Ce dernier est un journaliste chargé de couvrir la tentative de Wax. Comme Wax est furtif, nous suivons les pérégrinations du journaliste dans les Emirats, à Oman et en Iran. Il est le rapporteur de la confusion qui sévit dans cette région. Rencontres de barbouzes ou de représentants de l'Internationale islamiste, jeu du chat et de la souris entre Iraniens et Américains.

L'auteur est parti en voyage sur les deux rives d'Ormuz mais m'a perdu. Là où il voulait apporter un éclairage sur la zone, il s'est raté.
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Ormuz

Entre le golfe persique et la mer d'Arabie le détroit d'Ormuz est le lieu d'un incessant trafic de navires de guerre et de pétroliers. Y transite un grand pourcentage de la production mondiale de l'or noir : Iran, Irak, Koweït, Qatar, Bahreïn, Arabie Saoudite, Oman, Emirats, ont tous des bases et des ports sur cette bombe au bord de l'explosion hystérique.

Wax un aventurier improbable, décide pour des raisons aussi improbables que lui-même de traverser le détroit à la nage. le narrateur est chargé du repérage pour cette performance en doutant même de sa finalité et de la volonté de Wax d'effectuer réellement cette traversée.

Avec des phrases magnifiques, très longues et très construites (et qui impose un rythme de lecture plus lent qu'à l'habitude) Jean Rolin avec le flegme et le souci de la précision géographique de l'auteur de chemins d'eau nous entraîne avec lui dans ce parcours très instructif et nous fait comprendre qu'on peut rester paisible même sur un volcan au bord de l'éruption.

Il délie habilement les fils emmêlés des enjeux géopolitiques qui forment le noeud gordien de cette région du monde, et nous invite dans des lieux insolites, des bars et des hôtels douteux, des parcs d'attraction criards et vulgaires qui tournent, dans tous les sens, le dos à la mer et aux trafics dont elle est le théâtre.

Les pieds souillés par le pétrole, les yeux étonnés dans la contemplation des amas de pétunias, il nous fait découvrir Ormuz d'une façon magistrale.

Prenez votre temps. Ça en vaut la peine.


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Après les brumes islandaises, me voici avec les nuages de sable du détroit d'Ormuz.
Petite question. Savez-vous où si situe ce détroit ? Vaguement ? Comme moi ! Pour la bonne compréhension de ce nouveau Rolin, j'ai sorti la carte de géographie.

Je suis allée en Palestine avec Chrétiens . Je l'ai laissé cheminant sur les canaux de France avec Chemins d'eau ; dans ma pile, il est à Los Angeles, mais bon, je sentais une urgence à lire Ormuz.

J'ai pris une leçon de géopolitique. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse y avoir autant de bateaux dans le Golf Persique ; un tiers du pétrole mondial passe par le détroit d'Ormuz. le trafic est amplifié par la contrebande de produits divers et variés à destination de l'Iran. Quant aux riverains ce sont l'Irak, Iran, les Emirats et autres Sultanats.

Ici, le narrateur, sert de « nègre » à Wax, un aventurier, ornithologue (il sait distinguer des goélands de Hemprich des goélands à iris blanc), passionné de batailles navales « asymétriques », qui veut traverser le détroit. Il doit décrire précisément toutes les faces de sa prouesse, enfin, s'il y arrive, car dès les premières lignes du livre, Wax a disparu !

Le narrateur continuera son travail de précision en répertoriant tout ce qui se trouve le plus proche du détroit d'Ormuz, c'est noté dans le contrat que Wax lui a établi. Il doit donc noter « toutes les créatures et tous les objets, depuis les plus vastes, telles des installations portuaires ou une ligne de métro, jusqu'aux plus restreints, tels une cabine téléphonique ou ce crocodile australien, susceptibles d'être décrits, chacun dans sa catégorie, comme "le plus proche du détroit d'Ormuz". » Voici le coeur de ce roman et de l'écriture de Jean Rolin. Les descriptions précises sont toujours émaillées là d'une réplique cinglante, là d'un trait d'humour, là d'une précision historique... Les phrases, longues montrent son souci du détail. On sent un Jean Rolin à l'aise au bord du Golf Persique à nous parler de géopolitique, de commerce, de guerre, de contrebande, sans oublier les descriptions des animaux.

Ormuz n'est pas un livre qui se dévoile immédiatement avec ses parenthèses, ses tirets, de retours en arrière. Pourtant, c'est cela qui en fait le sel. le regard humain, ironique, minutieux de Jean Rolin, son amour des paysages, sa minutie ; j'ai aimé me perdre dans les pages de ce livre. J'aime l'écriture de Jean Rolin.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le narrateur est chargé d'écrire les exploits de Wax, un personnage énigmatique, plus très jeune, qui a le projet de traverser le détroit d'Ormuz à la nage. Ce détroit, c'est le point le plus "chaud" du globe, en effet c'est par lui que transite trente pour cent du pétrole mondial et c'est lui qui assure l'accès du golfe persique à la mer d'Arabie puis à l'océan indien à l'Irak, aux Emirats arabes unis, au Koweit, Qatar, Bahrein, Oman et à une partie de l'Iran. Autant dire que sa surveillance est toujours au maximum car son blocage aurait des conséquences dramatiques sur le plan mondial. Donc notre Wax va et vient dans ces contrées inhospitalières, nouant des contacts discrets, s'intéressant aux oiseaux, peaufinant son projet. Le narrateur, lui, part sur ses traces après sa disparition (c'est la première phrase du livre...) et explore ces lieux qui lui inspirent d'incessantes réflexions...


Je dois d'abord dire que j'étais sûre d'avoir déjà lu des livres de Jean Rolin (avant mon blog), Port-Soudan, L'invention du monde, tous tournant autour du récit de voyage sans vraiment en être. Mais le style d'Ormuz m'a mis la puce à l'oreille, je ne me souvenais pas de ce style très particulier... Renseignements pris, en fait ce sont les livres d'Olivier Rolin que j'avais lus. Et re-renseignement re-pris, ils sont frères ! Avouez que j'avais des excuses pour les associer !


Donc je reprends mes commentaires sur le style particulier de Jean Rolin, fait de descriptions méticuleuses, de digressions innombrables, d'apostrophes au lecteur et surtout d'un humour subtil qui allège le tout. Un peu interloquée au début, j'ai été aimantée par ces phrases à la longueur toute proustiennes et par ces divagations poétiques mais néanmoins très précises sur les lieux, les gens, les pétroliers,... Tout est prétexte au déploiement d'une écriture riche et originale et je pense que je poursuivrai la lecture de cet auteur et de son style jubilatoire où l'on prend plaisir à se perdre !
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Ormuz c'est ce détroit qui relie le golfe persique au golfe d'Oman. Une zone à embrouilles ! Wikipédia vous indiquera que 2400 pétroliers y transitent chaque année autant dire que c'est un lieu sous tension, surveillé par une flopée de pays arabes (Iran, Emirats Arabes Unis, Quatar, Sultanat d'Oman, Irak), les Etats Unis sans doute aussi l'Europe… Dans cette zone dangereuse, désertique, surchauffé par le soleil, un homme, Wax, veut effectuer une traversée à la nage. Dès le début, on comprend que cette traversée fut un échec car le narrateur - qui est celui qui doit négocier les autorisations avec les autorités revêches du coin - débute le récit en explorant la chambre du nageur. Tout est dit, et pourtant le roman va faire 217 pages ! Une sorte de roman géographique épuisant avec un souci du détail qui confine à la lecture d'une carte Michelin : les villes, les îles, leurs distances, les falaises, les routes, les noms de lieux… Pour exprimer la complexité de la zone, Jean Rolin nous fournit des descriptions si détaillées qu'elles nous perdent et finalement nous ennuient : qui surveille qui, les bateaux, leurs noms, leur appartenance à telle ou telle flotte, leur commandement, les escarmouches de la zone, des plages brûlées de soleil et salies de mazout, des stations balnéaires à la limite de l'abandon rouillées par le sel, le repas de la veille, la rencontre de tel militaire, le refus de tel autre… J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois avant de terminer ce livre qui a pourtant reçu des critiques élogieuses. Je me suis accrochée pour ne pas passer à côté et de loin en loin j'ai croisé des passages plus convaincants, avec une pointe d'humour. J'aurais aimé savoir ce qui motivait Wax - qui entreprends la traversée malgré ses limites physiques et les interdictions - mais je n'ai rien trouvé qui m'éclaire, je n'ai pas compris son défi, ni ce que voulait dire Jean Rolin. le livre dans son entier m'a paru plombé par le soleil incendiaire d'un midi de la péninsule arabe… Pas d'ombre, tout est blanchi et desséché par la lumière et le sel.
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J'ai lu quelques chapitres. Il ne s'est rien passé.

Des descriptions à n'en plus finir, des phrases interminables...

C'est un roman ? Mortel ! à mourir d'ennui !

J'ai abandonné.
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Dans cet étonnant bouquin, on sait exactement où on se situe géographiquement, il ne manque aucun détail. Pour le reste, par contre, c'est moins clair. Je me suis demandé tout au long de cette lecture où l'auteur voulait m'emmener, j'étais perdue mais je n'ai pas pu décrocher. J'ai navigué au hasard entre les sous-marins, les pétroliers, les porte-avions, entourée d'animaux inconnus, dans des endroits lointains et j'ai aimé ça.

La quatrième de couverture m'avait attirée ; l'histoire d'un type, "Wax, un personnage aux contours indécis", qui "a formé malgré" le danger, "le projet de traverser" le détroit d'Ormuz "à la nage". Y parviendra-t-il, avec l'aide du narrateur et en dépit de difficultés innombrables, ou bien va-t-il plutôt se noyer dans le détroit, pour finir ?"

Lire ce livre n'est pas une aventure facile. le genre de roman qui ne fait pas rêver, et pourtant tellement bien écrit, hyper réaliste, d'une précision folle, qu'il m'a captivée.

http://levoyagedelola.wordpress.com/
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Waz, un aventurier excentrique et passablement mythomane, a formé le projet de traverser le détroit d'Ormuz à la nage. Ce lieu a la particularité d'être sous tension, outre le fait qu'il est bordé par l'Iran, les Emirats Arabes Unis et le Sultanat d'Oman : 20 à 30% du trafique mondiale de gaz et pétrole y transite. Il va dépêcher le narrateur du récit pour faire des repérages et glaner des fonds pour son aventure.
Le projet de Wax, dont on ne sait pas s'il va aboutir ou pas, est un prétexte pour faire découvrir au lecteur le détroit d'Ormuz, un lieu bien connut de l'écrivain qui y a fait quelques séjours lorsqu'il était journaliste. Dans un langage plutôt direct, tinté d'une ironie parfois subversive, il nous décrit un univers à part où la vie s'écoule rythmé par le passage des pétroliers, bateau de pêche, frégate et autres destroyers de plusieurs nationalité. Un temps qui s'accélère parfois le temps d'une prise d'otage de pirates somaliens où lors de tension géostratégique. Des terres minérales et amphibiques balayées par les sables du désert et écrasées par la chaleur où règnent les contrastes : paranoïa des gardes côtes et parc d'attractions en carton pâtes, austérités religieuses et bar – bordels clandestins, univers rocailleux et arides – villes flamboyantes fleuries et piscine. Un récit de voyage plein d'humour qui offrira au lecteur découverte, divertissement et dépaysement …
Lien : http://au-chat-pitre.izibook..
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Le livre de Jean Rolin sorti en 2013, Ormuz, fait parler de lui. Non qu'il soit réédité ou prolongé par un autre livre sur l'énigmatique Wax, mais plus simplement à cause des tensions géopolitiques entre l'Iran et quelques puissances occidentales. L'épisode le plus récent étant la décision d'une sécurisation des navires, notamment britannique, annoncée par Jeremy Hunt, ministre des Affaires étrangères, suite à l'arraisonnement d'un tanker. de son côté, le Pat Hibulaire Mike Pompeo, secrétaire d'Etat américain semble souhaiter la guerre avec l'Iran, en imputant tous les maux du moment à ce pays magnifique. Dans ce contexte, le roman permet ce que l'actualité refuse: une réelle prise de recul, permise par les informations glanées au fil des pages ainsi qu'au talent de Jean Rolin dans ses entrevues avec Wax, véritable héros mystérieux de l'histoire.

Un roman portuaire

Le roman est portuaire en cela qu'il sent l'iode, s'égare à quai et se confond parfois avec les navires toujours plus gros qui passent à Ormuz. Wax veut traverser à la nage le détroit d'Ormuz, mais évidemment il a toutes les chances de mourir vu l'activité et les tensions à cet endroit. On perd parfois de vue cet objectif, à tel point que l'idée d'un MacGuffin (utilisée abondamment dans le cinéma, par exemple dans Frantic de Polanski) ne semble pas si farfelue, c'est-à-dire d'une carotte tendue, rappelée en fil rouge mais en réalité prétexte à tout le reste, si ce n'est qu'il ne s'agit pas d'un objet matériel mais d'un humain: la nage de Wax est un prétexte au développement portuaire. Elle est motivée par si peu d'éléments rationnels qu'elle se perd et ne semble plus avoir d'importance à la fin.

Ainsi, le brouillard maritime rappelle bien dans quel brouillard narratif nous nous trouvons. Au mieux, Wax est le Rick Blaine du film Casablanca et l'histoire ne se déroule pas sur fond de Seconde Guerre mondiale, mais sur ses tensions politiques indépassables entre gens de mer.

Jean Rolin, naufrage avec spectateur?

D'ailleurs l'auteur ici ne fait pas romancier mais bien plus journaliste, et même journaliste ayant la climatisation et ses préjugés dans son altérité différenciée. Jean Rolin est loin d'être le shâhbandar, maître du port. Il semble impuissant, qu'il soit en train de discuter avec les locaux ou en faisant ses longueurs dans la piscine de l'hôtel. C'est le spectateur et le commentateur tout au long du roman. Toujours à quai, il n'embarque jamais avec, contrairement à l'aventurier Thesigner, cité à plusieurs reprises et connu pour ses périples en Asie et en Afrique. Bien plus étonnante est son rapport aux femmes, assez primaire et souvent inutile. le coup de foudre pour la militaire en début de roman passe encore, mais cette constante évocation racoleuse des femmes laisse songeur. Par exemple, à la page 121, il dit ceci:

Enfin, le jour même où je quittai l'hôtel Ras al-Khaimah - avec d'autant plus de regrets que venaient de s'y établir deux jeunes Chinoises, vêtues de t-shirts et de shorts fluo très sexy, et telles qu'elles auraient vraisemblablement tenu les trois barbus éloignés de la piscine [...]

Outre l'inutilité de la remarque concernant ces deux Chinoises, on aperçoit également le commentaire sur les personnes portant une barbe. Juste avant dans le récit, il était en effet importuné car ces trois personnes, qui ressemblaient à des salafistes selon lui, faisaient du bruit et faisaient tomber des poils dans la piscine. Quelle terrible spectacle pour ce journaliste en voyage adepte du confort. Une honte. Enfin, la citation montre également la capacité de l'auteur à rallonger ses phrases pour ne rien dire ni n'apporter aucun effet. Ces phrases se multiplient.

Sur le radeau?

Ce n'est donc ni pour le style ni pour la posture de l'auteur dans ce roman qu'il faut retenir Ormuz. Alors, pourquoi le retenir? Sans aucun doute pour les quelques informations glanées (guerre des Malouines, l'HMS Sheffield coulé en 1982 par un missile Exocet, l'USS Vincennes qui a abattu le 3 juillet 1988 un appareil d'Iran Air, tuant 274 passagers et 16 membres d'équipages) et Wax, nous mettant dans le brouillard et nous faisant reculer avec cette question: qui est l'ennemi?
Lien : https://les-sirenes-de-jugur..
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