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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Daniel Rondeau a été ambassadeur de France à Malte. À la lecture des premières pages, je craignais une autobiographie diplomatique et politique. Il n'en est rien. L'auteur ne se raconte pas, il a trouvé un sujet bien meilleur. « C'est cette petite république catholique dont je veux parler, raconter ce coeur précis des eaux, qui semble dériver sans mourir au fil du temps, et ne réclame à aucun Européen d'abdiquer ses souvenirs. » (p. 16) Mais le texte n'est pas qu'une description de l'île, c'est avant tout une déambulation amoureuse et érudite sur un petit territoire qui semble être le point vers lequel pointent toutes les boussoles.

« le faucon maltais est celui que les chevaliers avaient pour obligation de donner, chaque année, pour la Toussaint, au vice-roi de Sicile en seule contrepartie du don que Charles Quint leur avait fait de l'archipel. Cette obligation a toujours été honorée. […] le reste est littérature (Dashiell Hammet) ou cinéma (John Huston). » (p. 244 & 245) Loin des fantasmes qui entourent l'histoire de ce caillou, Daniel Rondeau raconte une Malte généreuse (Malta Hanina), accueillante, solaire et fière. Dans les jardins de Malte, on trouve des lauriers, des oliviers et des orangers. Dans ses rues, on trouve de nombreux Chrétiens, mais tout autant de Juifs et de Musulmans qui composent un peuple qui vit depuis toujours en harmonie. L'île est singulière par sa position géographique, mais aussi par son histoire. « Les deux piliers de l'identité maltaise : la religion et la langue. » (p. 218)

Mais Daniel Rondeau ne raconte pas que Malte : il évoque des ailleurs et des autres hommes, des légendes et des histoires qui toujours le ramènent à Malte. le récit de l'auteur me fait l'effet d'une sage mémoire qui veut se révéler et dévoiler la vérité. Avec sa plume élégante et son érudition discrète, Daniel Rondeau écrit ce que je considère être une biographie de Malte : l'île est présentée comme une terre vivante que des hommes illustres ont foulée. En racontant la vie de ces personnages, l'auteur déroule celle de Malte, joyau et forteresse aux confins de la Méditerranée. Malta Hanina est un très beau récit avec des airs de prose poétique, mais, même si l'auteur ne se met au centre, le texte reste très personnel et attaché à une expérience particulière. À moins de visiter cette île, je ne pense pas pouvoir comprendre réellement le récit. Mais c'est peu dire que Daniel Rondeau sait donner envie de rencontrer Malte !
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"Une chaleur africaine pèse sur l'aéroport.", telle est la première impression de Daniel Rondeau lorsqu'il arrive à Malte après avoir accepté le poste proposé par le gouvernement français.
De Malte, l'auteur ne connaît rien ou si peu, mais cette île lui rappelle Tanger où il a tenu un poste quelques années auparavant.
Il va s'attacher à découvrir cette île entre Orient et Occident, son histoire : "Malte est gravée dans une histoire et une géographie à la fois européennes et méditerranéennes.", ses personnages célèbres, son passé et son présent : "Découvrir Malte, c'est entrer dans le jardin secret de la Méditerranée."

A travers "Malta Hanina", l'auteur brosse un portrait de Malte au rythme des saisons, avec les paysages qui peuplent l'île mais également l'histoire de son essor au Moyen-Âge avec la formation de l'Ordre des Chevaliers de Malte jusqu'au présent en évoquant le Printemps Arabe en Tunisie, en Egypte et en Libye avec son lot de réfugiés au sort souvent funeste qui partent en quête d'un Eldorado ailleurs, loin de leur pays et des dictatures.
Il s'agit de tableaux plutôt que d'un récit suivi, ce livre fait office de guide pour découvrir Malte et donne en tout cas envie de découvrir cette île.
Le style narratif est proche du lecteur et l'entraîne dans les pas de l'auteur.
Dans ce livre, il n'est pas non plus question que de Malte, mais également de la France, de l'Europe, de la vie d'écrivain de Daniel Rondeau et de ses rencontres, comme si Malte avait servi de catalyseur pour qu'il dresse son propre portrait d'homme et qu'il revienne sur ses expériences passées et ce qu'elles lui ont apporté dans sa vie.

"Malte a tenu ses promesses.", c'est ainsi que conclut Daniel Rondeau sur son expérience professionnelle dans cette île et sa découverte géographique, culturelle et historique.
Ce qui, tout naturellement, m'amène à conclure que "Malta Hanina" a tenu ses promesses et qu'à partir d'un ensemble de tableaux, Daniel Rondeau a réussi à dépeindre Malte, à en saisir le caractère authentique et toute sa richesse et à transmettre toutes ces émotions au lecteur qui, une fois le livre refermé, n'a plus qu'une envie : partir à la découverte de Malte.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Malta Hanina, de Daniel Rondeau, est une biographie, mais une Vie un peu particulière. En effet, il nous raconte Malte, en une succession de paragraphes, sans véritable structure, sinon le cheminement de ses pensées jetées sur le papier. Il va par petits bonds de la Malte d'aujourd'hui à la Malte d'hier, parcourant les hommes qui l'ont faite (ou qui se sont construit avec elle), l'histoire (si importante, de par sa position géographique), la religion (ou plutôt l'empreinte des trois religions du Livre), les cultures, entre orient et occident. Il suffit d'observer la consonance de nombreux noms de lieux maltais pour retrouver la langue arabe.
A travers ce très beau portrait, poétique, Daniel Rondeau écrit son autoportrait, car il nous révèle ses gouts esthétiques, artistiques, culturels, ce qui le fait rêver, réagir, agir. Il nous parle aussi de son parcours à travers le monde, ses rencontres, nombreuses, d'artistes, d'auteurs, éditeurs, hommes politiques, mais qui tous, le ramène à un moment ou à un autre à sa Méditerranée. Un portrait en négatif qui se lit à travers les mots rendant hommage à Malta Hanina.
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Un livre à glisser dans le sac de voyage pour Malte, ou à feuilleter au retour avec les photos de vacances….ce ne sont pas des souvenirs de vacances mais des tableaux du séjour maltais de son ambassade de 2008:



« A Malte, attaché à ce rocher par mes lettres de créance, je vois de ma fenêtre tourner le manège des saisons, et fleurir les orangers. le soleil de Zebbug éclaire de façon rétrospective les étapes du chemin qui m'a conduit jusqu'ici…. »



Après Tanger, Beyrouth, Alexandrie, Daniel Rondeau poses ses valises deux ans à Malte qui'l raconte par touches variées. Il raconte aussi bien les Grands Maîtres de l'ordre que ses baignades à Ghar Lapsi (un souvenir mémorable pour nous). nous fait revivre la chaleur de midi quand « la température monte, tout le monde est liquéfié! » . Passion des Maltais pour les feux d'artifices (ils en tirent même de jours, nous les avions entendus sans bien comprendre), pour les courses de chevaux, la boxe… processions religieuses aussi.

C'est aussi un texte érudit qui convoque nombreux écrivains. Pas étonnant, Rondeau a été le directeur de la collection Bouquins. Paul Morand, Umberto Eco, Braudel ou Kundera, Tim Willocks, Cervantes, Burgess …

…..« Et Byron?C'est en Méditerranée que Byron a construit sa destinée sur les routes où il suivait les aventuriers normands et les chevaliers errants en même temps qu'il précédait Garibaldi, dit Barrès… »

J'en oublie …. Nous sommes en bonne compagnie.

De son poste d'ambassadeur de France, son regard historique est quelque peu focalisé sur les Grands Maîtres de la Langue de France et sur l'influence française dans la Méditerranée, la rivalité avec la Grande Bretagne. Une semaine avec Bonaparte raconte la conquête de Malte par Bonaparte Bonaparte alors qu'on lui avait conseillé de ne pas aborder le sujet. L'auteur ne se contente pas de la Grande Histoire, celle des grands personnages, des corsaires, il n'oublie pas les plus humbles, les esclaves qui construisirent la Valette, ou ramaient dans les galères – sujet que les guides touristiques taisent. Bonjour alikoum! montre la trace du français dans le Maltais seule langue sémitique d'Europe.Les esclaves, les Rois Mages et Balthazar. le chapitre Ulysse et Balthazar est consacré aux migrants, il se déroule à bord d'un Falcon de Frontex qui surveille les embarcations aux confins des côtes libyennes.

Succession de tableaux impressionnistes qui ont prolongé le film de notre voyage.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Ce livre est une invitation au voyage, je n'ai qu'une envie en le refermant : boucler mes valises et partir à la découverte de l'ile de Malte sur les pas de Daniel Rondeau.

Ce grand écrivain voyageur a été nommé ambassadeur de France par Bernard Kouchner durant deux ans à Malte, il est actuellement ambassadeur de France auprès de l'Unesco. Il nous parle de cette île, de son histoire de son évolution au fil des siècles en éclairant son récit de son expérience, de sa connaissance des villes méditerranéennes et de ses voyages passées

Il nous compte l'histoire de ce « rocher », l'arrivée des templiers, les traces qu'ils ont laissées et ce qu'ils ont gardés de ce passage maltais, les relations difficiles avec le peuple Turcs, en liant passé et présent. Ce livre est plus qu'un récit de voyage. J'ai eu l'impression de marcher à coté de l'auteur à travers cet état, d'admirer les paysages, de visiter les chapelles, de déambuler sur les hauteurs, d'admirer la végétation tout en l'écoutant me parler de ses souvenirs, de ses amis, d'art, de littérature et de diplomatie.

Le livre est intéressant par les références et expériences hétéroclites de l'auteur. Il nous parler à la fois de littérature classique, de cinéma d'auteur, de ses discutions avec Anthony Burgess l'auteur d'Orange mécanique, de ces rencontres avec les puissants de ce monde puis fait une référence au récent La Religion de Tim Willocks. Cette diversité donne un sentiment de proximité agréable avec l'auteur, il ne nous noie pas sous son érudition mais nous invite à la partager.

J'ai trouvé la lecture très agréable, j'ai aimé la légèreté du texte qui semble parfois laisser l'auteur suivre ses pensées et souvenirs.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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