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sur 885 notes
Nous sommes à l'époque des grands travaux de rénovation de Paris, travaux d'embellissement et de modernité absolument indispensables pour en faire une ville moderne et salubre.

Rose est née dans cette ville, elle est attachée viscéralement à la maison de son mari Armand. Les évènements majeurs de sa vie se sont déroulés au sein de cette demeure, transmise de père en fils.

Cette maison est décrite comme un personnage à part entière de la famille; elle est imprégnée des joies et des souffrances de ses hôtes, elle vibre de leurs émotions, chaque pièce rappelle un souvenir.

Par ses lettres adressées à son mari défunt, Rose raconte le cauchemar qu'elle vit avec la destruction du Paris qu'elle connaissait. Elle se sent comme une étrangère dans cette ville.

Les hordes d'ouvriers ressemblent à une armée d'hommes armés de pioches et de pelles, avec à leur tête le baron Haussmann et l'Empereur . Paris ressemble à un champ de bataille avec ses avalanches de briques, ses éboulements.
Ces hommes sont comme des envahisseurs , avides de pouvoir, arrogants, en quête de gloire. Ils démantèlent les existences de ces parisiens qui n'ont d'autre choix que l'exil. le nouveau Paris ne sera pas pour eux.

Rose est entourée de personnages attachants et on découvre à travers eux, le Paris d'autrefois, avec ses boutiques et la chaleur humaine de ses occupants.

À travers ces lettres , elle nous dévoile son secret le plus douloureux, enfui au fond d'elle depuis tant d'années.

Très beau roman épistolaire, dans lequel on ressent les émotions de ses habitants de ce Paris de 1850 , leur désarroi face aux décisions arbitraires.
Rose , Alexandrine la fleuriste, et Gilbert le chiffonnier sont attendrissants, ils se comprennent et se respectent, on devine sans en connaitre les détails, qu'ils trainent avec eux un passé douloureux .
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Paris au temps du baron Haussmann, Paris qui meurt et renaît dans les soubresauts de travaux gigantesques, Paris qui voit disparaître une partie de son histoire pour s'ouvrir à la modernité.
On retrouve dans ce livre les thèmes chers à Tatiana de Rosnay : le deuil, l'absence, la mémoire et la fidélité. J'ai eu quelque peu l'impression de feuilleter un album de cartes postales anciennes en lisant ce texte, riche en humanité et en générosité : :"Imaginez un flot sans fin de calèches et de passants. Tout le monde semblait parader, exhiber atours, joaillerie, coiffes alambiquées, gorges généreuses, rondeurs des hanches... Les boutiques exposaient leurs marchandises en une profusion étourdissante de choix, de textures et de tons. Des cafés lumineux étalaient leur clientèle sur les trottoirs, sur des rangs et des rangs de petites tables, ses serveurs entrant et sortant avec précipitation, le plateau brandi bien haut"
Tatiana de Rosnay écrit avec une grande sensibilité, d'une écriture volontairement surannée, un peu "vieille France". Elle sait rendre avec beaucoup d'intuition ce clair-obscur de la mémoire qui, telle une bougie, vacille doucement en éclairant le présent de la lumière du passé, tout en donnant à son histoire cette patine qui est celle de ces vieux objets dont nous ne nous servons plus mais dont nous ressentons encore toute la vie dont ils ont été porteurs.
Il y a dans ce roman le charme profond et simple des vieilles demeures d'autrefois : on s'y sent chez soi dès qu'on pose le pied à l'intérieur, même si on ne fait qu'y passer. Je ne l'ai quitté qu'à regret, fermant le volet de ses ultimes pages sur leurs fragrances de nostalgie, d'amour et de fidélité au temps révolu.
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Les faits se déroulent à Paris, capitale française. le Baron Haussmann, affublé du sobriquet de Baron éventreur fait exproprier des rues entières. Son plan, la réalisation de grands boulevards.
Rose écrit à son mari décédé sa vie quotidienne qui est loin d'être ennuyeuse, son refus de cette expropriation qui la bouleverse. Je ne suis pas fan des romans épistolaires, j'ai donc fait une exception en lisant celui-ci jusqu'au bout et cela en valait la peine. Lorsque l'on se promène, on ne peut imaginer la douleur qu'ont subie les habitants expropriés pour la réalisation de ces grandes avenues qui participent à la beauté d'une capitale.
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J'ai aimé me promener dans ce Paris d'autrefois, déambuler dans les ruelles et les jardins à la rencontre des promeneurs qui prenaient le temps d'y flâner.
Oui, mais ça, c'était avant. Avant l'avènement des grands boulevards et avenues où l'on se bouscule, dans le bruit de la circulation et l'air pollué.
Avant que le baron Haussmann transforme cette ville pour en faire l'une des plus belles du monde.
Avant que l'on expulse les habitants des quartiers et des maisons qui les avaient vus naître.
Tatiana de Rosnay donne vie à des personnages attachants, parfois insolites. Comme Alexandrine, la fleuriste qui aime faire partager son talent pour composer les plus beaux bouquets, monsieur Zamaretti, le libraire grand amoureux de Flaubert, Baudelaire, Zola, ou Balzac, Gilbert un chiffonnier noir de saleté et de suie, mais au coeur généreux. On y rencontre aussi Marville, le photographe ayant immortalisé ces ruelles disparues et même le baron Hausmann, au détour d'un escalier de l'Hôtel de Ville.
Et surtout, il y a Rose dont la vie nous est dévoilée peu à peu au fil des lettres qu'elle écrit inlassablement à son époux décédé.
Rose est une femme courageuse, déterminée à se battre pour finir ses jours dans la maison emplie de souvenirs heureux ou tristes qui mis bout à bout font la trame d'une vie.
« Rose » est un roman comme je les aime, une histoire simple et belle, des personnages attachants, une écriture raffinée et par-dessus tout ça une touche d'histoire, celle d'une ville en pleine mutation.
Un grand plaisir de lecture.


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Les faits se passent en 1850 sous Napoléon III. Les plans de Paris sont modifiés, les rues s'élargissent pour ressembler à celles que l'on connaît aujourd'hui et ce, sous la conduite du baron Haussmann.
Des habitants doivent quitter leurs maisons qui vont être abattues. Parmi eux, Rose, une dame de soixante ans qui refuse de quitter sa maison située tout près du boulevard Saint-Germain.
C'est par des lettres qu'elle va nous faire revivre son passé.
Elle reste absolument sourde aux fracas et tremblements engendrés par les machines de démolition. Elle a décidé de ne pas quitter les lieux.
Rose semble détachée de la vie, elle ne veut pas se reconstruire dans un autre lieu.
Les habitations sont des thèmes souvent traités dans les romans de Tatiana de Rosnay :
- dans "Elle s'appelait Sarah" l'appartement et la cache du petit garçon occupent une place importante.
- dans "Le voisin", tout un mystère autour du voisin du dessus va s'organiser
- dans "La mémoire des murs", la dame qui occupe l'appartement se sent mal à l'intérieur de l'habitation.
"Rose" avec cette vieille dame insensible au chamboulement est le roman de Tatiana de Rosnay que j'ai préféré avec bien sûr " Elle s'appelait Sarah" qui est pour moi inoubliable.
Voilà de nouveau un roman que je redécouvre en lecture rapide avec mes notes. Je l'avais lu en première lecture en 2014.
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Rose Bazelet, une femme d'une soixante d'années est née à Paris et vit depuis son mariage rue Childebert dans la maison qui a vu naître son mari et dans laquelle elle a vécu les moments les plus forts de sa vie, qu'ils soient sources de joie ou de malheur… Depuis une quinzaine d'années, Haussmann, le préfet de Paris durant cette période du second empire, entreprend de grands travaux de restructuration et de destruction en vue d'une ville plus moderne et plus propre. le jour où Rose reçoit la lettre qui lui apprend que sa rue, et donc sa maison, vont être détruites, elle ne peut laisser cet endroit qui représente sa famille, l'amour pour son mari, ses souvenirs d'enfance et de vie d'adulte réduit en poussière sous l'action d'un préfet qu'elle juge dénué de compassion.

Tout comme Boomerang, Rose a été un roman lu très rapidement, difficile à lâcher. Tatiana de Rosnay semble avoir la bonne recette pour nous livrer des histoires prenantes. Sous la forme de lettres écrites à son mari, Rose nous présente des passages de sa vie, de sa rencontre avec son mari, sa belle-mère et tous les habitants qui font vivre la rue qu'elle affectionne tant. L'amour de cette femme pour ses proches, qu'ils soient de sa famille ou des voisins qu'elle croise depuis des années est attendrissant. Les thèmes développés : les secrets de famille, l'attachement aux racines, la douleur de la mort et la maladie sont finement introduits et développés dans l'histoire. le combat de cette femme forte nous livre une fin poignante.
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J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman car il met en scène des personnages très humains, confrontés à un véritable séïsme dans le courant du 19ème siècle à Paris. La destruction de quartiers entiers pour assainissement et aussi la création des grands boulevards et la construction des immeubles haussmaniens. L'auteur raconte simplement le bouleversement que subissent les gens expropriés, chassés de leur quartier, de leur rue, de leur maison, et le déchirement qu'ils peuvent vivre.
Rose, la narratrice se dévoile dans une longue lettre qu'elle écrit à l'attention de son mari défunt, sa vie simple, sa tristesse de ne plus reconnaître son environnement, mais aussi les rencontres amicales qu'elle a pu faire, et au travers de cela son intérêt pour la littérature... Je suis particulièrement sensible aux livres qui évoquent les livres et l'amour de la littérature et des librairies...
Un beau livre, une histoire simple mais surprenante teintée de nostalgie.
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Après avoir lu Elle s'appelait Sarah, je me doutais bien que les autres bouquins de Rosnay me captiveraient moins... et j'avais misé juste, sachant que c'est ce qu'elle a écrit de mieux... Je ne me suis pas ennuyée avec cette lecture de Rose, mais j'ai été bien moins happé par l'histoire... On retrouve ici Rose, vieille dame qui écrit des lettres à son amour décédé trop tôt... Elle lui raconte la vie de ce petit bout de Paris qui se voit expulsé parce que des travaux de rénovations afin de rendre plus beau, plus salubre, plus moderne doivent être engagés... Elle raconte, donc, la perte, l'incompréhension, le sentiment de se voir arracher à ses racines. On retrouve le style de l'auteur, même si la forme diffère de ses autres romans... Un livre vite lu, et un livre, qui sera, je le crains, vite oublié...
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J'ai été absolument enchantée par cette lecture ! C'était ma première rencontre avec Tatiana de Rosnay, et j'en ai été ravie. Rose est un de ces romans qui nous captivent et qu'on ne peut pas refermer tant il est prenant. On plonge ici au coeur des pensées de Rose Bazelet, une presque sexagénaire qui livre ses angoisses par rapport à la démolition de sa maison dans de longues lettres adressées à son défunt mari. A mi-chemin entre un journal et un roman épistolaire, ce livre nous présente d'abord une intrigue que j'ai trouvée originale et bien pensée. On y trouve un regard interne et pourtant anonyme sur une partie de l'Histoire parisienne qui m'était méconnue. Mais on y trouve surtout une magnifique histoire d'amour entre deux êtres qui se sont aimés toute leur vie durant et qui ont traversé main dans la main des épreuves telles que la maladie et la mort. Ce que Rose écrit à Armand, dix ans après la mort de ce dernier, est très touchant. On sent le coeur d'une femme débordant d'amour inconditionnel, une femme dévouée et très forte et courageuse. Grâce aux amis qu'elle a rencontrés, aux fleurs et à la lecture, Rose a pu surmonter sa tragédie, avant que n'en survienne une autre presque plus grande : l'annonce de la démolition de leur maison. Cette maison qui a vu grandir Armand et dans laquelle ont été élevés leurs enfants à leur tour, cette maison qui abrite le plus gros secret de Rose, cette maison qui signifie tant pour elle et qu'elle n'est pas décidée à abandonner. Au fil de la lecture, on suit Rose dans ses démarches pour faire entendre raison au préfet, son combat pour tenter de sauver ce qui lui appartient, jusqu'à sa décision finale et son plan tenu secret jusqu'à la fin.
J'ai aimé découvrir au fil de ma lecture les anecdotes de la vie de Rose, menant jusqu'à son grand secret dont on ne se doute absolument pas. La révélation arrive un peu comme un cheveu au milieu de la soupe, mais le dénouement est très touchant et a soulevé en mois plusieurs émotions fortes. le style de Tatiana de Rosnay dans ce roman est parfois un peu précieux, mais cela ne m'a jamais dérangée puisque je me suis dit que c'était pour coller avec l'époque et l'univers de son personnage. J'ai adoré plonger ainsi dans la vie de Rose, cette vieille dame attendrissante et passionnée, et plusieurs passages m'ont mis les larmes aux yeux. Sa détermination et son courage sont exemplaires et parfaitement traduits. J'ai également apprécié la note de l'auteur en fin de roman, qui nous explique ce qui l'a poussée à écrire sur ce sujet et qui nous donne quelques renseignements supplémentaires sur cette époque et sur les travaux d'Haussmann. Les références historiques sont très bien expliquées, ce qui est un plus pour moi qui n'avais que très peu de connaissances sur cette période particulière. J'ai donc passé un excellent moment avec ce roman, et je vous le recommande chaudement. Je ne tarderai certainement pas à renouveller l'expérience avec cette auteure !
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
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Tatiana de Rosnay a choisi, pour ce court roman, de nous emmener dans le Paris des années 1850-1860 durant les immenses travaux d'Haussmann qui ont donné à Paris la physionomie que nous lui connaissons encore aujourd'hui.
Contrairement à la plupart des ouvrages sur le sujet, l'auteure nous offre de voir ces mêmes travaux de percement du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes à travers les yeux de Rose, dont la maison de famille, rue Childebert, est appelée à disparaître pour laisser le passage au grand boulevard.
On retrouve dans ce récit un thème cher à Tatiana de Rosnay : la mémoire des murs.
La maison en sursis nous emporte donc dans les souvenirs de Rose et d'Armand, ainsi que des locataires des commerces de cette maison et de tout un panel de personnages qui vivent au voisinage de la rue Childebert.
Le livre est très agréable à lire et on se laisse porter par cette ambiance, un peu cosy, même si on peut se demander si la vie dans le Paris de la fin du XIXème Siècle était aussi douce, ce que l'on ne retrouve dans aucun récit de l'époque.
Au fil des pages, on rencontre des personnages illustres, tel Charles Marville, qui fut chargé par Haussmann d'immortaliser ses travaux en photographiant ce qu'était Paris avant et ce que devint la ville.
Tatiana de Rosnay a réussi à ajouter des personnages aux photos de Marville qui étaient, la plupart du temps, dénuées de personnages (en raison du temps de pose très long qui était utilisé et qui ne donnait vie qu'aux personnes immobiles).
Au détour d'une promenade dans Paris, on peut encore trouver des traces de l'ancien Paris et des tracés rectilignes adoptés par le Préfet Baron. Des quartiers entiers ont échappé à la destruction, en particulier le secteur de la rue Bonaparte, la rue de Rennes devait dérouler son long ruban jusqu'aux quais de Seine, ce qui n'a pas été le cas (d'où une numérotation qui ne commence pas au n° 1).
On peut aussi imaginer ce que fut le rue Childebert, qui se trouverait aujourd'hui sur la station de métro St Germain des Prés.
Comme tous les romans de Tatiana de Rosnay, un livre agréable à lire et des moments d'évasion plaisants.
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