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3,64

sur 885 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les faits se déroulent à Paris, capitale française. le Baron Haussmann, affublé du sobriquet de Baron éventreur fait exproprier des rues entières. Son plan, la réalisation de grands boulevards.
Rose écrit à son mari décédé sa vie quotidienne qui est loin d'être ennuyeuse, son refus de cette expropriation qui la bouleverse. Je ne suis pas fan des romans épistolaires, j'ai donc fait une exception en lisant celui-ci jusqu'au bout et cela en valait la peine. Lorsque l'on se promène, on ne peut imaginer la douleur qu'ont subie les habitants expropriés pour la réalisation de ces grandes avenues qui participent à la beauté d'une capitale.
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Après avoir lu Elle s'appelait Sarah, je me doutais bien que les autres bouquins de Rosnay me captiveraient moins... et j'avais misé juste, sachant que c'est ce qu'elle a écrit de mieux... Je ne me suis pas ennuyée avec cette lecture de Rose, mais j'ai été bien moins happé par l'histoire... On retrouve ici Rose, vieille dame qui écrit des lettres à son amour décédé trop tôt... Elle lui raconte la vie de ce petit bout de Paris qui se voit expulsé parce que des travaux de rénovations afin de rendre plus beau, plus salubre, plus moderne doivent être engagés... Elle raconte, donc, la perte, l'incompréhension, le sentiment de se voir arracher à ses racines. On retrouve le style de l'auteur, même si la forme diffère de ses autres romans... Un livre vite lu, et un livre, qui sera, je le crains, vite oublié...
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Paris est une fête écrit Hemingway. Un ouvrage qui déborde d'amour pour celle qui est qualifiée de ville lumière. Même si ce noble sentiment pour cette ville n'est pas dépourvu de la nostalgie de sa jeunesse, de sa première épouse avec laquelle il avait emménagé en notre capitale au lendemain de la première guerre mondiale.

Paris a-t-elle été sauvée de l'obscurité par le plus grand chantier qu'elle ait connu à l'initiative de Napoléon III ? Ayant vécu à Londres, ce dernier regrettait de voir notre capitale distancée dans la modernisation par celle de la perfide Albion. Un leitmotiv scandé en forme de justification : tout doit circuler : l'air, les gens, l'argent. Un programme : aérer, unifier, embellir.

Il lui fallait un homme fort, un roc que n'ébranleraient ni les plaintes ni les récriminations pour transformer la capitale, la moderniser. La rehausser au rang des capitales européennes. Haussmann a été celui-là. Une brute insensible diront ses détracteurs. Un visionnaire, certes inaccessible à la nostalgie puisque la propre maison de son enfance a été sacrifiée à la cure de rajeunissement, diront les autres.

Expropriation. La lettre qui tue le souvenir. La lettre qui efface de la surface de la terre des lieux de vie. La lettre qu'ont reçue tous les propriétaires des bâtiments situés sur le tracé des grands boulevards dessinés par les urbanistes missionnés par le préfet Haussmann. Condamnés qu'ils étaient à voir disparaître les lieux qui avaient abrité leur enfance, leurs amours, la mémoire de leurs ascendants. Ils étaient nés, avaient grandi et étaient morts entre ces murs. Tués une deuxième fois par la folie d'un être déterminé à remplir la mission que lui avait confiée Napoléon III. Avec peut-être quand même l'intention de faire une grande chose pour la postérité de la capitale et pourquoi pas pour la sienne par la même occasion. En faire ce qui fait l'admiration de tous ceux qui se ruent sur les grands boulevards dits désormais haussmannien et la première destination touristique au monde dépassant Londres. Pari gagné.

Expropriation, c'est le mot qui meurtrit Rose. Dans son coeur, dans sa chair, dans sa mémoire. Au point de refuser de quitter ces murs qui ont connu son mari, défunt au jour de la réception de la terrible missive, son fils, mort aussi dans ces murs qu'on veut lui prendre, à coups de pioche. Autant de coups de pioche dans son coeur. Rose s'entête. Elle résistera à l'ogre qu'elle abhorre. Elle ira lui clamer sa peine, réclamer sa clémence au cours d'un entretien en l'Hôtel de Ville. Peine perdue.

Elle écrit à son mari défunt tout son ressentiment de l'assassinat que l'ogre veut perpétrer contre sa mémoire. Elle ne supportera pas de voir disparaître ce coin de cheminée contre lequel lui, son Armand chéri, s'asseyait pour lire son journal. de voir disparaître la chambre dans laquelle son fils s'est éteint, victime du choléra dans sa dixième année. le choléra justement. Rose ne veut pas admettre que l'insalubrité de Paris lui a pris son enfant.

Tatiana de Rosnay a pris de le parti d'exploiter un fait divers paru dans le Petit Journal du 28 janvier 1869 pour évoquer le drame qu'ont vécu les propriétaires des vieux bâtiments situés sur le tracé des nouveaux grands boulevards. Pour sortir Paris du moyen-âge. Un roman que l'on pourrait qualifier d'épistolaire puisque le procédé choisi par l'autrice est de lui faire rédiger une lettre destinée à son cher Armand. Sachant très bien qu'elle restera lettre morte. Mais qui peut être dira à la postérité son amertume et sa rancoeur, la souffrance de ces petites gens lorsqu'ils ont reçu la fameuse lettre engageant le grand chantier décrété d'utilité public et d'hygiène pour la renommée de la capitale. Décrété assassin de ses souvenirs par Rose.

Le procédé est quelque peu artificiel, mais il a le mérite de rappeler à celui qui s'ébahirait devant les perspectives de la capitale, qui ouvrent toutes sur des monuments prestigieux en les dégageant à leur vue des badauds, ces grandes façades agrémentées de riches modénatures, que leur admiration a comporté son lot de larmes.
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Tatiana de Rosnay reprend un thème qui lui est cher : l'âme des maisons. Mais cette fois-ci elle nous entraîne dans une tranche d'histoire, entre 1852 et 1870, à l'époque où le baron Haussmann a entrepris les gigantesques travaux des boulevards parisiens necessitant la disparition de rues et de quartiers.
Rose, veuve de 60 ans écrit une longue lettre posthume à son mari pour lui raconter le drame de leur expropriation, l'avancement des travaux, son refus d'abandonner « leur » maison.
Rose est sympathique, on est vraiment plongé dans ces années parisiennes, entre l'empereur et le préfet, la vie des quartiers d'alors, les drames personnels liés aux expulsions.
Une roman agréable.
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Un joli roman agréable à lire.

Le style de Tatiana de Rosnay est doux et mélodieux. Il nous berce au fil du récit. J'ai beaucoup aimé sa façon de raconter le Paris du Second Empire et la manière dont elle a brillamment réussi à se mettre dans la peau de son personnage, Rose, petite bonne femme attachante qui tient à sa maison, et à travers celle-ci, à son vieux Paris. Celui-ci est d'ailleurs raconté d'une telle façon qu'il nous laisse entrevoir une ville secrète, enchanteresse, où chaque rue forme une petite communauté, une petite ville, à part entière.

C'est une escapade plaisante rythmée par la vie et les souvenirs, parfois sombres, de Rose que nous propose cette auteure qui a un vrai talent d'écriture.
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Paris au moment des grands travaux du Baron Hausmann, une période que je connais peu. j'ai par contre pu observer le résultat.
L'auteure imagine la vie d'une vieille femme qui décide de rester dans sa maison alors que celle-ci va être détruite pour construire le boulevard St-Germain. Des retours en arrière sur sa vie, son attachement à ce lieu et aussi les relations d'aujourd'hui. Assez étonnant, je n'avais encore rien lu sur ce type de sujet. Quelques longueurs, j'ai parfois sauté quelques pages
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Quand on voit les grands boulevards aujourd'hui, on a du mal à s'imaginer l'époque où les rues de Paris ressemblaient à celles d'un village. La romancière nous transporte à Paris sous le second empire, à l'époque où les ruelles sont détruites pour faire place aux grands boulevards et de nombreux Parisiens exilés. Rose Bazelet a près de 60 ans. Veuve, elle s'accroche à la maison qui a vu ses années de bonheur comme jeune épouse et jeune mère, au nom des souvenirs et au nom d'une culpabilité dont on apprendra le motif vers la fin. L'ambiance des petits commerces est bien rendue malgré quelques longueurs et répétitions et la psychologie de la narratrice est vraisemblable: mal aimée par sa mère, mais très proche de sa belle-mère, elle va négliger sa fille pour son fils. Les fleurs jouent un rôle important car la fleuriste à qui elle loue un fond de commerce va devenir son amie, comme sa fille de coeur. J'ai aimé les lettres souvenirs qui émaillent le récit et l'ambiance apocalyptique de destruction.
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Avant de débuter ce roman, préparez-vous un thé à la rose dans une jolie tasse en porcelaine imprimée de fleurs. Mesdames, enfilez une robe en dentelle et un chapeau, Messieurs, votre plus beau costume.

Vous voilà prêts à entrer dans l'univers de Rose, une vieille dame qui nous conte sa vie, alors que son quartier et sa maison au coeur de Paris vont être détruits au profit des grands travaux d'embellissements menés par le Baron Haussmann au cours du XIXème siècle.

Dès les premières pages, j'ai été enchantée par le style de Tatiana de Rosnay, une plume délicate et précieuse relatant la grande détresse de Rose face aux changements de sa ville.

Malheureusement, une certaine routine s'est installée au fil des pages...Rose est triste, Rose ressasse, Rose va nous parler dans 70 pages d'un évènement dramatique, Rose déteste le Baron Haussmann...quel dommage ! C'est là que mon thé a perdu de sa saveur, que ma robe a commencé à me tenir chaud, et mon chapeau à me gratter.

Un roman qui ne tient donc pas ses promesses pour moi, qui glisse inexorablement vers l'ennui et qui me déçoit d'autant plus que j'avais adoré le début.

Afin de rendre tout de même justice à Rose, j'ai aimé la réflexion sur l'attachement que l'on a, ou pas, à sa maison, son quartier d'enfance. Je ne sais pas vous, mais moi j'aurais donné cher pour que la maison de ma grand-mère et le quartier que j'ai arpenté sur mes toutes petites jambes ne change jamais, que je puisse y retourner et me plonger dans mes souvenirs grâce aux sons, aux parfums, aux vieux murs chargés d'un bout de mon histoire. Mais comme dans la chanson de Nino Ferrer, La maison près de la fontaine, tout change et "c'est normal, c'est le progrès".......
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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Il s'agit d'un roman épistolaire. Une vieille dame écrit cachée dans un recoin de sa maison vouée à la démolition, elle écrit une longue lettre à son mari défunt, où elle lui explique l'évolution de son quartier menacé par les travaux du Baron Haussmann et aussi s'applique à lui avouer un secret bien gardé jusqu'alors. Rose relit parfois d'autres lettres qu'elle a gardées, de son mari, de sa fille, de sa belle-mère, et ses lectures s'intercalent dans le cours de sa propre missive.
La construction du roman est tout à fait intéressante, le contexte sur les destructions voulues par Napoléon III et le préfet Haussmann pour moderniser Paris, quitte à faire disparaître toute une partie de son histoire, est prenant également. J'ai beaucoup aimé la reconstitution de la vie d'un quartier au milieu du XIXème siècle, et que les personnages principaux soient situés dans une classe sociale moyenne. Rose frôle parfois, chez sa fleuriste, les habitués des salons parisiens, et à d'autres moments, les plus miséreux des habitants de son quartier, mais elle-même représente plutôt une classe aisée, sans être riche. La maison de Rose est occupée au rez-de-chaussée par deux boutiques, celle d'une fleuriste et celle d'un libraire, et tous deux lui seront d'un grand soutien lorsqu'elle se retrouvera seule.
Toutefois, le personnage de Rose me laisse un peu mitigée, je n'ai pas forcément éprouvé beaucoup d'empathie pour elle, qui est très froide, même si je l'ai comprise la plupart du temps. Ce sera mon seul bémol pour un roman qui se lit bien, avec une écriture agréable et non exempte de jolis moments, pleins de délicatesse et de justesse. C'est le sujet qui m'a fait me tourner vers ce livre, alors que les autres romans de l'auteure ne me tentent pas forcément, et je suis satisfaite de cette découverte qui de plus, me donne envie de relire Zola avec La curée, qui, sur un sujet semblable, donnerait une vision qui soit contemporaine des évènements.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Il y a un moment que je souhaitais découvrir la plume de Tatiana de Rosnay, sans jamais vraiment trouver le bon moment pour m'y mettre. Récemment je suis tombée sur Rose, que je ne connaissais pas parmi ses romans mais qui m'a beaucoup attirée par son résumé car il rassemblait plusieurs de choses que j'aime : Paris et le second empire.

Ce roman c'est donc l'histoire de Rose, une veuve, sexagénaire, qui voit sa vie bouleversée par les travaux d'Haussmann. Alors elle décide d'écrire à son défunt mari des lettres posthumes où elle confie tous les sentiments qui l'habitent et la douleur de voir son quartier natal bientôt détruit, mais aussi et surtout se soulager d'un secret qui la hantent depuis trois décennies. Généralement les romans épistolaires sont pour moi souvent (voire toujours) décevants. Et ici malheureusement ça n'a pas dérogé.
Ce qui a enlevé pour moi une grande partie du potentiel et du charme que ce roman aurait du avoir c'est son format épistolaire. Là où une narration nous aurait permis de vivre une réelle immersion non seulement dans la vie de Rose mais aussi dans l'environnement Parisien de cette fin de XIXème, les lettres nous ont autorisés à rester qu'en surface malheureusement. Et ce qui a accentué d'autant plus cette effet, c'est le ton des lettres que j'ai trouvé trop ampoulé, voire parfois un tantinet "cliché" (je me suis souvent demandé si ça venait peut-être de la traduction ?). Elles manquaient également un peu d'authenticité et d'identité, notamment au niveau de la personnalité de Rose.
Mais ce qui a été le plus gênant c'est l'usage du vouvoiement de Rose envers son mari. Tous deux sont issus de la petite bourgeoisie, et non de la haute aristocratie, en plus d'avoir été très amoureux, donc le vouvoiement m'a semblé totalement décalé et superflu, et n'a que rajouté au manque d'authenticité que je déplorais. Dommage aussi concernant les autres personnages qui gravitent autour de Rose, qui sont peu ou pas développés à cause du format, alors qu'ils semblaient plutôt intéressants.

Néanmoins, je dois dire que j'ai tout de même passé un bon moment, l'histoire est relativement addictive dans le sens où l'on a hâte de connaitre son secret passé mais aussi si elle va quitter sa maison avant la destruction. Il y a aussi, il faut le noter, le bel hommage que l'autrice rend au vieux Paris à travers ce roman.
Donc une lecture relativement sympathique mais qui laisse un arrière goût de déception car au vu du beau potentiel on pouvait en attendre beaucoup plus.
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