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sur 6877 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Séduit par tant d'esprit, en sortant de ce livre
On reste coi, groggy, chancelant, un peu ivre
On ne pense plus en prose, mais en alexandrins,
Tous les mots se bousculent et se donnent la main
Pour adresser sans fard, avec empressement
Un grand merci à l'auteur de ce monument.

L'alexandrin est propice à l'emphase, il donne du panache au plus fade discours et peut transformer un simple compliment en éloge dithyrambique, alors revenons à la prose pour modérer notre propos.

On connaît tous cette comédie dramatique d'Edmond Rostand. Sa popularité est telle que même sans l'avoir lu on en connaît soit l'intrigue, soit quelques répliques fameuses. Sans l'avoir vu au théâtre ou au cinéma, on peut facilement visualiser quelques scènes, quelques décors, quelques personnages. On connaît Cyrano sans l'avoir pratiqué comme on peut parler un peu anglais sans l'avoir appris à l'école. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous citons Cyrano sans nous en rendre compte. Ce phénomène est l'indice qu'une oeuvre fait partie de notre fond culturel commun.

Alors un jour ou l'autre on se dit qu'il serait peut-être utile de se plonger pour de bon dans la lecture de ce texte ne serait-ce que pour vérifier si ce qu'on en dit de bien n'est pas exagéré ou tout simplement pour passer du statut d'imposteur au statut de véritable connaisseur de l'oeuvre. C'est ce que j'ai fait et sans plus tarder je vous livre mes impressions.

Un petit résumé pour rappeler l'intrigue : Nous sommes en 1640, Cyrano poète et fine lame est amoureux de Roxane, mais renonce à lui faire la cour, car il se trouve laid à cause de son nez « qui le précède partout d'un bon quart d'heure ». Christian est également épris de la belle Roxane mais ne trouve pas les mots pour lui dire, par amitié Cyrano va parler et écrire à sa place pour conquérir le coeur de sa dulcinée, il fait tant et si bien que Christian et Roxane se marient. Mais sombre époque de guerre et de tumulte, Christian meurt à la guerre, Roxane se retire dans un cloître. Cyrano attend 15 ans avant d'avouer à Roxane qu'il était l'auteur des lettres. Il meurt des suites d'un accident à l'instant ou il termine son aveu.

Je ne suis pas un grand amateur de théâtre et encore moins de théâtre lu, aussi ai-je entamé cette lecture avec une certaine appréhension. le début du premier acte ne m'a pas enthousiasmé, la multitude des personnages intervenant dans les dialogues pour de courtes phrases, parfois pour un seul mot, et les indications de mise en scène ont eu pour effet de ralentir ma lecture. Mais heureusement on arrive à la scène IV et à la célèbre tirade du nez et quand bien même la pièce se limiterait à cette scène elle est d'anthologie. On rentre vraiment dans l'histoire après ce fameux monologue, ensuite on est séduit par l'humour, les répliques savoureuses, l'invention dans la construction des alexandrins, la tirade des non-mercis, la scène du balcon et l'on retient malgré nous des tournures baroques qui relèvent de la préciosité :
— Mais pourquoi parlez-vous de façon peu hâtive ?
— Auriez-vous donc la goutte à l'imaginative ?
[Acte III, scène VII].

Alors Cyrano de Bergerac mérite-t-il d'être classé parmi les chefs-d'oeuvre de la littérature française ? Je ne suis pas habilité à décerner les titres, en tout cas il s'agit d'une oeuvre très populaire qui, encore aujourd'hui, est beaucoup lue et représentée au théâtre et au cinéma. On se souvient de l'interprétation de Depardieu, un vrai rôle sur mesure ! le succès de cette pièce est sans doute renforcé par le fait qu'elle est inscrite dans les programmes scolaires, elle est donc incontournable et fait partie de notre patrimoine culturel. Cependant, au niveau des idées développées et de la morale de l'oeuvre : « L'intériorité est plus importante que les apparences », on peut mieux faire. de même pour la personnalité du héros, Cyrano, c'est évidemment un beau parleur, un poète, un homme courageux, mais la psychologie du personnage n'est pas très développée il incarne le panache, le talent oratoire, le sens de la répartie, mais reste finalement un peu superficiel.

Il n'en reste pas moins que la lecture de cette pièce est jubilatoire et le talent de son auteur est évident. Cette oeuvre constitue pour le moins un divertissement de grande qualité.

— « Cyrano de Bergerac », Edmond Rostand, édition de Patrick Besnier, folio classique [1999], 464 pages.
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Cyrano de Bergerac est un mousquetaire faisant partie des Cadets de Gascogne. Amoureux de sa cousine, la belle Roxane, il se fait remarquer d'elle pendant une représentation théâtrale à l'Hôtel de Bourgogne en interrompant celle-ci et en réalisant un duel (dont les armes sont à la fois l'épée et la langue française) avec brio. Lorsque Roxane sollicite une entrevue avec lui à la rôtisserie de Ragueneau après ce coup d'éclat, Cyrano est plein d'espoir, mais celle-ci lui révèle qu'elle aime Christian, beau jeune homme qui s'apprête à entrer lui aussi chez les Cadets de Gascogne. Elle demande à son cousin de le protéger, ce qu'il accepte. Il va même plus loin puisqu'il conclut un pacte avec le jeune homme, qui est beau mais peu spirituel (au contraire de Cyrano, virtuose des mots mais complexé par son physique, notamment son nez) : le mousquetaire va lui dicter les mots d'amour qu'il dira à Roxane. de ce pacte va se dessiner le destin de ces trois personnages...

Cyrano de Bergerac est un de ces grands classiques que je veux lire depuis des années, et que je laisse de côté, alors qu'une après-midi suffit amplement pour l'avoir terminé. C'est donc chose faite, et je comprends mieux pourquoi cette pièce de théâtre est devenue un classique de notre littérature !
C'est un drame magnifiquement écrit, autant parce qu'il mêle parfaitement tragique, comique et lyrisme, que parce que les vers, surtout ceux de Cyrano, sont virtuoses : quand j'ai lu ces grandes tirades que sont celles du nez, des non merci, ou du dénouement, j'ai été amusée ou touchée, selon la tonalité de chacune, mais surtout impressionnée par la grande maîtrise de la langue française et des registres d'Edmond Rostand. Avec cette pièce, il redonne des couleurs, plus de cinquante ans après, au genre théâtral qui s'était un peu éteint avec le drame romantique, avec beaucoup de poésie.
J'ai de plus trouvé que le grand personnage qu'était Cyrano de Bergerac, homme de lettres libertin du XVIIème siècle avant-gardiste et manquant de reconnaissance, reprenait totalement vie dans cette pièce : elle respecte ses idées, ses manières de faire et de dire, ce qui est aussi bienvenu de la part du dramaturge. Ce personnage en devient plus émouvant en ce qu'il est, tout du long, tiraillé entre son désir de liberté et son amour pour Roxane qui le pousse à se sacrifier toute sa vie pour elle : quelle plus belle preuve d'amour et de générosité que de tout faire pour rendre sa bien-aimée heureuse, même si cela impose d'être seulement spectateur de ce bonheur ?

Cyrano de Bergerac est donc une pièce à lire, ne serait-ce que parce qu'elle donne à un personnage trop oublié à son époque un nouveau regard, et donc une plus grande postérité, et que parce qu'elle est tout simplement une très grande démonstration littéraire.
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Une pièce de théâtre très enrichissante qui rappelle non seulement la beauté de l'amour, mais également la beauté des mots.
Cyrano est l'archétype du héros : il a tout pour plaire mais possède un physique disgracieux qui le rend soupe-au-lait et hermétique aux faveurs des femmes. Surtout celles de Roxane qui voit en lui seulement son tendre cousin. Mais voilà que le beau et élégant Christian fait son apparition, et donne ainsi la chance à Cyrano d'avouer son amour à la jeune femme. Car oui, si notre héros incarne la spiritualité enfermée dans un corps laid, le nouvel arrivant est un homme beau mais dénué de belles paroles. Tous deux s'emprunteront leurs qualités afin de séduire la belle : Christian sera le corps et Cyrano, la parole.

Au fil de la lecture, j'ai trouvé Roxane très superficielle de ne donner son affection à Christian que pour son apparence. Mais lorsqu'elle a voulu le rejeter car il ne disait plus de belles choses, l'estime que j'avais pour elle avait remonté. Voilà une dame plus intéressante que l'on pourrait croire au premier abord. Il en va de même pour Christian, personnage qu'on est amené à voir comme un simple profiteur de la situation. Mais lui aussi à une certaine beauté du coeur. D'un autre côté j'ai éprouvé beaucoup de peine pour le pauvre Cyrano, complexé et victime de son corps, qui courageux contre le danger, n'ose pas se déclarer à l'élu de son coeur. Préférant l'aimer de loin et la laisser vivre un bonheur dont il est la source indirectement.
Voilà une belle pièce qui fait là un bel éloge à l'amour à travers des dialogues très recherchés et raffinés.
Le seul bémol que je pourrai noter, c'est que la compréhension de certains passages n'est pas accessible à tout le monde. La lecture demande une certaine culture littéraire pour comprendre les nombreuses métaphores et images que Cyrano emploie.
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L'amour, l'attirance physique, la disgrâce physique, le charme, le partage des sentiments, le courage, l'assurance, le complexe, l'entourloupe, la convoitise, la dualité homme/homme, la dualité homme/femme et tout cela dans la légèreté pour mieux arriver au dramatique. Que de mots, que de louanges, que de succès, que de spectateurs pour une grosse part de ce que littérature française a de mieux lorsque les mots sont lâchés avec justesse et à propos, l'esprit. Question théâtre, c'est tout simplement énorme de par le nombre de personnage et toute la vie qui se bouscule sur une scène dont Rostand n'a pas hésité une minute à cogner les bords pour mieux étaler la fougue de Cyrano et tout de ce que l'amour ou le désir font naitre. Bravo ! Bravo ! Bravo ! Et, on tape dans ses mains comme un grand soir au théâtre.
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Cette lecture fût un peu particulière, car j'ai lu (joué) le livre à voix haute pour mes cousines.

C'est donc à travers chaque personnage, « sur la scène » que j'ai découvert cette grande histoire. Je ne pensais pas que cette pièce serait aussi accessible et même si certains passages peuvent se relever longs, chaque scène où Cyrano est présent s'envole. C'est un personnage remarquable, fabuleux, passionné, libre avant tout mais surtout inspirant pour tout l'amour qu'il porte en lui. Le regard et le cœur qu'il porte à Roxane est bouleversant et jusqu'aux derniers mots, Cyrano reste lui-même. Une tragédie qui ne laisse pas indifférent et qui apporte un regard unique sur l'amour et la liberté.
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(...) L'histoire est tragique, c'est intéressant, mais la grande force de cette pièce, c'est la magnifique plume d'Edmond Rostand. Vivace, enlevée, cette plume transporte le lecteur à la fois par sa qualité et par son originalité. L'auteur a pris des idées dans la vie et dans l'oeuvre du vrai Cyrano et c'est poétique à souhait. le passage sur le voyage dans la lune, par exemple, est une petite pépite d'onirisme et de fantaisie. Les répliques brèves qui permettent de planter le décor et les circonstances ne rendent pas justice à ce style tout en délicatesse, mais les monologues de Cyrano sont de sublimes envolées d'une incroyable musicalité.

A découvrir et redécouvrir, pour les amateurs d'histoires d'amour tristes et de belles plumes. Et, si l'occasion se présente, à voir sur scène pour profiter au mieux du texte.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Je devais lire ce roman en lecture imposée et je crois que vous commencez à me connaître, je n'aime pas les livres que l'on me force à lire. C'est un blocage psychologique je crois. J'aime lire pour le plaisir et me dire que rien ne me force à aller au bout d'un bouquin si ce n'est mon intérêt pour ce dernier. Je n'aime pas les contraintes qu'elles qu'elles soient et encore moins lorsqu'elle mette mon plaisir pour la lecture en jeu. Ainsi, c'est à reculon que j'abordais la lecture de ce roman...
Et pourtant, cette jolie pièce de théâtre m'a presque réconciliée avec les lectures du cours de Français !
Cyrano de Bergerac est un héro que j'ai beaucoup apprécié. J'ai aimé son esprit frondeur, sa répartie cinglante et son amour éperdu pour Roxane qui ne l'empêche pas de souffrir. Il fait preuve d'un courage et d'une générosité hors du commun en bridant sa jalousie et en aidant son rival à conquérir l'élue de son propre coeur. Pour lui, les intérêts de sa belle passent avant les siens et guident toutes ses actions.
Christian, lui peut paraître bien fade à côté de l'éclatant Cyrano mais il m'a touchée d'une façon différente. Il tend à un amour sincère, il désire être aimé pour lui-même. Il a pourtant le malheur de tomber amoureux d'une précieuse pour qui les déclarations flamboyantes sont le principal dans une relation amoureuse. Christian, qui ne sait pas exprimer ses sentiments, se retrouve en bien mauvaise posture... Sa complicité avec Cyrano m'a étonnée et je me suis parfois demandé s'il ne soupçonnait vraiment rien, au début de leur marché, des réels sentiments du poète.
Roxane m'a souvent agacée. Je la trouvais un peu ridicule avec ses manières précieuses et élégantes. Je ne sais pas si elle méritait l'amour de Cyrano. Pourtant, elle m'apparaissait comme le fantasme de deux hommes bien différents et qui les réunit alors qu'ils n'ont rien en commun. Elle représente la beauté que Cyrano n'a pas et l'esprit qui fait cruellement défaut à Christian.
J'ai aimé le fait qu'Edmond Rostand ne respecte pas les unités de temps et de lieux car c'est principalement ce qui me rebute dans les pièces de théâtre ; cette impression d'être cloisonnée dans le même endroit et le fait que l'action ne se prolonge pas dans le temps.
Son écriture est très élégante et certaines scènes sont justes magnifiques. Même si je manque certainement d'originalité, je dirais que c'est la scène du balcon qui a ma préférence. Romantique et cruelle à la fois, servie par un texte d'une extrême beauté, cette scène est à couper le souffle. Un autre passage que j'ai beaucou aimé est, bien sûr, la tirade du nez. Elle témoigne de l'impressionnante imagination de Cyrano.
Pour conclure, une pièce au texte magnifique et dont les personnages, surtout Cyrano, Roxane et Christian, marquent vraiment. Une belle découverte que je vous conseille si vous ne connaissez pas encore l'histoire de Cyrano !

Lien : http://labibliodemily.hautet..
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Edmond Rostand décrivait le panache de la sorte :

« le panache, n'est pas la grandeur mais quelque chose qui s'ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d'elle. C'est quelque chose de voltigeant, d'excessif - et d'un peu frisé [...], le panache c'est l'esprit de bravoure. [...] Plaisanter en face du danger c'est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l'héroïsme, comme un sourire par lequel on s'excuse d'être sublime [...] »

Cette définition pourrait s'appliquer à Cyrano de Bergerac, le personnage, mais aussi l'oeuvre. Tous autour de Cyrano paraissent fades, attendant la venue d'un évènement qui les sortira de leur torpeur habituelle : et cet évènement, c'est Cyrano. Il débarque au milieu des foules et provoque une émeute, n'hésite pas à se battre en duel en même temps qu'il débite ses poèmes, il anime les dîners trop peu spirituels, mais sait aussi s'effacer, le temps d'une idylle menée au son de la voix avec Roxanne.

Honnête avec lui-même du début à la fin, fidèle à ses idéaux de beauté et de pureté, Cyrano de Bergerac se bat pour défendre une certaine idée de la poésie. Se nourrissant uniquement de mots et de belles phrases, il en oublie presque de vivre, et lorsque les autres mangent, boivent et aiment, lui se contente de déclamer ses poèmes, se faisant l'agréable accompagnateur de ses hôtes.

Sur un ton qui s'apparente d'abord à celui de la comédie, Cyrano se bat, fanfaronne, part dans des envolées lyriques qui font de lui un homme admiré, mais ces fausses apparences de confiance et de joie s'envolent petit à petit pour nous faire découvrir l'image plus réaliste d'un homme abandonné à sa solitude et enfermé dans un rôle duquel il ne peut plus sortir. Peu à peu, le propos se fait plus mélancolique et se termine d'une façon dramatique qu'il aurait été difficile de prévoir au début de la pièce. Beau retournement de situation qui fait de Cyrano de Bergerac une pièce beaucoup moins légère et folichonne qu'il n'y paraissait au début. le tout bercé par une musique des mots aussi agréable au sens qu'à la mélodie…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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J'ai découvert Cyrano il y a bien longtemps (j'étais encore gamine), à travers le film de Jean-Paul Rappeneau, avec Gérard Depardieu dans le rôle titre. J'ai vu ce film je ne sais pas combien de fois depuis. Il était temps que je lise la pièce dont il a été tiré !

Je savais déjà que j'allais aimer l'histoire, je le connaissais par coeur. J'aime le personnage de Cyrano, et celui de Roxane. On nous parle d'amour véritable dans cette pièce. Et on nous pose la question que tout le monde se pose un jour : notre amour s'intéresse-t-il davantage au physique ou à l'esprit de la personne. Ici, Christian est le physique. Il est beau, simplement. On ne pourrait pas dire qu'il n'a pas d'esprit, car il est loin d'être sot. Seulement, il est mal à l'aise avec les mots, ne sait pas parler aux femmes. Cyrano, lui, est l'esprit. Il n'est pas beau, mais il jongle avec les mots avec une aisance naturelle. Roxane est d'abord séduite par la beauté de Christian, et puis, plus elle lit les mots de Cyrano (qu'elle croit être ceux de Christian), plus elle tombe amoureuse de l'esprit. A mes yeux, elle incarne l'amour véritable.

Je crois que connaître le film presque par coeur m'a aidée à davantage apprécier ma lecture. J'ai retrouvé avec plaisir ces dialogues qui sont presque les mêmes (le réalisateur a dû couper quelques passages pour ne pas faire un film trop long, mais globalement, les dialogues sont restitués à l'identique), j'ai adoré la poésie. Quand je lisais, le film se déroulait dans ma tête : je voyais les scènes précisément, j'entendais les voix des personnages, leur ton, je voyais leur expression. Cela m'a rendu ma lecture très vivante. Alors que si j'avais découvert l'écrit en premier, je ne sais pas si j'aurais accroché.

Il faut dire que la mise en page est perturbante. Déjà, nous sommes face à une pièce de théâtre. Personnellement, ça ne me dérange pas, je suis habituée à cette forme (que j'aime beaucoup d'ailleurs), en ayant déjà lu un certain nombre. Mais en plus, il y a de la poésie. Tous les dialogues sont en vers. A l'oreille, c'est fluide, ça ne me gène pas non plus. Mais à l'écrit, quand on revient à la ligne en plein milieu d'une phrase pour respecter le rythme (et qu'en plus on met un majuscule au début de la ligne alors que ce n'est pas le début de la phrase), cela me perturbe un peu. Oui, cela respecte le rythme de la poésie, mais moi cela casse mon rythme de lecture. Elle est plus hachée du coup. Et cette cassure en plein milieu des phrases m'a parfois gênée dans ma compréhension (il y en a qu'il m'a fallu relire plusieurs fois).

Du coup, pour moi, cette lecture fut totalement indissociable du film, et c'est justement cette association qui fait que j'ai beaucoup aimé.
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Allant voir prochainement la pièce de théâtre "Edmond", je m'empresse de lire Cyrano de Bergerac pour comprendre les éventuels clins d'oeil de la pièce. Bien sûr j'ai dans un coin de ma tête l'image du pif de Gérard Depardieu. Mais heureusement, mon esprit n'est pas englué par cette image. Je trouve que le début est très ennuyeux. La mise en place de l'intrigue est longue (avant l'arrivée de Cyrano). Heureusement je persiste car la suite est délicieuse. Quand on commence enfin à lire les vers de Cyrano, là je me régale. Je trouve même qu'il est plus agréable de "lire dans sa tête" les vers (ou à voix haute): ces rimes trouvent leur beauté quand elles sont lues. C'est un texte qui s'écoute! Je découvre également des pans de l'histoire (le siège d'Arras pris par les espagnols...).
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