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3,6

sur 597 notes
Cru et intriguant. Voilà les deux premiers qualificatifs qui me viennent en tête afin de décrire la sensation que m'a laissé "La bête qui meurt". Je ne connaissais pas Philip Roth auparavant, je fus donc agréablement surpris par la clarté de son écriture et sa facilité à faire ressentir les émotions les plus intimes et les vices de l'âme vieillissante. Prouesse d'autant plus forte, à mon sens, que j'ai à peine le tiers de l'âge du protagoniste principal.


Un peu comme son héros, on navigue dans les tourments des sentiments et du désir sans avoir de réelle prise sur eux. On ressort de cette expérience de lecture avec la sueur au front, non pas par une quelconque excitation sexuelle, mais plutôt par la gamme des sentiments traversés par cette oeuvre et exposés sans vergogne à notre propre voyeurisme de lecteur. Un récit sombre et dramatique, mais lumineux dans ses procédés d'écriture.
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Philip Roth a tout pour me plaire. La lecture de son livre m'a bousculé comme peu de livres le font. Il faut dire qu'il a l'art de toucher aux tabous comme personne !

Le statut de critique culturel à la télévision et à la radio confère à David Kepesh, homme de la soixantaine à la libido suractive, un certains succès auprès de ses étudiantes. Parmi ces apprenantes se trouve Consuella Castillo, vingt quatre ans, filles de riches émigrés cubains qui va devenir la maîtresse de ce séducteur invétéré car "émerveillée" par la culture dont il se fait l'apôtre ... Très vite, la dépendance sexuelle va naître ...

Ce texte m'a remué en ce qu'il a l'art d'égratigner certaines certitudes que je pouvais avoir, il m'a même parfois franchement énervée mais je préfère ça à un texte d'une platitude navrante.

Le sexe semble être au coeur des interrogations de cet écrivain pour qui il fait tourner le monde et il ne voit pas ou s'interroge sur la façon dont on pourrait s'en passer. A travers son personnage, c'est en quelque sorte un testament qu'il nous livre et un questionnement sur la vieillesse et la mort :

"Que faire quand on a soixante deux ans et que l'urgence de cueillir ce qui se cueille encore n'a jamais été aussi impérieuse ?"

Le sexe est l'accomplissement ultime pour qui le personnage est prêt à tout : mentir, jouer, se perfectionner, ... Je m'avancerai en parlant d'une peur de l'impuissance mais le sexe tient une telle place, que sans lui on se demanderai ce que serait cet homme.

"C'est seulement quand tu baises que tu prends ta revanche, ne serait-ce qu'un instant, sur tout ce que tu détestes et qui te tient en échec dans la vie. C'est là que tu es le plus purement vivant, le plus purement toi-même. Ce n'est pas le sexe qui corrompt l'homme, c'est tout le reste. le sexe ne se borne pas à une friction, à un plaisir épidermique. C'est aussi une revanche sur la mort. Ne l'oublie pas la mort. Ne l'oublie jamais . Non, le sexe n'a pas un pouvoir illimité, je connais très bien ses limites. Mais, dis-moi, tu en connais un pouvoir plus grand ?"

Les descriptions concernant la dépendance sexuelle sont elles aussi révélatrices. J'ai aimé cette fragilité de ce surhomme, jaloux des moindres instants passés sans sa belle, apprenant la jalousie, la manque de confiance, ... Il redevenait humain et pour la première fois créait un lien véritable.

Un coup de coeur pour cet auteur avec qui je n'ai pas fini d'en découdre !
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Un livre qui se lit vite, peut-être un peu comme il a été écrit : on y sent une urgence, le désir de dire avant le silence.
Pour ceux qui ont déjà un peu vécu, cette musique aura un air connu, où se croisent hantises de vieillesse et souvenirs de jeunesse. Pour les autres, c'est une superbe introduction à ce que je leur souhaite de tout coeur : vivre assez pour avoir le temps de vieillir, même si ça fait parfois un peu mal.
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Difficile exercice pour moi que de formuler mes impressions sur ce livre, le début de m'a lecture ne m'ayant pas mise dans les meilleurs conditions pour en apprécier la suite.

Ma première lecture de cette ouvrage s'est faite à la lumière de notre époque, et de mes idéaux personnels. Tout m'a repoussé chez ce narrateur, professeur de littérature émérite de 62 ans au moment des faits, qui joue de sa position de personnalité célèbre auprès de ses étudiantes pour satisfaire son égo de vieil homme célibataire, et ses pensées libidineuses. Il n'évoque sa relation avec les femmes que par le prisme de sa sexualité, qui ne fait par ailleurs pas plus rêver que ledit narrateur : une sexualité dont l'impulsion est celle de tromper le temps qui passe, la mort, et le dépérissement de la chair et de l'esprit. du haut de son expérience, ce professeur joue avec ses étudiantes, plus jeunes que lui d'une quasi-quarantaine d'années, étudiantes paraissant au travers de son regard naïves, simples, ingénues parfois. Il aime les dominer dans la séduction, qu'il envisage d'ailleurs comme un voile, "une comédie qui consiste à créer un lien factice" entre deux individus - triste vision de la chose.

Lorsqu'il rencontre Consuela, ce qui l'attire, c'est avant toute chose son "énorme paire de seins" et son pouvoir de séduction désintéressé. Pourtant, notre charmant narrateur se complait à décrire à quel point il la trouve sexuellement fade car trop jeune et inexpérimentée. Ce qu'il aime, c'est la posséder, se considérer comme celui lui ayant donné « sa stature », celui qui l'a faite.

A la première lecture donc, je n'ai vu dans ce livre qu'une peinture des relations que certains hommes projettent sur les femmes, relations de domination, avilissantes au possible.

Pourtant, une fois ce premier sentiment dépassé, et après une cinquantaine de pages de lecture, j'ai appris à apprécier ce roman. le style est léger et sans prétention, parfois poétique et inspirant. Avec du recul, on comprend la détresse d'un homme qui se pense libre de toutes attaches amoureuses, qui pense maîtriser son destin sentimental, mais qui est finalement prisonnier du temps, de ses effets sur sa chair et finalement, de sa passion et son amour irraisonnés pour Consuela.

Ce roman retrace la libération sexuelle américaine ayant pris place dans les universités, durant les années 60, à laquelle adhère pleinement le narrateur, favorable à ce que chacun, mais surtout chacune, jouisse de la vie comme il l'entend. Au-delà, les réflexions de l'auteur sur ce que le couple "traditionnel" peut ôter de liberté et exige comme sacrifices sont intéressantes, et abordent un sujet qui semble aujourd'hui encore tabou.

J'ai finalement pleinement apprécié les réflexions que j'ai tirées de ce roman, en dépit de son narrateur repoussant et du triste sentiment qui subsiste en moi selon lequel pour certains, les femmes ne sont qu'un instrument de leur désir.
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J'ai essayé … persévéré...lu en diagonale pour aller malgré tout de l'avant...mais rien n'y fait. Je lâche l'affaire. Je ne comprends pas l'intérêt de ce roman dans lequel le arrateur âgé raconte en détails sa vie sexuelle. Pas pour moi … Suivant !
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Mon 1er Roth.
Une impression mitigée, entre une belle écriture et une histoire dont je me suis sentie très éloignée et parfois un gênée devant son impudeur criante...
Je vais bien évidemment lire d'autres ouvrages de ce grand écrivain.
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Je ne sais pas trop quoi dire de ce livre. Pas d'histoire ici mais plutôt une réflexion menée par un homme qui met tout à plat à l'approche de la mort. Il met tout particulièrement l'accent sur les femmes et l'éducation. Je pense pouvoir dire que ce livre ne m'a rien appris de nouveau, mais bon on ne lit pas toujours pour apprendre quelque chose me dira-t-on ! Cet homme tout le monde le connaît déjà pour avoir rencontré quelqu'un de similaire et l'histoire est on ne peut plus banale. Rien à dire bien entendu sur l'écriture de Philip Roth, la qualité de l'écrit est finalement ce qui nous retient !
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La bête qui meurt c'est David Kepesh. Un critique et professeur vieillissant qui va vivre une dernière passion avec une de ses jeunes et séduisantes élèves jusqu'à connaître les tourments de la jalousie et de « l'addiction ». Lui, le séducteur libéré et fort de son expérience raconte comment il se retrouve piégé par cette jeune beauté cubaine et quel mal il aura à ce sortir de cette relation pourtant sans avenir. L'occasion pour nous de suivre ses réflexions sur de nombreux sujets comme le puritanisme, la vieillesse, la libération sexuelle, ses relations compliquées avec son fils, la maladie et la mort. Que l'on partage son point de vue ou pas, ces confessions intimes et franches ne peuvent laisser personne indifférent. L'occasion aussi de lire quelques pages d'un érotisme torride et quelques autres absolument bouleversantes. Court roman extrêmement fort, il vous marquera obligatoirement.
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Des femmes, David Kepesh en a vu défiler dans sa vie, dans son lit.
Mais aucune n aura su le marquer, le soumettre à sa façon, comme la belle et jeune Consuela Castillo. Évocation d' une fin proche et pourtant le désir, toujours intact, toujours présent.
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Amis de la lecture, bonjour.
Aïe, je ne sais pas si cela va plaire, mais ce livre de Philippe Roth est à réserver aux sujets masculins, c'est profondément masculin ce qui est décrit dans ces pages.
Non pas que les femmes n'y ont pas accès, mais, et heureusement, et nous le savons tous, nous avons des différences au niveau …, à beaucoup de niveaux en fait, et l'histoire de cet homme de lettre de 60 ans n'ai pas forcément compréhensible par tous, et toutes.
Bon, je m'enfonce sûrement, mais j'ai trouvé aussi tellement de sensibilité à parler des femmes, les jeunes en première, c'est là peut être un point difficile, mais finalement…..
Je laisse des points de suspensions, je me dégonfle, mais j'espère que vous apprécierez ce livre d'un homme qui aime les femmes, en tous cas je m'y suis reconnu.
Belle lecture à tous.
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