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3,6

sur 597 notes
Des femmes, David Kepesh en a vu défiler dans sa vie, dans son lit.
Mais aucune n aura su le marquer, le soumettre à sa façon, comme la belle et jeune Consuela Castillo. Évocation d' une fin proche et pourtant le désir, toujours intact, toujours présent.
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Difficile exercice pour moi que de formuler mes impressions sur ce livre, le début de m'a lecture ne m'ayant pas mise dans les meilleurs conditions pour en apprécier la suite.

Ma première lecture de cette ouvrage s'est faite à la lumière de notre époque, et de mes idéaux personnels. Tout m'a repoussé chez ce narrateur, professeur de littérature émérite de 62 ans au moment des faits, qui joue de sa position de personnalité célèbre auprès de ses étudiantes pour satisfaire son égo de vieil homme célibataire, et ses pensées libidineuses. Il n'évoque sa relation avec les femmes que par le prisme de sa sexualité, qui ne fait par ailleurs pas plus rêver que ledit narrateur : une sexualité dont l'impulsion est celle de tromper le temps qui passe, la mort, et le dépérissement de la chair et de l'esprit. du haut de son expérience, ce professeur joue avec ses étudiantes, plus jeunes que lui d'une quasi-quarantaine d'années, étudiantes paraissant au travers de son regard naïves, simples, ingénues parfois. Il aime les dominer dans la séduction, qu'il envisage d'ailleurs comme un voile, "une comédie qui consiste à créer un lien factice" entre deux individus - triste vision de la chose.

Lorsqu'il rencontre Consuela, ce qui l'attire, c'est avant toute chose son "énorme paire de seins" et son pouvoir de séduction désintéressé. Pourtant, notre charmant narrateur se complait à décrire à quel point il la trouve sexuellement fade car trop jeune et inexpérimentée. Ce qu'il aime, c'est la posséder, se considérer comme celui lui ayant donné « sa stature », celui qui l'a faite.

A la première lecture donc, je n'ai vu dans ce livre qu'une peinture des relations que certains hommes projettent sur les femmes, relations de domination, avilissantes au possible.

Pourtant, une fois ce premier sentiment dépassé, et après une cinquantaine de pages de lecture, j'ai appris à apprécier ce roman. le style est léger et sans prétention, parfois poétique et inspirant. Avec du recul, on comprend la détresse d'un homme qui se pense libre de toutes attaches amoureuses, qui pense maîtriser son destin sentimental, mais qui est finalement prisonnier du temps, de ses effets sur sa chair et finalement, de sa passion et son amour irraisonnés pour Consuela.

Ce roman retrace la libération sexuelle américaine ayant pris place dans les universités, durant les années 60, à laquelle adhère pleinement le narrateur, favorable à ce que chacun, mais surtout chacune, jouisse de la vie comme il l'entend. Au-delà, les réflexions de l'auteur sur ce que le couple "traditionnel" peut ôter de liberté et exige comme sacrifices sont intéressantes, et abordent un sujet qui semble aujourd'hui encore tabou.

J'ai finalement pleinement apprécié les réflexions que j'ai tirées de ce roman, en dépit de son narrateur repoussant et du triste sentiment qui subsiste en moi selon lequel pour certains, les femmes ne sont qu'un instrument de leur désir.
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Pas le meilleur Roth
On est sur du sans surprise avec les thèmes récurrents (monomaniaques?) de l'auteur.
Ca se lit, mais si l'ouvrage avait été plus long, aurais-je été au bout?
je n'ai pas encore lu tous ses livres, Némésis étant pour le moment mon préféré. Sans doute parce Roth n'a pas resservi le même plat, mais a exploré d'autres thèmes.
Si vous ne connaissez pas l'auteur, ce n'est sans doute pas l'ouvrage pour le découvrir (Le complot contre l'Amérique est très bon aussi)
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Un roman intense et cru. Je ne savais pas que David Kapesh avait déjà été le héros d'une autre roman de l'écrivain.

Pris au hasard à la médiathèque je découvre cet auteur pour la première fois (enfin je crois) .
L'écriture et intense et on incarne extrêmement bien ce personnage vieillissant.
Le livre est sorti il y a 20 ans maintenant et cela a son importance. Nous sommes dans une ère « post me-too » aujourd'hui le livre a clairement été écrit avant.
Mais en se mettant dans le contexte de l'époque je trouve l'écriture de ce livre très juste. Entre adoration de la femme et jalousie maladive, on entre dans les pensées de David homme fort intelligent qui a un regard plutôt incisif mais juste sur le monde qui l'entoure que ce soit lui-même, son entourage son fils. Il est certes fièr et sûr de lui (comme peut l'être l'homme cultivé professeur (cliché de cette époque?) mais on s'attache à ce personnage charismatique et pourtant fort fragile voire « faible » selon ses mots quand il tombe amoureux de Consuela belle cubaine de 24 ans alors que lui en a 62.
On est entre le déclin de l'âge d'or de l'homme et la jeune femme qui ne maîtrise pas encore son propre corps. C'est intéressant parfois dérangeant, l'écriture est indéniablement maîtrisée avec peut être une pointe d'arrogance en arrière plan ?
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Amis de la lecture, bonjour.
Aïe, je ne sais pas si cela va plaire, mais ce livre de Philippe Roth est à réserver aux sujets masculins, c'est profondément masculin ce qui est décrit dans ces pages.
Non pas que les femmes n'y ont pas accès, mais, et heureusement, et nous le savons tous, nous avons des différences au niveau …, à beaucoup de niveaux en fait, et l'histoire de cet homme de lettre de 60 ans n'ai pas forcément compréhensible par tous, et toutes.
Bon, je m'enfonce sûrement, mais j'ai trouvé aussi tellement de sensibilité à parler des femmes, les jeunes en première, c'est là peut être un point difficile, mais finalement…..
Je laisse des points de suspensions, je me dégonfle, mais j'espère que vous apprécierez ce livre d'un homme qui aime les femmes, en tous cas je m'y suis reconnu.
Belle lecture à tous.
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La bête qui meurt- Philip Roth (Titre : Les amours, les amis, les emmerdes..)
Je ne vais pas me livrer à un résumé de ce magnifique roman : d'autres commentateurs l'ont fait. Je dirai juste pour commencer que j'ai aimé ce livre qui aborde une multiplicité de thèmes en prenant pour prétexte les amours tourmentées d'un professeur sexagénaire avec une de ses élèves, plus jeune de quarante années.
Sur le fond, la description de la passion charnelle et de la dilection tout en même temps de David pour Consuela est une véritable oeuvre d'art littéraire même si les descriptions crues de certains passages ont pu à tort choquer certains lecteurs. C'est un authentique morceau d'anthologie que cet hymne à l'amour charnel, à la beauté du corps et à la vénusté de Consuela dont le pouvoir érotique hante les jours et les nuits de David.
Tour à tour se succèdent des phases de dépendance, de volupté, d'érotisme et de jalousie. La sensualité est omniprésente même dans les moments les plus sombres et tragiques.
La peur de vieillir qui habite l'auteur m'a rappelé un ouvrage de Romain Gary (Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable ). Addiction de David pour Consuela mais aussi lucidité en observant la déchéance des corps avec les blessures de l'âge et en découvrant la solitude. La critique récurrente du puritanisme américain, la libéralisation de la sexualité des années 60 sont autant de cantiques à la liberté. Les relations difficiles père fils, l'attitude face à la maladie des autres sont aussi des thèmes parfaitement abordés.
Quelques extraits :
En fait le ton est donné dès le début « On aura beau tout savoir, tout manigancer, tout organiser, tout manipuler, penser à tout, le sexe nous déborde. »
Puis sur la vieillesse « Figure toi la vieillesse en ces termes : tu risques ta vie au quotidien. Tu n'échappes pas à la conscience de ce qui t'attend à brève échéance, ce silence qui va t'entourer pour toujours. A part ça on est immortel , tant qu'on est vivant . »
« le sexe est une revanche sur la mort . »
Sur l'amour : « Moi je pense qu'on a une intégrité de départ et que c'est l'amour qui cause la fracture. »
Sur le ridicule : « C'est d'aliéner sa liberté de propos délibéré : la voilà la définition du ridicule. »
La fin du récit est pathétique et magnifique. La mort et la maladie des proches se réunissent en un bouleversant concert où la musique tragique de Schubert s'entend presque.
Sur la forme, le style alerte et direct ponctué d'incisives phrases couperets m'a ravi. le récit est vivant et efficace grâce à la technique de narration : en effet il s'agit d'un monologue émouvant adressé à un personnage fictif auquel l'auteur s'adresse à la deuxième personne du singulier.
Un très bon roman en conclusion.
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Pas le meilleur Philip Roth, loin de là. Pour les fans absolus. Il y en a plein d'autres à lire (Portnoy, Nemesis, Pastorale américaine, La Tache, etc) avant d'aborder celui-là qui n'apporte rien de nouveau si ce n'est une impression de redite. Dispensable.
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LA BÊTE QUI MEURT de PHILIP ROTH
Ce livre s'inscrit dans le cycle David Kepesh. Ce roman assez court est l'histoire d'un prof vieillissant, divorcé pour être libre sexuellement, entretenant de mauvaises relations avec son fils et et qui se fait piéger par l'amour. Livre crépusculaire, qui n'a rien de vraiment romantique, mais qui met l'homme sur sa fin en face d'une vie de plaisir et de sexe et qui va découvrir la jalousie. Très belle analyse.
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L'auteur dissèque, radiographie les étapes amoureuses d'une vie.

Une dernière aventure qui l'envoûtera !

Sorte de Méditation où Il nous fera part de ce qui attend chacun d'entre nous, à l'orée de la vieillesse.

L'Amour plus fort que la Mort !

Aimer le sexe "pour faire la nique" à la mort, celle-là même qui s'approche inexorablement passé un certain âge.

David 64 ans, séducteur invétéré va rencontrer Consuela, 24 ans parmi ses étudiantes.
S'ensuivra une dépendance sexuelle,

La recherche toujours plus grande des plaisirs des
corps !

Quel bonheur que ces derniers frémissements du coeur !

"Un nu mordoré mystérieusement endormi sur un gouffre noir velouté que, dans mon humeur du moment, j'associais à celui de la tombe. Fuselée, ondulante, elle t'attend, la jeune fille, immobile et muette comme la mort".

Le fait que , quelque soit notre âge, la mort rôde en chacun d'entre nous.

Profiter de cette vie, qui nous est donnée!
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Certains livres sont lus à petits pas, d'autres à grandes enjambées sans pour autant que je les aime plus.
Les 137 pages ( édition Gallimard) de Philip Roth se lisent à grands pas.

Bien sûr, tu me diras : un livre de cul, ça te parle ! (avec tutoiement car seuls mes babel-amis oseront me le dire).
Bien sûr, tu me diras : Lui, 62 ans ça te parle, d'autant qu'elle, étudiante, a 24 ans.
Mais qualifier “la bête qui meurt” de roman licencieux est réducteur.
Bon, le sexe est présent, “y en a, mais pas que”… et s'il devait en manquer, j'en ai cité, et du cru !
Celui-ci est intrinsèque aux narrations philosophiques de l'auteur : “Le sexe ne se borne pas à une friction, à un plaisir épidermique. C'est aussi une revanche sur la mort”.

En fait, ce sont les pensées périphériques à l'histoire qui ont soutenu ma lecture, entraînant des réflexions sur la condition de l'homme (et plutôt de sexe masculin). Elles m'ont invité d'ailleurs à relire vos citations qui ajoutent de la valeur ajoutée à ce court roman.
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