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4,09

sur 1335 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'écrivain Nathan Zuckerman, (le narrateur et double de l'auteur dans sa « trilogie américaine », avec deux autres romans. «J'ai épousé un communiste » et « La Tache »), est contacté par Seymour Levov, « le suédois », ancienne idole sportive et homme d'affaires juif, parfaite incarnation de la réussite américaine, pour l'écriture d'un livre sur le père de Seymour, fondateur de l'entreprise de production de gants que Seymour a fait prospérer.
Tout le récit se focalisé sur Seymour Levov, petit-fils d'immigrés juifs, fils modèle, patron exemplaire, qui a tout réussi et est devenu le symbole du rêve américain, ayant comme valeur principale la force du travail et la confiance en cette Amérique flamboyante de l'après-guerre des années 60. Mais, il y a Merry, 16 ans, la fille chérie de Seymour, rebelle, rejetant toutes ces belles valeurs, qui deviendra terroriste et provoquera dans un attentat, la mort d'un homme au nom d'une idéologie. Et c'est tout ce monde parfait qui explose: « on ne traverse pas la vie sans être marqué par la douleur, la mélancolie, le désarroi, le deuil. »
Philip Roth, nous décrit l'envers du décor, les fêlures et les faiblesses du personnage principal et celles de l'Amérique toute entière. Ce roman est le cri de désespoir d'un père qui tente de comprendre pourquoi sa fille chérie a rejeté toutes les valeurs et la morale qui lui ont permis de devenir un bourgeois respecté et admiré et qui, malgré l'horreur de l'acte commis, conserve un amour fou pour sa fille. Roth fouille l'intime et analyse l'hypocrisie de la société américaine, les conflits de génération, le racisme, l'antisémitisme ordinaire, le viol, la violence..
C'est magnifique, intelligent, rigoureux, à déguster sans modération.
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Cette "Pastorale" est vraiment une oeuvre littéraire...
Si "pastorale" évoque un côté bucolique, champêtre, on est loin du compte en s'engageant dans "La pastorale américaine"..

Mais, cependant, que c'est bien écrit... une pure merveille..

A lire à garder dans sa bibliothèque.
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Je viens tout juste de terminer ce roman de Philip Roth et l'émotion me submerge.

Le seul livre que j'ai lu de lui c'est le complexe de Portnoy.

Pastorale américaine est pour moi le récit de la faillite du rêve américain. Les années 1968 à 1973 voire 1974 empreintes des faillites dues à la guerre au Vietnam, la révolte des afro-américains et le scandale du Watergate font voler en éclats les certitudes du "suédois". Beau garçon, issu d'une petite bourgeoisie juive des suburbs de New York et admiré par toute une communauté juive lycéenne pour ses talents de sportif. Seymour Levov a tout réussi en devenant ce que son père attendait de lui.

Une maison en pierre qu'il adore, une femme belle et goy qui passe l'examen par le père Levov haut la main.

Mais quelle petite fille ! Bègue, perdue et violente. Jusqu'à devenir terroriste.

Je n'en dirai pas plus car beaucoup de babeliotes ont commenté ce livre. Cependant je tiens à souligner que je ne m'attendais pas à une telle peinture des failles du rêve américain. Ce bouquin est véritablement une claque. J'ai bien envie de relire cet auteur mais en me laissant du temps.

C'est un chef-d'oeuvre de la littérature contemporaine qui ne laisse pas le lecteur indemne.
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Nathan Zuckerman, l'alter ego de Philip Roth, raconte l'histoire d'un élève, plus âgé que lui, qui l'a fortement marqué dans son enfance. Seymour Levov, le « Suédois », sportif et homme d'affaires accomplis, semble avoir une vie de rêve. Mais est-ce si certain ? En réalité, sa fille Merry a disparu après avoir commis un attentat qui a tué le médecin local. Seymour s'accroche à l'idée de l'innocence de Merry ou du moins à l'idée qu'elle a été manipulée.

Le livre se déroule à Newark (New Jersey) des années 1950 à 1970. La ville de Newark a connu un déclin après les émeutes de 1967 (luttes pour les droits civiques). Elles sont décrites à travers le regard très personnel de Seymour.

Il est à la fois fascinant, grâce à Seymour Levov, et interminable, j'en ai appris plus que j'aurais souhaité sur la fabrication des gants. Les répétitions sont aussi nombreuses.

Lien : https://dequoilire.com/pasto..
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Et quoi! Tu fais tes billets avant d'avoir fini le livre maintenant ?

Parce que ce livre, je sens qu'il est monumental. J'en suis à un peu plus de la moitié et il est d'une intelligence rare.

J'ai la chance et le bonheur que cette "Pastorale américaine" soit tombée entre mes mains et j'en apprécie chaque chapitre, chaque paragraphe, chaque ligne, chaque mot.

Et je partage cette lecture avec la délicieuse compagnie de Glenn Gould interprétant les variations Goldberg.

Que demander de plus.
Un pur régal !

PS: petite remarque au passage aux babeliotes qui ont partagé leur enthousiasme en "divulgachant" ce chef d'oeuvre.
Faites-moi plaisir, modifiez ou ou retirez votre critique. Ou bien, profitez de l'option proposée par le site " texte masqué".

A bon entendeur.

Billet susceptible d'être modifié quand j'en aurai terminé.

Lecture achevée.
Je persiste et signe. C'est du tout tout bon. Philip Roth démystifie "the American Dream" avec brio.
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j'ai arrêté la lecture à la page 580, il faut dire que c'était la fin du livre; et j'en étais bien déçu. Magnifique livre où la perfection d'une civilisation, d'un pays, d'une famille bascule dans l'horreur apocalyptique. S'il est besoin de comprendre ou de se rappeler que tout est fragile dans ce bas monde alors lisons ce roman étendard de l'histoire des Etats Unis d'Amérique. Philip Roth est bien un des grands romanciers de son siècle.
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Voici ma première critique dans le monde merveilleux de Babelio…. Je me lance… J'avais lu plusieurs livres de Roth il y a de cela une vingtaine d'année (La tâche, Complot contre l'Amérique, Indignation). Puis récemment je l'ai redécouvert à la lecture de Portnoy que j'ai dévoré. J'ai alors décidé de me lancer dans la trilogie américaine de Roth et de recroiser la route de Zuckerman. Encore une fois, je ne fus pas déçu. J'ai été très sensible à cette énième description du rêve américain brisé que j'ai trouvé particulièrement réussi. Roth use d'une habilité narrative et littéraire époustouflante à construire pierre par pierre la pastorale américaine qu'a décidé d'embrasser le Suédois, puis à dynamiter brutalement chaque portion de son échafaudage. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre le dernier acte de cette oeuvre et l'un de mes films favoris, « Qui a peur de Virginia Wolf ? ». J'ai en effet retrouvé dans la longue scène du diner final la même angoisse croissante menant au climax final que j'avais ressenti dans ce magnifique film. Je le recommande donc chaudement!
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Quel livre!
On me l'avait conseillé comme livre de bord pour partir aux États-Unis, je l'avais pris mais pas commencé.
J'ai adoré.
Autant dire qu'on ne sort pas indemne de cette lecture.
Beaucoup de sujets sont abordés : l'histoire des États-Unis, les jeunes qui s'opposent à la guerre du Vietnam.
C'est un livre historique, sociologique, psychologique.
Les sujets de la parentalité, le conflit des générations, le handicap, la religion, les pays riches versus les pays pauvres, la bien-pensante….
Bref un livre fondateur.
Je vous le conseille vivement pour celles qui ne l'ont pas lu,
il a eu le prix Pulitzer en 1998.
Me reste à regarder le film avec Ewan Mc Gregor.
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Seymour Levov, dit le Suédois, avait tout pour être heureux : une belle situation, une femme incroyablement belle, courageuse et intelligente et une superbe petite fille.
Il menait une vie douce et conformiste, sans véritables accrocs.
Et puis, son quotidien paisible fut à jamais bouleversé par l'attentat commis par sa fille Merry.
C'est avec ce crime que ses certitudes sur la vie, sur la famille, sur la société furent changées à jamais.

« Pastorale américaine » est un roman d'une grande délicatesse, au style poétique et élégant, qui offre une lecture juste et impitoyable de la bourgeoisie d'après-guerre (mais pas que, est-ce que les choses ont changé depuis ?), pleine de certitude et de conformisme qui ignore que l'histoire et la société avancent avec toute leur violence.
Roth décrit une société faite d'apparence qui cache ses saletés, bassesses et secrets. Mais cette matière que l'ont cache doit ressortir parfois, et ça donne Merry, Lou, Jerry ou Orcutt, personnages si humains, si fragiles dans leurs vies laborieuses et sérieuses, avec tant de problèmes, tant de hontes à cacher, tant de complexes et de malheurs.

C'est un texte magnifique qui décrit les vicissitudes d'une société au bord de l'explosion, qui ne sait plus quoi faire de ses enfants terribles.
C'est aussi un livre sur la cruauté de la vie, qui n'a à nous offrir que du hasard, pour le meilleur et pour le pire, et sur laquelle nous n'avons finalement que peu de prises.
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Nathan Zuckerman (Philip Roth) se souvient de Seymour Levov dit « le Suédois » qu'il a connu pendant la guerre dans le quartier juif de Newark (New Jersey). Nathan était plus jeune que le Suédois mais il était le compagnon de ping-pong de son frère, Jerry. le Suédois était un jeune homme beau, fort, attentionné, doux, excellent joueur de base-ball qui le fascinait par sa perfection.
Dans la première partie du livre, NZ raconte l'histoire de sa relation avec le Suédois. Une fascination pour sa perfection qui, à la fin de sa vie, cinquante ans plus tard, tourne à l'ennui. Comment peut-on être aussi conformiste, aussi lisse que le Suédois ?
Puis NZ apprend par Jerry, la vraie histoire du Suédois : l'emprise d'un père tyrannique, son mariage avec une reine de beauté capricieuse, la révolte de sa fille, Merry, intelligente, rebelle, contrariée par un bégaiement qui, dans sa révolte va devenir une criminelle et miner la vie du Suédois.
Dès lors, dans sa deuxième partie, le livre change de narrateur. NZ se met dans la peau du Suédois et imagine ce qu'il a vécu à travers tous ces tourments. Un homme profondément bon qui a essayé de satisfaire tout le monde : son père en reprenant la fabrique de gants au détriment d'une carrière de sportif professionnel, sa femme et ses lubies, sa fille qu'il a toujours aidée et essayé de comprendre. Il meurt d'un cancer, fou de chagrin d'avoir perdu sa fille, morte avant lui.
Sa vie, apparemment idéale, était en réalité un enfer. Toujours la tromperie des apparences !
A la fin du livre, tragique, on se souvient à peine de la première partie dans laquelle on apprenait que le Suédois s'était remarié et avait eu trois fils. On la relit donc et on s'interroge sur la période manquante : la séparation de sa femme, qui le trompait, la rencontre avec sa deuxième femme, ses trois fils.
Mais cela importe peu, finalement. L'histoire du livre et du Suédois est celle de la relation avec sa fille perdue, l'amour de sa vie.
Un livre passionnant qui interroge. Un chef d'oeuvre.
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