— Eh! Nous approchons de l’allée de l’Aveugle! J’y suis venue assidûment après mon arrivée, dans l’espoir d’y trouver le portail entre nos deux siècles. C’était vraiment déprimant de repartir sans que jamais rien ne se produise.
— Je suis désolé de te rappeler ces moments. J’aurais dû reprendre le même trajet qu’à l’aller. Dépêchons-nous de retourner à la maison.
Ils arrivent au croisement fatidique lorsque François s’arrête.
— Mais qu’est-ce que cela? s’exclame-t-il.
Sophie suit son regard, puis pousse un cri aigu. Une seconde plus tard, elle l’a quitté pour se précipiter vers le tourbillon qui illumine la rue. À la réaction de Sophie, François comprend les conclusions qu’elle tire de ce phénomène inusité. Il hurle son nom. L’appel déchirant stoppe Sophie à mi-chemin. Elle se tourne vers son époux qui, une main tendue, la supplie de revenir. Saisissant ses jupes, elle se met à courir vers lui. Le nuage d’étincelles auréole sa silhouette. Retrouvant l’usage de ses jambes, François la rejoint. Il enlace une Sophie en larmes et qui balbutie de l’empêcher de partir. Il n’a pas le temps de dire deux mots de réconfort, qu’un coup d’œil à la tornade lumineuse le fait frissonner de terreur. L’étrange apparition se dirige vers eux à la vitesse d’un cheval au galop. En un instant, ils se retrouvent en son sein. François enserre plus étroitement Sophie, ferme les yeux et appuie son front contre celui de son épouse. Quelques secondes plus tard, là où se tenaient auparavant le comte et la comtesse de Besanceau, il n’y a plus que poussière tourbillonnante.
La réponse de Mike équivaut pour François à une condamnation à mort. Il s'éloigne du groupe et lui tourne le dos. Il a envie de fuir, de descendre de cette tour et de courir droit devant lui. Et puis, à quoi bon ? Le monde extérieur le terrorise.