Katiba

L'histoire commence par l'assassinat de quatre touristes, l'attentat est revendiqué par al Qaïda au Maghreb islamique. A partir de là, l'auteur va suivre l'histoire de Jasmine et d'une katiba (corps de combattants islamiques) en Mauritanie.
Le livre présente des points positifs et négatifs, il est très dynamique et l'immersion dans le monde de ces groupes terroristes est incroyable. Cependant les nombreux changements de lieux perdent le lecteur. de plus, la quantité impressionnantes des personnages ne les rend pas attachants pour le lecteur. Pourtant deux personnages se détachent de l'oeuvre : Jasmine et Dimitri car ce sont les seuls personnages qui sont mis en valeur. Nous conseillons ce livre car l'histoire est très originale et intéressante.

Après avoir sombré sous le poids des mots de « Rouge Brésil », c'est avec une certaine appréhension que j'ouvris « Katiba » de Monsieur Rufin. Et là, ô surprise, je constate la virtuosité de cet académicien, capable de virevolter d'un style à un autre, de sacrifier sa plume pour améliorer sa narration, d'abandonner sa verve pour approfondir son intrigue. Ici, l'auteur s'engage dans la voie de l'espionnage, en racontant la montée en puissance d'une cellule terroriste saharienne affiliée à AQMI dont la finalité demeure un coup d'éclat sur le territoire français. de Washington à Bruxelles, de Paris à Bologne, et du Cap à Nouakchott, Monsieur Rufin s'amuse à tisser une intrigue de haut vol ou agences d'espionnage et institutions supranationales défendent leurs ambitions.

Lorsqu'on connait la vie de l'auteur, ambassadeur à Dakar et éminent globe-trotter servant les intérêts de multiples ONG à travers la planète, on ne peut s'empêcher de croire que son vécu inspira, à divers degrés, son roman. C'est d'ailleurs grâce à ses connaissances géopolitiques que Katiba est couronné de succès, autant bouquin documentaire sur les conflits terroristes qu'étude sociale et culturelle des mouvements extrémistes, il fait preuve d'un réalisme saisissant. Sans jamais tombé dans le pathos, ou pire encore, les clichés, il nous conte une aventure effrayante, mais d'actualité. A côté, les Ken Follet (dans « Triangle » ) ou Terry Hayes (dans « PIlgrim ») font pâle figure, ces oeuvres apparaissant comme des fictions abracadabrantes et rocambolesques.
C'est ce que nous pouvons appeler un véritable roman d'espionnage, sans vulgarité ni excès, où le fil rouge comme l'issue frappent par leur réalisme. Une réussite pour les amateurs du genre.

L'histoire commence par l'assassinat de quatre touristes occidentaux au Sahara, signé Al-QaÏda Maghreb Islamique. A Paris on fait connaissance avec Jasmine, fonctionnaire au Quai d'Orsay, veuve d'un jeune consul qui a fait carrière en Mauritanie. Elle est contactée par un mystérieux personnage pour repartir là-bas. Qui manipule qui ? Les Américains, les français, les différents branches d'Al-QaÏda, les services secrets algériens ? Description de la complexité des branches du terrorisme et de leurs ennemis. Prenant...

En toile de fond le terrorisme international et la lutte secrète contre al Qaida. Jasmine d'origine Algérienne est une femme ambiguë qui travaille au service Protocole du Quai d'Orsay, jouant sur plusieurs terrains elle sème le trouble partout ou elle passe. Dimitri est un médecin recruté par une agence privée de renseignements du nom de Providence découverte dans "Le parfum d'Adam. Kader Bel Kader est le chef d'un groupe de trafiquants du Sahara qui souhaite s'imposer comme la vraie branche d'al Qaida. Ces trois personnages principaux ont des rôles très intrigants et sont loin d'être ceux qu'ils paraissent, c'est bien là que réside le talent de l'auteur. Sans être surréaliste, Rufin signe ici un roman d'espionnage plutôt captivant qui nous rappelle quand même que la menace terroriste n'est pas du tout une fiction !

Un chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut pas suivre deux chemins à la fois. Ce proverbe sénégalais proposé en épigraphe marque l'oeuvre, les coeurs et les âmes. Il est cet appel à la liberté d'être, à l'altérité parfois contrarié par lâcheté ou convenance par l'appel des racines, de la tribu, des autres soi.

L'alerte des services algériens qu'un attentat fomenté par une cellule mauritanienne vise la France nous plonge dans l'actualité brûlante du terrorisme islamique et des cellules d'al Quaïda, des services secrets veillant aux intérêts des pays occidentaux, et, moins décrits par notre presse, des réseaux au service des pays musulmans en lutte contre l'expansion de ce terrorisme.

Et voilà qu'au coeur de ce roman d'aventure à l'intrigue extraordinaire servi par une langue précise et admirable, une femme apparait : Jasmine. Européenne de famille et d'éducation, femme de consul de France de Mauritanie récemment décédé, rejetée par les coteries du Quai, trouvant des ressources inexpliquée pour survivre et enfin pénétrant au saint des saints : le service du Protocole de l'Elysée. Quid de ces allers-retours discrets en Mauritanie ? Comment expliquer son train de vie ? Catholique certes, ne serait-elle pas musulmane. Française oui, ne serait-elle pas fille du désert ? Femme de Consul par amour ou par intérêt ? Dimitri, l'agent secret, chargé de la prise de contact avec Jasmine s'y brûle les doigts et le coeur. Cet homme entre deux mondes, c'est Jasmine.

Roman d'amour, roman d'aventure, une galerie de personnages et d'évènements plus vrais que nature et Jasmine, héroïne romanesque, fille du désert par l'imaginaire et par le sang, fille de France par l'éducation, la pensée et la langue. Il faut avoir le recul historique, la connaissance de l'autre et la plume de Jean-Christophe Ruffin pour mettre ainsi en relief cette double appartenance qui, au final, ne peut suivre qu'un chemin à la fois.

Lien : http://www.quidhodieagisti.fr

Roman de 2010, un auteur dont j'apprécie toujours l'écriture fluide, précise, percutante offrant ainsi le plaisir de la lecture. Quant à lui, le récit est suffisamment intéressant pour que chaque jour j'ai envie de le retrouver et poursuivre ainsi une découverte originale. Bien sûr, treize ans après et avec tout ce qui s'est passé sur le front du radicalisme islamique et du terrorisme, l'histoire pourrait sembler manquer d'originalité. Mais sur le fond, même s'il s'agit d'un roman, la plongée dans un monde qui reste tellement difficile à comprendre, apporte une réflexion parfois vertigineuse. Surtout si cette histoire est précisément appréciée à l'aune de ce qui s'est réellement passé depuis sa parution. La fiction parait alors tellement proche de la réalité ! A lire donc même si j'ai ressenti un petit bémol. Dans le dernier tiers du roman, l'intrigue devient complexe au point parfois de perdre le fil de la cohérence. Les manipulateurs deviennent manipulés et les manipulés ne savent plus qui les manipulent, les traces de logique deviennent ténues dans ce monde de violence parfois dénuée d'objectifs réels même pour les bourreaux. Je me suis trouvé un peu perdu mais après tout, cela correspond aussi à une réalité qui verse sans cesse dans l'absurde au delà de ma capacité à admettre la complexité des rapports entre des organisations mouvantes et des gouvernements versatiles ou cyniques.

Avec Katiba, Jean-Christophe Rufin nous emmène au Sahara et nous fait découvrir AQMI, al Quaida au Maghreb Islamique.
Le roman s'ouvre sur un enlèvement raté de touristes italiens, qui vire à l'exécution. On est directement plongé dans le coeur du sujet.
On rencontre ensuite différents personnages: certains sont membres d'une katiba, d'autres travaillent pour Providence, un service privé de renseignements, dont Dimitri, chargé d'infiltrer un groupe de médecins mauritaniens et enfin Jasmine, qui travaille au quai d'Orsay. Ces personnages sont attachants: Jasmine donne l'image d'une femme forte mais trouble, tiraillée entre deux pays, deux cultures. Dimitri, jeune médecin infiltré, fait sourire en tant qu'espion, tant il est naïf et manipulé par Jasmine.

Même si la construction du roman est assez classique (on nous présente les personnages au fur et à mesure, chacun dans leur environnement, Paris, les Etats-Unis, la Mauritanie et au fil de la lecture, les personnages se rencontrent, les histoires s'entrecroisent), son rythme est plutôt soutenu et l'intrigue est bien ficelée. Il était par exemple difficilement possible de deviner le double (voire triple) rôle que menaient Jasmine et Kader.
Ce roman est assez complet, rythmé et mêle espionnage, religion, sentiments et multi-culturalisme.

Pour conclure, ce roman est vraiment très prenant pour diverses raisons:
on se sent concerné par l'histoire qui est vraiment d'actualité puisque AQMI est un groupe terroriste assez actif, responsable de divers enlèvements et exécutions récents d'occidentaux, notamment au Niger.
L'écriture est efficace et l'histoire est crédible. Cela est sûrement lié au fait que Jean-Christophe Rufin, de part ses fonctions, a été amené à vivre au Maghreb, à travailler dans des ONG et a été médecin. Toutes ces facettes de l'écrivain se retrouvent dans son roman.
Enfin, les thèmes actuels de la religion, l'intégrisme, l'immigration, l'intégration sont présents dans ce livre et à travers le personnage de Jasmine entre autre, on comprend mieux la complexité de ces sujets.

Ecrit par un diplomate très au fait des services secrets, histoire d'un attentat déjoué et de la capture d'un membre important d'AQ. Histoire avant tout d'une jeune femme déchirée entre deux cultures et qui doit choisir son chemin. La fin est haletante.

L'aventure commence dans le désert mauritanien.
Une katiba est un camp de combattants islamistes installé dans le Sahara. c'est à la fois une cache et un relais, un lieu où l'on prie, où l'on négocie et tue. Repère invisible en avion ou par satellite, c'est là que les pièges se resserrent et que se décident les attaques. de là quatre touristes italiens sont fauchés par des rafales de mitraillette. Ils serviront de prétextes à une mini-guerre.
Un livre sur le monde du terrorisme islamique.

Des terroristes affiliés à al Qaida dans les déserts entre Mali, Niger, Algérie et Maroc, des trafiquants de toute sorte dans cet espace transnational, une fonctionnaire du quai d'Orsay qui fait d'étranges voyages en Mauritanie, les services secrets Algériens et au dessus de tout cela une agence privée américaine de renseignement, affiliée bien sur à la CIA. Une histoire à cent à l'heure avec des coups de théâtre à chaque page, une description très fine des psychologies des différents acteurs et notamment de l'héroïne, Française d'origine Algérienne que l'on a bien du mal à situer et qui peut être à aussi bien du mal à se situer dans l'histoire. Remarquable et haletant jusqu'à la dernière phrase. L'extrême fin est un peu trop hollywoodienne à mon goût.