Katiba

Retour de lecture mitigé pour ce roman . L'intrigue est intéressante , il y a des rebondissements mais trop de personnages , trop d'informations pour mon cerveau.
Je me suis perdue à certains moment tout en gardant l'envie de connaître le dénouement de cette enquête .

Voilà un livre qu'il est bien.
Oserais je le comparer à un Tom Clancy français? Allez oui, j'ose.
Parce que l'intrigue est bien ficelée tout du long. On en apprend un peu plus tout du long, on est surpris parfois par les événements. le passé de diplomate de l'auteur donne une profondeur à son récit, selon ses propos en postface. Et il est vrai que l'on se prend à suivre les protagonistes dans ce jeu d'échec grandeur nature où les pièces blanches et noires meurent vraiment en fonction des décisions de ceux qui jouent la partie. Une partie où seul le résultat compte, quel qu'en soit le prix. Merci au généreux donateur qui a mis ce livre entre mes mains. :)

Un scénario bien monté, un récit enlevé et donc une recette éprouvée qu'il n'y a plus qu'a renouveler pour un succés assuré ... et aussi vite oublié.
Ce qui fera peut être un film correct ne fera pas d'un livre qu'il sera savouré.
De plus en plus je vous en cette manie de découper le récit en récits paralléles une recette obligée dépourvue d'originalité qui peut être mesure la distance entre scénario et littérature.

Roman aux allures d'histoire vraie dans le milieu du djihadisme et des services de lutte anti-terroriste. Rufin imagine des personnages crédibles et marquants, séduisants ou non, c'est selon, et il le fait avec une facilité déconcertante. On est vraiment sous le charme notamment du personnage de Jasmine, c'est quand il le décide !

On peut saluer le respect qu'il a pour chaque pays, chaque culture, chaque opinion, rien n'est caricatural, outré ou ridiculisé. Pour ça, Rufin est toujours aussi bon, humain et intelligent, un exemple à suivre. Encore un Rufin qui rend “les gens bons et pas andouilles”.

L'intrigue ne laisse pas indifférent, on imaginerait mal abandonner avant de savoir la fin. Toutefois la multiplicité des personnages m'a un peu submergé. Ai-je consacré trop peu de temps à la lecture de ce livre riche mais touffu, ce qui m'aurait fait oublier certains noms ou aurais-je dû me constituer une liste des personnages en guise d'aide-mémoire ? Méthode très efficace mais qui ne me tente pas plus que ça (je ne l'ai fait que pour le Mahabharata et je défie qui veut de se retrouver dans celui-là sans liste aide-mémoire !).

La postface dans laquelle l'auteur explique ce qui l'a inspiré et notamment les règles déontologiques à respecter pour un ancien diplomate sont un modèle du genre. Cela montre l'authenticité de ses valeurs morales en tant qu'écrivain.

D'une façon romancée, Jean-Christophe Rufin nous plonge dans l'univers du terrorisme international, de la lutte contre ce dernier, des forces en présences au sein même d'AQMI, et des stratégies gouvernementales en matière de renseignement.

Si le récit est intéressant et bien amené, j'ai trouvé le style d'écriture extrêmement déplaisant, et teinté d'une touche de sexisme à peine déguisée.


Quand tous les hommes du roman ont un poste de dirigeant, sont sûrs d'eux, arrogants, forts et virils, les femmes sont, elles, décrites d'une façon très orientée et rarement en leur faveur.

La femme de ce roman est soit une grande séductrice mystérieuse (il n'y en a en fait qu'une : Jasmine), soit une bureaucrate en mal de pouvoir, féministe à outrance et pleine d'une rancoeur froide envers les hommes, suffisamment pour le faire savoir en réunion - exaspérant ainsi ses collègues masculins qui décidément, en ont vraiment marre des féministes -, soit un personnage servile prêt à tout pour séduire les mâles environnants (comme cette caissière « très maquillée », tentant de draguer son client en « tenant de côté ses jambes soigneusement épilées et bronzées » et en usant « de grands yeux papillonnants »).

N'oublions pas de souligner que, pour l'auteur, les bourgeoises se « couvrent de bijoux pour dissimuler les dégâts de l'âge » (très belle remarque), que corriger un « Messieurs » en « Mesdames et messieurs » est « un début [de discours] moins fort », et que la séparation est « au sens propre, un droit de l'homme » (homme en italique, par opposition à la femme).


Bien au-delà de ces inconvenances, le style d'écriture est souvent étonnamment (pour du Rufin) assez enfantin et lourd, les phrases très courtes et hachées, sans véritable richesse, et l'auteur fournit parfois force détails qui paraissent inutiles. On notera ainsi que sur une même page, nous avons la joie d'être confrontés à des serrures de porte qui sont « de type ancien », et à « un passeport français de type ordinaire ». Vous serez également ravis d'apprendre au cours de votre lecture que le téléphone portable d'une protagoniste n'exige « aucun autre code que les quatre zéros d'origine ».

Sans que ces détails soient rédhibitoires dans la lecture, ils l'alourdissent et font douter de leur intérêt.


Pour conclure, le roman est bien pensé et porte sur un sujet captivant, mais si vous êtes repoussés par les détails stylistiques évoqués, passez votre chemin.

Roman de 2010, un auteur dont j'apprécie toujours l'écriture fluide, précise, percutante offrant ainsi le plaisir de la lecture. Quant à lui, le récit est suffisamment intéressant pour que chaque jour j'ai envie de le retrouver et poursuivre ainsi une découverte originale. Bien sûr, treize ans après et avec tout ce qui s'est passé sur le front du radicalisme islamique et du terrorisme, l'histoire pourrait sembler manquer d'originalité. Mais sur le fond, même s'il s'agit d'un roman, la plongée dans un monde qui reste tellement difficile à comprendre, apporte une réflexion parfois vertigineuse. Surtout si cette histoire est précisément appréciée à l'aune de ce qui s'est réellement passé depuis sa parution. La fiction parait alors tellement proche de la réalité ! A lire donc même si j'ai ressenti un petit bémol. Dans le dernier tiers du roman, l'intrigue devient complexe au point parfois de perdre le fil de la cohérence. Les manipulateurs deviennent manipulés et les manipulés ne savent plus qui les manipulent, les traces de logique deviennent ténues dans ce monde de violence parfois dénuée d'objectifs réels même pour les bourreaux. Je me suis trouvé un peu perdu mais après tout, cela correspond aussi à une réalité qui verse sans cesse dans l'absurde au delà de ma capacité à admettre la complexité des rapports entre des organisations mouvantes et des gouvernements versatiles ou cyniques.

katiba est un roman d'espionnage ou Jean-Christophe Rufin a voulu explorer l'univers de l'extrémisme islamique au Sahara, il a écrit ce roman d'après son expérience d'ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie ( 2007/2010)..
Il s'est servi de sa participation en 2008 aux cotés de la DGSE pour la traque des fuyards d'al-Qaïda après l'assassinat de touristes ( français ) en Mauritanie...et du fait qu'il était en 2010 relevé de son droit de réserve diplomatique, mais il a pris soin de signaler en postface qu'il s'agissait d'un ouvrage de fiction et, il a donné des références antérieures aux événements : "ces dettes infidèles " !
Katiba est un camp de combattants islamistes dans le Sahara, et effectivement dans cette partie de la Mauritanie : le terrorisme, la lutte armée, les guérillas, les attentats, les enlèvements, les prises d'otages, les rançons, les contrebandes de carburant sont fréquents et al-QaÏda du Maghreb islamique reconnue sous l'acronyme d' AQMI (2007) s'étend jusqu'au Mali, le Burkinabè, le Niger, Libye, et dans les montagnes de Kabylie !
Bref, c'est aussi l'histoire de Jasmine qui est partagée entre son appartenance à l'Algérie et son éducation française : elle va intriguer les agences de renseignements internationales, en particulier l'agence Providence dirigée par Archie, Hobbs et Helmut ( chef des opérations à Paris ) qui préparent une opération " Zam-Zam"..
Pour ce faire Helmut va utiliser Dimitri un " espion" médecin et l'infiltrer dans un hôpital auprès d'autres médecins mauritaniens mais, Jasmine et lui vont se rencontrer et..s'aimer, mais jusqu'à quel point ? Celui de trahir leur pays ?
Elle travaille au Quai d'Orsay pour le service du Protocole : n'est-elle pas un appât pour faire tomber le beau Dimitri ou se sert-elle de ce poste stratégique pour faire entrer des terroristes ? Est-elle complice, victime ou agent double ? Est-ce que l'agence Providence, qui connait les fils intimes de sa vie, ses " aller-retour " entre Paris et Nouakchott va pouvoir déjouer les complots des islamistes ? Jeux complexes, stratégies, influences politiques, espionnages vont faire de Katiba un thriller haletant jusqu'à la fin !
Jasmine , Dimitri et même Kader : le protecteur, ami et amoureux depuis toujours de la belle sont des personnages peu attachants car Jean-Christophe Rufin a voulu valoriser l'aspect géo-politique de son récit....
L.C thématique de novembre 2022 : vider la PAL (3).
Challenge ABC de 2022/2023 ..

J'aime bien J.C. RUFIN. Katiba nous plonge dans les problèmes actuelles sur le terrorisme islamiste. L'action se déroule dans le Maghreb (Sahara, Mauritanie.....) lorsque Ben Laden était encore vivant. 4 touristes sont assassinés dans le Sahara et cela déclenche une mise en alerte des services de renseignements (Washington, Alger, Paris...) Nous allons vivre l'enquête des deux bords...Facile et agréable à lire. Juste une légère déception sur la fin mais certainement à cause de mon coté fleur bleue.
Mireine

Il s'agit de mon deuxième roman lu de Jean Christophe Rufin et j'avoue avoir un problème avec son écriture.
Je n'arrive pas à m'intéresser à ce qu'il me raconte.
On a droit à une multitude de courts chapitres.
Un saucissonnage assez pénible.
Heureusement l'existence de Jasmine et Dimitri et surtout de leur rencontre nous sauve de la grisaille de ce roman dont le thème est la manipulation en cascade des individus par d'autres individus.
Un véritable labyrinthe …

Voilà je referme à l'instant cet ouvrage..,
Je n'en reprendrai pas l'histoire.
Que dire ? J'en attendais beaucoup plus et beaucoup mieux…
Je l'ai ressenti comme une suite de faits sur fond de terrorisme…
Y interviennent services secrets, àgences privées, membres affiliés à al Qaïda, en Afrique, France tout un galimatias d'agents.
Pas de passion, d'explications, rien qui à mon sens pourrait constituer la trame du roman, juste un catalogue d'actions àux liaisons incertaines..,
J'ai préféré de loin « l'àttentat » de Yasmina Khadra, un livre fort.