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Richard Russo est une de mes vieilles connaissances (en roman, et je l'ai juste aperçu à un festival America) donc je ne me suis pas inquiétée de passer tant de temps dans l'Empire Grill, tenu par Miles, avec à la cuisine son frère, Charlène la serveuse dont il était (est?) amoureux, plus un peu de personnel, Buster et bientôt John Voss, un gamin mutique camarade de classe de sa fille Trick. Oui, ça sent l'affaire familiale, même si le gril ne lui appartient pas, mais à Madame Whiting, la terrible manipulatrice et omnisciente Madame Whiting, de la famille Whiting, naguère propriétaire d'usines et fabriques, et fournisseuse d'emplois.

De nos jours, Madame Whiting demeure riche, mais la ville périclite et le Grill a du mal à se maintenir à flot.

Parmi les habitués du Grill, le flic local et véreux convaincu à tort d'être ami de Miles, Janine l'épouse de Miles qui a demandé le divorce, l'amant de ladite épouse, aka le Silver Fox, oh j'allais oublier le père de Miles, un vieux roublard toujours d'accord pour récupérer un repas ou un billet.

Je ne vais pas parler de tous les personnages, en fait même les plus antipathiques ont des failles ou des moments de vérité, mais bah, certains sont quand même plus sympathiques que d'autres. Mention spéciale à une petite chatte noire qui a mis à mal mon amour de la gent féline, tellement la bête est sournoise.

Beaucoup de bavardages dans ce grill, avec des incursions dans un établissement scolaire, un terrain de base ball, etc., on peut avoir l'impression que ça n'avance pas, surtout qu'on revient parfois en arrière dans l'histoire, on apprend des choses inattendues.

Mais dans le dernier quart, ça s'accélère, et chut.

J'ai franchement aimé cette bande de personnages, c'est souvent tragique et aussi drôlement raconté, avec un gros sens de la formule, j'en redemande.

Les Whiting? "Les hommes de la famille partageaient bien des traits de caractère, notamment celui d'épouser invariablement des femmes qui leur gâtaient le vie" et "Les Whiting avaient pour autre malédiction que leurs épouses leur restassent fidèles."

"Elle répond jamais la journée, expliqua max. Elle branche toujours son répondeur.

-C'est à cause des gens comme toi que les gens en achètent, figure-toi. En fait, tu es un moteur de la recherche technologique."

"Janine lui avait suggéré de suivre un début de formation professionnelle dans la mode, et Tick avait répondu, méprisante, qu'elle y penserait peut-être après sa lobotomie. Janine avait été vexée au plus haut point, avant même de trouver le mot dans le dictionnaire."

"Tu as une idée du taux d'alcoolisme dans l'Allagash County? demanda Buster, pris d'un soudaine urgence.

- En général, ou quand tu es là-bas?"

"Janine était le genre de personnes qui, vous offrant trop souvent l'occasion de le faire, vous retirait tout plaisir à dire : 'Je t'avais prévenue'."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Pulitzer du mois (on est le 17, OMG tout arrive)
Est-ce que le fait de ne pas lire mon Pulitzer dans l'urgence de la fin du mois peut influencer mon ressenti ?
Toujours est-il que le déclin de l'empire Whiting, lu et savouré tranquillement en milieu de mois, mérite un ouhlala bien net.
Je le referme toute émue, sans l'avoir particulièrement senti venir.

Miles a la quarantaine, il tient un café à Empire Falls, une petite ville dont quasiment tous les actifs sont détenus par Mrs Whiting, vieille femme richissime et manipulatrice.
Le restaurateur ne vit pas la vie dont sa mère rêvait pour lui, et alors qu'il est en plein divorce, que sa fille adolescente affronte ses propres démons, que son père tente sans vergogne de lui extorquer de l'argent, qu'un ancien camarade d'enfance nourrit une obsession malsaine pour lui, Miles se retrouve contraint et forcé de reprendre sa vie en main.

Le déclin de l'empire Whiting est un roman intense et brillamment construit.
Alors que Miles est celui autour de qui l'histoire est centrée, tous ceux qui gravitent autour de lui semblent également arriver à un moment clé de leur vie.
Il y a à la fois beaucoup de finesse dans la description des moteurs psychologiques de chacun, et une grande tendresse pour tous ces personnages.

Une très belle lecture, certainement un de mes Pulitzer préférés.
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Depuis que ses usines de textile ont été fermées, la petite ville d'Empire Falls dépérit lentement. Il faut dire que sans les emplois apportés jadis par l'empire industriel de la famille Withing, la ville est moribonde.
A l'Empire grill, le dinner du coin, Miles essuie les verres de ses clients et les pots cassés de sa vie, avec résignation.
Au comptoir se succèdent les personnages les plus pathétiques : son ex-femme partie chercher une nouvelle jeunesse avec un petit coq rencontré en salle de sport, son cuistot alcoolique sporadiquement présent, son ami proviseur à l'estomac fragile, sa fille ado maussade en pleine crise, son insupportable père sans le sou et désoeuvré, le vieux curé dément, le flic véreux du coin et j'en passe.
Lui même ressemble à un hamster s'épuisant dans sa roulette depuis qu'à la mort de sa mère il est revenu tenir le grill. Envolés ses rêves d'université.
Le tout sous l'oeil condescendant de la veuve Whiting, Big Mother rancunière à qui appartient la moitié des commerces de la ville, qu'elle gère comme un marionnettiste diabolique depuis sa propriété au bord de la rivière.

Avec une plume délicieusement cynique mais toujours un regard tendre porté sur les gens (drôle de melange qui fait tout le sel de ses livres), Richard Russo raconte par le menu le quotidien d'une bourgade américaine modeste, avec ses vies sacrifiées, ses rêves avortés, sa décadence.
Comédie humaine aussi drôle que tragique, chronique subtile d'un coin de zinc où l'ennui côtoie l'espoir dans l'odeur de bacon et de café, le plus connu des romans de Russo est assurément un grand roman sur le déclin du rêve américain.
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Miles Roby gère à bout de bras le grill de la petite ville d'Empire Falls, dans le Maine, en déliquescence depuis la fermeture des usines Whiting. Entre son divorce avec Janine, qui l'a trompé avec son prof de gym, Walt, lequel tente de se faire pardonner en venant régulièrement boire des verres au bar, le passage à l'adolescence de sa fille Tick, qui semble s'éloigner de lui, ses rêves de posséder son affaire, que lui fait régulièrement miroiter la propriétaire des lieux, Francine Whiting, et son père, Max, roublard et profiteur, il essaie de garder la tête hors de l'eau et de résister à la culpabilité catholique dans laquelle il a baigné toute son enfance.
Le personnage de Miles, un vrai gentil, intègre, gère comme il peut ses sentiments, observe son entourage et même si les digressions sont parfois nombreuses, on se prend au jeu de l'ambiance de cette petite ville, car Richard Russo a un vrai talent pour planter des ambiances et créer des personnages cabossés.
J'ai beaucoup aimé les sauts dans le passé, qui permettent de petit à petit comprendre les liens actuels entre tous, même si j'ai assez vite deviné le secret de famille, et me suis totalement immergée dans cette petite ville sinistrée et le quotidien de ses habitants. Cette chronique douce-amère peut déplaire par sa lenteur, mais la fin du roman,qui est complètement inattendue, dynamise le récit et prend complètement par surprise...moi j'ai été totalement conquise!
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Ce type de littérature me met toujours mal à l'aise.
Psychologie des personnages fouillée mais pas de personnalités solaires.
Quotidien mélancolique
Avenir bouché
Népotisme malveillant
-pfffff- difficile de rentrer du travail et de trouver la motivation pour se plonger dans cet univers un peu glauque.
Pourtant, il doit y avoir de la magie dans ce livre, parce que je m'y suis accrochée.
Je me suis interrogée sur cet intérêt :
y avait-il un personnage en particulier qui m'aurait ému à l'insu de mon plein gré ?
Non, au contraire, certains sont pathétiques, mais pour la majorité d'entre eux mon 1er réflexe serait un grand coup de pied aux fesses pour les mettre dans le sens de la marche.
La période n'est pas non plus source d'inspiration, ni le lieu géographique.
rien , de rien, de rien - reste - la qualité et l'intelligence du texte ! et ça change tout !
Je vais poursuivre avec un autre texte de Richard Russo (pour l'instant , titre indéterminé) afin de me forger une opinion plus aboutie sur cet auteur
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Il arrive qu'un livre nous ennuie, mais quand cela s'étend sur 600 pages, cela fait un peu beaucoup. Cette vie américaine ordinaire, ce bistro quelconque, ces couples qui se font et se défont, ces curés un peu fous, cette vieille bourgeoise décadente, rien n'a pu nous intéresser. Rien n'est là pour que l'on puisse se dire, au fil de la lecture, que l'on a bien fait d'attendre, que cela devient bon. Une seule chose me surprend: pourquoi n'ai-je pas lâché ce livre en route? Il va falloir que j'abandonne mes vieux principes. Quand ce n'est pas bon, on s'arrête, et on passe à autre chose.
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LE DÉCLIN DE L' EMPIRE WHITING de RICHARD RUSSO
C'est par l'intermédiaire de Miles Roby, gérant du grill d' Empire Falls que l'on va découvrir l'histoire de cette ville qui fut dominée par la famille Whiting, magnat du textile avant que la concurrence sauvage asiatique et autres ne change la donne. Miles, pour sa part tente de survivre entre Jeanine sa presque ex femme, Francine Whiting la dernière héritière (dont la fille,handicapée suite à un accident de voiture, est amoureuse de Miles) ,sa propre fille Tick, adolescente difficile à gèrer et Charlène, la serveuse dont Il est amoureux. J'oublie son père, Max, parasite sans vergogne, qui profite honteusement de lui. Parallèlement au récit contemporain et à l'évolution des relations humaines, on suit l'enfance de Miles, jusqu'à sa présence dans ce grill au bord de la faillite et l'on se dit qu'on n'est pas au bout des surprises, car décidément, Francine Whiting s'intéresse beaucoup trop à Miles. Progressivement le voile se lèvera et révélera une vérité étonnante.
Très beau roman de Richard Russo ( qui sera honoré du Pulitzer 2002) qui, tout en restant dans une sorte de banalité du quotidien, va nous faire vivre une reconstitution passionnante de l'histoire de cette ville du Maine et de ses habitants englués dans des problématiques qui leur échappent et les empêchent de prendre les décisions qui s'imposent. Magistral.
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Avec ce roman Richard Russo remporta le prix Pulitzer en 2002. Ça me paraît étonnant, si peu de temps après les attentats du 11 septembre. On pourrait penser que le jury attribuerait le prix à un autre roman que celui-ci, qui raconte la vie d'un petit village. Surtout qu'un des concurrents de Russo était Jonathan Franzen avec Les corrections. Ce dernier, bien que publié peu avant que des avions n'entrent dans les Twin Towers, fut considéré comme prémonitoire pour la période post Nine-Eleven par beaucoup de critiques.
Ça ne veut absolument pas dire que Russo l'a volé, ce prix. Aux meilleurs passages le déclin de l'empire Whiting se lit comme un roman russe du 19ème siècle, où les personnages peinent à sortir de leur destinée, où l'action ne joue pas un rôle principal et où l'on sent une violence sous-jacente qui finira par ressortir. Inversement il y a des moment où tout ça sent un peu le cours d'écriture de fiction: ici un petite évolution de caractère, là un personnage avec un handicap pour bien montrer ce que la vie lui a infligé, ou encore un animal qui reflète l'âme de sa propriétaire. Très bien, monsieur Russo, vous avez dû apprendre ça pendant le troisième cours. le cours d'après c'était sûrement la rivière qui symbolise la vie qu'on n'arrête pas, avec les déchets qu'elle charrie, comme les déceptions qu'elle nous réserve.
Dans l'ensemble ce roman se lit avec plaisir, le personnage principal est sympathique, ça aide. le dénouement se fait dans l'épilogue, petit conseil, relisez le prologue à ce moment-là.
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Un roman social magnifique, couronné par un prix Pulitzer en 2002.

Il raconte la vie quotidienne des habitants d'Empire Falls, une petite ville du Maine, autrefois prospère, dont la grande partie des biens et richesses, appartient à la famille fondatrice de la ville : les Whiting.
Le personnage central, Miles, a une relation inconfortable avec Mme Whiting, la matriarche, propriétaire du restaurant qu'il gère.
Autour de Miles, gravitent des personnages singuliers, parfois amusants : une fille lycéenne qui cherche sa voie dans la vie, un père malhonnête qui aime trainer dans les bars, une ex-femme accro au sexe et au fitness, un flic sournois et méchant, un frère cuisinier, une serveuse qu'il aime depuis toujours, et pour couronner le tout, le futur époux de son ex-femme aux plaisanteries sarcastiques.
Le roman traîne parfois en longueur, mais Richard Russo m'a dissuadé de débarquer avant de connaitre le dénouement incroyable, inattendu de l'histoire.
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Une fresque sociale, puissante et intelligemment construite. L'histoire mêle divers parcours individuels qui paraissent, au départ, indépendants les uns des autres, mais présentent au fur et à mesure du récit des liaisons plus ou moins étroites ; l'ensemble de ce réseau de relations ayant pour toile de fond le marasme d'un territoire du Maine, soumis au déclin des industriels les plus en vue : les Whiting. Les portraits des personnages sont extrêmement bien ciselés. L'analyse psychologique constitue, de mon point de vue, un point fort du roman. Peut-être certains passages s'apparentent-ils à des digressions et auraient pu être omis, mais globalement l'ensemble n'est pas loin des cinq étoiles !
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