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Quelle folie de rêver d'une Communauté Animale !

Krarok, le Grand Corbeau, Maître du Conseil des animaux de Paris. Il va charger Karka le corbeau freux à l'aile cassé de mener une enquête en compagnie d'une tourterelle imbue de sa blancheur.

L'histoire se passe à Paris, entre le jardin des plantes, le Parc Montsouris, Notre Dame, la Tour Eiffel et le Bois de Boulogne.

Ici, pas d'humains que des animaux qui vont être dans tous leurs états après que les mouettes aient colporté une rumeur.

Un Conseil va se réunir au grand complet pour donner la parole à chacun : chiens, chats, oiseaux, chauves-souris, rats, écureuils, lapins, taupes, éperviers, faucons, grives, perdreaux, hérissons, furets etc ...
Mais aussi Bubo le Grand-duc, Mao le vieux chat, Trii le roitelet, Karka une séduisante corneille mantelée, Khan le cygne, Ierk la mouette, Yap le teckel défiguré et le fantasque toucan ....

¤ Nos yeux sont dessilés. Nous avons commis un jour l'erreur de penser......

¤ Il veut vivre longtemps
Ne sachant pas encore
Pourquoi vivre un instant.

- Un choix s'offre au vieux lion de la ménagerie du jardin des plantes, finir sa vie en cage en attendant l'injection fatale où être abattu par les humains après une ultime liberté pour aider tous les animaux.

¤ Il poussa un rugissement royal.
Paris trembla. La vie s'arrêta.
A travers la capitale des milliers de vivats : aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés, et trompétés saluèrent le dernier combat .....

¤ le corbeau et le lion en promenade sur les quais enneigés et dans la brume, le lion s'arrête, émerveillé, devant la Tour Eiffel illuminée.

¤ le vieux lion dévala le tertre, traversa la pelouse accompagné de Karka et disparut dans les bois dans un dernier rugissement de joie.

¤ Vivre dans l'illusion protège des désillusions ....

Ce récit est une méditation poétique sur la vie, la mort, la peur et l'instinct de survie.

Mais Karka, le corbeau freux à l'aile cassé aura eu le temps d'avoir des petit corbillats avec la corneille mantelée . Accouplement peu commun entre deux espèces différentes.

Belle balade dans Paris et envoûtant roman où les animaux sont les "rois" et tiennent des discours, tout comme nous autres humains.

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Mystérieusement échappés d'une ménagerie, des lions menacent de semer la terreur dans Paris. le Conseil des animaux fait appel à Karka, un vieux corbeau spécialiste des affaires délicates.

Mélancolie des corbeaux est un vrai polar noir, dans lequel l'auteur distille subtilement des problématiques sociales et politiques. La xénophobie, le racisme, l'individualisme, l'assistanat et même l'écologie, sont au coeur du roman.
C'est un livre qui réjouit et donne envie de se remettre à la lecture. Il est passionnant aussi pour cela.
Sébastien Rutes nous offre là une fable noire époustouflante. Fable contemporaine qui au fonds de moi à fait résonner un  autre souvenir de lecture. Il émane de ce titre de Sébastien Rutes, une humanité et une sensibilité qui n'est pas sans me rappeler celles du regretté Clifford D. Simak.
Tiens pour la peine je m'en vais relire Demain les chiens.
Mais vous, ne passez pas à coté de cette Mélancolie des corbeaux, c'est vraiment un conte moderne qui, par les temps qui cours,  fait un bien fou !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Sébastien Rutès, voilà un nom que je n'oublierai pas. Une semaine déjà que je l'ai ouverte cette "Mélancolie des corbeaux" et j'y ai gagné des maux de tête, une incomparable sensation d'ennui, un sommeil facilité ralentissant sévèrement ma lecture.

C'est vraiment pas gentil tout ça. C'est vrai mais cette semaine je n'étais pas vraiment d'humeur à me laisser engluer par quoi que ce soit et pourtant je l'ai lu jusqu'au bout... Vous savez comme un enfant a qui on dit que le feu ça brûle et qui ne comprend vraiment qu'au moment où il pose sa main sur la plaque de cuisson, aïe ! Et bien j'ai fait pareil, c'est vous dire si j'ai gardé mon âme d'enfant.

Brièvement je vous explique les problèmes que ce livre m'a posés :
- Il a la couleur du polar, il a l'étiquette du polar mais il n'a pas du tout le goût du polar.
- C'est une fable, un conte interminable et anthropomorphique mais n'est pas George Orwell qui veut.
- Je ne connais pas bien le nom des figures de style, c'est bien la mon moindre défaut, mais ce dont je suis sûre c'est qu'il y en a pléthore/trop dans ce livre.
- La portée du livre est d'évidence philosophique mais le message se perd hélas dans le trop plein de détails... et de figures de style. le prétexte animal pour la critique des comportements humains manque, à mon goût, de subtilité.
- La fin ce n'est même pas "Ouais trop bien, génial je ne m'y attendais pas du tout !"

Voilà, bon j'ai fait en 5 points comme @Sphilaptere, en plus je copie, j'espère qu'il ne m'en voudra pas, je promets de ne plus recommencer :'(

Bref, je n'ai pas aimé mais comme on dit chez moi «Si tu n'aimes pas n'en dégoûte pas les autres» alors ça m'a fait du bien d'évacuer cette déception mais Sébastien Rutès écrit très bien et sa philosophie en vaut largement une autre. Je ne peux donc que vous encourager à le lire et à vous faire votre propre opinion (enfin si vous avez du temps devant vous quand même...) quant à moi je jure mais un peu tard qu'on ne m'y prendra plus ;-))
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Karka, corbeau misanthrope, vit retiré dans son févier du parc Montsouris depuis qu'un épervier a brisé l'une de ses ailes. le vieil oiseau solitaire passe ses journées à observer ceux qui l'entourent, animaux comme humains.
Mais voilà que la monotonie de son quotidien est rompue par une tourterelle blanche, envoyée par le Conseil, le groupe qui a écrit les lois régissant la vie des différents clans des animaux de Paris, le groupe qui s'est détourné de Karka après sa blessure…
L'affaire qui attend notre corbeau est délicate : des lions ont été vus à Paris, en liberté dans le bois de Boulogne. Comment ces félins sont-ils arrivés dans la capitale ? Que veulent-ils ? Et, surtout, comment s'en débarrasser ? Car la présence de ces indésirables menace l'équilibre qui règnent entre les animaux de Paris et risque de pousser les Humains à prendre des décisions impitoyables.

L'idée de ce roman n'est pas courante et le point de vue choisi encore moins. C'est cela qui m'a intéressée et qui m'a poussée à lire ce livre sans aucune distraction.
Plus que l'enquête sur l'arrivée des lions à Paris – qu'un simple roman policier en somme – c'est plutôt une fable que nous propose Sébastien Rutés. Karka n'est pas comme les autres oiseaux et le regard qu'il pose sur ceux qui l'entourent est dénué de la moindre indulgence. Animaux ou humains, très peu ont grâce à ses yeux.
Karka pense à la vie et à la mort, disserte sur ses semblables et leurs motivations, réfléchit au destin. Il en profite aussi pour nous donner de nombreuses leçons de vie, toujours judicieuses.

En conclusion, nous ne sommes pas face à un roman policier, ni à une fable ou un livre de réflexions sur notre existence. Cet ouvrage décidément inclassable est réellement un livre d'une rare lucidité, écrit d'une très belle plume et aidé par un scénario vraiment original. Lisez-le, vous ne serez certainement pas déçus.
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La Mélancolie des Corbeaux, est-il un roman farfelu ou le portrait naturaliste d'un corbeau dont l'intelligence a maintenant été démontrée par une équipe de chercheurs d'Oxford qui a publié, un article le mercredi 5 août 2009 ?

Téléphonant à l'INRA où l'on enregistre depuis longtemps les cris d'oiseaux, je leur demande si à tout hasard, vous auriez traduit en français les mots d'un certain Krarok le corbeau?
Désolé non pas encore, pas assez fou pour cela. Mais ne cherchez plus nous sommes le seuls à enregistrer les cris des corbeaux en France à Jouy-en-Josas, nous poursuivons les études d'un vieux chercheur pour honorer sa mémoire.

Celui ci a écrit pourtant «  c'est là que je vis sur le plus haut Févier. p9 »

Sébastien Rutès est sans doute passé par l'INRA de Jouy-en-Josas, car sa connaissance des corvidés est stupéfiante, faut il être sous hypnose, s'habiller de plumes noires de surcroît pour écrire un livre. Jean de la Fontaine est abondamment cité par Krarok car il connaissait bien les mésaventures de son arrière grand père.

La généalogie ainsi établie, dans ce roman comme avec son illustre parent, tous les animaux de Paris passent, dans un désordre de cris : "Paris trembla, la vie s'arrêta. A travers la capitale, des milliers de vivats aboyés, miaulés, cancanés, nasillés, feulés, jappés, chuintés, hululés, roucoulés, craillés, croassés, glapis, cacardés, flûtés, pépiés, piaillés, ramagés, jacassés et trompetés saluèrent le dernier combat du Lion.p 231" sans oublier les perdrix qui cacabaient.

C'est bien un conte philosophique. Qui en doutait quand le veux Karka évoque "la conscience et la connaissance sont un vers dans un fruit", "plus le temps passe plus le fruit pourrit".

Je me suis vite désintéressé de l'histoire. Est ce si important cette trame, ce récit qui se limite à quelques événements, fussent-ils des lions échappés d'un cirque ?

Les questionnements foisonnent, jusqu'à ce toucan, au bec si étrange, un immigré qui vient séduire nos femelles, un oiseau venu d'ailleurs qui vient prendre le peu de nourriture qui nous reste en plein hiver.
Vivre libre pour un instant chanté dans le poème, goûter à la liberté, affronter les risques du monde se battre pour sa survie mais être libre.
Où encore comment harmoniser cohabiter, avec de telles différences, un monde juste où chacun aurait un peu pour se nourrir plutôt que s 'en remettre aux hommes comme à une religion unique, un ordre suprême qui nous éviterait d'avoir à penser.

Penser ou se livrer à son instinct et s'éviter ainsi de se poser certaines questions ?
Penser à demain du haut de son févier et aimer la tourterelle ou la mantelée écouter le grand Duc et sa sagesse, une belle idée philosophique pour un simple corbeau.

Tous ces animaux familiers, non certes non, nous ne les verrons plus avec le même bec ni avec le même oeil.


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Une bien belle découverte "Babelio" que ce roman/fable.
Le narrateur et personnage central est un corbeau.
Non pas un anonymographe, mais un véritable corbeau avec bec et plumes.
Il se nomme Karka, et ce vieux sage va devoir s'engager dans la résolution d'une problématique énigme : la présence à Paris de lions errants.
C'est peut-être ce côté "enquête" qui explique la publication de ce roman difficilement classable dans une collection policière.
Quoi qu'il en soit, impossible de ne pas penser à Jean de la Fontaine en lisant "Mélancolie des corbeaux", surtout quand on parle du conseil des animaux où se réunissent oiseaux, chats, chiens, rats...
Pour ma part, j'ai eu présentes à l'esprit pendant tout ma lecture les illustrations de Grandville, Doré ou encore de Benjamin Rabier, des oeuvres du célèbre fabuliste d'ailleurs cité dans le roman.
Quant au style de Sébastien Rutés, il est recherché sans être pompeux.
En voici un aperçu : "Les blessures de la nuit s'étaient refermées. Un silence apaisant les pansait. Quelques larmes perlaient encore comme des étoiles. Sans lune pour la réconforter, La nuit endeuillée était aussi noire que mes pensées."
Un livre que je vous conseille chaleureusement, si vous aimez les animaux, et la belle écriture.
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Livre étonnant et réussi. Une histoire d'animaux, le narrateur est un corbeau freux. Les corbeaux ont parait-il une grande mémoire, et c'est donc avec son expérience, et celle de ces ancêtres, qu'il va mener une enquête sur une bande de lions qui s'est échappé et qui mène la terreur parmi les animaux parisiens.

Karka, le héros, va donc mobiliser ses compétences et s'entourer d'une faune hétéroclite pour se battre, physiquement, malgré son aile fragile et finir par aboutir à ses fins.

C'est original, rafraichissant, bien écrit, une réussite.
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Sébastien Rutés, – "Mélancolie des corbeaux" – Actes Sud Babel-Noir, 2015 (ISBN 978-2330051266).

L'enquête se déroule vraiment dans le monde animal de la région parisienne, elle est vraiment menée par Karka le corbeau freux. le monde des humains – représenté ici par cette engeance dénommée "les parisiens", lesquels constituent indéniablement une variante particulière d'humanoïde – est donc vu depuis le monde animal, représenté ici par les diverses communautés réparties grosso modo en trois groupes : les animaux qui furent sauvages et sont dorénavant parqués dans un zoo, les animaux domestiques soumis aux caprices des bipèdes (chiens, chats), la faune urbanisée (depuis les rats des égouts jusqu'à la tourterelle).

L'intrigue n'est pas la principale caractéristique de ce récit, qui – au fil des pages – devient plutôt une sorte de fable, mettant en lumière les grandes faiblesses de l'espèce humaine, mais aussi celles de la gent animale, face à la vie, la mort, la peur mais aussi la solidarité, la trahison, la démocratie, le commandement etc…
Les gens à la recherche d'un vrai roman policier seront peut-être déçus, les lectrices et lecteurs acceptant de se laisser emporter par ce récit original et bien écrit en tireront probablement un certain plaisir.
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Comment des lions ont-ils été lâchés dans le bois de Vincennes ? Voilà l'enquête que le Conseil des animaux de Paris confie à son ancien shérif, le corbeau Karka.

Comme dans tout bon roman noir, c'est ce dernier qui va conter son aventure.

Mais il est injuste de voir publier ce roman de fantasy animalière dans une simple collection policière, tant l'écriture est poétique et les réflexions de Karka profondes. On se souviendra longtemps de l'entrevue entre le corbeau et le vieux lion dans sa cage.

L'un des meilleurs romans policiers, parce que atypique, que j'ai lus ces dernières années.
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Etrange, dérangeant, poétique, envoûtant et diablement bien écrit.

Ce premier chapitre, dans les frondaisons du parc Montsouris, je l'ai tout d'abord pris pour une métaphore ... et puis j'ai compris que le héros de cette histoire à dormir la tête sous l'aile était vraiment un vieux corbeau freux, Karka, meurtri par une ancienne blessure reçue en combat singulier avec un épervier et une autre, morale, celle d'avoir été mis à l'écart.

A l'image d'un détective blasé, un peu chiffonné, accoudé au zinc d'un rade, mais qui n'a pas perdu ses capacités déductives ni ses émois devant une jolie fille passant dans son champ de vision ... Son plumage n'est plus tout à fait noir, mais il a l'expérience, et c'est à lui que le Conseil des Animaux de Paris fait appel pour résoudre une crise majeure : quatre lions échappés d'on ne sait où menacent de terroriser tout Paris en s'attaquant aux Humains.

Car ici, les animaux comme les hommes sont dotés de Majuscules et naturellement, de la parole. Cela tient de Chantecler, des fables de La Fontaine et de Madagascar. Comment faire barrage à ces Lions qui revendiquent les Bois de Boulogne et de Vincennes, trouvent des alliés dans les Chats, prennent d'assaut les cages du Jardin des Plantes et défient les Chiens du service d'ordre ? Comment combattre des animaux qui ne connaissent aucun prédateur à part l'Homme, rétablir l'ordre de la Nature ?

La méditation est philosophique : condition animale, inneïté ou sagesse, sens du devoir ou instinct de survie, la vie, la mort ... Les réflexions de Karka, ses doutes, ses angoisses, ses amours, l'amitié avec Jérémie le Toucan incongru, la présence de la Mantelée avec laquelle ils se met en couple, son coup de coeur pour la blanche Tourterelle ... Et surtout le dernier exploit de Léon, le lion sentant sa fin proche mais qui fera avec Karka une dernière balade dans Paris enneigé, pour la plus juste des causes, après lui avoir fait une révélation ahurissante.

Entre roman d'aventures à rebondissements et traité sur le sens de la vie, Mélancolie des Corbeaux nous entraîne dans un Paris ignoré des Humains, dans les parcs où se sont réfugiés toutes les bêtes de la ville tenaillées par la peur et qui ont bien du mal à se nourrir dans un espace aussi restreint, au creux des grands arbres, dans la noirceur des tunnels désaffectés de la Petite Ceinture.

Il faudra bien du courage, de l'inventivité, de l'abnégation à Karka et à ses alliés pour trouver la solution et la mettre en oeuvre. Bravo pour l'exercice de style et l'écriture étincelante, ciselée, comme on n'en lit plus guère de nos jours. Merci à l'amie qui m'a fait présent de ce livre que je n'aurais pas imaginé ouvrir sans son concours. Et j'aurais eu bien tort !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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