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sur 647 notes
Je l'ai déjà dit, je crois, Monica Sabolo possède, à mon sens, une belle écriture. Ce roman le vérifie une fois de plus. L'argument de vente parlait d'un écrit " Un truc facile et spectaculaire" autour des années Action directe. Mais en fait, la Vie clandestine s'avère n'être pas seulement celle de ce groupe engoncé dans une idéologie extrême autorisant le meurtre de sang froid. La vie clandestine, c'est aussi celle de l'auteure, en tout cas dans son relationnel avec son père.
" Il y a, dans nos espaces domestiques et nos mémoires, des lieux oubliés. Nous ne les visitons jamais...en réalité nous les évitons soigneusement" .Si j'ai adhéré peu ou prou aux destinées des membres d'Action directe, j'ai suivi avec intérêt, dans la vie de Monica Sabolo les résurgences des années passées dans la clandestinité. " Il a fallu toutes ces années, ce chemin que j'ai pris de façon aveugle et obstinée, pour que nous sortions, chacun notre tour, de la clandestinité. Nos identités multiples enfin réunies dans la même pièce."
Je le redis, un beau roman où l'auteure choisit de nous partager une belle part de son parcours personnel.
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Une lecture lente, subie. Je suis restée extérieure,à lire un empilage de faits et d'interprétations sur Action Directe et sa vie personnelle,sans comprendre en quoi l'étude d'Action Directe permet un parallèle avec son trauma l'inceste.Manque du "liant",de revolte..!

Ce livre n'entre pas dans ma bibliothèque. Vraiment déçue car Monica Sabolo m'avait captivée en parlant de son livre.
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Il y a la vie qu'on montre, et la vie dont chacun sait qu'elle est restée secrète. Mais ce n'est pas encore dans celle-ci que Monica Sabolo s'aventure. La vie clandestine qu'elle nous raconte est plus intime encore, elle se cache sous les complaisances, les masques et même derrière les miroirs.
C'est l'assassinat de Georges Besse par deux membres d'Action directe qui aurait déclenché son écriture. Pourquoi avoir choisi ce fait divers plutôt qu'un autre ? L'autrice s'interroge sans trouver de réponse. Avec autodérision, légèreté, pudeur et philosophie, la narratrice [oui, le mot « roman » est inscrit sur la couverture] s'interroge, cherche un sens à sa quête. le doute la poursuit dans le brouillard de sa mémoire fuyante et de ses actes manqués. Ballottée entre l'horreur des faits et la fragilité des êtres qui les ont commis, elle ne parvient pas à juger, elle ne parvient pas à trancher. Qu'est-ce qui engendre les bourreaux ? Sont-ils uniquement des coupables ? de quelle place les jugeons-nous ? Pourrions-nous en être un ? Et elle pense au sien, dont la présence fantomatique transforme en quête personnelle un projet initial d'enquête objective.
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Dans ce roman l'autrice annonce tout de suite la couleur : elle est à un moment difficile de sa vie, elle n'arrive pas à écrire et décide de choisir un thème un peu au hasard en écoutant une émission radio sur les faits divers. C'est comme ça que le nom d'Action Directe surgit. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette organisation terroriste des années 80 qui est allée jusqu'au meurtre pour défendre ses idées, ce n'est pas le livre qu'il leur faut. Monica Sabolo établit un parallèle entre les vies clandestines des membres d'AD et sa propre vie. Elle revient sur son histoire, sur la découverte tardive que son père est en réalité son beau-père, sur la vie clandestine qu'elle s'est imposée pour ne pas révéler au grand jour ce que cet homme lui a fait. Elle va bien rencontrer des membres d'AD mais elle le dit elle-même : ça n'est pas sa priorité. Elle repousse d'ailleurs jusqu'au dernier moment sa rencontre avec Nathalie Ménigon. Elle insiste beaucoup sur les souvenirs qui sont forcément parcellaires. de multiples témoignages sont parus après l'arrestation d'AD mais tous diffèrent. Monica Sabolo elle-même souligne le fait qu'elle est un très mauvais témoin. Elle n'arrive pas à prendre de notes pendant les entretiens qu'elle mène. Ce sont uniquement des sensations qui lui restent. Sa grande interrogation est celle du pardon. Elle ne comprend pas que les membres d'AD ne regrettent rien. Quand elle en rencontre, elle les trouve réellement différents de l'image qui a été donnée d'eux, tellement plus humains… Où est la vérité dans tout ça ? Peut-on être tout et son contraire en même temps comme son beau-père par exemple ? Ce roman dépasse donc largement l'histoire d'Action Directe. C'est une oeuvre littéraire qui soulève des questions essentielles et en ce sens il est très réussi. Pour ma part, j'ai tout de même regretté quelques longueurs qui n'enlèvent rien à la qualité de l'écriture.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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J'ai (re)découvert une part sombre de l'Histoire française, les années 70 et 80 avec la violence des mouvements anarchistes et ultra-gauchistes. Ce roman s'intéresse plus particulièrement à Action directe et ses principaux protagonistes et notamment l'assassinat d'un patron français au pied de son domicile parisien.
En parallèle, l'auteure revisite son enfance en Suisse, au sein d'une famille déstructurée, source d'un désespoir d'adulte gluant.
Ces allers retours construisent intelligemment le récit. Des passerelles renforcent les liens entre ces deux histoires, la grande et la petite. Et tant mieux, car l'auteure est assez sinistre, et elle m'aurait perdue dans les seuls méandres de sa propre histoire.

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Un nouveau livre de Monica Sabolo est toujours un événement.
Celui ci est un peu déconcertant, puisqu'il est question de terroristes, les membres d'Action Directe.
Cette bande inondait les ondes dans mon enfance, je les avais oubliés.
J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans ce récit, mais rapidement la poésie de l'écriture m'a permis de continuer. C'est écrit de façon subtile, sans juger mais également sans sympathie. On retrouve le contexte de l'époque , les année 80, les graces présidentielles étonnantes. Et cela permet à l'auteure de se retourner vers son passé, très particuliers , étonnant et douloureux, avec son style si fragile.
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Sans détours ni atours, Monica Sabolo annonce la couleur de sa démarche : à la recherche d'un sujet facile et efficace pour son prochain roman, le dentifrice plein la bouche et les oreilles branchées sur France Inter, l'auteure saisit au vol l'assassinat du P-DG de Renault par Action directe en 1986. C'est sans compter la mise à nu de tout ce qui la constitue « le secret, le silence et l'écho de la violence », triptyque un tantinet démonstratif qui vient clore un prologue un peu fouillis où il est question d'une buse, de son frère, d'un père mystérieusement nommé Yves S., d'un voisin qui l'accuse elle Monica de faire un raffut dingue entre minuit et deux heures du matin – dommage il n'en sera rien !

Nous suivons donc la double enquête que l'auteure mène, celle sur l'organisation terroriste d'extrême gauche à laquelle elle admet ne rien connaître, et en parallèle celle sur son passé. Rien ne sert de se contorsionner, il n'existe pas de liens tangibles entre ces deux histoires. Il faut poursuivre sa lecture pour saisir les résonances intimes : des réalités violentes, des passés troués faute de témoins, faute de mémoire objective et puis de l'impuissance face à tout ça qui tangue. Car Monica Sabolo recherche l'humanité dans les coeurs meurtriers et trouve de l'amour oui aussi pour Yves S. ce père incestueux.

Je referme cet ouvrage en me disant qu'il aurait pu s'intituler Un coeur équivoque, saluant au passage la sincérité de son auteure, en raison aussi de la double impression qu'il me laisse, une source lumineuse et l'ombre d'un tour de passe-passe…
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Alors que je referme tout juste ce livre, une question me titille : est-ce que l'écrivain choisi vraiment son sujet ou est-ce qu'il vient à lui ?Sabolo débute son roman en toute transparence dans un long prologue. Elle était à la recherche d'un sujet. Les pages restaient blanches, les cigarettes s'entassaient dans le cendrier. Elle voulait traiter un sujet loin, très loin de son histoire personnelle. Et c'est tout le contraire qui va se produire.Je l'avoue, je n'avais pas compris le succès de "Summer" en 2017. Je ne l'avais même pas terminé.Avec "La vie clandestine" j'ai "reconnecté avec l'autrice" et j'en suis bien contente.Sabolo ne pourra pas nous livrer plus intime. Elle a tout mis dans ces 300 pages. Ca se sent, ça se respire, on sent la lutte, la résignation un peu et tout le courage qu'il lui a fallu."𝘑'𝘦𝘯 𝘢𝘪 𝘧𝘪𝘯𝘪 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭𝘦 𝘤𝘢𝘤𝘩𝘦́ 𝘦𝘵 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭𝘦 𝘴𝘪𝘭𝘦𝘯𝘤𝘦. 𝘑𝘦 𝘯𝘦 𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘤𝘰𝘶𝘱𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘯𝘪 𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘩𝘰𝘯𝘵𝘦".Son sujet, elle le trouve en écoutant un épisode d'Affaires sensibles. Elle va nous parler d'Action Directe. Un groupe terroriste d'ultra-gauche qui a sévi en France entre 1979 et 1987 et qui a revendiqué plus de 80 attentats. A travers le détricotage du mouvement, ses fondateurs, ses activistes, Sabolo va tenter de comprendre sans justifier, de nous informer sur un évènement en particulier : l'assassinat de Georges Besse en 1986, alors PDG de Renault.Ce mouvement, ils visent les symboles de l'Etat et du grand patronnât, les ministères, les ambassades, il a fait trembler la France et Sabolo n'en connaît pas grand chose.C'est un travail phénoménal de recherche que l'autrice nous présente.Plus son enquête avance, plus elle se rend compte qu'elle ne peut pas juste exposer des faits. Elle a besoin de creuser et petit à petit, les deux histoires se mêlent. Comme elle l'annonce, c'est un témoin défectueux. Elle ne peut s'empêcher de ressentir et d'y placer de l'affect. Ces personnes qui ont tués, ne sont pas inhumaines. Elles ont brisé des familles, causé des pertes inestimables, mais ne sont-elles pas aussi des êtres chargés d'émotions qui ont en elles des failles, des blessures, comme tout le monde ?On découvre que notre autrice aussi a en partie vécu la vie clandestine. Elle mettra des années à panser les blessures et à cesser de ruminer les questionnements de son enfance. Ce livre c'est aussi une forme de deuil, de thérapie et de lâcher prise. Sabolo a l'écriture timide. Autant pour parler d'elle que pour retranscrire. Même dans ses recherches, elle n'ose pas. Et on ne peut ressortir de cette lecture sans un certain attachement pour l'autrice. J'ai plusieurs fois été perdue dans les parties liées à Action Directe car je m'y interressait moins qu'à l'histoire personnelle de Sabolo. le sujet peut déranger mais l'écriture est de toute beauté. On entre dans de l'émotion pure, dans des coupures vives que l'autrice mettra toute une vie à panser. 
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Deux lignes de vie pour ce roman biographique, celle de son père, menteur notoire et clandestin et celle des membres d'action directe, eux aussi clandestins, qu'elle a rencontrés pour les interviewer.
Quel rapport entre les deux ? Et bien la clandestinité déjà, se créer une image, une vie, se mentir à soi et aux autres. Et puis une réflexion sur le pardon, peut-on pardonner à celui ou à ceux qui nous ont fait du mal ?
Les récits sont entremêlés, l'enfance de Monica S et le parcours des membres d'AD.
Ce roman est intéressant, il retrace très bien le mouvement politique des années 80, mais j'ai été un peut gênée par l'empathie de l'auteur pour les membres actuels d'AD, d'où la question : peut-on accorder son pardon à quelqu'un qui a fait du mal
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Il manque quelque chose à ce livre, ce n'est pas un roman, ce n'est pas un livre historique, c'est une histoire personnelle sans doute mais ce qui est sur ce n'est pas un livre sur action directe. On n'arrive même pas à s'y intéresser, c'est lisse et du coup on ne ressent rien ce qui est dommage car les deux histoires sont terribles. Trouver des explications en retraçant le parcours familial est peut être l'erreur, l'engagement d'action directe a sans doute plus d'explications dans le but de destruction par une vision politique de la société que de se rebeller contre sa famille.
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