AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 638 notes
COUP DE COEUR

"Voilà le plus terrifiant : rencontrer dans l'obscurité ce qui vous constitue."

" Je tenais mon sujet. Un groupe de jeunes gens assassinent un père de famille pour des raisons idéologiques. J'allais écrire un truc facile et spectaculaire, rien n'était plus éloigné de moi que cette histoire-là. Je le croyais vraiment.

Je ne savais pas encore que les années Action directe étaient faites de tout ce qui me constitue : le silence, le secret et l'écho de la violence."

En se lançant dans un roman - enquête sur Action directe, Monica Sabolo n'avait pas prévu que la vie clandestine des membres d'Action directe la renverrait à la vie clandestine de son père et surtout à la sienne. Elle est issue d'une famille compliquée, "je viens d'un lieu de ténèbres." Une mère absente "rongée par un mal sans nom", un père diplomate parisien installé à Genève pour travailler dans une agence des Nations unies. Ce père, Yves S., qui n'est pas son père biologique, évolue dans un milieu bien occulte. Elle ignore dans quelles affaires louches son père, qu'elle nomme la plupart du temps "Yves S." a trempé en particulier en Afrique avant de disparaître du jour au lendemain.

Monica se décrit seule dans un univers parallèle "j'ai passé la majeure partie de ma vie ailleurs, dans un espace blanc reculé."

Le roman est une enquête très fouillée sur Action directe doublée d'une enquête sur sa propre vie. Monica Sabolo lève le voile sur son âme tourmentée, elle qui dit s'être toujours cachée derrière un sourire de façade. " Comment vivre en ayant commis ou subi l'irréparable ? Est-on responsable des fautes qu'on n'a pas commises ?" L'enquête sur les membres d'Action directe, entièrement dévoués à la cause, prêts à tout sacrifier pour le collectif, repose sur une documentation très solide, livres de Jean Marc Rouillan, journaux et documentaires de l'époque, mais aussi sur des rencontres récentes de l'auteure avec des membres du groupe encore en vie, en particulier Hellyette Bess et Claude, anciens d'Action directe et surtout Nathalie Ménigon, condamnée pour le meurtre de Georges Besse en novembre 1986. Monica Sabolo a tenu à s'approcher au plus près d'eux et de leur mystère, elle finit par les voir comme des combattants révolutionnaires et non comme des terroristes, un glissement dans le vocabulaire qui renvoie à de multiples glissements évoqués dans ce roman.
Elle développe une réflexion profonde sur Action directe, s'interroge sur l'absence de remise en question, de regrets, de culpabilité ou même d'émotion des militants. Ce qui la renvoie à sa propre histoire, à ce père dont elle sait si peu de choses, à ce voile qu'elle a jeté sur ses souvenirs, à sa propre vie clandestine quand elle a effacé de sa mémoire les actes que son père a commis, une vie clandestine dans laquelle, bloc de colère, elle serre les poings et sourit. Maintenir les apparences et rester dans le rôle de la personne transparente et agréable.
Ce sujet de roman sur Action directe qu'elle pensait si éloigné d'elle, si peu dangereux pour elle, la confronte à sa propre histoire. Elle se livre alors à une introspection très poussée sur son passé. C'est ce lien et cette démarche qui font toute la particularité et la grandeur de ce roman.
Un roman qui éclaire ses précédents romans, ses obsessions. Un roman intelligent, riche en réflexions philosophiques. Un roman où elle fait preuve de pudeur pour évoquer l'indicible, un roman qui lui permet de passer du chagrin, du secret et de la honte à la possibilité de pardon. Un roman aux grandes qualités littéraires, d'une intensité et d'une ampleur remarquables, d'une émouvante sincérité. Une plume de toute beauté. Un des grands romans de la rentrée !


Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          104
C'est en cherchant une idée pour son prochain roman que Monica Sabolo, déroutée, cafardeuse, la trouve en écoutant une émission à la radio. Un groupe terroriste d'extrème gauche « Action directe » qui a abattu de sang froid Georges Besse, PDG de Renault en 1986.

En menant une enquête minutieuse autour des quatre protagonistes, elle est confrontée à sa propre histoire, « un témoin défectueux qui chemine pour éclairer sa propre histoire ».

Elle va rechercher des vieux magasines, photos, documents pour essayer de comprendre le pourquoi des actions violentes et idéologies d'AD et rencontrer les personnages. Elles veut savoir qui ils sont !!! Nous découvrons aussi des personnages très attachants et étonnants comme Hellyette qui a aidé le groupe et continué à les suivre quand ils étaient en prison et Claude dit La Galère.

Cette enquête fait ressurgir sa propre enfance, les actes que son père a commis, et fait son chemin jusqu'au possible pardon.

Un COUP DE COeUR, pour ce roman, d'un belle écriture, d'une grande intensité et sincérité. Un roman qui restera dans ma mémoire !!!


(J'ai eu la chance de rencontrer l'autrice aux Correspondances de Manosque et j'ai découvert une personne fragile, sincère et très chaleureuse. Une belle rencontre).


Commenter  J’apprécie          90
Auteure en mal d'idées et de succès, la narratrice décide, en écoutant sur France Inter l'émission Affaires Sensibles consacrée à l'assassinat en 1986 de Georges Besse, patron de Renault, par Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron, membres d'Action Directe, qu'elle tient là le sujet de son prochain roman :
« j'allais écrire quelque chose de facile et d'efficace, qui aurait des chances de se vendre et me permettrait de survivre. J'ai pensé qu'une histoire vraie, spectaculaire et la plus éloignée possible de moi, me reposerait. »
Mais l'entreprise s'avère prendre un tour qui lui échappe, en la ramenant constamment à elle et aux zones troubles de son propre passé …

De Monica Sabolo, j'avais beaucoup aimé le roman « Eden », sans doute la raison pour laquelle m'a été proposé cet été « La vie clandestine ». J'ai accepté après avoir rapidement parcouru la quatrième de couverture (à retrouver ici, sur le site de l'éditeur). Elle évoquait « un père aux activités occultes », il n'en fallait pas davantage pour que j'imagine le livre que j'allais lire.
Malheureusement pour moi, après un prologue à mon goût, car l'auteur s'amuse à l'émailler d'anecdotes habillant le réel d'un voile d'étrangeté, celui que j'ai découvert s'est révélé très différent, au point que j'en ai interrompu un (long) moment la lecture, le temps d'oublier ma déconvenue.
Puis je m'y suis replongée, et cette fois jusqu'au bout.

J'ai apprécié, au début des investigations de l'auteure, sa manière de présenter avec finesse un contexte dont elle a une très bonne perception, ces années 80 qui se détachent doucement des années 70. Et puis, par une dérive insidieuse (souvent une photo qui lui en rappelle une autre, personnelle), l'enquête sur Action Directe et, surtout, sur Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron, dont l'auteure cherche à appréhender les personnalités, glisse vers une enquête privée, sur sa famille et sa filiation. Dès lors, le récit sera en permanence croisé avec ce parcours perçu comme s'imposant à elle, dans un jeu de miroirs déroutant : sans cesse, les questions qu'elle se pose au sujet des membres d'Action Directe l'entraînent vers des interrogations intimes, en un va et vient incontrôlable dont elle retranscrit le mouvement, tandis qu'elle s'enfonce peu à peu dans ses propres sables mouvants.

Il n'y aura pas d'éclaircissement apporté sur ce qu'ont pu ressentir, avant, pendant et après, les membres d'Action Directe, tout au plus la constatation, illustrée par les rencontres pleines d'humanité avec d'anciens ressortissants ou sympathisants du mouvement, que les silhouettes de chacun de nous, au fur et à mesure du déroulement de nos vies, se superposent les unes aux autres sans que la vérité de l'individu, la nôtre comprise, nous soit foncièrement accessible.

Chronique, portée par une écriture de qualité, d'une enquête qui s'est muée en quête existentielle, « La vie clandestine » est le récit d'un livre cherchant à s'écrire et se muant sous nos yeux en l'autoanalyse d'une femme dont les secrets d'enfance sont restés trop longtemps tus.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
Commenter  J’apprécie          92
A travers ce roman, Monica Sabolo nous plonge dans les méandres d'Action Directe et de sa propre vie. Au hasard d'un reportage elle commence à s'intéresser à ce groupe, familier des braquages, attentats et même assassinats, et à ses quelques membres phares comme Jean Marc Rouillan ou Nathalie Ménignon. le culte du secret qu'ils entretiennent lui rappelle celui qui entourait le travail de son beau père.

Tout au long de l'écriture, la frontière est trouble entre l'histoire et la vie de l'autrice, entre ses sentiments et ceux qu'elle attribue aux personnages d'AD.

En terme de contenu, je trouve qu'elle en fait beaucoup avec rien, parce qu'au fond on ne sait pas grand chose. En même temps il ne s'agit pas d'un documentaire, soit.

L'ensemble est brouillon, j'ai eu beaucoup de mal à suivre, perdue dans le labyrinthe du cerveau de l'autrice et de sa mémoire. Il n'y a pas vraiment d'ordre chronologique dans le récit et les événements identifiés ne sont pas forcément datés pour autant.
C'est un peu écrit comme elle pense et c'est le foutoir. Elle le décrit elle même d'ailleurs, après une période d'incapacité d'écrire, le flux est arrivé d'un coup et de façon incontrôlable « … je n'ai aucune volonté concernant ce texte, c'est lui qui décide apparemment. Il occupe le terrain tel un despote, il est vivant et je suis sa créature » (p. 172).

Après une lecture qui fut périlleuse j'ai pourtant la fâcheuse impression que c'est moi qui n'est pas été à la hauteur de ce roman. L'autrice en admet volontiers le caractère bordélique et imprécis, tout en ajoutant « mais il ne ment pas », et c'est vrai. Il est profond, on le sent presque arraché à l'écrivaine pour enfin raconter l'indicible.
Je suis extrêmement frustrée de cette lecture, et me demande si mon état d'esprit préoccupé du moment ne m'a pas fait rater une rencontre, moi qui d'habitude aime ce genre de récit un peu torturé.
Commenter  J’apprécie          80
L'écrivaine envisage d'écrire sur les faits divers qui ont marqué les années 70/80, les actions terroristes en Italie et en France. Elle s'intéresse en particulier au groupe Action Directe et au sort de Nathalie Ménigon, Joëlle Aubrun, Jean-Marc Rouillan. Son enquête lui permet de rencontrer les survivants et leurs camarades, comprendre ce qu'est "la vie clandestine" et leur parcours entre violence et souffrance affligée aux autres.
En parallèle elle découvre les secrets de sa famille, la vérité sur celui qu'elle prenait pour son père, et rouvre les blessures enfouies dans son inconscient.
Une composition subtile et une analyse fine des sentiments des uns et des autres : on ne peut pas trancher entre le bien et le mal faxe à la complexité du comportement humain et accorder facilement son pardon.

Commenter  J’apprécie          80
« La clandestinité n'est pas aussi romantique qu'on pourrait le croire : on imagine une vie trépidante, loin de la cité et des institutions, un lieu sauvage que l'on habiterait tel un bois, comme le font les amants, les druides et les poètes. En réalité, ce n'est pas l'expérience de la liberté mais celle de l'entrave. Elle ne permet pas d'échapper à la légalité, elle condamne à l'illégalité »

Monica Sabolo est en pleine quête du prochain sujet de son roman. Elle décide d'écouter un épisode d'Affaires sensibles pour trouver une idée.
C'est ainsi que début ce roman sur le drame qu'il y a eu en 1986 avec l'assassinat de Georges Besses, le PDG de Renault. Cette enquête nous entraine dans l'histoire du groupe révolutionnaire Action Directe qui a revendiqué un peu plus de 80 attentats/meurtres en France.
A travers les pages et les événements, on apprend de plus en plus sur la vie clandestine des membres de ce groupe : leur lien, leur rencontre, leur histoire.

Mais ce roman parle également de la vie clandestine de l'autrice : l'identité cachée de son géniteur, la rencontre entre ses parents, la vie plus que suspecte de son père. de la mémoire collectif, Monica nous parle de sa mémoire intime : de son enfance, de ses relations avec ses parents et de ses choix de vie.

Ce roman est comme un journal intime où l'autrice nous livre ses doutes, ses questions, sa sensibilité.
Commenter  J’apprécie          80
La vie clandestine c'est une vie où le doute n'est pas permis, où demander pardon pour ses fautes est inconcevable. La vie clandestine c'est celle qui amène à refuser de se souvenir, à enfouir l'indicible. C'est ainsi que le lecteur fait le rapprochement entre le récit des années Action Directe avec l'expérience d'inceste dont a été victime Monica Sabolo de la part de son beau-père.
De prime abord, on ne comprend pas les aller-retours entre la rétrospective Action Directe et les souvenirs de l'auteure. Monica Sabolo prend le temps de nous amener vers un point de bascule où tout s'éclaire et qui en fait un des romans les plus bouleversants parmi ceux que j'ai lus dans les dernières années.
Commenter  J’apprécie          80
Premier livre de cette autrice, totale déception

Action Directe, je connaissais assez bien sauf la personne d'Helyette, cette vieille anarchiste au grand coeur

Le viol par son père qui n est pas son père biologique ; on ne sait pas si elle est en quête de la véritable identité de cet homme mystérieux & violent ??? si elle veut SE réparer????

Une écriture purement journalistique

Encore un roman de la rentrée qui n'a aucun intérêt comme son passage à la grande Librairie, sauf de faire vendre
Commenter  J’apprécie          83
« La vie clandestine », Monica Sabolo (Gallimard, 310p)
Cherchant une idée de roman, et choisissant un sujet a priori facile et très extérieur à elle (l'histoire des principaux membres du groupe « Action Directe »), Monica Sabolo tombe dans le même temps par hasard sur une vérité qui la concerne dans son intimité la plus forte. Elle va alterner tout au long du livre ces deux histoires si dissemblables. D'une part, (et c'est le coeur le plus étoffé de ces 300 pages) elle nous invite dans les coulisses de son travail d'enquête à propos d'A.D., nous détaillant ses méthodes, citant ses sources. Elle nomme les témoins qu'elle interviewe -militants, compagnons de route, policiers, et l'on a d'abord l'impression d'écouter Fabrice Drouelle déroulant son émission « Affaire sensibles » sur France Inter, ou de voir la dernière de « Faites entrer l'accusé » à la télé (et après tout pourquoi pas). D'autre part, à mesure qu'elle nous présente les femmes et les hommes les plus engagés dans l'action violente et revendicative au nom d'une soif de justice, elle lève petit à petit un coin de voile dramatique sur sa propre vie, ne levant le suspense à ce propos qu'au milieu du roman (je ne veux pas ‘divulgâcher ( 😊 ), mais c'est assez vite transparent).
A propos d'A.D., la doctrine terroriste qui autorise le meurtre pour l'exemple est pour la narratrice « un chinois incompréhensible », qu'elle condamne sans ambiguïté. Mais elle comprend, pour une part du moins, son dégout de l'impitoyable machinerie sociale qui broie tous les humbles de cette société (ceux qui ne sont pas du côté du fric) et de la presse de caniveaux qui tire tout du côté du sensationnel pour vendre, quitte à tordre parfois les faits. Pourtant, si elle n'oublie pas, loin de là, de nous faire mesurer l'ampleur du drame des victimes et de leurs familles, (par exemple celle de Georges Besse, patron de Renault, dont l'assassinat et ses conséquences tiennent une part importante dans le récit), jamais elle ne se confronte directement à celles-ci. Elle décrit bien le piège dans lequel s'enferment ces militants radicaux, l'impasse de leur violence individuelle meurtrière et illégitime, en soulignant que « La clandestinité n'est pas l'expérience de la liberté, mais celle de l'entrave ».
Monica Sabolo se sent néanmoins dérangée, mal à l'aise au fil de ses découvertes. Car elle a beau condamner sans réserve les assassinats de ce groupe se revendiquant d'un communisme et d'un anarchisme dévoyés, elle n'est pas insensible à ce qui fait leur révolte, leur personnalité, leur engagement. En plus des portraits des activistes assassins eux-mêmes, elle s'attache à certains compagnons de route, en particulier une personne à laquelle elle se lie bien au-delà des nécessités d'écriture : Hellyette Besse, irréductible militante anarchiste de 90 ans, n'a jamais tué ni blessé personne, mais se tiendra dans un soutien indéfectible, sa vie durant, à leurs côtés, en les visitant, voire en les accueillant à leurs sorties de prison; Hellyette Besse, aux yeux de la narratrice la droiture et la fierté incarnées, qui dit « je crois en cette humanité meilleure, elle existe comme le soleil existe la nuit ».
Les portraits sont poignants, affutés. Et c'est aussi, par-delà les crimes insensés, une histoire d'amitié indissoluble, de confiance accordée et jamais trahie qui est une leçon pour Monica Sabolo. Elle a su trouver le ton juste, en empathie, sans effacer la mémoire des victimes de ces assassinats. Elle admire presque malgré elle cette manière de se tenir droits, peut-être rigides, de résister, et résister encore, parfois et heureusement en changeant de moyens.
Mais son enquête la porte aux confins d'elle-même, au point que « M'apparait désormais cette dangereuse éventualité : celle de les comprendre, ou même, à certains égards, de leur ressembler ». Elle est prise par ses deux sujets qui s'entremêlent étrangement, « Je n'ai aucune volonté concernant ce texte, c'est lui qui décide apparemment. Il occupe le terrain, tel un despote, il est vivant et je suis sa créature. »
Avec lucidité sur sa démarche (« nos comptes rendus révèlent d'abord ce qui a lieu à l'intérieur de nous-mêmes. » écrit-elle), elle se regarde regarder les militants d'A.D. dans une sorte de mise en abime, et ce n'est pas pour moi le plus fort du récit, mais cette écriture en poupées russes s'impose sans doute par le lien qu'elle cherche à faire avec ce qu'elle découvre d'elle-même.
Le Petit Robert définit le roman comme « oeuvre d'imagination (…) qui fait vivre des personnages présentés comme réels (…) ». Donc a priori une fiction. Je ne suis pas totalement convaincu par l'assertion « souvent, la réalité dépasse la fiction », même si la réalité est parfois « incroyable », et même si la fiction (romanesque) se doit d'être habillée de crédibilité, si ce n'est d'une forte véracité, pour être lisible et trouver ses lecteurs. D'où mon étonnement ; il est écrit « Roman » sur la première de couverture, alors que tout est fait pour signaler un récit où se mêlent une enquête, partielle mais sérieuse, sur un fait historique, et une sorte de quête strictement autobiographique de Monica Sabolo. Peut-être est-ce là d'ailleurs la seule part fictive de ce livre, l'argument de l'auteure en train de se regarder écrire, les méandres de ses deux enquêtes qui se croisent à l'étonnement de la rédactrice ? Une articulation qui m'a laissé un peu perplexe, comme si elle était peu aboutie, chaque thématique se valant en elle-même comme un récit à part entière. Mais si la dimension intime et dramatique de son récit touchera aisément tout le monde ou presque, je me demande quel accueil peuvent faire celles et ceux qui ne se sont jamais engagés collectivement et des années durant dans une cause qu'ils revendiquent (indépendamment des modes d'action).
En ce qui me concerne, malgré des premières pages pas très emballantes, je l'ai lu avec beaucoup d'émotion, d'autant que c'est une fort belle plume qui nous le propose.
Commenter  J’apprécie          82
Voila un livre qui me laisse perplexe.
Le récit, dans lequel Monica Sabolo mêle avec sincérité son douloureux parcours familial et celui beaucoup plus sanglant du groupe Action Directe (Quelle drôle d'idée!) est intéressant , parfois émouvant et on ne s'ennuie pas (Enfin pas tout le temps) .
Par contre j'ai été gêné voire choqué par les marques de sympathie qu'elle éprouve pour ces terroristes dont la violence extrême a finalement desservi la cause qu' ils soutenaient.(D'autant plus qu'à ma connaissance ils n'ont jamais exprimé le moindre regret .)
Personnellement ma compassion va à leurs victimes lâchement assassinées et à leur famille .
Commenter  J’apprécie          71





Lecteurs (1556) Voir plus



Quiz Voir plus

Monica Sabolo

Dans quelle ville Monica Sabolo voit-elle le jour?

Paris (France)
Buenos Aires (Argentine)
Lugano (Suisse)
Milan (Italie)

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Monica SaboloCréer un quiz sur ce livre

{* *}