AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 638 notes
Après avoir écouté un podcast sur l'assassinat de Georges Besse, le patron de Renault par Action Directe en 1986, Monica Sabolo pense tenir un sujet qui lui permettra d'écrire et de remplir les pages nécessaires pour son prochain roman avec "un truc facile et spectaculaire". Mais, parfois, tout n'est pas aussi simple..

Au fil de ses recherches, Monica Sabolo fait la connaissance des protagonistes les plus connues d'Action Directe : un quatuor, deux hommes et deux femmes. Elle découvre leurs silences et leurs clandestinités. Les similitudes, les liens avec les parts d'ombre de son propre passé familial lui apparaissent, les traces de son passé refont surface, un passé qui ressemble à une vie clandestine, une vie et un passé familial complètement bouleversant.

Monica avec son style très personnel, fin, maitrisé, mêle sa propre histoire a de sombres années de l'histoire de France. Mais quelle force et courage de livrer sa propre vie "clandestine" à ses lecteurs, ce qui fait de ce roman, un livre poignant, intelligent, écrit avec finesse, émotion et passion.

Difficile de parler de ce roman qui croise les souvenirs très personnels de l'auteure ensevelis dans les méandres de sa mémoire, comme mis de côté, mais qui attendaient juste à exploser, à éclater grâce à un déclic ; et l'existence d'un groupe de révolutionnaires d'extrême gauche que tous les policiers de France traqués.

Autobiographie ? Roman ? Enquête ? Peu importe, Monica Sabolo nous propre un récit lumineux, envoûtant et percutant. Bref, un roman qui m'a beaucoup plu, car ce roman est audacieux, chaleureux, révolté, comme si l'auteure abattait sa plus grande carte, comme si Monica nous dévoilée ses tripes mais toujours avec pudeur. C'est tout simplement beau et éblouissant !
Commenter  J’apprécie          130
Malheureusement, j'ai abandonné cette lecture au 3/4.

Je ne suis pas fan du genre de l'autobiographie et j'ai trouvé le mélange entre vie personnelle de l'autrice et histoire du groupe terroriste Action Directe peu judicieux.
Les descriptions sont trop nombreuses à mon goût, l'oeuvre n'a ni queue ni tête. Monica Sabolo a une belle plume, ce qui m'a fait tenir sur plusieurs centaines de pages mais la lecture était de plus en plus laborieuse.
J'ai aimé en apprendre davantage sur les activités terroristes des années 70/80, un pan de notre histoire récente dont je n'avais qu'une connaissance très approximative. J'aurais préféré lire un essai consacré uniquement à leur histoire.

Un livre qui ne me laissera pas beaucoup de souvenirs...
Commenter  J’apprécie          131
La vie clandestine, ou comment la force d'attraction de ce qui fait un chemin d'écriture se manifeste à son auteur qui en fait la matière même de son livre.
Dans un prologue d'une vingtaine de pages, Monica Sabolo nous parle de son état ( assez troublé) au moment du démarrage du livre, puis de ses intentions d'écriture, du sujet anti autobiographique qu'elle pense avoir trouvé : retracer le parcours des militants d'Action Directe qui mène 4 d'entre eux à assassiner froidement le 17 Novembre 1986 ( sous le mandat de François Mitterand) un homme au service du grand capital et de l'état ( le patron de la régie Renault) pour des raisons idéologiques. Elle évoque la manière dont ce sujet l'a rattrapée sur un plan intime, au travers des questions de la violence, du secret et du pardon possible ou impossible.
Le livre alterne les chapitres d'enquête entre consultations d'archives et rencontres d'acteurs proches de l'histoire, les chapitres de doute et de difficultés à l'écriture avec tout le cheminement intérieur de l'auteure et ses questionnements intimes et les chapitres de remontées de souvenirs dont les bribes viennent s'insérer dans un puzzle non totalement achevé.
La qualité de l'écriture qui crée une atmosphère en osmose avec le flottement issu d'une vie pleine de non-dits et de mystères est pour beaucoup dans le plaisir que j'ai pris à lire ce livre.
Ce livre a réouvert ma mémoire sur des faits qui ont marqué la fin des 1970 et les années 1980 que j'ai traversé avec une certaine insouciance alors qu'ils étaient clairement le prélude à ce que nous vivons aujourd'hui que ce soit au plan économique ou au plan politique.
J'ai été frappée, au travers des faits répertoriés par l'auteure de constater à quel point cette époque étaitdéjà chargée de violence aveugle avec tous les attentats terroristes des mouvements révolutionnaires comme les Brigades rouges en Italie, la Fraction armée rouge, et Action Directe en France.
Que reste-t-il de ces combats à l'heure de la toute- puissance du modèle économique libéral ?Que reste-t-il de ces hommes et de ces femmes auxquels l'auteure s'efforce de donner chair, semblant penser que cette « chair » est une aide sinon à la compréhension, du moins à une certaine empathie ?
A la lecture, j'ai bien ressenti tout le chemin de l'auteure qui nous dit constamment « d'où elle écrit », posture à laquelle je suis sensible (Qu' Emmanuel Carrère , me semble-t-il, a installé dans le paysage littéraire français)
Ce livre est riche de toutes ses facettes, il faut accepter son côté kaléidoscope, ce n'est pas un livre d'enquête même si on apprend des choses sur Action directe et ses acteurs, ce n'est pas non plus une simple auto fiction. J'ai aimé sentir la puissance de l'inconscient et l'engagement personnel de l'auteure qui se met à nu, pas de façon égotique mais plutôt en nous invitant à nous questionner sur notre humanité.
Je remercie Babelio pour cette lecture très riche, d'une auteure à la sensibilité qui me touche, grâce à l'envoi de ce « roman » en avant-première.

Commenter  J’apprécie          132
En commençant de lire La Vie Clandestine, j'ai pu comme d'autres être dérouté par ces deux récits menées en parallèle. le premier, pudique, est autobiographique et nous parle de blessures familiales profondes. le second, plus clinique, relève plus de l'enquête et remonte les traces d'Action Directe, groupuscule terroriste des années 80.

C'est en avançant dans le livre que l'on comprend mieux ce qui l'unifie. La vie clandestine me parait d'abord être un livre sur le pardon : pardon que l'on demande ou que l'on ne demande pas, pardon que l'on donne ou ne donne pas, qu'on entend demander ou qu'on n'entend pas demander. Chez Monica Sabolo, le besoin d'entendre demander pardon semble aussi pressant que le besoin de pardonner, mais ces deux besoins se heurtent aux limites humaines.

La vie humaine est aussi un livre sur la dualité : "Le bien et le mal enlacés à la façon des racines noires plantées dans mon coeur", écrit-elle à la dernière page.
J'ai souvent pensé à Modiano, en lisant Sabolo. On retrouve la même sensation de flou, de mystère. La capacité à cerner la vérité sans jamais pouvoir la saisir à travers les simples faits. Mais Modiano se repait de ce mystère, de ce flou. C'est en évitant une lumière trop crue qu'il parvient à ne pas réveiller les vieilles blessures, à les engourdir et à ne pas juger. Cette posture ne convient plus à Monica Sabolo. Elle a au contraire besoin de faire la lumière, de comprendre. Et comme elle n'y arrive pas dans sa propre histoire, elle s'y attache en essayant de comprendre ailleurs l'incompréhensible, l'impardonnable. Elle n'y parvient d'ailleurs pas tout à fait, se heurte au mystère de la dualité, et de l'altérité. Des espagnols peuvent ils comprendre des chinois? Mais elle parvient à toucher chez chacun - ou presque (car il y a des absents dans le livre) - une part d'humanité palpable, parfois profondément enfouie, qui lui permet de faire quelques pas dans sa propre histoire.

La vie clandestine n'est pas une enquête, un livre politique ou judiciaire. C'est juste un livre qui dit le besoin de comprendre, de pardonner, d'aimer malgré tout. Un livre qui dit la complexité de l'âme humaine. de la littérature.
Commenter  J’apprécie          120
Ceci est présenté comme un roman, et pourtant, il a tout de l'introspection, et de la confidence enrobées dans un récit autour d'un groupe terroriste d'extrême gauche des années 70-80. Ce groupe de quelques membres actifs et beaucoup d'autres sympathisants, a vécu comme l'indique le titre dans une clandestinité. C'est un peu par hasard que l'auteur tombe sur ce groupe d'individus, alors que justement elle cherchait un sujet de roman…Tout cela réveille chez elle une autre vie clandestine celle de son père, et surtout la violence subie durant son enfance.
L'opus est donc un chassé-croisé entre la genèse et les activités d'Action Directe et une mise à nu, ou presque de l'auteur.
A vrai dire je ne sais quoi penser de ce livre que j'ai lu avec un certain plaisir, mais qui m'a profondément dérangée.
Déjà, je ne suis pas une grande fan de Monica Sabolo ; ses précédents opus ne m'ont pas particulièrement inspirée.
Ensuite, me confronter à une sorte d'éloge d'un groupe terroriste, quand on connait ce qu'il a commis me met dans une position plus qu'inconfortable. Ménigon, Rouillan, Aubron et Schleicher ne sont pas des individus avec lesquels j'ai envie de passer quelques heures de lecture….
Enfin ces romans dans lesquels les auteurs parlent en réalité d'eux comment aussi à me lasser. Je comprends l'envie et/ou le besoin d'aller à la recherche de son passé (d'autres l'ont fait avant elle, sans que cela ne me dérange autant), mais en littérature contemporaine, cela commence à faire un peu trop. Quand on sait plus de quoi parler, on parle soi, on se tourne vers son nombril….
Quant à faire le parallèle entre une bande d'assassins et soi-même, c'est fort !!!!
Aussi bien écrit soit-il, ce livre ne présente rien d'exceptionnel à mes yeux !
Commenter  J’apprécie          121
La vie clandestine ne souffre pas d'une lecture flottante, impossible de lire 3 pages à la fois, puis d'y revenir le lendemain. Pour comprendre, pour s'imprégner du rythme lent, pour cheminer avec l'auteur, il faut se plonger plusieurs heures d'affilée dans le récit.
Monica Sabolo, l'auteur, cherche une sujet « facile » pour son prochain roman. Une émission radiophonique la met sur la voie de l'histoire d'Action directe, groupuscule terroriste d'extrême-gauche qui a sévi dans les années 80. Monica débute alors ses recherches sur le groupe, ses braquages, ses attentats, la personnalité de ses membres - notamment des deux femmes, Nathalie Meniguon et Joëlle Daubresse. Elle lit tout ce qui est produit sur le sujet : des Paris Match de l'époque aux interviews des différents protagonistes, qu'ils soient flics ou terroristes.
Pourtant, tout se dérobe et rien ne fait récit. Monica se projette, fait sienne les histoires des personnages, interprète, réécrit. Sa propre histoire se superpose. Celle d'une enfant née d'une histoire d'amour sans lendemain, fille adoptive d'un homme mystérieux, dont elle ne comprend rien aux activités, charismatique, double, abuseur, qui aura pourri son enfance et ses chances de se construire une vie d'adulte un peu équilibrée.
Mais Monica persévère et finit par rencontrer des témoins clés ou acteurs de l'histoire d'Action directe - Hellyette, magnifique personnage solaire ; Jean, entier, authentique, accueillant ; Nathalie Menigon elle-même…
Tous livrent une partition dissonante : mais qu'est-ce que la vérité ? Les récits divergent, les détails s'annulent, les emplois du temps diffèrent et chaque fois que Monica croit s'approcher d'une vérité, celle-ci s'éloigne au point qu'elle se demandera quelle différence entre vérité et véracité… Sans concession pour les auteurs de l'assassinat de Georges Besse, elle interroge néanmoins leurs motivations profondes, se demande si quelques fêlures pourraient être au fondement des actes, s'ils regrettent la douleur provoquée aux proches des personnes abattues. Malgré tout, on perçoit une certaine tendresse de l'auteur pour la raison même que cette quête de vérité est avant tout sienne.
Un récit - s'il y a du romanesque, ce n'est en aucun cas un roman - étourdissant, profond, saisissant d'humanité, dans ce qu'elle peut avoir de plus sombre. Jolie démarche : il parait incroyable qu'une histoire de terroristes permette à un individu de revenir sur les pas de son passé. Et pourtant, ce chemin de douleur Monica l'a fait et elle s'est ainsi rapprochée de ce qui peut faire sens dans l'existence.
Très beau livre pour finir une année 2022 plutôt sombre.
Commenter  J’apprécie          120
La vie clandestine de Monica Sabolo.
Un roman de plus de 300 pages entre reportage journalistique et introspection personnelle de la romancière. L'autrice cherche sur quoi va porter son roman lorsqu'elle entend à la radio parler D'Action directe un groupe d'extrème gauche ayant tué un père de famille de sang-froid dans les années 80. Elle évoque également sa vie clandestine à elle, enfant née de père inconnu à laquelle on a longtemps caché ses origines.
J'ai peu adhéré à ce livre, qui, bien qu' écrit de façon fluide et ayant fait l'objet d'une enquête assez poussée ne m'a pas emportée. Les parties sur la vie personnelle de Monica Sabolo étaient plutôt intéréssantes mais celles sur Action Directe m'ont semblé surjouées, réchauffées et finalement assez peu palpitantes. Les protagonistes étant peu attachants et l'ensemble un peu long...
Commenter  J’apprécie          120
En mai, je lisais La fille de Deauville de Vanessa Schneider et voilà que je retombe dans la même histoire qui marqua la France dans les années 70, le groupe terroriste Action Directe. Pour autant, nulle similitude dans le traitement de ce sujet.

Alors que la fille de Deauville s'intéressait à Joëlle Aubron, Monica Sabolo s'attelle à reconstruire une histoire plus complète, plus intime du groupuscule. Ce faisant elle s'interroge sur son identité, ses propres secrets de famille et laisse resurgir un incestueux beau-père.

Une (auto)biographie ou tout se mêle, s'interroge et se répond. Un livre où la recherche du pardon se confronte à la violence d'hier
Lien : https://www.noid.ch/la-vie-c..
Commenter  J’apprécie          120
"Crans Montana" puis "Summer" m'ont familiarisée avec Monica Sabolo. Bonne raison pour aborder "la vie clandestine" et poursuive ma relation avec cette romancière estimée.
Par contre, l'évocation d'Action directe annoncée en préambule ne me tente pas particulièrement et je doute de l'intérêt qui pourrait surgir d'un parallèle avec la vie privée de Monica que je percevais comme une "pauvre petite fille riche" depuis Crans Montana.
En réalité, au fil des pages, le tissage se resserre entre ces deux thématiques qui, à priori, ne présentent aucun point commun.
L'idée de départ du roman est d'enquêter sur le mouvement terroriste qui a secoué et endeuillé la France dans les années quatre vingt. L'auteur veut comprendre les motivations profondes de ce mouvement aux mains d'un groupuscule déterminé, sans pitié et apparemment dépourvu de culpabilité.
L'auteure n'aura de cesse de retrouver et d'interroger avec une grande détermination les protagonistes afin de leur faire prendre conscience de la gravité et de la vanité de leur action vécue dans la clandestinité.
Clandestinité que l'auteure a vécu de façon bien différente mais cruelle au sein d'un famille dysfonctionnelle. Un témoignage émouvant qui donne à voir une Monica Sabolo éprouvée mais résiliente et courageuse.







Commenter  J’apprécie          110
Ce fut pour moi une lecture en demi-teinte, d'un côté j'ai réellement apprécié la plume de l'autrice, très agréable, douce fluide mais je suis totalement passée à côté de l'histoire. Je referme ce livre avec une sensation de vide: je n'en tire rien. Rien sur Action Directe et rien non plus sur la réelle histoire de l'autrice. Fort heureusement pour elle, elle semble avoir trouvé les réponses à ses propres questions existentielles en menant ses recherches mais elle n'a résolument pas réussi à m'emmener avec elle. Néanmoins ayant réellement aimé son écriture, je pense que j'irai prochainement à la découverte d'un de ses romans de pure fiction cette fois-ci.
Commenter  J’apprécie          101





Lecteurs (1556) Voir plus



Quiz Voir plus

Monica Sabolo

Dans quelle ville Monica Sabolo voit-elle le jour?

Paris (France)
Buenos Aires (Argentine)
Lugano (Suisse)
Milan (Italie)

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Monica SaboloCréer un quiz sur ce livre

{* *}